N o 8706 Marseille Jeudi 15 avril 2021 ’:HIMKNA=[UVZU\:?a@o@l@f@a" 0 20306 - 41

N o 8706 Marseille Jeudi 15 avril 2021 ’:HIMKNA=[UVZU\:?a@o@l@f@a" 0 20306 - 415 - 1,50 E - 0 Le feu et l’âme Par Frédéric CHEUTIN C’était il y a deux ans aujourd’hui. Dans la stupeur générale, des flammes s ’ é l e v a i e n t d e l a t o i t u r e d e Notre-Dame-de-Paris. D’emblée, le combat est paru inégal entre ces pompiers, hommes minuscules au courage si grand, et ce feu gigantesque, incontrôlable, qui dévo- rait, minute après minute, le géant de pierre multiséculaire. Jusqu’à abattre, dans une explosion d’étincelles, sa flèche de bois qui avait signé un siècle et demi auparavant son sauvetage par l’architecte Viol- let-le-Duc. Jusqu’à menacer du même sort les tours supportant ses bourdons. Le com- bat a duré toute la nuit. Enfin, au lever du jour, le braser était éteint. Notre-Dame s’est réveillée blessée, et la France, et le monde, groggy. Car Notre-Dame est plus qu’un temple chré- tien, plus qu’un pan de l’histoire de France, C’est un symbole. Celui du beau, bien sûr, mais surtout de la capacité de l’Homme à se dépasser pour honorer ce en quoi il croit. Toutes les civilisations, sur tous les conti- nents, ont fait de même. D’où l’émotion qui a saisi la planète. D’où les dons, gigan- tesques ou modestes, qui sont venus finan- cer le coût de sa restauration. D’où, là en- core, aujourd’hui comme hier, ces hommes et ces femmes qui se sont proposés pour s’atteler à ce gigantesque chantier appelé à durer des années. Car, jamais, en dépit des blessures qu’il peut infliger, le feu ne triom- phera de l’âme de l’Humanité. Un attentat Un policier a ouvert le feu sur le véhicule. Touché à la tête, un homme dans un état critique. MUNICIPALES RECOURS 13 e-14 e: Ravier ne fera pas appel du rejet P.7 L’ÉDITO LE GUIDE DES V ACANCES Retrouvez votre nouveau supplément, offert avec votre journal La Provence le SAMEDI 17 AVRIL 219917 / IMAGE SÉBASTIEN BAGNIS sans procès? CHANTIER, RESTOS… La Plaine attend sa réouverture P.5 CRISE SANITAIRE Vers un premier concert-test en mai au Dôme? P.V L’INFO DU SOIR Le Merlan La course poursuite finit dans un bain de sang Sacré chantier! Dernière page NOTRE DOSSIER Rémunération des producteurs: le salaire du labeur P.2 & 3 Gare Saint-Charles / PHOTO VALÉRIE VREL Le frère du terroriste, seul mis en examen dans le double assassinat de Laura et Mauranne le 1 er octobre 2017, vient de bénéficier d’un non-lieu. L’hypothèse d’un procès s’éloigne P.III / PHOTO VALÉRIE VREL Deux ans après l’incendie, la phase de sécurisation de Notre-Dame-de-Paris est sur le point de s’achever. Sa reconstruction va pouvoir enfin débuter. / PHOTO SADAK SOUICI - MAXPPP / PHOTO FRANCK PENNANT P.III EN AVRIL REDÉCOUVRE TA VILLE Pastré, bijou de verdure des quartiers Sud P.4 / PHOTO VALÉRIE VREL OM Luis Henrique: "Le foot, je suis tombé dedans quand j’étais petit" P.22 MALGRÉ LA CRISE ET LES POLÉMIQUES La Provence vue du ciel séduit toujours autant P.I / PHOTO MARGUERITE DÉGEZ Il est partout Nicolas Chabanne, le boss de C’est qui le patron ? !, sur les ondes, les réseaux sociaux et sur le terrain, aux côtés des béné- voles, pour promouvoir la marque créée en 2016 par des consommateurs afin de venir en aide aux producteurs et les rémunérer au juste prix pour qu’ils vivent dignement de leur travail. Cinq ans après, "cette aventure collec- tive incroyable, cette histoire qui rassemble des milliers de gens partout en France, tous portés par une seule envie : changer les choses en mieux", comme aime à le rappeler cet ancien communicant vauclusien, se poursuit. Mieux, elle s’intensifie. C’est qui le patron ? !, c’est au- jourd’hui 250 millions de produits vendus et 16,2 millions d’acheteurs, et la barre des 200 millions de litres de lait écoulés en quatre ans a été franchie. Nicolas Chabanne bouscule les codes du monde de la distribution avec sa coopérative qui permet aux consommateurs de fixer le prix des produits en rémunérant plus justement leurs producteurs. Malgré le succès de la dé- marche, le défenseur des agriculteurs est en co- lère, même s’il préfère garder le cap : "Encore un rapport", aurait-il tendance à dire… "On souhaite évidemment toute la réussite du monde au rapport Papin, plaide-t-il, mais il faudrait peut-être en même temps se poser la question de savoir pourquoi cela ne marche pas depuis 40 ans. Et pourquoi cela marche-t-il à partir d’une démarche de consommateurs ? C’est le bon sens, la bienveillance collective que l’on a tous qui a