Société Française de Musicologie Les Vingt-quatre Préludes op. 28 de Chopin Gen
Société Française de Musicologie Les Vingt-quatre Préludes op. 28 de Chopin Genre, Structure, Signification Author(s): Jean-Jacques Eigeldinger Source: Revue de Musicologie, T. 75, No. 2 (1989), pp. 201-228 Published by: Société Française de Musicologie Stable URL: http://www.jstor.org/stable/928883 Accessed: 10-08-2016 05:01 UTC REFERENCES Linked references are available on JSTOR for this article: http://www.jstor.org/stable/928883?seq=1&cid=pdf-reference#references_tab_contents You may need to log in to JSTOR to access the linked references. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://about.jstor.org/terms JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Société Française de Musicologie is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue de Musicologie This content downloaded from 143.107.252.234 on Wed, 10 Aug 2016 05:01:25 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms Jean-Jacques EIGELDINGER Les Vingt-quatre Prdludes op. 28 de Chopin Genre, structure, signification* Un siecle et demi apres leur premiere publication, les 24 Prdludes' continuent "a briller d'un 6clat singulier et "a exercer une fascination unique dans la litterature de piano. Ce recueil nous regarde comme un sphynx qui propose son enigme, restee pratiquement intacte. En connaisseur averti, Andre Gide affirme : < Certaines des oeuvres les plus courtes de Chopin ont cette beaut6 necessaire et pure de la resolution d'un probleme. En art, bien poser un probleme, c'est le resoudre2. ? Voil" qui s'applique admirablement aux Prnludes. Je tenterai ici de poser la problematique de l'oeuvre et de degager les lignes de force de sa <. resolution> >a travers son architecture. Pour ce faire, il conviendra de situer l'op. 28 face aux traditions du prelude; sa signification dans la production du compositeur sera &voqu~e en conclusion. Si l'op. 28 a suscit6 une litterature abondante et souvent anecdotique en raison de l'6pisode de Majorque, il est peu d'oeuvres de cette importance chez Chopin dont on connaisse aussi mal la genese et la destination. Pour memoire, les 24 Prnludes ont 6t6 publies en juin 1839 par l'6diteur parisien Catelin (repartis, pour des raisons purement commerciales, en deux cahiers: nos 1-12 et 13-24). Camille Pleyel 6tait * Ce texte a 6t6 publi& en traduction dans le volume Chopin Studies, 6d. J. Samson (Cambridge, 1988), p. 167-193. Je remercie Cambridge University Press d'avoir autoris& la pr6sente publication de l'original frangais et la reproduction integrale des exemples musicaux, composes ad hoc. On ne s'6tonnera done pas de trouver dans ceux-ci des mentions de tonalites et autres notations en anglais. 1. Tout au long de cet article je me ref~re "a l'&dition des Preludes par T. Higgins, Norton critical scores (New YQrk - Londres, 1973), qui reprend le texte musical Adit6 par E. Zimmermann et H. Keller chez Henle Verlag (Munich-Duisburg, 1956; nouvelle ed., 1968). 2. A. Gide, Notes sur Chopin (Paris, 1948), p. 111. This content downloaded from 143.107.252.234 on Wed, 10 Aug 2016 05:01:25 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 202 Revue de Musicologie, 75/2 (1989) le commanditaire, proprietaire et dedicataire du r parue la meme annee & Leipzig chez Kistner, l'&d offerte A J.C. Kessler en remerciement de la dedicac op. 31. Chopin expedia son manuscrit & Fonta 22 janvier 1839, date a laquelle la derniere revision de terminee. Je n'entrerai pas ici dans la controver de pieces et lesquelles ont pu tre composees ou mises 3. Sur cette question, cf. L. Bronarski, << Rgkopisy m Genewie > [Manuscrits musicaux de Chopin " Geneve], ku czciprofesora Dr Adolfa Chybihskiego (Cracovie, 19 Etudes sur Chopin, I (Lausanne, 1944), p. 40-42; M Chronology of Chopin's Preludes >>, The Musical Tim 423-424; G. Belotti, < I1 problema delle date dei prelud Italiana di Musicologia, V (1970), p. 159-215. Seule certitude, la collection de l'op. 28 a 6t6 termine le 22 janvier 1839, date a laquelle Chopin envoie son m (cf. Correspondance de FrMddric Chopin, &d. et trad. 3 vol. (Paris, 1953-1960), t. II, p. 287 - la date du 12jan une erreur de l'6diteur). L'op. 28/4 a 6t& compos6 a M esquisse autographe (coll. Mrs Daniel Drachman, Ba immediatement au-dessous de celle de la Mazurka op. document: Palma. 