Table of Contents Chapitre I Le trou noir de la conscience occidentale Chapitre
Table of Contents Chapitre I Le trou noir de la conscience occidentale Chapitre 2 La nature du dilemme haïtien Chapitre 3 Un coup porté à la démocratie – La chute d’Aristide Chapitre 4 Espérance et désillusion : l’Amérique latine face à la crise Chapitre 5 La MINUSTAH : ultime intervention ? Chapitre 6 La colère de la nature : le tremblement de terre Chapitre 7 La CIRH : la crise à l’intérieur du drame Chapitre 8 Haïti : le paradis des ONGATS Chapitre 9 Un apport inattendu de la MINUSTAH : le choléra Chapitre 10 René Préval : le florentin des Caraïbes Chapitre 11 Une mission quasiment impossible Chapitre 12 Une journée électorale tendue Chapitre 13 L’escalade Chapitre 14 Une simple interview Chapitre 15 Le dénouement L’échec de l’aide internationale à Haïti Dilemmes et égarements Ricardo Seitenfus L’échec de l’aide internationale à Haïti Dilemmes et égarements Traduit du brésilien par Pascal Reuillard © Éditions de l’Université d’État d’Haïti La publication de cet ouvrage a bénéficié de l'appui financier de la Fondation de la unibank Dépôt légal : Bibliothèque Nationale d’Haïti ISBN : 978-99935-57-95-1 © Éditions de l’Université d’État d’Haïti, 2015 Sommaire Préface de l’édition haïtienne Les liaisons dangereuses 9 Raoul Peck Préface de l’édition brésilienne Une déclaration d’amour 19 FeRnando GabeiRa introduction 23 Chapitre I Première partie le monde et haïti : de l’isolement aux interventions Le trou noir de la conscience occidentale 31 Chapitre 2 La nature du dilemme haïtien 61 Chapitre 3 Un coup porté à la démocratie – La chute d’Aristide 81 Chapitre 4 Espérance et désillusion : l’Amérique latine face à la crise 107 Chapitre 5 La MINUSTAH : ultime intervention ? 137 6 L’échec de L’aide internationaLe à haïti Deuxième partie les égarements internationaux : le drame Chapitre 6 La colère de la nature : le tremblement de terre 179 Chapitre 7 La CIRH : la crise à l’intérieur du drame Chapitre 8 221 Haïti : le paradis des ONGATS Chapitre 9 239 Un apport inattendu de la MINUSTAH : le choléra Chapitre 10 257 René Préval : le florentin des Caraïbes 281 Troisième partie les égarements internationaux en haïti : la Parodie À Maria, ma petite princesse caraïbe, avec amour. Nous ne pouvons affirmer l’innocence de personne, tandis que nous pouvons affirmer à coup sûr la culpabilité de tous. Albert Camus, La chute. Préface à l’édition haïtienne Les liaisons dangereuses Raoul Peck « Rien n’avait fondamentalement changé dans le monde, seuls les mots, les formules, les formes de la domination avaient varié. » La formule de Jacques-Stephen Alexis décrit assez bien les rapports ambigus qui nous lient avec les puissances qui nous « aident ». J’ajouterai que la folie suicidaire de la victime, renvoie également à la pathologie du prédateur. Dans cet ouvrage, Ricardo Seitenfus nous livre un puissant témoignage sur le rôle de l’international en Haïti. Il exprime ici une parole rare. La parole d’un homme qui, malgré sa fonction de Représentant spécial du secrétariat général de l’OEA en Haïti et donc membre à part entière du Core group ou groupe des principaux « par- tenaires techniques et financiers » intervenant en Haïti (Argentine, Brésil, Canada, Chili, Espagne, États-Unis, France, Nations Unies, Organisation des États Américains et Union Européenne), ne craint pas de prendre ses distances d’avec ses pairs. C’est la parole d’un véritable ami d’Haïti. Et un ami fier de son amitié, et qui ne se cache pas derrière sa condition d’étranger. Un ami qui a le courage de dire les choses telles qu’elles sont, même lorsqu’elles font mal. Il nous apporte également une parole urgente 10 L’échec de L’aide internationaLe à haïti et utile. Une parole provenant du ventre même de la bête. Une parole qui vient à point nommé car il n’est plus temps de se soumettre. Alors qu’il aurait pu choisir d’être simple complice et de se taire comme les autres avant lui, Ricardo Seitenfus prouve son amitié en risquant sa carrière. N’écrit-il pas « Haïti n’est pas pour les amateurs ». Et pourtant, crise après crise, « on » nous en a envoyé des amateurs. Il serait intéressant de faire la liste de ces étoiles diplomatiques montantes, de ces apprentis sorciers, destinés paraît-il (ils aiment à le répéter, un cigare à la bouche, dans ces fameux dîners dans les ambassades) à de grandes carrières dans leur pays. Ils arrivent, pleins d’enthousiasme, au chevet d’Haïti et finissent inexorablement, comme tant d’autres avant eux, dans le grand cimetière des échaudés de l’île. Quoique l’on puisse penser de ses actions sur le terrain, et du rôle récent de l’auteur dans la crise haïtienne, force est de reconnaître que le livre de Ricardo Seitenfus offre une précieuse base de don- nées sur le mode opératoire de