La chute des Mongols attise les rivalités entre les différents empires asiatiqu

La chute des Mongols attise les rivalités entre les différents empires asiatiques : les Turcs ottomans, les Iraniens, les Moghols de l’Inde ainsi que les Chinois sous les dynasties Ming et Qing, ou mandchoue. La désintégration politique du pays entraîne l’interruption du commerce par voie terrestre. En s’emparant de Constantinople en 1453, les Turcs ottomans ferment l’accès direct vers l’Orient à l’Europe occidentale ; plusieurs pays européens, notamment l’Espagne et le Portugal, se lancent dans les explorations vers l’Asie (voir exploration géographique), établissent des comptoirs en Inde et en Asie du Sud-Est, notamment pour le commerce des épices, et colonisent plusieurs régions. Il en résulte alors une compétition internationale sur le plan commercial qui ouvre l’Asie aux ambitions européennes. 1. Les empires post-mongols Empire moghol Empire moghol Carte de l'Empire moghol à la fin du XVIIe siècle. Fondée par Babur, la dynastie musulmane moghole a dominé la péninsule indienne à partir de 1526. En remplaçant la mosaïque de micro-États par un empire centralisé, les Moghols ont favorisé le développement de l'Inde et, pendant plus de trois siècles, lui ont fait connaître un grand rayonnement. Encyclopédie Encarta © Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Agrandir Les Ottomans musulmans, qui favorisent par leurs actions l’expansion européenne, conquièrent les vestiges des empires seldjoukide et de Byzance, et se déplacent vers le nord en direction de l’Europe. Ils s’emparent alors de Constantinople (1453), de la Syrie et des deux villes saintes de l’islam, La Mecque et Médine. Après 1566 toutefois, les sultans puissants ne sont pas très nombreux, et comme le pouvoir ottoman décline, leur empire devient l’enjeu des rivalités européennes. L’Iran connaît une période de renouveau sous la dynastie des Safavides (1502-1736), mais le pays se transforme alors en un champ de bataille où s’affrontent les Turcs, les Russes et les Afghans. Les Safavides sont remplacés par la dynastie des Kadjars (1794-1925), qui n’est qu’un pion dans la partie d’échecs qui oppose les puissances européennes. Comme la Turquie et l’Iran, l’Inde musulmane connaît une première renaissance sous la dynastie des Moghols (1526-1858), qui prétendaient descendre de Tamerlan et de Gengis Khan. La tolérance religieuse et l’unité politique font des progrès pendant le long règne du troisième empereur Akbar. Plus tard, toutefois, des empereurs faibles règnent à Delhi, et l’Inde s’engage dans des guerres contre des États musulmans, hindous et sikhs. C’est dans cette période de vide politique que se manifestent les États européens, bâtisseurs d’empires. 2. L’expansion coloniale Empire russe Empire russe Carte de l'Empire russe (1689-1917). Encyclopédie Encarta © Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Agrandir Vers le milieu du XIXe siècle, le Royaume-Uni et la Russie sont les grandes puissances coloniales dominantes en Asie. Les Néerlandais contrôlent les Indes orientales (l’Indonésie moderne) et le florissant commerce des épices, qu’ils ont arraché aux Portugais. L’Espagne gouverne les Philippines, et la France a un pied en Indochine. Les Portugais, qui ont été les premiers à éviter les Turcs en faisant le tour de l’Afrique, perdent la plupart de leurs places fortes en Asie. Ce continent est déchiré par les rivalités entre les grandes puissances. Ainsi, en Inde, Britanniques et Français se font la guerre au XVIIIe siècle, et chaque camp recrute des soldats indiens (les cipayes). Après avoir vaincu les Français à la fin du XVIIIe siècle, les Britanniques étendent leur pouvoir en Inde, annexant quelques États et offrant leur protection à d’autres, jusqu’à ce qu’ils ont le contrôle de tout le sous-continent vers 1850. Le mécontentement des Indiens à l’encontre de leurs maîtres britanniques explose dans la révolte des cipayes de 1857. Ce mouvement est réprimé avec brutalité, mais il provoque des réformes qui assurent le maintien au pouvoir des Britanniques pendant presque un autre siècle. Par la suite, les Britanniques se déplacent de l’Inde vers la Birmanie et la Malaisie. Les deux guerres anglo-birmanes (1824-1826 et 1852) coûtent à la Birmanie son accès à la mer. Les Britanniques accordent leur protection aux États musulmans de la péninsule malaise et prennent possession des importants centres commerciaux de Singapour, Penang et Melaka. Alors que le Royaume-Uni menace le Siam, le royaume thaï renonce à ses revendications sur plusieurs États malais afin de préserver sa propre indépendance. Les Français perdent leurs territoires en Inde, mais étendent leur influence en Indochine. Après 1400, le Viêt Nam est divisé en deux États qui sont à nouveau réunis au XIXe siècle par la dynastie sudiste Nguyễn, qui fait appel à cette occasion à l’assistance militaire française. Cette dynastie étend ensuite son pouvoir sur le Cambodge et le Laos, mais elle s’engage dans des persécutions de chrétiens qui amènent les autorités françaises à annexer certaines régions du sud et à étendre le protectorat de la France au Cambodge. L’expansion russe en Asie s’achève bien avant celle des Britanniques et concerne de plus vastes territoires. En 1632, les marchands russes et les Cosaques atteignent le Pacifique. Ils sont suivis par l’armée et les autorités administratives, qui construisent des forts et collectent des impôts auprès des populations indigènes. Les Russes pénètrent au Turkestan en 1750, et affirment leurs prétentions sur le Caucase en 1828. 