- 964-1386 : la dynastie des PIAST - 1386-1572 : la dynastie des JAGELLONS - 15

- 964-1386 : la dynastie des PIAST - 1386-1572 : la dynastie des JAGELLONS - 1587-1632 : la dynastie des WASA AU MOYEN-AGE 1. LA POLOGNE DES PIAST (964 - 1386) A en croire Le Lewel (le Michelet polonais), les tribus slaves du Moyen age pratiquaient l’agriculture dans les clairières et seule l’apparition de la propriété introduite par les chefs provoque les premières différences sociales. Ces peuples qui parlaient une sorte de « slave commun » se divisent en plusieurs branches : - les Mazoviens, - les Silésiens, - les Poméraniens, - les Polanes. Les Polanes sont les plus vigoureux de ces groupes et donnent le nom de « Pologne » (pole = champs ou plaine). Le premier prince dont le pouvoir est historiquement attesté autour de la ville de Gniezno est Mieszko Mieszko 1er (964–992), premier de la dynastie des Piast qui durera jusqu’en 1370, après quoi les rois de Pologne seront toujours d’origine étrangère. Mieszko se soumet en 964 à l’empereur germanique Othon 1er et lui paie tribut pour protéger sa frontière occidentale. Habile, devançant le danger des Tchèques qui ont annexé les possessions de la grande Mozavie au Nord des Sudètes et des Carpates, le menacent au Sud : en 965, Mieszko 1er épouse Dubravka, fille du duc de Bohême et chrétienne. Le prince des Polanes se christianise et négocie directement avec les papes successifs Léon VIII et Jean XIII. Il reçoit le baptême à Rastibonne, sous juridiction tchèque en 966. La christianisation de la population s’ensuit, d’abord limitée aux élites, puis à tous quelques siècles plus tard. Il donne sa fille au roi de Suède et du Danemark (Viking) Eric Segersäller. En échange, les colonies danoises se multiplient sur le littoral poméranien, mal contrôlé par les Polanes. Il meurt en 992. Lui succède son fils aîné Boleslaw . Carte p17 – l’Etat de Mieszko 1er vers 990 Boleslaw 1er (992-1205), dit le Vaillant (smalty), met rapidement en fuite sa belle-mère et ses enfants. Il recherche l’appui de Othon III, l’obtient et en est très apprécié. Boleslaw épouse une fille du margrave de Meissen, allemande. Le prince s’affirme et une classe 1 / 17 dominante gravite autour de lui. Des chancelleries apparaissent occupées par des gens d’Eglise. La région de Gniezno, origine du prince, est qualifiée de « Grande Pologne ». La région de Cracovie est appelée « Petite Pologne ». Othon III meurt en 1002, et Boleslaw doit guerroyer seul pour parvenir à la reconnaissance de sa dignité royale et ce jusqu’à sa mort en 1025. Boleslaw répudie son épouse allemande et épouse une hongroise. Il attaque la Lusace, le Milzenland et même Meissen. Il fait crever les yeux du Duc de Bohême. L’empereur germanique Henri II refoule Boleslaw 1er jusque Poznan et le prive de la Poméranie occidentale en 1005. Son fils Mieszko épouse la fille du palatin de Lorraine sur l’autorisation de l’empereur Henri II, mais il se livre à des intrigues anti-impériales et est capturé. Son père Boleslaw 1er paie cher son rachat de captivité et les attaques impériales reprennent entre 1015 et 1018. Il vainc une coalition de l’Empire avec les Tchèques et la « Rous » de Kiev. Il obtient la Lusace en 1018. Jamais plus la Pologne ne s’étendra aussi loin vers l’Ouest. Boleslaw le Vaillant lutte contre la « Rous » kiévienne, future Ruthénie puis Ukraine. Dés lors, les luttes ont une connotation religieuse car Vladimir, prince de Kiev, orthodoxe, ne supporte pas la pénétration catholique à laquelle cède son fils Sviatopalk, gendre de Boleslaw. Boleslaw libère en 1018 son gendre emprisonné par son père et le couronne roi de Pologne en 1205 l’année de sa mort, dans le but de souder ses possessions comme un royaume à l’occidentale et rompre l’émiettement patrimonial. Il nomme son fils Mieszko, issu de sa troisième femme, comme son successeur et non son fils aîné Bezprym qu’il a eu avec son épouse hongroise. Mieszko II (1025-1034). Durant son règne s’installe un chaos qui durera jusqu’en 1039. Harcelé par l’empereur Conrad II, il perd les provinces acquises par son père et doit s’enfuir un temps en Bohême devant la rebellion païenne de Bezprym qui sera assassiné par ses frères. Mieszko doit reconnaître la suzeraineté de Conrad et place son fils Kazimier (Casimir) sous sa protection. Un bâtard de Mieszko II tente de régner pendant cinq ans. Devant la crainte de voir les Tchèques dominer la Pologne, le nouvel empereur Henri III favorise le retour de Kazimier. Kazimier 1er (1039-1058). Il ne parvient pas à restaurer l’unité de la Pologne, redevenu uniquement Prince des Polanes. Il reprend le