Synthèse d’une étude prospective à l’horizon 2030 Synthèse des données économiq
Synthèse d’une étude prospective à l’horizon 2030 Synthèse des données économiques maritimes françaises 2007 Lancée il y a dix ans, la publication biennale des Données économiques maritimes françaises (DEMF) analyse les activités maritimes en France dans leur diversité. Elle en évalue le poids économique à partir d’un jeu d’indicateurs mis à jour régulièrement. Cette synthèse des DEMF 2007 dégage les principaux aspects des activités liées à la mer en France sous la forme de « fiches » sectorielles fournissant les données de production, d’emploi et d’effort budgétaire des années récentes. Le secteur marchand comprend l’exploitation des ressources marines, le manufacturier, les services. Le secteur public comprend la Marine, l’intervention publique, l’éducation, la protection de l’environnement littoral, la recherche marine.. La synthèse de cette étude, publiée en juillet 2008, est disponible sur le site www.ifremer.fr à la rubrique « Éditions ». AUTRE PUBLICATION IFREMER À DÉCOUVRIR Plus que jamais la conjonction des engagements que la France a pris en matière énergétique tant à l’échelon européen que dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, ainsi que le contexte né du nouveau choc pétrolier, doivent conduire à une réflexion active sur les énergies renouvelables. Conscient de ces évolutions, j’avais décidé de lancer en mars 2007 un travail de réflexion prospective sur les énergies renouvelables d’origine marine à l’horizon 2030. En effet, l’océan en constitue un immense réservoir (vents, courants, vagues, marées, biomasse, thermie…) et la France dispose d’un potentiel considérable de développement de ces énergies, du fait aussi bien de l’étendue de ses façades maritimes, tant en métropole qu’outre- mer, que des savoirs et des savoir-faire disponibles dans notre pays. Une vingtaine de partenaires français représentant les principaux acteurs du secteur ont participé à ce travail. Je tiens à les remercier vivement de leur engagement. Ce travail a permis de décrire un éventail de futurs possibles (en fonction du contexte mondial, de l’évolution de la demande énergétique, du jeu des acteurs, etc.) ainsi que leurs conséquences sur le développement des différentes technologies connues à ce jour et ce qu’elles impliquent en termes de recherche développement. Ainsi, l’Ifremer, conformément à sa vocation, contribue à l’effort collectif de réflexion visant à éclairer la décision publique dans le domaine de l’énergie et en particulier celui des énergies renouvelables marines. Il appartient maintenant à chacun de s’emparer de ces réflexions et de les faire vivre. L ’Ifremer pour sa part va en tirer des conséquences concrètes dans le cadre de son plan stratégique. Jean-Yves Perrot Président-Directeur général de l’Ifremer Les énergies renouvelables marines Synthèse d’une étude prospective à l’horizon 2030 Synthèse des travaux menés de mars 2007 à février 2008 par un groupe d’experts de douze structures (industriels, ministères, instituts, agences, organismes de recherche). Ces travaux, coordonnés par Ifremer, ont été réalisés avec l’appui du bureau d’études Futuribles. Sommaire 1. Cadrage de l’étude . ...................................................................................................... 6 2. Méthodologie . ............................................................................................................... 8 3. Rappel sur les énergies marines : ressources et technologies ............................... 9 4. Quatre scénarios possibles contrastés .................................................................... 10 5. Conditions d’émergence considérées dans les scénarios possibles ..................... 11 6. Conséquences des scénarios possibles sur le développement des technologies 14 7. Intégration environnementale : quels impacts et quels risques ? . ......................... 18 8. Intégration des énergies renouvelables marines à l’offre énergétique française à l’horizon 2030 selon les scénarios possibles ........................................................ 18 9. Proposition d’un scénario normatif dans le contexte du Grenelle de l’Environnement . ................................................................................................... 20 10. Conclusion ................................................................................................................. 25 Notes .......................................................................................................................... 26 Références bibliographiques .................................................................................... 26 Annexes 1. Liste des membres du comité de pilotage ................................................................ 27 2. Liste des membres du groupe de travail . .................................................................. 29 3. Glossaire relatif à la méthode des scénarios . ........................................................... 29 4. Liste des 30 variables regroupées par composantes et auteurs correspondants 30 5. Hypothèses sur les niveaux de développement par type d’énergie ........................ 31 6. Les quatre scénarios majeurs ................................................................................... 32 7. Évaluation chiffrée des scénarios possibles et normatif ......................................... 