3. L’entrée en force des Européens sur le marché asiatique Arrivée de Matthew Perry au Japon Arrivée de Matthew Perry au Japon En 1853, une flotte américaine commandée par Matthew Perry entre dans la baie d’Edo (aujourd'hui Tokyo) et demande officiellement l’ouverture du Japon au commerce international. Le shogunat, affaibli, accepte de signer la convention de Kanagawa en mars 1854. Encyclopédie Encarta THE BETTMANN ARCHIVE/Corbis Agrandir Les relations que les Chinois entretiennent avec les Européens pendant cette période sont très différentes. La prospérité du commerce entre l’Europe et la Chine caractérise les débuts des dynasties Ming et Qing. Les premiers Ming assujettissent des populations à leur pouvoir ; ils envoient également de grandes flottes jusqu’en Afrique, démontrant leur supériorité sur les nations européennes. Puis ils décident de se couper du monde extérieur, et finalement des pirates ravagent la côte chinoise, tandis qu’à la cour les autorités confucéennes s’opposent dans des querelles stériles. Pendant cette crise, une tribu mandchoue sinisée s’empare de Pékin et proclame la dynastie Qing. Les empereurs Kangxi et Qianlong étendent le territoire de la Chine (traité de Nertchinsk ; conquête de la Dzoungarie), accueillent à la Cour des missionnaires lettrés (Schall von Bell, Verbiest, les « mathématiciens du roi » envoyés par Louis XIV : Gerbillon, Bouvet, Visdelou, Fontaney, Le Comte), et favorisent le commerce qui se développe, en dépit du statut inférieur attribué aux étrangers et de leur confinement dans les villes de Canton et de Macao. Au début du XIXe siècle, malgré les protestations chinoises, l’opium devient l’objet d’un commerce important à Canton où les Britanniques ont la prédominance. Au milieu du XIXe siècle, des désaccords sur les ventes d’opium conduisent à des affrontements armés entre les Chinois et les étrangers, menés par les Britanniques. Les Chinois perdent ce qu’on appelle les guerres de l’Opium et sont contraints d’ouvrir d’autres ports. Ils cèdent Hong Kong au Royaume-Uni et la province de l’Amour à la Russie, acceptent le principe de l’égalité avec l’Occident et font encore quelques concessions aux Européens sur le plan commercial et diplomatique. Tout en conservant son indépendance, la Chine est contrainte de se plier aux exigences des « barbares » européens. L’impact du commerce et de l’expansionnisme de l’Occident frappe d’abord le Japon vers la fin du shogunat des Ashikaga. Ce régime anarchique est renversé par un triumvirat militaire en 1573. Toyotomi Hideyoshi, le brillant général du groupe, achève la réunification du Japon en 1587 grâce aux conseillers militaires portugais et à leurs canons. Il s’attaque ensuite à la Corée, mais il est maintenu en échec par une coalition de Chinois Ming et de Coréens. Sous la domination du clan Tokugawa, qui succède au shogunat, les Japonais sont confrontés à de fortes influences étrangères, qu’ils considèrent avec une certaine appréhension. Les Portugais et les Espagnols sont les premiers à débarquer au Japon ; ils sont accompagnés de missionnaires qui, à partir de Macao, diffusent le christianisme dans les îles japonaises. Craignant de voir les missionnaires amorcer une invasion étrangère, les shoguns interdisent le christianisme, et les Européens qui ignorent cette interdiction sont chassés du pays. Les seuls Occidentaux qui ont le droit de commercer sont les Néerlandais, qui évitent les activités missionnaires et participent même à la répression d’une révolte de chrétiens. Les deux siècles qui suivent se déroulent sans incident notable et, pendant toute cette période, les Néerlandais sont le seul lien du Japon avec l’Occident. Les Européens frappent en vain à la porte du Japon jusqu’à ce que, en 1854, une mission américaine commandée par Matthew Calbraith Perry signe un traité portant sur l’ouverture de relations consulaires. En 1858, le premier consul, Townsend Harris, conclut un traité commercial. La restauration de Meiji, qui débute en 1868, est à l’origine d’une modernisation rapide et révolutionnaire du pays. En Corée, la dynastie Yi se ferme au commerce occidental et persécute les chrétiens. Ce pays espère la protection de la Chine dont elle est tributaire. Toutefois, quand les Européens forcent les uploads/Geographie/ imperialisme-etranger-en-asie-doc-expose-histoire.pdf

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