l’international en Haïti. Pour ceux qui en doutaient encore, les preuves de l’ingérence internationale dans les affaires d’Haïti, sont maintenant accessibles. Ses points sont valides et inaliénables. On ne peut désormais les ignorer. Dans le cadre diplomatique international dans lequel nous évoluons, on peut considérer Ricardo Seitenfus comme un « Whistleblower » (« qui tire la sonnette d’alarme »). Un Whistleblower qui non seule- ment révèle, mais dévoile également la complexité des implications de la présence internationale protéiforme en Haïti. Nous vivons une époque, dans laquelle les puissants n’hésitent pas à – littéralement – marcher sur des cadavres. Et Haïti de l’après tremblement de terre de janvier 2010 illustre cet état de fait. Cependant, quiconque continue à se taire, décennies après décennies, et à tolérer, voire à participer à cet acharnement nocif du Nord sur le Sud, ne peut finalement qu’être complice. Complice de ces stratégies de développement éculées et mortelles, de ces « interventions » politiques ou militaires à répétitions, et de ces giclées de bonté humanitaire aux impacts catastrophiques pour les pays « bénéficiaires ». PRéFace à l’édition Haïtienne 11 On ne peut plus se contenter de répéter que « même s’il y a des erreurs, au final, c’est plutôt bien ». Quel que soit le critère choisi, l’échec de toutes ces ingérences est colossal. À charge de cette communauté internationale de pouvoir nous présenter le moindre « sucess story » n’importe où dans le monde. Certaines analyses et conclusions de Ricardo Seitenfus peuvent susciter le débat. Son analyse, peut se rendre parfois coupable des dérives qu’il dénonce, lorsqu’il questionne : « Qu’y a-t-il de si extraor- dinaire sur la terre de Toussaint Louverture qui puisse expliquer son inadaptabilité constante à la modernité ? » n’utilise-t-il pas cette conception eurocentrique de la modernité ? Celle qui nie l’existence et le rôle des « périphériques » dans l’histoire universelle ? Nous l’avons inventée, la modernité ! Dès lors que nous avons décidé d’écrire notre propre histoire et qu’Haïti continue à payer le prix de son insolence. Haïti est un pays « rendu » pauvre. Où ? Comment ? À coup de menaces de guerre et de destruction, d’embargo économique et de chantage diplomatique, on passe de la plus riche des colonies françaises au plus pauvre des pays du continent. Notre tort n’est pas une quelconque inadaptabilité à la modernité, mais simplement le tort (et la tare) d’avoir eu raison trop tôt, d’avoir vaincu trop tôt (Michel-Rolph Trouillot reviens-nous vite !) Car c’est bien la révolution haïtienne qui a changé la donne. Puisqu’elle a forcé la française à élargir son concept d’humanité en y incluant toutes les races et à ainsi le rendre universel. Il a fallu grandeur et perspicacité à un Toussaint Louverture pour ne pas céder aux réflexes habituels des vainqueurs et à l’ambition aveugle de ses pairs de l’époque (Napoléon, Jefferson, les souverains britanniques, prussiens, etc.), tous, tout aussi excités à la conquête de nouveaux territoires, de nouveaux pouvoirs, conti- nuant pendant des décennies à traiter une partie de l’humanité comme des bêtes (et à en tirer de riches bénéfices). Juste quelques dates pour mémoire : 12 L’échec de L’aide internationaLe à haïti 1804 Indépendance de la République d’Haïti, deuxième nation libre du continent américain. 1833 Abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques. 1848 Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. 1860 Abolition de l’esclavage dans les colonies hollandaises. 1865 Abolition de l’esclavage dans l’ensemble des États-Unis d’Amérique. 1869 Abolition de l’esclavage dans les colonies portugaises. 1888 Abolition de l’esclavage au Brésil 84 ans après notre indépendance, l’esclavage existait donc encore dans la région. Cela devrait inciter certains de nos donneurs de leçons à un zeste de modestie dans leur sollicitude empressée. Pour para- phraser Malcolm X : « la modernité nous est tombée dessus ! » Cette réalité historique fondamentale, on ne peut continuer à la cacher. Ricardo Seitenfus écrit également « Il n’existe pas de tradition démocratique à Haïti ». Encore une fois, ce serait une erreur que d’interpréter l’expérience haïtienne à la seule aune de l’expérience européenne de la démocratie. Face à ce nouveau monde qu’elle crée après la révolution, Haïti se retrouve, comme dans la période post- révolution française, devant un vide utopique sans modèle politique clair. Certes, la jeune nation a aussi coupé quelques têtes. On peut aussi uploads/Geographie/ l-x27-echec-de-l-x27-aide-international-ricardo-seitenfus.pdf
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- Publié le Mai 10, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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