Le libre échange Le libre-échange est une politique commerciale qui consiste en

Le libre échange Le libre-échange est une politique commerciale qui consiste en la diminution des frontières douanières et de toute barrière limitant le commerce international. Il s’oppose donc au protectionnisme. Depuis le milieu du 20e siècle, la tendance est au développement du libre- échange, notamment grâce aux accords du GATT de 1947, et à la création de l’OMC en 1995. Définition et théories Le libre-échange est une politique commerciale dont l’objectif est de favoriser l’échange international. Selon ce principe, les biens et services circulent sans restriction douanière entre les pays. Le gouvernement ne limite pas l’importation de marchandises comme c’est le cas dans les politiques protectionnistes. La théorie du libre-échange apparaît au 18e siècle chez les économistes classiques qui s’opposent au mercantilisme, la doctrine dominante de l’époque. Adam Smith, l’un des principaux auteurs classiques, est à la base de la théorie de l’avantage absolu selon laquelle l’ouverture des frontières est un facteur favorable à l’enrichissement des nations. Sa théorie est reprise par David Ricardo, qui montre que chacun peut tirer un bénéfice de l’échange international. Au milieu du 20e siècle, les thèses classiques sont renouvelées par Heckscher, Ohlin, puis Samuelson, qui développent ce qui devient le modèle de référence du commerce international. Celui-ci justifie le libre-échange et la spécialisation au niveau international par l’existence de différence de dotations en facteurs de production. Les partisans du libre-échange attendent de celui-ci les avantages suivants: « allocation optimale des ressources, accroissement du bien-être mondial, efficience de la division du travail […], paix entre les nations » (d’Agostino, 2003, p. 126). Mais ses effets sur les inégalités, la paix ou le développement sont incertains, comme le dit Serge d’Agostino (2003, p. 126) : « les gains du libre-échange sont rarement à la hauteur de ce que laisse espérer la théorie et il n’est pas rare que les résultats de la libéralisation des échanges soient négatifs« . GATT et OMC Avant les années 1940, le protectionnisme est la politique commerciale préférée par la plupart des pays. Seule l’Angleterre mène brièvement une politique de libre-échange total, entre les années 1840 et 1870. En 1947, 23 pays signent le « General Agreement on Tariffs and Trade » (GATT). Il s’agit d’un accord multilatéral qui a pour objectif de développer le libre-échange sur des bases coopératives. Le GATT repose sur le principe de réciprocité (si un pays obtient d’un autre pays l’abaissement des droits de douanes pour un produit, il doit faire une concession similaire en abaissant ses propres droits de douane) et sur la clause de la « nation la plus favorisée » (un avantage douanier accordé à un pays est automatiquement accordé aux autres pays membres). Entre 1947 et 1994, les pays membres se sont rencontrés à huit reprises lors de réunions portant le nom de « rounds » (ou cycles de négociations). Ces rencontres ont permis d’étendre à 120 le nombre de pays signataires et de compléter l’accord initial, toujours dans le but de réduire les barrières douanières et développer le libre-échange. En 1994, les pays membres du GATT signent un accord qui permet la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC, ou WTO en anglais). Contrairement au GATT qui n’était qu’une série de règles, l’OMC est une véritable institution internationale. Poursuivant les mêmes objectifs de libéralisation du commerce international, son champ d’application est plus vaste: il ne porte pas que sur l’échange de marchandises, mais aussi sur l’échange de services et sur les droits de propriété intellectuelle. L’OMC est également chargée de régler les conflits de commerce international entre pays. États membres de l’OMC et négociations (2009). Auteur: Cflm001 (Wikipédia). Licence: CC- by-sa Intégration économique Lorsque des pays (souvent voisins) décident d’unifier leurs politiques économiques, en supprimant les barrières douanières entre eux, on parle d’intégration économique. Il existe plusieurs degrés d’intégration:  la zone de libre-échange, où les barrières commerciales sont abolies;  l’union douanière qui constitue un approfondissement de la zone de libre-échange, où les pays adoptent des tarifs commun vis-à-vis des pays extérieurs;  le marché commun, qui étend la libre-circulation aux biens, services, capitaux et personnes;  l’union économique, qui constitue le degré d’intégration le plus élevé, où les pays qui disposent d’un marché commun coordonnent en prime leurs politiques économiques. Ainsi de nombreuses zones d’intégration économique existent dans le monde, le plus souvent entre pays proches géographiquement ou culturellement. Par exemple, l’ALENA, regroupant le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, ou l’AELE qui est un accord entre la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, sont des zones de libre-échange. L’Union européenne est plus qu’une zone de libre-échange: il s’agit d’une union économique. Références D’Agostino, S. (2003). Libre-échange et protectionnisme. Rosny: Bréal. Deubel, P., & Montoussé, M. (dir.). (2008). Dictionnaire de sciences économiques et sociales. Rosny: Bréal. Échaudemaison, C.