MALI Article écrit par Pierre BOILLEY, François BOST, Christian COULON Prise de
MALI Article écrit par Pierre BOILLEY, François BOST, Christian COULON Prise de vue Le Mali est l'un des plus vastes États d'Afrique de l'Ouest. Sa population, aux langues et aux cultures très diversifiées, est estimée à 14 millions d'habitants (2010), et sa capitale, Bamako (1,8 million d'habitants en 2009), connaît une très rapide expansion. Par sa position géographique, centrale en Afrique de l'Ouest, saharien au nord, tropical-soudanien au sud, le pays traversé par le fleuve Niger et son delta intérieur, présente une grande variété de paysages et de productions, de l'élevage à la culture céréalière en passant par la pêche. Enclavé, sans accès à la mer, peu industrialisé, il est également situé dans la bande sahélienne et en connaît les sécheresses récurrentes. Son économie, essentiellement fondée sur les productions agricoles, s'en ressent, et, malgré une croissance en hausse régulière, il reste l'un des pays les plus pauvres du monde selon le classement des Nations unies (174e rang sur 177). Issu de l'éclatement en septembre 1960, de l'éphémère fédération du Mali avec le Sénégal, le Soudan français accède à l'indépendance et adopte le nom du prestigieux empire médiéval du Mali. Son premier président, Modibo Keita, place le pays dans le camp socialiste. Il est renversé, en 1968, par le coup d'État du général Moussa Traoré, qui impose un pouvoir dictatorial à parti unique durant vingt-deux ans. En 1990, la population malienne se soulève et réussit à instaurer la démocratie avec l'aide d'une partie de l'armée dirigée par Amadou Toumani Touré. Deux ans plus tard, le pouvoir militaire cède, comme il l'avait annoncé, la place aux civils après une phase de transition. Le Mali devient un modèle de démocratie avec l'alternance au pouvoir lors des élections de 2002 et la réélection d'Amadou Toumani Touré à la présidence en 2007. Toutefois, les difficultés économiques, la rébellion touareg dans le nord du pays et la lutte contre les terroristes d'Al-Qaida pour le Maghreb islamique, fragilisent le pouvoir qui est à nouveau à la merci de coups d'État. Mali Carte politique du Mali(2005 Encyclopædia Universalis France S.A.) Mali : drapeau Mali (1959 ; modif. 1961). Drapeau dont le dessin s'inspire du tricolore français, mais avec les couleurs panafricaines.(2005 Encyclopædia Universalis France S.A.) Pierre BOILLEY I-Géographie Un pays immense et enclavé Doté d'une superficie de 1 240 190 kilomètres carrés, le Mali est le second plus grand pays d'Afrique de l'Ouest, après le Niger. Étiré entre 100 et 250 de latitude nord, des savanes soudaniennes au sud aux marges désertiques sahariennes au nord, le Mali présente un relief peu marqué, composé de plaines et de bas plateaux dépassant rarement les 350 mètres. Son point culminant est le mont Hombori Tondo (1 155 m), situé non loin de la frontière avec le Burkina Faso. La disposition zonale du climat permet de distinguer trois sous-ensembles bien marqués. L'extrême nord du pays appartient au domaine saharien. Les pluies sont rares et très irrégulières, peu efficaces du fait de l'évaporation intense, donnant, au mieux, un éphémère tapis herbacé très recherché par les troupeaux des tribus nomades. Dans sa partie au sud-est, cette frange saharienne s'appuie sur un massif ancien, l'Adrar des Ifoghas (ou Iforas), composé de roches volcaniques et culminant à 890 mètres (Ad Esseli). Le centre du pays relève du domaine sahélien. La pluviométrie est faible (de 200 à 700 mm/an), concentrée durant la période d'hivernage (entre juin et septembre) et surtout très variable. La saison sèche est longue et très chaude, accentuée par le souffle de l'harmattan (un vent très sec chargé de poussière et de sable), ce qui explique l'adaptation de la végétation (steppe boisée ou buissonneuse). Cette bande sahélienne est le domaine de l'élevage pastoral (bœufs, moutons, chèvres) principalement mené par les Peuls et de l'agro-pastoralisme plus au sud (agriculture vivrière). Entaillés par l'érosion, les terrains d'âge primaire situés au sud-est de cette zone (frontière avec le Burkina Faso) offrent un paysage grandiose de buttes, de plateaux (pays dogon) et de falaises, à l'instar de celle de Bandiagara, très visitée par les ethnologues et les touristes. Village dogon (Mali) Village dogon sur les falaises de Bandiagara au Mali.