FILY DABO SISSOKO (1897-1964) Né à Horokoto (Bafoulabé, Soudan) 1897, Fily Dabo

FILY DABO SISSOKO (1897-1964) Né à Horokoto (Bafoulabé, Soudan) 1897, Fily Dabo Sissoko est originaire d’une famille de chefs, son père est chef de canton. Alors que son père le destinait à être marabout, il est inscrit à l’école primaire de Médine (1905-1910), à la place de son frère aîné, décédé précocement[1]. Il est ensuite reçu à l’école normale à Saint-Louis en 1911. Il termine en 1914, après avoir échoué à l’examen de sortie. Il entame ensuite une carrière en tant que moniteur stagiaire à Ouagadougou, Dori et Nara, de 1914 à 1933. Parallèlement, avec l’aide de l’administrateur Fernand Froger, il se présente au certificat d’aptitude à l’enseignement et au diplôme supérieur d’études primaires, obtenus respectivement en 1915 et en 1918. Dans Savane rouge, il souligne le rôle majeur de Froger dans sa formation : « il m’a inculqué le goût de l’effort personnel et persévérant ; l’amour de la recherche méthodique et désintéressée, le souci du travail précis, net et direct, sans fioritures »[2]. Il se lit d’amitié avec l’instituteur corse Jean Nicoli, et écrit à partir des années 1920 plusieurs études ethnographiques et essais politiques. Sissoko est un lecteur attentif et critique de Descartes, Spinoza, Platon, Frazer, Lévy-Brulh (dont il met en cause les théories sur la supposée primitivité des Africains) et de Fustel de Coulange[3]. Il a été membre du conseil scientifique de l’IFAN. Enfin, il a dirigé plusieurs journaux : France-Tropiques et Vérité. En 1933, il quitta l’enseignement et devint chef du canton de Niamba. Après la Seconde Guerre mondiale, il entama une carrière politique et co-fonda le Parti Progressiste Soudanais (PPS), qu’il dirigea. Il milita au sein du RDA. Il est nommé membre de différentes commissions (Commission de la sécurité sociale et du travail, commission des territoires d’outre-mer, de l’éducation nationale, des pensions, de la justice et de la législation, de la réforme administrative, de la presse). Pendant une très courte période (du 5 au 11 septembre 1948), il fut sous-secrétaire d’Etat à l’industrie et au commerce. Il a été député au sein de l’assemblée nationale constituante de 1946 (liste de l’Union Républicaine et Résistante) à 1959[4] et membre du conseil général du Soudan (1949–1953), dont il fut le président en 1953. En 1954, il a été président de l’assemblée territoriale du Soudan. En 1958, il fut le vice- président du parti du regroupement africain. La même année, il co–fonda le Parti du Rassemblement Africain. Opposant à Modibo Keita, premier président du Mali indépendant, il fut condamné à mort en 1962, déporté au bagne de Kidal et fusillé en juillet 1964. Son œuvre est restée méconnue jusqu’au début des années 2000. Depuis lors, son image est réhabilitée comme en témoignent les publications à son sujet et l’organisation d’un colloque par le ministère de la culture à Bamako. Médaille de la résistance Fily Dabo Sissoko (1900-1964). Paris, 1951. Bibliographie (en collaboration avec G.E. Monod Herzen), « Le Soudan Français », Europe, XIX, n° 74, 1929. « Chants accompagnant des jeux d’enfant bambaras », BEAOF, n°75, avril-juin 1931, p.19-24 « Enquête sur l’enfant noir de l’AOF : l’enfant bambara », Bulletin de l’enseignement en AOF, n° 76, juillet-sept.1931, p.3-24. (avec Chèze) « Essai sur la nouvelle orientation scolaire », L’éducation africaine, nos 90- 91, avril à sept 1935, p.201-208 . « La politesse et les civilités des noirs », Bulletin de Recherche Soudanaise, n°4, oct. 1936 p.178-192. « La géomancie », Bulletin de Recherche Soudanaise, n°5-6,1936, p.248-268. Monod-Herzen, G. E. et Fily Dabo Sissoko, « Essai sur le totémisme soudanais », Revue d’histoire des Religions, n°116, 1937, p. 34-53. « Les Noirs et la Culture », Congrès international de l’évolution culturelle des peuples coloniaux, 26-27-28 septembre 1937. Rapports et compte-rendu. Paris, 1938, p.116-122. « Eurafrique », France-Tropiques, n°1, 1939, p.1-2. « Glossaire des mots français passés au Malinké », Bulletin de l’IFAN, Tome 1, Volume 1, 1939, p.325-366. « Témoignage sur Frédéric Assomption », BEAOF, n° 106, 1942, p.50 « Œuvre sur la géomancie », Renaissances, 1944, p. 32-66. « L’évolution et la colonisation en AOF », Renaissances, 1ère année, octobre 1944, n° spécial, Le problème colonial, p.190-195. « Pourquoi le ciel est si haut », Notes africaines, n°31, juillet 1946. « La lune et le soleil (légende soudanaise)», Notes africaines, n° 34, avril 1947, p.3. « Les superstitions et les rêves au Soudan », Notes africaines, n°36, 1947. « L’humour africain », Présence Africaine, n°8-9, 