-D. (dir.). (2009). Dictionnaire d’économie et de sciences sociales (8e éd.). Paris: Nathan. Guillochon, B. (2001). Le protectionnisme. Paris: La Découverte. Salin, P. (1991). Libre-échange et protectionnisme. Paris: Presses universitaires de France. World Trade Organization. [Site internet]. Consulté à l’adresse: http://wto.org/ Projets de recherche Commerce équitable: réelle solution ou opération marketing? OMC, Accords commerciaux et propriété intellectuelle: le cas des médicaments * Le protectionnisme Le protectionnisme est une politique commerciale qui consiste en une intervention de l’État dans l’économie pour privilégier les entreprises nationales au détriment de la concurrence étrangère. Par la mise en place de mesures spécifiques, l’État tente de restreindre l’importation de produits étrangers. Ces mesures sont de type tarifaire – les taxes douanières – ou non-tarifaire – les quotas d’importation, les subventions ou autres réglementations. Protectionnisme et libre-échange sont opposés. Depuis le 16e siècle déjà, cette opposition fait l’objet d’un débat. Jusqu’aux années 1940, le protectionnisme a été la pratique dominante (excepté la période entre 1840 et 1870). Depuis, le libre-échange est le principe prépondérant en matière de commerce international, bien que des mesures protectionnistes existent toujours. Objectifs et mesures protectionistes L’objectif d’une politique protectionniste est de favoriser l’économie nationale à travers des mesures permettant de restreindre les importations. On incite les consommateurs à acheter des produits du pays, plutôt que de l’étranger. Les producteurs nationaux en tirent un bénéfice car n’étant pas en concurrence avec les entreprises étrangères ils n’ont donc pas à baisser leurs prix. Mesures Différentes mesures peuvent être prises par l’État pour freiner l’entrée de marchandises dans le pays. Ces mesures peuvent être de type tarifaire ou non-tarifaire:  Mesures tarifaires: il s’agit d’appliquer des droits de douane aux importations, c’est- à-dire de taxer les produits importés. Cette taxe peut être « ad-valorem » (un pourcentage de la valeur du produit) ou spécifique (un montant fixe par marchandise).  Mesures non-tarifaires: sous différentes formes (quotas, subventions, interdictions, normes sanitaires ou techniques…), elles restreignent ou compliquent l’accès au marché national pour les entreprises étrangères. L’Etat peut fixer des quotas commerciaux (ou contingentements) qui limitent la quantité maximale de produits importables ou simplement en interdire l’importation. Il peut aussi appliquer des procédures administratives lourdes, des réglementations complexes, ou des normes sanitaires qui dissuadent l’importation de marchandises. Des subventions aux producteurs nationaux sont aussi possibles afin que leurs produits soient meilleur marché que ceux venant de l’étranger, encourageant donc aussi l’exportation. L’Etat peut également jouer sur le taux de change de sa monnaie: en la dévaluant, il favorise les exportations et les importations deviennent plus coûteuses. Enfin, l’Etat peut décider de n’attribuer les chantiers publics qu’à des entreprises du pays ou ne consommer que des produits locaux afin de stimuler la production nationale. Histoire Les premières politiques protectionnistes datent du 16e siècle et des Mercantilistes, qui tentent de restreindre la sortie d’or du pays en limitant les importations. Au 19e siècle, règne un libre-échange relatif: à l’exception du Royaume-Uni qui pratique un libre-échange total entre 1850 et 1914, tous les grands pays (Allemagne, Russie, France, Etats-Unis) mettent en place un système de protection commerciale afin de protéger leur industrie nationale. A partir de la Première Guerre mondiale et jusqu’aux années 1940, tous les pays tentent de limiter leurs importations, principalement par des mesures non-tarifaires. Depuis 1947 et la signature par 23 pays d’un traité promouvant le libre-échange – le « General Agreement on Tariffs and Trade » (GATT) (voir article sur le libre échange) – la tendance est à la réduction des politiques protectionnistes. Toutefois, les barrières à l’échange continuent d’exister: on désigne par « néoprotectionnisme » le recours aux pratiques non- tarifaires depuis la fin des Trente glorieuses. Entre les années 1960 et 1980 par exemple, des pays en voie de développement d’Amérique latine ont mis en place des politiques d’industrialisation par substitution aux importations (ISI). Le but était d’être indépendant vis-à-vis des produits manufacturés venant du Nord. Il fallait donc industrialiser le pays. Par des politiques protectionnistes, on protégeait le marché et favorisait la production locale et donc l’industrialisation. Plus récemment, la crise financière de 2008 a provoqué, selon l’OMC, une augmentation des mesures protectionnistes de plus de 50% entre 2010 et 2011 dans le monde (Etwareea, 2011). Théories en faveur du protectionnisme Le débat opposant les avantages respectifs du protectionnisme et du libre-échange remonte aux uploads/Geographie/ le-libre-echange.pdf

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