34 En mars 2007, le Président de l’Ifremer a lancé un travail de réflexion prospective sur les énergies renouvelables marines à l’horizon 2030 avec une vingtaine de partenaires français représentant les principaux acteurs du secteur : ministères, industriels, instituts de recherche et agences spécialisées. Le caractère pluridisciplinaire de ce groupe de réflexion est largement justifié pour un dossier qui relève à la fois de la diversification énergétique, de l’engagement européen dans la lutte contre l’effet de serre, des impacts environnementaux des aménagements en mer, ainsi que de la valorisation des zones côtières, siège d’une diversité d’usages en interactions et en concurrence. L’objectif du travail est de contribuer à une synthèse de ces différents aspects : il s’agit d’identifier les enjeux, les conditions d’émergence et les technologies majeures à moyen terme afin de redéfinir un positionnement de l’Ifremer dans ce domaine, au-delà de l’expertise, et d’identifier les partenariats et les programmes stratégiques adaptés dans le champ de compétence de l’Institut. La question des énergies renouvelables marines s’intègre à celle des énergies renouvelables qui est centrale, notamment dans les pays occi- dentaux, sous contrainte de besoins énergéti- ques et de coût des hydrocarbures mais aussi de réchauffement climatique. Compte tenu de l’effort nécessaire sur les énergies renouvelables, les marges de manœuvre relatives au développe- ment des énergies renouvelables marines doivent être identifiées en fonction de leurs coûts estimés, des contraintes technologiques et d’aménagement à terre comme en mer, ou encore des impacts en- vironnementaux potentiels. Ce travail a permis de rassembler et de synthétiser un grand nombre de données et d’études. Il a réduit le champ des incertitudes et offre une capacité d’évaluation objective pour de multiples opportunités de partenariats. Mobilisant une douzaine d’experts sur une période d’un an, ce travail a bénéficié d’un appui du bureau d’études Futuribles pour la mise en œuvre de la méthode dite des « scénarios »(1). Les trente « variables » étudiées ont conduit à la sélection de quatre « scénarios » contrastés dont les « déterminants » principaux sont les suivants : marché dans un contexte de crise, politique énergétique mondiale et durabilité, intérêt national et sécurité énergétique, développement local avec prise de risques. Toutes les technologies étudiées présentent un intérêt de développement, avec des atouts très différents selon : le contexte énergétique et socio-économique qui conduit soit à développer dans l’urgence seulement les technologies les plus matures comme l’éolien, soit à rechercher des synergies entre les technologies, comme l’énergie thermique des mers et la biomasse ; la possibilité de fabriquer de l’hydrogène pour stocker l’énergie intermittente et d’éloigner les systèmes de production de la côte (accès à des ressources supplémentaires) : intérêt pour l’éolien flottant et les vagues par exemple ; le périmètre géographique : l’énergie thermique des mers présente un potentiel important dans les îles tropicales des départements et collectivités de l’outre-mer français ; la spécificité du besoin énergétique : la bio- masse marine est la seule des sept ressources qui permette de produire directement un carburant liquide « renouvelable » pouvant se substituer au pétrole pour le transport. Ces technologies présentent aussi des caractéris- tiques différentes du point de vue de leur insertion dans les zones côtières, selon la taille des aména- gements et les propriétés physico-chimiques du milieu marin qu’elles exploitent. Disposant du second potentiel d’Europe pour l’hydrolien et l’éolien marin, d’une excellente ressource houlomotrice et de grandes étendues marines tropicales, la France peut jouer un rôle important en recherche comme en développement surtout si les risques liés aux choix de technologies sont partagés entre tous les acteurs, dont l’État. Ce dernier dispose en effet de nombreux leviers pour fédérer les compétences et cofinancer les prises de risques. Enfin, plus la concertation sera menée en amont des réalisations, plus l’acceptabilité sociale sera élevée. Dans ces conditions, les énergies renouvelables marines peuvent contribuer à tenir les objectifs de l’Union européenne en 2020 en matière d’énergie renouvelable tout en développant des technologies exportables. Un scénario « normatif » intégrant des hypothèses concrètes et équilibrées de réalisations fait ainsi apparaître un apport net possible des énergies marines de 1,5 million de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) par an (17,2 TWh/an) pour l’horizon 2020, ce qui représente 7,7 % des 20 Mtep d’augmentation de la production d’énergie renouvelable, ce dernier objectif étant celui envisagé dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. Dans ce scénario, ces 7,7 % se décomposeraient en 5,2 % pour l’éolien marin et 2,5 % pour les autres énergies marines. Un tel scénario indique bien les efforts en termes de soutien aux filières qu’il conviendrait de mettre en place pour atteindre cet objectif. Cela passe par la mise en œuvre des conditions favorisant à la fois le renforcement des compétences françaises dans le domaine, un meilleur soutien aux technologies en développement en France et la mise en place de premiers démonstrateurs en mer. En effet, malgré un développement soutenu de ces filières dans quelques autres pays d’Europe et dans le monde, aucun dispositif, hormis en éolien marin, n’a encore été qualifié au niveau industriel. Il est donc encore temps, pour la France, de prendre une place dans ce marché en devenir tout juste émergent. Ainsi, uploads/Geographie/ ifremer-synthese-etude-prospective-enrm.pdf
Documents similaires
-
26
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 20, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.6917MB