Français de Belgique Le français de Belgique est principalement parlé dans la C

Français de Belgique Le français de Belgique est principalement parlé dans la Communauté française (Bruxelles et Wallonie), en rouge sur la carte. Cependant la région flamande compte aussi de nombreux francophones, de langue maternelle et seconde. Le français de Belgique est une variante régionale du français. Il est différent du wallon, qui est une langue d'oïl, au même titre que le picard, le champenois ou le lorrain (également parlés en Belgique). Le français de Belgique se différencie peu de celui de France ou de Suisse. Il se caractérise par des termes qui sont considérés comme archaïques en France, par des innovations locales, par des emprunts aux parlers romans de Wallonie (principalement le wallon et le picard) et aux langues germaniques voisines (principalement le néerlandais, ses dialectes flamand et brabançon et l'allemand). Le français est une des trois langues officielles de Belgique (avec l'allemand et le néerlandais) et serait parlé par environ 39 % de la population, principalement dans les régions wallonne et bruxelloise. Une ou plusieurs variétés de français en Belgique Aires dialectales de Belgique romane. Le français en Flandre : " Fabricant orthographié : Fabrikant avec un k comme en néerlandais. (photo prise à Renaix en Flandre orientale) Considérer le français de Belgique comme un ensemble homogène ne va pas de soi. Ainsi Michel Francard, dans l'introduction de son Dictionnaire des belgicismes, signale d'emblée la différence qui existe entre Bruxelles, ville qui est aujourd'hui largement francophone mais qui était encore majoritairement flamande au XIX e siècle, et la Wallonie, où le français est présent depuis de nombreux sièclesF 1. Selon le professeur Félix Rousseau, historien et militant wallon : « À part T ournai et le T ournaisis, fief français, la principauté de Liège, les comtés de Namur, de Hainaut, de Luxembourg se trouvaient en terre d’Empire, donc situés en dehors des frontières politiques de la France. Et cependant, dès le XIII e siècle, c’est le français qui est adopté partout comme langue littéraire. Voilà le fait capital de l’histoire intellectuelle de la Wallonie. Sans aucune contrainte, de leur pleine volonté, les Wallons sont entrés dans l’orbite de Paris et, depuis sept siècles, avec une fidélité qui ne s’est jamais démentie, n’ont cessé de participer à la culture française. Certes, le français employé dans nos régions au moyen âge sera un français provincial, un français émaillé de wallonismes ou de picardismes suivant les cas. Les réussites seront variables suivant le degré d’instruction. Le français de chez nous ne sera ni plus ni moins provincial que celui qui est en usage dans la plupart des provinces françaises à la même époque2. » Cette histoire différente explique qu'il existe des différences importantes entre le français de Bruxelles et le français de Wallonie. Au sein même de la Wallonie, il existe des variations dues à l'influence des différents parlers romans (wallon, picard, lorrain, champenois). Cependant, de nombreux traits sont communs à l'ensemble des francophones de Belgique, d'une part parce que de nombreux faits lexicaux régionaux sont le fait des institutions politiques, sociales et culturelles de l'État belge, d'autre part parce que l'étroitesse du territoire concerné entraîne de nombreux échangesF 1. L'emploi des belgicismes n'est pas toujours généralisé, bien qu'ils soient compris. Par exemple, le terme oufti est spécifiquement liégeois. Jouer football est surtout utilisé dans les régions influencées par les parlers germaniques (comme les cantons de l'Est). Faits de langue propres au français de Bruxelles Le français de Bruxelles-Capitale est parfois appelé le bruxellois, mais le terme est ambigu : il existe un bruxellois à prédominance flamande et un bruxellois à prédominance française, les deux mélangeant les deux langues à des degrés différents. S'agissant du « bruxellois francophone », ses expressions et tournures viennent de l'histoire même de Bruxelles. Avant le milieu du XIXe siècle, la ville était d'expression néerlandaise (de dialecte brabançon, voir Francisation de Bruxelles). Il en reste l'utilisation du diminutif flamand -ke (Marieke pour Marie, le manneken-pis (littéralement « le petit homme qui pisse ») ou néerlandais - je (ketje, « p'tit gars »), l'utilisation d'un vocabulaire flamand (un ket, un gars, une pintje, un verre de bière), ou la traduction littérale d'expressions flamandes (le célèbre une fois, traduction littérale du mot néerlandais eens (kom eens hier! « viens un peu ici ! »). Autre expression bruxelloise célèbre et populaire : Non peut-être ?!, signifiant « Oui sûrement », ou, inversement Oui sans doute, qui, prononcé d'une certaine manière, signifie « Sûrement pas ». Expression témoignant d'un ras le bol généralisé et bilingue (alternance