Les lettres de Kanaouenn A la lisière d’autres Mondes Colombie Britannique - Me
Les lettres de Kanaouenn A la lisière d’autres Mondes Colombie Britannique - Mexique – Guatemala Bernard MARTIN Avertissement Ce document, déposé à la BNF, (tout l’ensemble de ce fichier PDF et tous les contenus) est protégé par les droits d’auteur en usage. Il est diffusé dans cadre des règles de licence « Creative Commons » Vous avez le droit de le dupliquer et de le diffuser en respectant les règles suivantes : Lorsque vous de diffuser, vous devez mentionner l’auteur. Interdiction formelle de le vendre ou d’en faire le moindre argent directement ou indirectement. Le document doit être diffusé « en l’état ». Aucune modification n’est permise et il est donc également interdit d’en tirer des extraits (texte et/ou photo) sans l’autorisation de l’auteur. ISBN : 978-2-9554939-7-7 Dépôt légal Mars 2020 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tout pays. Crédit photos © Bernard Martin sauf mentions spécifiques A Loïc. Les lettres de Kanaouenn Lettre n°1 : La Rochelle-San Francisco ............................................................... Page 5 Lettre n°2 : San Francisco - Puerto Vallarta ....................................................... Page 28 Lettre n°3 : Mexique - Centre ............................................................................ Page 43 Lettre n°4 : Mexique - Côte Sud ........................................................................ Page 64 Lettre n°5 : Oaxaca et les environs .................................................................... Page 84 Lettre n°6 : San Christobal de Las Casas ............................................................ Page 107 Lettre n°7 : Mexique, Haut Chiapas ................................................................... Page 129 Lettre n°8 : Guatemala, Nord et Sud-Est ........................................................... Page 149 Lettre n°9 : Guatemala, Centre-Ouest ............................................................... Page 174 K a n a o u e n n Saison 4, Lettre n°1. La Rochelle-San Francisco. Septembre-Octobre 2019. Page 5 17 Septembre. Nouveau départ. Kanaouenn est hiverné, rangé, bien amarré et aux bons soins d’amis bienveillants. L’accordéon prend le relais, il sera à la hauteur, sans aucun doute. Le claquement de la porte du vénérable « Château » - Un chais qui abrite mon fourbi et un fatras objets- souvenirs – fait basculer le loquet du départ. Un petit coup sec qui ouvre, toute grande, la route, devant. Voyager c’est déjà savoir partir. Ce qui n’est pas toujours facile, n’en déplaise au mythe. Première étape en Blablacar et première escale à Bordeaux, chez Monique, pour travailler pour Voiles Sans Frontières. Apéritif chez Chantale, la fidèle voisine au balcon transformé en jardin Japonais, c’est du moins l’impression que j’en ai eu même si ce n’est probablement pas le cas. Il y a même un canapé pour dormir à la belle étoile. A ne presque plus se sentir dans la grande ville. Monique, le lendemain, pousse sa Teranga jusqu’à me déposer à l’aéroport. Grand Merci l’amie. Je ne suis pas bien réveillé et je me pointe directement à l’embarquement. Le gars ne comprend pas ce qui se passe et moi non plus. Au bout d’un moment, je fini par réagir : bon sang, mais c’est bien sûr, il faut passer par la case enregistrement ! Mongolito est plus à l’aise en voilier ! L’escale à Zurich est rapide. Bernard a, lui, poussé le luxe jusqu’à me prendre une place en classe affaire. La place de ce qui est presque un mini salon est impressionnante, Swiss Air fait bien les choses. Le siège se règle dans tous les sens, menu avec des choix comme au restaurant, même une petite serviette humide et chaude est servie pour se rafraichir (ben, oui, je crois que c’est –paradoxalement - comme cela qu’on dit dans ces cas-là) les mains avant de manger. L’ambiance dans l’avion est encore une fois étrange. Dans cet entre deux bidirectionnel, l’esprit vagabonde facilement. Me reviennent encore et encore à l’esprit les propos de E-Colibri1 à propos du choc des cultures, sur le remarquable manque occidental d’ouverture à l’autre. Centré sur eux même à en devenir un peu nombriliste comme ils ont dit si pudiquement. Pourtant nous sommes tous des fils et des filles de la terre. Non pas en termes de matière ou d’énergie mais dans toute l’universalité de son humanité. Mes voisins sont sans aucun doute, des gens importants et certainement très biens. Mais nous ne sommes pas du tout sur la même route. Je suis plutôt, loin du pognon, sur celle de Nicolas Bouvier. J’y suis tellement mieux. C’est bien plus intéressant et plus sympa. Ceux qu’on y rencontre y sont bien souvent plus drôles, instructifs et modestes. A Montréal, grande première, je passe la frontière automatiquement via le sas électronique