28 9bre [novembre 1838]. Sur les ha matiere de disposition graphique, qui permettent c op6ree par Bronarski, lequel date du meme mom l'op. 28/2, not6e de l'autre c6t& du meme feuillet - cf. J Last Style >, Journal of the American Musicological S (1985), 277-278 en particulier. Brown a deduit que les o rediges A Majorque du fait que cette derniere esquisse c mesures notees en Cis moll et quatre autres qu'il interpre a la suite de Bronarski. En voici ma transcription: Exemple 1. (a) Cis moll (b) Ii - I 1 4 This content downloaded from 143.107.252.234 on Wed, 10 Aug 2016 05:01:25 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms Jean-Jacques Eigeldinger: Les Vingt-quatre Preludes, op. 28 203 Quels que puissent &tre ses origines et son developpement chronolo- gique, le recueil sera considere synchroniquement et dans sa totalit&4, & partir de sa realisation finale au milieu de la carriere du compositeur. Depuis son apparition au Xve siecle dans les tablatures d'orgue allemandes jusqu'aux nombreux recueils pour piano dans les annees 1810-1830, le prelude pour clavier (par extension pour luth et autres instruments assimilables), au gr6 de ses denominations terminologiques, est lie & des elements d'improvisation et se definit avant tout par ses Pour lire cette seconde esquisse en Si bemol, il faut transformer l'ortho- graphe de l'accord de main gauche, mes. 2, 5e croche, en Ut#-Sol au lieu de l'Ut-Sol b de l'original, qui omet de toute faqon quelques alterations au cours de cette progression harmonique. Or, il convient de lire l'esquisse en Fa mineur, avec l'orthographe originale Ut-Sol b: Exemple 2. Il ne fait pas de doute pour moi que ces deux esquisses sont celles de Prl1udes abandonnes, du moment que s'y trouve clairement &nonc6e la cellule motivique (main gauche pour le Cis moll; main droite pour celle en Fa mineur) que j'explicite plus loin. A l'appui de l'hypothese de Brown concernant lop. 28/10, on notera que cette piece est celle dont la substance harmonique s'avere l'une des moins riches du recueil, tout en reposant sur deux idles consecutives (mes. 1-2, 3-4, etc.), qui rappellent curieusement le debut de l'Impromptu op. 90/4 de Schubert: rencontre peut-etre non fortuite chez un Chopin press6 de completer sa collection ? 4. Que Chopin n'ait jamais jou& integralement l'op. 28 en public ne constitue pas un argument A l'encontre de mon propos. Tout au plus executa- t-il quatre Preludes en concert (26 avril 1841), ce qui n'&tonne pas de sa part et reste conforme ia la coutume de l'6poque. En revanche, les relations tonales de huit Preludes destines atre 6tudies par une 6l6ve, revelent un souci ordonnateur. Au dos d'un exemplaire des Nocturnes op. 9 offert & J.W. Stirling, il prescrit deux groupes de quatre Preludes: un premier bas6 sur deux couples de toniques identiques, distantes d'une quinte (nos 9 et 4; 6 et 11), et un second oiA pr6dominent des rapports de quintes (nos 15, 21, 13 [marqu6 sol bemol majeur !] et 17). Cf. E Chopin, CEuvres pour piano : fac-similk de l'exemplaire de Jane W. Stirling, 6d. J.-J. Eigeldinger et J.- M. Nectoux (Paris, 1982), p. XXVIII et [25] (fac simile). This content downloaded from 143.107.252.234 on Wed, 10 Aug 2016 05:01:25 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 204 Revue de Musicologie, 75/2 (1989) fonctions. Selon les cas, celles-ci consistent & 6pro a v6rifier son accord; a 6tablir le silence avant un a disposer l'auditoire au climat propre au ton d vont suivre; A maitriser l'apprentissage des mod 6ventuellement a faire montre de virtuosit6. Le " des genres d'6critures et de compositions tres varie selon les 6poques, les ares g6ographiques et les 6co les preludes non mesures des luthistes et clave XVIIe siecle, les alternances de stile fantastico et s diverses sections des toccatas baroques d'ob6dience le couple prelude-fugue dans l'Allemagne du Hoc dimensions variables, le prelude peut aller d'une f peine 6toff6e a plusieurs pages torrentueuses. excellence, il lui arrive cependant de revetir une a au tournant des XVIIe et XVIII siecles. Apres avo Inventions et Sinfonies', a des fins p6dagogiques cl les quinze tonalit6s majeures et mineures les plus donne une forme d6finitive au Wohltemperirtes 6largissant la voie ouverte notamment par J.K.E voire pol6mique, l'ouvrage veut d6montrer l'excel ment qui explore pour la premiere fois dans la m cycle des 24 tonalites dispos6es suivant l'ordre ch Un fosse est franchi d6sormais, qui ne marque p qu'un accomplissement faisant date a tous 6gards. l'immense impact du Wohltemperirtes Clavier directions principales, A la faveur de la gen6ralisa 6gal - ou de solutions approchantes - apres 1 d6termine les audacieuses 36 Fugues op. 36 [c 1805 le contrepoint n6o-baroque du Gradus ad Parnass en < style s6vere >) de Clementi et de la double s et Fugues dans tous les tons uploads/Geographie/ les-24-preludes-de-chopin 1 .pdf
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- Publié le Mai 14, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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