de code linguistique) : Trop is te veel. (« T rop c'est trop. »), à mettre en rapport avec l'expression « En français comme en flamand », qui signifie « c'est un fait incontestable ». Exhortation au soulèvement, à un nouvel élan, ou plus généralement à surmonter une difficulté, l'expression « tu peux là-contre » pourrait être comprise comme « tu peux t'y opposer (et le surmonter) ! ». Cette expression, interpellante dans sa structure, est très certainement la traduction littérale de la même expression en flamand, à savoir ge kunt d'rtegen (néerl. général je kan ertegen ou je kan daartegen). (Quant à la formule « là-contre » pour « contre cela », voir ci-dessus = au-dessus de ceci ; là-dessous = en dessous de cela, etc.) Il existe d'autre part en Belgique et spécialement à Bruxelles une habitude (étonnante pour les étrangers) de mêler les deux langues dans les inscriptions bilingues sur les affiches, les devantures de magasins ou même dans la signalisation officielle, sans clairement les différencier. Les mots ou chiffres qui s’écrivent de la même manière en français et en néerlandais ne sont pas répétés. Sur les plaques des rues, par exemple, lorsque le nom de celles-ci est un nom propre il n'est écrit qu'une seule fois. On peut donc lire : avenue de BROQUEVILLE laan (laan = avenue) ou chaussée de NINOVE NINOOFSE steenweg (steenweg = chaussée). Certains mots hybrides sont parfois créés de cette manière, comme le nom du KunstenFESTIVALdesArts (kunsten étant en néerlandais la traduction du mot arts). Les Bruxellois ont également une manière toute particulière d'exprimer les liens familiaux ou d'amitié. Ainsi, ils diront « ma femme sa sœur » pour parler de la sœur de leur épouse. Dans Le Mariage de Mademoiselle Beulemans, célèbre pièce du théâtre bruxellois, monsieur Beulemans rencontrant le père de son employé Albert s'exclame « Albert, son père ». Il s'agit d'un calque d'une tournure courante du génitif en néerlandais : Piet zijn vriend pour l'ami de Piet. Le lexique : les belgicismes Un belgicisme est un fait de langue propre au français de Belgique, commun à toutes les régions francophones du pays. Même si le français parlé en Belgique est plus proche du français parlé en France que de celui parlé au Québec, il existe un grand nombre de belgicismes issus de termes oubliés ou inusités dans les autres pays francophones. Certains belgicismes se retrouvent dans d'autres régions francophones (Suisse…), où ils ne portent plus ce nom : septante (« soixante- dix »), nonante (« quatre-vingt-dix »), à tantôt (à tout à l'heure)3. On retrouve également des termes wallons qui se sont répandus aux autres régions, comme avoir facile (« n'avoir aucune difficulté »), ou des emprunts au néerlandais et à d'autres langues germaniques : une dringuelle (un pourboire ou des étrennes, du néerlandais drinkgeld et de l'allemand Trinkgeld, pourboire). Certains belgicismes sont aussi des termes propres au système administratif belge (athénée, bourgmestre, accises). Certains belgicismes ne se rencontrent pas dans certaines parties de la Belgique francophone. Cependant, un grand nombre de belgicismes sont employés dans le Nord de la France à cause de la proximité culturelle et des échanges transfrontaliers. Fréquence d'utilisation La fréquence d'utilisation des belgicismes, comme l'intensité de l'accent, varie en fonction de la région et du milieu culturel. Certains sont toujours utilisés, à commencer, bien entendu, par les belgicismes administratifs (cf. infra), ou utilisés la plupart du temps, comme septante. D'autres, à l'inverse, sont d'un usage beaucoup plus rare, dans des milieux plus restreints. En dehors de ces extrêmes, les belgicismes les plus fréquemment utilisés sont les mots pour lesquels il n'y a pas d'équivalent tout à fait exact en français, comme le wallonisme astruquer, qui s'utilise quand la nourriture se retrouve dans la trachée au lieu de l'œsophage, ou le terme bruxellois klouch (voir liste infra). C'est également le cas lorsque le belgicisme véhicule des connotations différentes. L'emploi conscient de belgicismes peut aussi résulter de la volonté du locuteur de « faire belge », d'afficher sa belgitude ou son appartenance wallonne ou bruxelloise dans des circonstances particulières. Les habitants francophones de Belgique n'ont aucune difficulté à comprendre le français standard. Les médias français, ou encore les films français, sont en effet couramment diffusés en Belgique, ce qui permet aux Belges francophones d'être perméables aux francismes. Les Belges francophones auront dès lors du mal à percevoir leurs propres régionalismes et ne connaissent pas les autres régionalismes français. Exemple : un belge francophone considèrera bouteille (de gaz) et bombonne comme des synonymes, mais n'aura pas la même définition du uploads/Geographie/ francais-de-belgique.pdf

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