(Glen Allison, Tony Stone Images/ Getty) L'extrême sud du pays appartient au domaine nord-soudanien. Tributaires du passage du front intertropical, les précipitations s'étendent de mai à octobre et culminent en juillet et en août. L'allongement de la saison sèche au fur et à mesure que l'on se rapproche du tropique du Cancer explique que les précipitations décroissent progressivement du sud vers le nord (Sikasso : 1 329 mm/an ; Bamako : 1 075 mm/an ; Kayes : 821 mm/an). Les températures sont partout élevées, culminant durant les quelques semaines qui précèdent ou suivent la saison humide. La végétation est composée de savanes arbustives et de forêts claires. Les volumes pluviométriques enregistrés dans cette région expliquent la persistance de la trypanosomiase (maladie du sommeil) véhiculée par la mouche tsé-tsé, qui freine le développement de l'élevage. Né aux confins de la Guinée et de la Sierra Leone, le fleuve Niger déploie une grande partie de son cours dans le Sahel malien, après avoir passé les barres de grès durs du plateau Mandingue (rapides de Sotuba). Alimenté par une onde de crue (8 000 à 10 000 m3/s en amont de Bamako entre octobre et décembre), il s'enfonce dans des régions de moins en moins arrosées et de plus en plus arides, où il représente une véritable providence pour les cultivateurs bambara (mil, sorgho, riz), les pêcheurs bozo et les piroguiers somono. Il s'étale dans différentes cuvettes, dont la plus importante est celle du Macina (35 000 km2). Cette dernière correspond à l'ancien delta intérieur du fleuve Niger (300 km de longueur et 100 km de largeur), héritage de l'époque quaternaire lorsque celui-ci ne rejoignait pas encore la mer, mais perdait ses eaux par infiltration et évaporation (endoréisme). Près de deux cents kilomètres après la ville de Tombouctou, le fleuve s'incurve vers le sud-est et la frontière nigérienne à la faveur d'une faille de même orientation. Des densités très faibles et une urbanisation en retard À l'instar des autres pays sahéliens, le Mali connaît une croissance démographique parmi les plus importantes au monde (3,2 p. 100/an) du fait du maintien d'un taux de fécondité moyen très élevé (7,1 enfants par femme en 2006). Aussi, la population a-t-elle presque triplé en quarante ans : 5,07 millions d'habitants en 1970 ; 8,1 en 1990 ; 13,5 millions en 2005. Surtout, la population est très jeune (les moins de 15 ans représentent 48,3 p. 100) et insuffisamment formée (le taux de scolarisation n'est que de 32 p. 100 en 2006), ce qui représente de redoutables défis en matière de création d'emplois. L'immensité du territoire et le faible poids démographique expliquent la densité très faible du peuplement (11 hab./km2), générant des arbitrages difficiles en termes d'aménagement, et une faible rentabilité des investissements. Cependant, la population se répartit de manière très inégale, privilégiant les régions les plus régulièrement arrosées ou traversées par le fleuve Niger, au détriment des régions du nord et du nord-est, qui se vident de leurs habitants au rythme des épisodes de sécheresse. La faible urbanisation (30 p. 100) s'explique par le maintien d'une économie agricole et la faiblesse de l'industrialisation (5 p. 100 des actifs seulement). Le réseau urbain est peu développé. Outre la capitale Bamako (1,2 million d'hab. en 2005), les autres villes importantes sont Ségou, Mopti, Sikasso et Gao. En majorité musulmane, la population se distribue en divers groupes ethniques et autant de langues. Le groupe mandingue (constitué essentiellement de Bambaras et de Malinké) est le plus important (40 p. 100 de la population totale). Il est suivi par le groupe dit soudanien (Songhay, Dogon, Soninké et Bozo), le groupe dit voltaïque (Senoufo, Bobo, Mossi). S'ajoutent, dans les régions les moins denses, des populations encore assez peu sédentarisées, de tradition commerçante et pastorale et souvent mal intégrées : Peuls, Maures, Touaregs et Arabes. Un pays très pauvre et aux activités peu diversifiées L'indicateur de développement humain (I.D.H.) du Programme des Nations unies pour le développement n'a guère évolué depuis les années 1970. En 2005, le Mali se classait ainsi au 174e rang sur 177 pays. Les deux tiers de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté, tandis que la malnutrition continue de frapper la moitié des enfants de moins de cinq ans. Aussi, le pays est-il très dépendant de l'argent envoyé par ses ressortissants à l'étranger. Mali : régions agricoles Principales productions agricoles du Mali au début du XXIe siècle.(2009 Encyclopædia Universalis France S.A.) Contribuant pour environ 35 p. 100 au P.I.B., le secteur primaire occupe la très grande majorité de la population active. Les espaces cultivés sont cependant peu étendus (seulement 2 p. 100 du territoire) et insuffisamment irrigués. Le coton constitue la principale culture de rente (environ le tiers de la valeur des exportations), tandis qu'il occupe quelque trois millions de Maliens tout au long de sa filière. Sa production pâtit des fluctuations des cours mondiaux, mais profite de la forte demande du marché chinois. Les autres productions uploads/Geographie/ le-mali.pdf
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- Publié le Jan 01, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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