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Doumert, André. A. Doumert. L'Art du dessin et ses applications pratiques. (188

Doumert, André. A. Doumert. L'Art du dessin et ses applications pratiques. (1886). 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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Nombre do personnes, parents et jeunes gens, persis- tent encore h ranger, dans les programmes d'enseigne- ment, lo dessin parmi les brandies dites d'agrémont. Aussi voit-on beaucoup d'élcvjs, d'ailleurs intelligents et laborieux, négliger cotte étude, sous prétexlo qu'ils n'ont pas de temp3 à perdre, ou la délaisser aussitôt après l'insuccès des premiers essais, en donnant pour raison qu'on naît dessinateur ou artiste,et qu'il no faut pas forger les vocations. Co raisonnement, sérieux en apparence, n'est au fond que spécieux. Sans doute tout le monde- v« peut aspiror a rivaliser h J, AIIT l>U DKSMS*. (in «renie et do gloire avec les Vinci et lns Haphaél ; mais pour réunir à manier avecentente ni habileté lo crayon, le fu-ain ou le pinceau, pas n'est besoin, que non* sanbion», de gravir ce» hauts sommets de l'art où fièrent quelques privilégies doués, de facultés exeep- fionnellcs. Pour un l'ii», un Inhume <>u un Vernet dont les o'iivre-i pjrtenf. la marque indéniable du talent supérieur et excitent l'admiration générale, combien n'y a-l-il point d'amateurs qui dessinent ou peignent très correctement, .suis avoir été secondés dans leurs débuts pur d'autres aides (|iio la volonté et la persévérance 'f Il en e»i, au vrai, du dessin comme de la plupart des autre», connaissances qui ne s'acquièrent tout d'a- bord »pie par lo courage. « Y)\\ toutes eho»os, disait Chariot, il faut savoir et vouloir aborder la ditlienUé, sauter le fossé sans le r-onder, oser en un mot et oser faire mal mémo ; auhvmcnt on n'arrive pas ; car sou- vent (pii veut trop liien faire, ne fait rien le liicn. >• <'')', non seulement il est possible, à quiconque en a le ferme désir et. la résolution, «le s'initier d'une manière exacte aux arts graphiques, mais il est indis- cutable que tout plan d'éducation d'où ils sont exclus systématiquement, est incomplet. ( >n oulilie, enellet, trop fréquemment, que l'intel- ligence se tiéveloppe surtout par l'observation, et que, suivant la parole d'un ^rand peintre, savoir c'est voir. Qui peut mettre en douto qu'on n'apprend qu'impar- faitement à voir, si l'on ne s'habitue pas à reproduire ce que l'on voit, si l'exercice de la main n'accom- pagne pas celui de l'oeil, et si le travail du dessin n'est pas l'auxiliaire de celui do l'esprit ? ^^î^Vs^fc-^Â-^»^ £*$&.,-*'% v-i < t^ ( %t* ^--.pr»»».>v JV7' L ÀUT DU DESSIN. 9 Dessmern'oït,du reste,pas uniquement unoopération matérielle. Au sens largo du mot, c'est traduiro, au moyen d'un langage plus expressif et plus improssifquo la languo parlée ou écrite, les objets que l'on étudie et comprend, en les représentant dans la variété de leurs formes, leur relief et leurs etlets par rapporta l'en- semble. Associant constamment remploi do l'analyse et de la synthèse à la vue réfléchie de la nature et do la réalité, le dessin forme le jugement aussi bien quo les belles-lottivs et les mathématiques. Au lieu d être simplement un <(agrément i>, il constitue, par ses pro- cédés méthodiques, par le but qu'il fait atteindre, uno seienco vraiment utile. Avons-nous besoin d'ajouter que, tout on donnant carrière à l'imagination, cette optique do l'âme, il réprime- ce qu'elle pourrait avoir do désordonné dans ses élans et la rappelle sans cesso à l'im- muable loi du beau, qui est, selon la magnifique défini- tion de Platon, la splendeur tin vrai? L'artiste, des- sinateur ou peintre, ne travaille pas au hasard ; et quoi- qu'il prenne souvent conseil de 1-v fantaisie, collo-ci no saurait, sous peino do compromottro le succès de son oeuvre mémo, le pousser aux écarts qui violent toutes les règles. Tout dessin OÎI tableau est uno symphonie où la ligne, la couleur, les ombres, les méplats concourent à l'effet général do la composition. Mais, do mémo que l'oreille, si elle n'est pas familiarisée avec l'instru- mentation, no peut apprécier les mérites réels d'un orchestre ou d'uno partition, do mémo la vue qui n'est pas assistée par la connaissance des premiora principes 1* 10 L'AKT DU DESSIN. du dessin, do la perspective linéaire et aérienne, do la chromatique, ne peut discerner la vraie valeur d'un artiste ou de ses ouvrages. S'abstenir, do parti pris, d'étudier lo dessin, dont l'alphabet et la grammaire sont indispensables à l'in- telligcncodes oeuvres d'art, c'est par conséquent renon- cer d'avance et de gaieté de coeur aux plus pures jouissance.3 do la vio et au véritable bonheur qui résido dans la conception du vrai et du beau ; c'est s'aveugler volontairement, comme ferait un hommo s'obstinant a passer son existence dans une cave téné- breuse, quand rien no l'empêcho do monter uno à uno les marches do l'escalier menant h la lumière du grand jour. Hion des gens se figurent que l'art n'est point do leurdomaino et que, renfermé dans les musées, dans les galeries, dans les ateliers, il a un sanctuaire dont l'accès est interdit a la foulo profane : « L'art, disent- ils, n'existe quo pour les riches, les désoeuvrés, les critiques ». iiien n'ost plus orroné. L'art nous entoure partout. Il entre dans les moindres détailsdo la viequotidienne. Lo sauvage qui façonne uno massue de bois, ou d'une noix do coco fait un vaso à boire, d<> coquillages un collier, déplumes uno coiffure, est un artiste, rudo et incullo assurément, mais un artiste quand même. Dès qu'un objet, instrument, outil, vêtement, reçoit, en outro do sa destination exclusivement utile, une orne- mentation, si grossière soit-elh», il porto la marque do l'art. Koites l'inventaire do votre chambre, richo ou modeste rjodouto quo vos regards puissent s'arrêter n'importo où, sans rencontrer quelque témoignage du L'ART nu DESSIN. 11 travail artistique. Ici, c'est un panneau de porto dont les stries imitent tant bien que mal les bigarrures du jaspe ; là, c'est aux murs un papier do tenture, aux fenêtres un rideau do mousseline, do cretonne ou do broderie; sur lo parquet un tapis donnant avec plus ou moins de réussite l'illusion des tissus do l'Orient ; ailleurs, c'est une chaise, une l.ible, un bureau, une étagère, une pendule, une lamp.\ un vide-poches, un verre, un plat, uneassiette, imo lave, centehosos que l'on a sous les yeux ou sous !a m lin a chaque instant, et qui tontes ont reçu quelque enjolivement, quelque em- bellissement, quclquo décoration réclamant le con- cours de l'art. 1/art a donc son temple partout, dans la demeure des humilies comme dans cello des opulents. Son in- Huonce, petite ou grande, s'exerce sur chacun do nous, soit que, par ignorance ou uploads/Geographie/ l-x27-art-du-dessin.pdf