et mon passeport biométrique, en moins de deux minutes. Confort de l’occidental qui passe les frontières finalement toujours assez facilement malgré quelques tracasseries passagères. Combien de papiers, d’attestations, de garanties il a fallu pour essayer de faire venir l’ami Ibra quelques semaines en France, en vain. Pendant ce temps- là, nous pour aller au Sénégal, il nous suffit de demander un passeport, qu’on a automatiquement ; puis d’acheter un billet d’avion. Chercher l’erreur. La dysmétrie dans le traitement est pire qu’odieuse et totalement inadmissible. Le douanier me demande si j’ai quelque chose à déclarer. Je dépasse côté alcool, mais en pays anglo-saxon il est très dangereux de mentir, cela peut couter très cher. Je lui dis ce que j’ai en ajoutant que c’est juste pour offrir. C’est bon, il me laisse passer comme cela. Me voilà cette-fois-ci sur Air Canada. L’embarquement est à la porte deux. Un quart d’heure avant l’heure prévue, on apprend qu’il faut aller à une autre porte, tout à l’autre bout du terminal. On finit par tous embarquer. Bien installés, une voix off doucereuse, de la cabine de pilotage, nous annonce très poliment : 11 https://www.facebook.com/FranceBleuLaRochelle/videos/d41d8cd9/1975106565882650/, c’est vers la fin. Au-dessus des Alpes Mer de nuages K a n a o u e n n Saison 4, Lettre n°1. La Rochelle-San Francisco. Septembre-Octobre 2019. Page 6 « On sera un petit peu en retard, on attend un peu juste la fin d’une une petite intervention d’entretien ». Bon, il ne reste qu’à patienter. Une bonne demi-heure plus tard, la voix off revient joyeuse et déterminée : « Bonne nouvelle, un nouvel avion va vous prendre en charge : Tout le monde débarque et rendez-vous à la porte 2 pour embarquement aux même places que maintenant » ! Tout l’avion re-émigre encore une fois à travers le terminal ! Enfin on décolle … dans un raffut à ne pas s’entendre et des vibrations dignes d’une perceuse à percussion. Le réalisme trappeur est aux antipodes de la douceur helvétique, mais on ne peut que faire confiance en nous anciens cousins ! Le début du vol, dans les lumières rasantes de la fin de journée est féerique. On passe au-dessus d’une bucolique rivière, sur ses bords de beaux réservoirs de je ne sais quoi brillent sous le soleil du soir, un peu plus loin, les artistiques volutes blanches d’un réacteur nucléaire surplombe ce verdoyant paysage champêtre. Je suppose que les poissons de la riante rivière ne se doutent de rien. La suite, jusqu’à la nuit, n’est que masse verte de la forêt qui entoure un labyrinthe de lacs. On est bien au Canada. Dernière escale à Vancouver où, dès les couloirs de l’aéroport, on est accueillis par les Grands Esprits : La culture Haïda Gwaii, omniprésente dans l’Ouest Canadien. Mais, retour sur terre : il faut trouver le Métro, comprendre comment acheter le bon billet à la machine. Il me restait le l’argent canadien de la dernière fois, confortable. Une grosse erreur de préparation me gratifie d’une heure de marche en pleine nuit et sous la pluie pour rejoindre l’auberge de jeunesse. Cette « promenade impromptue » me fait passer sur le pont qui enjambe False Creek, là où était mouillé Kanaouenn, il y a deux ans … Souvenirs, souvenirs ! Le décalage horaire fait qu’à deux heures du matin, heure locale, je suis parfaitement réveillé ! J’en ai marre de trainer au lit et vais à la cuisine pour bouger un peu. Deux allumés débarquent, m’accostent. Ils ne peuvent pas placer plus de trois ou quatre mots sans un « Fucking » bien marqué. Ils me demandent plusieurs fois si j’ai de la beuh. Je décroche pour me débarrasser de ces abrutis. Au petit déjeuner, à la table il y a un Balte, une jeune Allemande s’ajoute à la conversation, puis un cyclotourisme Californien fan du Tour de France, et enfin un Toulousain qui vient de se faire muter là. Du coup, il s’avère que l’Allemande parle parfaitement le Français, que l’Américain se débrouille très bien et est tout content de se perfectionner, ainsi la conversation se termine en Français ! Magie des auberges de jeunesse. J’ai une grosse matinée devant moi. Le temps de sauter dans un bus pour l’Université pour retrouver la fabuleuse collection Haïda Gwaii du MOA. Je revisite l’exposition extérieure en attendant l’ouverture. Finalement je laisse tomber l’intérieur, ce serait bien court et je préfère assurer l’heure d’arrivée à l’aéroport dans une ville où je ne connais pas le réseau de transport. Une course à la boutique du musée et cap « Down Town », à la correspondance. Le bus me dépose juste devant un Starbuck. Je m’attable à uploads/Geographie/ les-lettres-de-kanaouenn-s4-pdf-licence-cc.pdf
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- Publié le Oct 06, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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