1950, p. 22-39. Les Noirs et la culture : introduction aux problèmes de l’évolution culturelle des peuples noirs, New York, 1950. « Emprunt de mots au Soudan français », Première conférence internationale des Africanistes de l’ouest. Compte-rendu, IFAN, Dakar, 1951, p.216-223. Crayons et portraits, Mulhouse, Imprimerie Union, 1953, 79p. Hamarkhis, poèmes du terroir africain, Paris, éd. de la tour du Guet, 1953, 80p. Sagesse noire. Sentences et poèmes malinkés, Paris, éd. de la tour du guet, 1955, 63p. La passion de Djimé, Paris, édition de la tour du Guet, 1956, 113p. Une page est tournée, première série : voix perdues, Dakar, Imprimerie Diop, 1959, 86 p. Une page est tournée, deuxième série : voix sans écho, Dakar, Imprimerie Diop, 1960, 48 p. Une page est tournée, troisième série : voies noyées, Dakar, Imprimerie Diop, 1959. Coups de sagaie : Controverses sur l’Union française, Paris, Tour de Guet, 1957. Poèmes de l’Afrique noire (Hamarkhis, Feux de brousse, Fleurs et chardons), Paris, éd. Debresse, 1963, 171p. La savane rouge, Paris, Les Presses Universelles, 1964, 141p. Les jeux du destin, éd. Jean Grassin, 1970, 48p. Au dessus des nuages : de Madagascar au Kenya, éd. Jean Grassin, 1970, 120p. « L’évolution à l’œuvre », Renaissance, 1994, p.25-57. Archives Monod-Herzen, G. E. et Fily Dabo Sissoko, Monographie du cercle de Nioro, Archives du Mali, sans date. Cahier Ponty « L’enfant Bambara de Djitoumou (cercle de Bamako) », octobre 1930-mai 1931. Publications sur Fily Dabo Sissoko Cornevin R., « Fily Dabo Sissoko, témoin de son temps », France-Eurafrique, n°156, 1964, p.2-6. Cornevin R., « Un grand écrivain de langue française. Fily Dabo Sissoko (1897-1964), Mer- Outremer, 1965, p.22-23. Brasseur Paule, « Le bâton et le caïman ou Fily Dabo Sissoko et la France », Etudes africaines offertes à H. Brunschwig, Paris, 1982, p.399-409. Cornevin R., « Fily Dabo Sissoko », Hommes et destin, Paris, ACCT, Académie des Sciences d’Outre-Mer, 1984, vol.2, p.694-698. Chevrier J., « L’œuvre méconnue de Fily Dabo Sissoko », Notre librairie, n°150, avril-juin 2003, p.107-111. Denjean Sébastien, Fily Dabo Sissoko: l’écrivain et le politique, Bamako, Le figuier, 2000, 118p. Singaré Salamatou Maïga, A la découverte de l’œuvre littéraire de Fily Dabo Sissoko : thématique et poétique, thèse de doctorat soutenu à l’Université de Cergy Pontoise, 1999. Tradition et modernité dans l’œuvre de Fily Dabo Sissoko, Colloque international, organisé par le ministère de la Culture du Mali du 13 au 14 mai 2000 à Bamako, Bamako, Editions Jamana, 2001. Sidibé M., Fily Dabo Sissoko, un grand sage africain, Bamako, Impr.color, 2007. Traoré Amadou Seydou, La mort de Fily Dabo Sissoko et de ses compagnons : une des pages sombres de son histoire nationale dont il faut tirer les leçons, Bamako, La ruche à livres, 2010, 95p. Sur le web https://fr.wikipedia.org/wiki/Fily_Dabo_Sissoko [1] Chevrier, Notre Librairie, p.107 [2] F. D. Sissoko, La savane rouge, Les Presses Universelles, Paris, 1964, p.54 [3] A. Gide, Journal, 1889-1939, Paris, Gallimard, 1951, p.1299. Cité par Lüsebrink, op.cit, 2003, p.157 [4] http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/6862 7 RÉFLEXIONS SUR « FILY DABO SISSOKO (1897-1964) » 1. Djibo 16/09/2020 À 3:00 Beaucoup d ecrivains africains très peu connus dans leur pays pour des raisons politiques. Exemple Boubou Hama au Niger. RÉPONDRE 2. Cissokho 12/06/2020 À 19:38 Où est-ce qu’on peut trouver les mémoires de Fily Dabo Sissoko en France ( bibliothèques )? RÉPONDRE 0. Céline Labrune Badiane 19/07/2020 À 21:38 Bonjour. L’essentiel de ses ouvrages se trouve à la bibliothèque nationale Francois Mitterrand. Vous pouvez aussi regarder sur le site SUDOC. RÉPONDRE 3. Drissa Flayoro 05/03/2020 À 13:56 Je voudrais accéder à La géomancie », Bulletin de Recherche Soudanaise, n°5-6,1936, p.248-268. J’ai besoin de votre aide RÉPONDRE 0. Etienne Smith 14/04/2020 À 17:25 Bonjour, nous n’avons pas de version numérisée de cet article. Nous avons pu consulter le BRS à la Bibliothèque Nationale de France. RÉPONDRE 1. Vincent Debaene 09/04/2021 À 17:21 Bonjour, J’ai fait un scan de cet article; je peux vous l’envoyer. Ecrivez-moi à vincent.debaene@unige.ch Bien à vous, Vincent Debaene RÉPONDRE 4. Niare Siaka 15/02/2020 À 18:50 L’homme restera éternellement gravé nos coeurs et dans nos esprits. RÉPONDRE LAISSER UN COMMENTAIRE Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec * Commentaire Nom * E-mail * Site web Laisser un commentaire Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées. uploads/Geographie/ fily-dabo-sissoko 1 .pdf

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