fonctionné." Et d’ajouter: "Pourquoi cela marche-t-il? Parce qu’il n’y a pas d’autres acteurs plus importants que les consommateurs. Pas d’autres acteurs ca- pables de faire passer des messages clairs et pré- cis, suivis obligatoirement par les fabricants et les distributeurs… Chez nous, le consommateur est au centre de l’histoire, il participe à la créa- tion du cahier des charges, vérifie les yeux dans les yeux ce qui est fait. C’est mille fois plus fort que tous les contrôles, même s’ils sont utiles, il ne faut pas dénigrer"… La force du collectif "Vous savez, au-delà de ce rapport, assure le consommateur engagé, la partie rémunération du producteur de la loi Egalim a été construite en s’inspirant de la démarche de C’est qui le pa- tron ?!, à tel point que nous avons été invités à l’Élysée." Et pourtant, trois ans après, malgré les promesses de la loi Egalim d’une meilleure rémunération par les centrales d’achat ou la grande distribution, la situation des produc- teurs n’a guère évolué. Pire, pour certains, elle s’est détériorée. "À ce niveau d’intervention et de collaboration, sur le papier (rémunération des producteurs, inversion du système de construction du prix…), on pouvait imaginer que cela allait marcher, déplore Nicolas Cha- banne. Et quand on voit que ce qui est porté par la société civile et les consommateurs devient une loi, on est persuadé, que cela ira au bout. Eh bien non, cela ne marche pas." Alors, ou- bliée du rapport Papin, la démarche des consommateurs qui avait tant séduit à l’époque Emmanuel Macron ? Peut-être bien… "Quand les consommateurs sont réelle- ment mis au milieu de l’histoire, les choses changent et tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut sauver les producteurs, renchérit l’an- cien communicant. Sans cela, on aura des ac- cords tous les six mois qu’à la fin, tout le monde contournera et cela ne marchera pas." "Dans ce désert un peu aride, cette étincelle qui a jailli du côté des consommateurs et qui est un immense succès, rappelle le porte-parole de la coopérative, a redonné le sourire aux produc- teurs et aux agriculteurs. Vous savez, le minis- tère de l’Agriculture a fait une étude et le prix du lait est le seul à s’être maintenu en France quand tous les autres secteurs ont plongé. Tout le monde s’accorde à dire, que c’est grâce à la démarche des consommateurs que les produc- teurs ont pu se défendre." La loi Egalim issue de l’initiative lancée par les consommateurs, un nouveau rapport qui arrive… le fondateur de C’est qui le patron?! s’interroge : "Pourquoi ne pas mettre les consommateurs au milieu des discussions ?" D’autant que les produits "C’est qui le pa- tron?!" se vendent bien plus vite et mieux que les produits proposés par les grands groupes: "Sans publicité, sans force commerciale, sans le- vée de fonds, Il y a vraiment eu un relais des consommateurs. Et ce sont aussi les réseaux so- ciaux qui ont permis tout cela." Toujours dans un seul objectif, sauver les agriculteurs! Geneviève VAN LEDE Ils ne veulent plus être la variable d’ajustement C ette fois-ci serait la bonne? Après la loi LME en 2008 puis la loi Egalim dix ans plus tard, le nouveau texte législatif que doit déposer aujourd’hui le député Grégory Besson-Moreau à l’Assemblée nationale apportera-t-il enfin une ré- ponse durable au mal-être des agriculteurs? Il y a urgence en tout cas. Les sénateurs ont rendu il y a un mois un rapport dans lequel la question du re- venu et de la juste rémunération de leur travail, ap- paraît comme centrale dans la surmortalité par suicide qui ne faiblit pas au sein du monde agri- cole. Et surtout comme chaque année les négocia- tions sur les prix entre la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire ont ravivé la co- lère des producteurs, en particulier les jeunes agri- culteurs, notamment dans la région Sud. Alors quelle est la solution? Le rapport de Serge Papin, et ses neuf propositions pour mieux rémunérer les agriculteurs publié le 25 mars propose deux me- sures phares ; un contrat tripartite, dans lequel l’agriculteur n’est plus la variable d’ajustement, et surtout la fameuse "marche en avant" dans la construction du prix, autrement dit un socle, celui de la valeur de la matière première apportée par l’agriculteur, auquel la grande distribution, en bout de chaîne, ne pourra pas toucher même si elle veut baisser les tarifs en rayons. "L’industriel uploads/Geographie/ journal-la-provence-marseille-15-04-2021.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager