REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUP
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE LANGUE ET CULTURE AMAZIGHES Mémoire de magister Spécialité : Langue et culture amazighes Option : Linguistique Présenté par : Mlle KIRECHE Ouerdya Sujet Etude comparative du vocabulaire fondamental entre les parlers de Sidi Ali Bounab et Souk El Tenine Analyse morphologique et sémantique Membres du jury : AHMED ZAÏD-CHERTOUK Malika Professeur UMMTO Présidente HADDADOU Mohand Akli Professeur UMMTO Rapporteur IMARAZENE Moussa Maître de conférence UMMTO Examinateur Date de soutenance : 25 novembre 2010 « La différenciation linguistique est une caractéristique des parlers humains : aucune langue n’est parfaitement homogène» Pierre ENCREVE. « La diversité n’est nullement un frein à l’institutionnalisation d’une langue ». HADDADOU Mohand Akli, 2002, Défense et illustration de la langue berbère, INAS, Alger). Je dédie ce mémoire à : Mes très chers parents Mes frères et sœurs Mes collègues de classe : TABTI Amar, BOUADMA Sadia, AMAZOUZ Radia, Souhila, Zahoua, Saliha. Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidée dans la rédaction de ce travail. Toute ma gratitude va à mon encadreur, le professeur Mohand Akli HADDADOU qui m’a toujours aidé par ses pertinentes suggestions et ses critiques constructives et qui m’a toujours comprise et soutenue. Je remercie les membres du jury qui ont bien voulu lire et juger ce travail. Je remercie Mr AMAOUI Mahmoud pour les marques de bienveillance qu’il m’a témoignées et pour ses critiques constructives, ainsi que tous les enseignants ayant contribué à ma formation. Comme je voudrais adresser mes sincères remerciements à tous mes informateurs. - 4 - Abréviations S.A.B: Sidi Ali Bounab S.E.T : Souk El Tenine VMS : variations morphologiques et sémantiques. S.ε.B : Sidi εli Bunab S.L: Ssuq Letnin (Ssuq n Letnin) - 5 - Système de transcription Le système de notation adopté est celui utilisé dans la notation usuelle du berbère. Le point sous la lettre note l’emphase sauf pour ê (fricative pharyngale sourde). Le « ° » en exposant note la labio-vélarisation. Les voyelles Les deux parlers connaissent, à l’instar des autres parlers berbères, les trois voyelles suivantes : / a/, / i /, / u /. La voyelle neutre est présentée par « e ». Les semi-voyelles y, w Les consonnes Labiales : b, f, m, p (emprunt français) Dentales : d, t, n, v, î Sifflantes : z, s, é, û Chuintantes : j, c Affriquées : o, tt, ç, zz Palatales : g, k, g°, k° Vélaires : $, x, $°, x° Uvulaires : q, q° Laryngales : h Pharyngales : ε, ê Liquides : r, ô, l Remarque : Les consonnes tendues sont rendues par le redoublement de la lettre correspondante. Les accidents phonétiques et les assimilations ne sont pas notés. Dans le résumé en berbère, la notation est conforme aux propositions faites par le CRB- INALCO (institut national des langues orientales) en juillet 1996. - 6 - Introduction générale - 7 - Introduction La langue berbère se présente actuellement sous forme d’un ensemble de dialectes. L’intercompréhension entre les locuteurs de ces différents dialectes est plus ou moins difficile. Elle est aisée entre deux points plus proches mais elle diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne. Un kabyle de Tizi Ouzou par exemple, comprend mieux un chenoui de Tipaza qu’un chaoui de l’Aurès mais il est difficile, voire impossible, pour lui de communiquer avec un touareg de l’Ahaggar. La diversité du berbère se révèle essentiellement au plan lexical. « C’est dans cette composante – dit Miloud TAIFI- que les ruptures ont profondément altéré la langue » (1994, p.138), Miloud TAIFI va jusqu’à dire que « les dialectes tendent vers leur autonomie lexicale » (idem). Cela montre l’importance des études de lexicologie comparée qui auront donc à évaluer les divergences ainsi que les convergences entre les dialectes. Dans ce domaine nous pouvons citer l’un des travaux les plus intéressants: celui de Mohand Akli HADDADOU (2003, Le Vocabulaire berbère commun, thèse de doctorat). Ce genre de travaux nous permet de mieux connaître le vocabulaire berbère lequel faciliterait la tâche des aménageurs linguistiques. Il est vrai qu’on ne peut pas réaliser l’aménagement linguistique du berbère à l’heure actuelle, mais comme première étape nous pouvons réaliser des standards dialectaux, qui constituent d’ailleurs une urgence. Cependant, nous ne pouvons pas atteindre ce résultat sans la connaissance approfondie des parlers de chaque dialecte, d’où une nécessaire orientation comparatiste. Pour notre part, nous avons pensé pouvoir participer à la standardisation du Kabyle en travaillant sur la variation intra-dialectale, sur la lexicologie comparée du kabyle. Cela nous permet de mieux connaître le lexique kabyle, de dégager les convergences et les divergences entre les parlers kabyles ou du moins entre un certain nombre d’entre eux. Il faut dire que le kabyle est le dialecte berbère parlé par un grand nombre de berbérophones en Algérie. Il est parlé principalement en Kabylie. La Kabylie est « d’une superficie relativement limitée mais très densément peuplée, elle compte à elle seule les deux tiers des berbérophones algériens » (CHAKER Salem, 2003, p. 5). - 8 - Le kabyle, à l’instar des langues naturelles, évolue et subit des changements qui affectent son système à tous les niveaux. André MARTINET disait que « la langue change à tout instant et ce changement peut affecter tout système linguistique à plusieurs niveaux (...) tout peut changer dans une langue : la forme et la valeur des monèmes dans l’énoncé, c'est-à- dire la morphologie et le lexique ; l’agencement des monèmes dans l’énoncé, autrement dit la syntaxe ; la nature et les conditions d’emploi des unités distinctives, c’est-à-dire la phonologie » (1980, pp. 172-173). C’est peut être en matière du lexique, comme nous l’avons souligné plus haut pour le berbère, que la divergence entre les parlers kabyles est la plus marquée et la plus immédiatement apparente. C’est ce que soulignent d’ailleurs les linguistes comme Mohand Akli HADDADOU qui disait que « le lexique est celui qui manifeste la plus grande diversité » (1985, p.5). Cette particularité de la matière lexicale découle du fait que « en vertu de la dualité signifiant / signifié[ le lexique]participe de la structure linguistique et de l’évolution du monde. Il vieillit dans certains de ses éléments et s’enrichit de nouveaux éléments en liaison avec le nombre des référents nouveaux et leur transformation » (BOUMALK Abdallah, 2006, p. 92). Le caractère illimité du lexique rend son étude dans sa totalité très difficile voire impossible. Pour cela nous limiterons notre travail à l’étude du vocabulaire fondamental. Et, toujours, pour des raisons pratiques, nous nous arrêterons à deux niveaux d’analyse : le niveau morphologique et le niveau sémantique. La variation peut être d’ordre social, historique ou géographique. Au plan géographique, la variation linguistique du kabyle, en l’absence de toute norme, ne cesse de s’accentuer. A ce propos Khellaf MADOUI écrit « le kabyle (…) étant un idiome à usage presque exclusivement oral, et en l’absence de toute norme linguistique, il est susceptible de connaître une tendance accentuée à la variation sur le plan géographique » (1995, p.17). Diversité n’implique pas une différence totale. Il est admis que le kabyle est, à la fois, uni et varié en ce sens que malgré la variation, il subsiste un fond commun qui permet une large perméabilité entre ses différents parlers. Toutefois ce qui présente un intérêt d’étude ce sont les différences. - 9 - Notre propos ici est de faire la comparaison entre deux parlers kabyles, géographiquement éloignés, à savoir le parler de Sidi Ali Bounab et celui de Souk El Tenine, pour déterminer les ressemblances et les divergences. La variation linguistique intra- dialectale ne doit pas être sous-estimée car dans certains cas elle constitue un obstacle difficile à surmonter pour l’intercompréhension entre les groupes appartenant à une même aire dialectale. Salem CHAKER constate que « le niveau de différenciation interne aux dialectes berbères est souvent aussi grand, voire plus, que celui qui existe entre les dialectes eux-mêmes. Pour prendre un exemple concret, il n’y a pas plus de différences entre le kabyle et n’importe quel parler du Maroc d’une part, qu’entre le parler de la région de Aokas (tasaêlit) ou de Kherrata et celui d’un village de Grande Kabylie, d’autre part » (2006, pp. 127-128). Notre travail est organisé en trois parties : La première partie consiste en l’étude comparative du vocabulaire fondamental du kabyle entre les deux parlers au plan morphologique ; nous allons étudier les différentes variantes morphologiques. Nous allons étudier aussi bien les termes de souche berbère que les emprunts. La deuxième partie consiste en l’étude sémantique. Nous allons étudier les convergences et les divergences au plan sémantique. L’étude de ces variations morphologiques et sémantiques nous amène à nous poser des questions sur les difficultés qu’elles peuvent créer pour l’intercompréhension entre les deux groupes. Nous allons, donc, dans la troisième et dernière partie, évaluer les incidences de ces variations sur l’intercompréhension entre les deux groupes considérés. - 10 - Avant de procéder à l’analyse, nous allons d’abord définir uploads/Geographie/ kireche-pdf.pdf
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- Publié le Sep 19, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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