contrôle de la Mazovie et de l’Est de la Poméranie en s’alliant à Iaroslav de Kiev mais ne peut dominer la Silésie qu’en payant tribut aux Tchèques en 1054. Les structures centralisées de l’Eglise ne se relèvent pas des soulèvements anti-chrétiens. Les Tchèques achèvent la ruine en pillant les églises, en emportant les reliques et objets de culte. Gniezno connaît la décadence et Kazimier 1er transfère sa capitale à Cracovie. Il imite l’occident et instaure une chevalerie largement dotée en terres qui, en contrepartie, a l’obligation d’assurer la fonction militaire. Kazimier 1er pioche dans les caisses du trésor de l’Etat qu’il prend pour son bien propre. Le peuple va connaître un fardeau des redevances féodales. A sa mort, c’est son fils Boleslaw qui lui succède à 15 ans. Boleslaw II (1058-1079) dit le Généreux (szczodny) ou encore le Téméraire (smialy) refuse de payer tribut aux Tchèques pour la Silésie, les attaque en Moravie et est battu en 1061. Il intervient plusieurs fois en Hongrie pour soutenir les prétendants au trône hostiles à l’empire, s’associant à la politique du pape Grégoire VII, ennemi de l’Empereur. Il intervient dans les luttes incessantes de l’empire en1075 et en 1076, ce qui lui a valu la reconnaissance du pape qui restaure la hiérarchie religieuse en Pologne, rétablit la métropole de Gniezno et permet à Boleslaw II de se faire couronner à Noël 1076. Boleslaw soutient le prince de Kiev Iziaslav, pro-catholique et marié à une polonaise que les orthodoxes chassent plusieurs fois. Boleslaw II est assassiné par un frère jaloux depuis le début, le prince Wladyslaw-Hermann lors d’un complot en 1079 dans lequel y était mêlé l’évêque de Cracovie, Stanislaw et les anti-grégoriens de l’empire. L’évêque aura les membres tranchés par le nouveau roi et par un retournement de l’histoire, il sera plus tard canonisé et deviendra le saint patron de la Pologne ! Vratislav, duc de Bohême, attaque 2 / 17 dans ses conditions la Pologne dont le roi s’enfuit en Hongrie vers 1081 où il mourra dans un cloître de Carinthie. Wladyslaw–Herman (1079-1112) en s’emparant du pouvoir renverse toutes les alliances de son frère. La reconnaissance qu’il devait à l’empereur Henri IV fait qu’il accepte un bavarois à la tête de l’archevêché de Gniezno. Il épouse Judith, fille du duc de Bohême, tandis que les Tchèques occupent Cracovie. Ils seront chassés par les Hongrois qui placent un frère de Herman, Mieszko, à Cracovie qui périt empoisonné. Pour gagner les grâces des Hongrois, Herman épouse la veuve de leur prince, une autre Judith, sœur de l’empereur. A sa mort, une lutte éclate entre Zbigniew, fils illégitime de Herman qui reçoit la Silésie, et Boleslaw son autre fils, dit « Bouche Torse » (krzywonsty). Ce dernier cherche des alliés à l’Est en épousant une princesse kiévienne, et au Sud chez les Hongrois. Zbigniew est finalement obligé de reconnaître la suzeraineté de Bouche Torse et fuit dans l’empire de Henri V qui tente de rétablir le pouvoir de son protégé en Silésie (1109). Bouche Torse feint la réconciliation, autorise le retour de Zbigniew, lui fait crever les yeux provoquant sa mort en 1112. Boleslaw III (1112-1138), Bouche Torse, concentre son action pendant plus de 20 ans sur la soumission à la christianisation de la Poméranie. L’empereur Lothaire III exige que les Poméraniens se convertissent pour le compte de l’Empire. Trop faible, le duc de Pologne doit accepter que la Poméranie devienne le fief de Lothaire en 1135. Il rédige un testament resté célèbre où il partage ses biens en quatre duchés héréditaires dont le plus grand formé des régions de Cracovie et de Silésie, devait toujours revenir à l’aîné de la dynastie des PIAST qui aurait autorité sur les autres. Les ducs de la dynastie des PIAST de plus en plus ramifiés, font appel à des clercs étrangers, à des évêques allemands. Les mariages mixtes répandaient chez les enfants la connaissance d’au moins une langue étrangère : l’allemand, le ruthène (ukrainien), le tchèque. Certains princes comme Mieszko II sont éduqués en occident : Mathilde de Lorraine vantait hautement ses connaissances, Zbigniew (fils naturel de Herman) a fait de solides études à Cracovie. A cette époque, le primitivisme païen recule, la polygamie disparaît, les veuves ne sont plus brûlées sur le bûcher de leur époux. Les moeurs s’adoucissent grâce à la musique surtout religieuse. Mais le plus beau témoignage de l’expansion catholique sont les multiples constructions religieuses inspirées des modèles rhénans ou saxons. uploads/Geographie/ histoire-de-la-pologne.pdf

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