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HENRI PIRENNE PJl.Ol'U8&UJI. A ..'l1NIVnllT& DE GAND LES VILLES DlJ MOYEN AGE ESSAI D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE BRUXELLES MAURICE LAMERTIN, ÉDITEUR 58-60. RUE COtJDENBERG 1927 LES VILLES DU MOYEN AGE DU MÊME AUTEUR: His/oir. d. la constilu/ion d. la viii. d. Dinant au moyen âge. Gand, 1889, in_So, Histoir. d.. meurtre d. Charl.s le Bon, comt. de Flandre, par Galbert de Bruges, publiée avec une introduction et des notes. Paris, 1891, in~8°. La v.rsion flamand. et la v.rsiotl jratlçalSe de la bataille de Courtrai, Bruxelles, 1890, in-8°. Note supplémentaire. Bruxelles, 1892, in-8°. Le livre de l'abbé Guilla..me de Ryckel (1249-1272'. PolyP/yq..e et comptes de l'abbaye de Saint-Tro1ld a.. milieu du XIII' siècle. Bruxelles, 181)6, in-8°. La Hanse flamande de Londres. Bruxelles, IS99, in-8°. L. soulèvement de la Flandre maritime en 1323-1328. Bruxelles, 1900, in-So. La nation belge. 4' édit. Bruxelles. H. Lamertin, 1917, in_So. Chronique rimée des troubles de Flandre en 1379-1380, publiée avec une introduction et des notes. Gand, 1C)02, in-So. Bibliographie d. l'histoire de Belgique. 2' édition. Bruxelles, H. Lamertin. Gand, C. Vyt, 1902, in·8°. His/Dire de Belgique. T. 1. Des origines au commencement du XIV· siècle, 4· édition, Bruxelles, H. Lamertin, 1909 [1917], in_So. - T. II. Du commencement d.. XIV· siècle à la mort de Charles le Témérair., 3· édit. 1922. - T. III. De la mort de Charles le Téméraire à l'arrivée d.. duc d'Albe datls les Pays- Bas (1567), 30 édit. 1923. - T. IV. La révol..tion politique et religieuse. Le règne d'Albert et d'Isabelle. Le régime espagnol jusqu'à la paix de Munster, 2. édit. 1919. - T. V. La fin du régime espagnol. Le régime a..triclzien. La révolution braban- çon..e et la révolution liégeoise, 2· édit. 1926. - T. VI. La conquête fra1lçaise. Le royaume des Pays-Bas La révolutio1l belge, 1926. Même ouvrage, traduction allemande de F. Arnheim. Gotha, IS99- 1907, 3 vol. in_8°. - Traduction flamande. de R. Delbecq. Gand. 1902-1926, 4 vol. in-8°. Recueil de documents relatifs à l'histoire de l'j'ldustrie drapière en Flandre (en collaboration avec M. Georges Espinas). Bruxelles, 1906-1925,4 vol. in-4°. Les anciennes démocraties des Pays-Bas. Paris, 1910, in-So. (Bibliothèque de philosophie scientifique.) Traduction anglaise. Manchester, 1915. Les périodes de l'histoire sociale du capitalisme. Bruxelles, 1914, in·8°. Le pangermanisme et la Belgiqtle. Bruxelles, Lamertin, 1919, in-8°. Souvenirs de captivité en Allemagne. Bruxelles, Lamertin, 1920. HENRI PIRENNE LES VILLES DU MOYEN AGE ESSAI D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE BRUXELLES MAURICE LAMERTIN, ÉDITEUR 58-60, RUE COUDENBERG 1927 IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE 5 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE NUI/I;ZROTÉS DE 1 A 5. AVANT-PROPOS Ce petit livre contient la substance de leçons faites dans diverses Universités des Etats-Unis d'Amérique. Le texte anglais en a été publié en 1925 sous le titre: Medieval Cities. Their origins and the revival of trade (Princeton, University Press). Quelques per- sonnes ayant exprimé le désir d'en voir paruître une édition d'un prix plus approprié à rétat actuel lies changes, je me suis décidé à en donner le texte français. Il ne comporte d'autres changements que de Ugères retouches à l'annotation. On ne trollvera rien ici d'un manuel didactique. Je me suis simplement proposé de consacrer un essai de synthèse à l'un des sujets les plus intéressants de l'histoire sociale de l'Europe. J'espère que l'on m'ex- cusera de n'avoir pu résister à la tentation de décrire, après de longues années de recherches spéciales, les