Géographie – L’Arctique Coordonnées de l’Arctique : 66° 33’ Introduction généra
Géographie – L’Arctique Coordonnées de l’Arctique : 66° 33’ Introduction générale La région de l’Arctique a des limites très discutable au nord du centre polaire, on a très peu l’habitude de voir cette région, invisible sur les projections cartographiques les plus courantes. Elle est particulière car elle est centrée sur un océan, à l’inverse de l’antarctique, et qui en constitue la majorité de la superficie (14 millions de km^2) partiellement pris dans les glaces, avec une fonte partielle selon les saisons. Il s’agit donc d’un espace mouvant. Certaines terres appartiennent à des états beaucoup plus vastes et s’étendent vers le Sud, comme la Russie, le Canada, les Etats-Unis. Il y a des composantes très diverses dans cette région du grand nord pour 21,3 millions de km^2. Ce terme vient d’arktos, signifiant « l’ours » pas pour l’animal, mais plutôt pour les constellations qui guidaient jusqu’à l’arctique. Elle est longtemps apparue comme absente et des manuels scolaires et de l’actualité, telle une très lointaine périphérie déserte, dont on parle que dans le contexte d’appropriation des ressources. Cette vision est fausse puisqu’il y a du peuplement, des politiques, … On se rend compte de plus en plus que cette région entre pleinement dans la mondialisation, les enjeux planétaires et très présente dans les discours géopolitiques et l’actualité. Cette situation marginale est en train de changer. L’ÉTÉ ARCTIQUE : DU CÔTÉ DE L’ACTUALITÉ, UNE RÉGION DONT ON PARLE Des records de chaleur ont été enregistrés, notamment lors du 14 juillet, 21°C ont été mesurés à Alert (Canada), le point le plus septentrional habité, à moins de 900km du pôle nord. Ailleurs, dans des régions plus subarctiques, on a dépassé les 30°C (ce sont de pics et non des moyennes). Pour des raisons de circulation atmosphériques modifiée, cela se reproduit depuis quelques étés, réchauffant les régions arctiques. Cela a plusieurs conséquences, comme la fonte d’un glacier particulier : un inlandsis, glacier continental comme l’antarctique et le Groenland. La fonte devient plus rapide et plus importante, cela entraîne une forte montée des eaux. La Sibérie a été ravagée par de grands incendies dans des régions près du cercle polaire arctique, principalement des forêts comme la taïga. Ils n’ont pas intervenu avant un long moment et cela a brûlé plus d’un million d’hectares. S’il n’y a pas de vie directement menacée dans ces régions, cela peut avoir des répercussions sur la vie humaine (fumée, cendres, particules nuisibles,…), sur l’environnement (Co2, gaz à effets de serre qui viennent à 25-35% des incendies). Le pergélisol subit aussi des conséquences, puisqu’il fond au contact des incendies et rejette des gaz comme le méthane dans l’atmosphère. Toutes les particules qui se déposent sur la glace influent sur l’albédo, car la glace ne va plus réfléchir la lumière. Trump a émis l’idée d’acheter le Groenland sans consultation des habitants dans un journal de Wall Street et le confirme lui-même après. Depuis 1979, le Groenland est autonome mais il est sous souveraineté du Danemark. C’est un refus catégorique de la ministre danoise et du gouvernement groenlandais. Trump a de vraies raisons de vouloir acheter le Groenland, considéré depuis la guerre froide comme dans la continuité de l’Amérique du nord, stratégique face à l’ensemble russe. L’Islande érige le premier monument « en l’honneur d’un glacier disparu » avec une plaque qui contient une lettre pour les humains de demain à travers un appel à la mobilisation pour les générations présentes. Il y a aussi eu un conflit entre la Norvège et l’union européenne autour de l’archipel du Svalbard, sur la pêche aux crabes. En 1920, cet archipel a été rattaché à la Norvège par la conférence de Paris et en contrepartie, la Norvège devait laisser le droit à une quarantaine de pays de venir pêcher dans les eaux côtières du Svalbard. Depuis, il y a des tensions et les crabes de neige en font partie. La Norvège dit que le crabe n’est pas dans les eaux, ils marchent sur les plateaux continentaux au fond de l’eau et donc on ne peut pas les pêcher. Sauf que si on accepte ce raisonnement, on en fait de même pour les hydrocarbures, les ressources minières. L’arctique est aussi le sujet de grandes expéditions, étant une des dernières parties du monde découverte (par les européens). La plus connue est l’exploration de John Franklin qui part avec 2 bateaux et plus de 100 scientifiques et marins, à la recherche du passage du Nord-Ouest pour relier l’arctique aux océans de façon planétaire. Ils ont retrouvé récemment un des bateau coulé il y a 170 ans, le « Terror ». « D’une marge froide, longtemps considérée par les Etats « possessioné » comme une ultra-périphérie peu productive et coûteuse dans ses besoins spécifiques de développement, cet espace se définit désormais comme une matrice d’enjeux majeurs dont dépendrait partiellement la croissance des économies industrielles du XXIème siècle » « Mondes arctiques, miroirs de la mondialisation », Eric Canobbio, La documentation photographique, n°8080, 2011, p.2 C’est donc la montée des enjeux polaires. Chapitre 1 – L’arctique, un espace singulier ? ou comment définir et délimiter l’Arctique Eric Canobbio, dans Mondes Arctiques, miroirs de la mondialisation, se demande : « l’Arctique existe-t-il ? » On associe immédiatement l’Arctique à la glace, la neige, aux couleurs blanches et bleues, à des animaux clichés (ours polaires, phoques, beluga…). Espace attaché à des hautes latitudes (au-dessus du cercle polaire Arctique) => il y a un « imaginaire du Nord » (expression de Daniel CHARTIER). On va s’interroger sur des éléments objectifs qui nous permettent de définir l’Arctique, le délimiter, en comprendre les singularités, les cohérences de cet espace. I/ Définir l’Arctique A) L’Arctique géophysique Espace Arctique = océan glacial Arctique + les régions qui l’entourent, dans la partie la plus boréale et septentrionale du globe Le cœur de l’Arctique est l’océan 1. L’océan au cœur L’océan glacial arctique est le plus petit océan du globe, avec 14 millions de km² (environ 7 fois moins que l’Atlantique). On parle de « méditerranée Arctique ». C’est un océan quasi-fermé => la Russie a la moitié de la côte linéaire Arctique. Il y a aussi des passages, très importants pour la géopolitique, qui permettent par des détroits d’aller vers le Pacifique et vers l’Atlantique. C’est un océan peu profond : 1000m en moyenne même s’il peut atteindre les 5000m en son centre => importance géopolitique, sujet de disputes. Présence de mers peu profondes en bordures de l’océan Arctique (cf. Grands repères sur la Dropbox). La particularité de cet océan, qui renvoie à sa singularité climatique => océan à caractère climatique et océanique variable => présence de banquise => en fonction de l’année, l’océan peut être recouvert tout ou partie par la banquise Banquise = glace d’eau de mer (donc salée) résultant de la congélation de l’eau de mer. !!! à ne pas confondre avec les icebergs, qui se forment à partir d’eau douce Inlandsis = immense calotte glacière continentale, liée à l’accumulation de glace => glace continentale (c’est à partir de l’inlandsis que se détachent les icebergs => l’inlandsis suit des périodes saisonnières. Cette continentalité provisoire permet de relier les îles et les archipels entre eux (très important notamment pour l’ours polaire dont les déplacement sont facilités). Discontinuité insulaire Le pôle nord est un point, en réalité il y en a 2 (pôle astronomique et pôle nord magnétique) => les deux pôles ne sont pas concordants. Le pôle magnétique est localisé précisément assez tard, en 1831, par John Ross. La première fois qu’un homme occidental pose le pied sur ce point de pôle nord, c’est en 1909. Il n’y a pas consensus et il y a donc des problèmes pour définir les limites de l’espace Arctique : Haut-Arctique (entre le cercle et le pôle) et Bas-Arctique (comprenant l’Islande et les extrémités Nord de la Finlande et de la Suède => 21,3 km²). L’océan Arctique représente les 2/3 de la superficie de l’Arctique. « Il y a une asymétrie des antipodes » - Eric Canobbio 2. Plusieurs délimitations possibles des régions arctiques Au Sud, on ne s’accorde pas sur jusqu’où s’étendent les régions arctiques. Le cercle polaire arctique est l’endroit où le jour ne se couche pas lors du solstice d’été, c’est donc une limite intéressante. Une autre délimitation peut être la ligne d’égale température (10° en moyenne en juillet) ou la ligne de Köppen. Cela suppose que l’Arctique se définit par son climat froid. Le permafrost / pergélisol peut aussi servir de limite : c’est un sous-sol gelé en permanence continu qui couvre 90% de la surface au minimum. Il s’étend au-delà des régions arctiques (Russie) et c’est une spécificité du Groenland (inlandsis). La treeline (limite d’arbres) est cette fois une limite biogéographique => là où l’arbre (en formation continue) s’arrête, l’Arctique commence. Cela exclurait la région subarctique qui comprends la Taïga (c’est le froid qui détermine celle limite aussi) Les limites ne sont pas universelles et varient en fonction des institutions car elles ne sont pas évidentes. Si l’on prend les institutions, il y a une cohérence de uploads/Geographie/ geographie-l-x27-arctique.pdf
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- Publié le Nov 26, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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