grands mouvements de l'évolution urbaine depuis Iii fin de l'Antiquité jusque vers le milieu du XII- siècle. La nature de ce travail ne me permettait ni de m'at- tarder en controverses ni de m'abstenir d'hypothèses. Parmi celles-ci il en est qui paraîtront peut-être assez hardies. Je serai heureux si elles renwntrent quelque adhésion. Je le serai davantage si elles suscitent de nouvelles recherches dans un domaine où, en de/wrs des chemins battus, bien des parties restent enClJre à explorer. Sart-lez-Spa, II août 1926. CHAPITRE 1 LE COMMERCE DE LA MEDITERRANEE JUSQU'A LA FIN DU VIIIe SIÈCLE Si l'on jette un coup d'œil d'ensemble sur l'Em- pire Romain, ce qui frappe tout d'abord, c'est son caractère méditerranéen. Son étendue ne dépasse guère le bassin du grand lac intérieur qu'il enserre de toutes parts. Ses frontières lointaines du Rhin, du Danube, de l'Euphrate, du Sahara forment un vaste cercle de défenses destiné à en protéger les abords. Incontestablement la mer est tout à la fois le garant de son unité politique et de son unité économique. Leur existence dépend de la maîtrise qu'il exerce sur elle. Sans cette grande voie de com- munication ni le gouvernement, ni l'alimentation de l'orhis romanus ne seraient possibles. TI est inté- ressant de constater combien en vieillissant, l'Em- pire accentue davantage son caractère maritime. Sa capitale de terre ferme, Rome, est abandonnée au IVe siècle pour une capitale qui est en même temps un port admirable : Constantinople. Certes, depuis la fin du me siècle, la civilisation trahit un incontestable affaissement. La population diminue, l'énergie faiblit, les barbares commencent à ébranler les frontières, les dépenses croissantes du gouvernement s'acharnant à lutter pour la vie, entraînent une exploitation fiscale, qui de plus en plus, asservit les hommes à l'Etat. Pourtant, cette décadence ne paraît pas avoir atteint sensiblement la navigation de la Méditerranée. L'activité qu'elle 8 LES VILLES DU MOYEN AGE présente encore contraste avec l'atonie qui, peu à peu, s'empare des provinces continentales. Elle continue à maintenir en contact l'un avec l'autre l'Orient et l'Occident. On ne voit point cesser l'intercourse des produits manufacturés ou des pro- ductions naturelles des climats si divers baignés par la mer: tissus de Constantinople, d'Edesse, d'Antioche, d'Alexandrie, vins, huiles et épices de Syrie, papyrus d'Egypte, blés d'Egypte, d'Afrique, d'Espagne, vins de Gaule et d'Italie. La réforme monétaÏr,e de Constantin basée sur le solidus d'or a même di! favoriser singulièrement le mouvement commercial en le dotant du bienfait d'un excellent numéraire, universellement usité comme instru- ment des échanges et expression des prix. Des deux grandes régions de l'Empire, l'Orient et l'Occident,la première l'emportait infiniment sur la seconde, non seulement par la supériorité de sa civilisation, mais par le niveau beaucoup plus élevé· de sa vitalité économique. A partir du IVe siècle il n'y a plus de véritables grandes villes qu'en Orient, et c'est là aussi que se concentrent, en Syrie et en Asie Mineure, les industries d'exportation et en particulier celle des textiles, dont le monde romain constitue le marché et que transportent les bateaux syriens. La prédominance commerciale des Syriens est certainement l'un des faits les plus intéres-· sants de l'histoire du Bas Empire (r). Elle a dû contribuer largement à cette orientalisation progres- (1) P. Scheffer-Boichorst, Zur Geschichte der Syrer im Abend- lande (MitteiJungen des Instituts für Oesterreichische Geschichts- fonchung, t. VI [1885], p. 521); L. Bréhier, Les coloni.. d'Orien- Illwc en Occident au commencement du Moyen Age (Byzantinische Zeitschrift, t. XII [1903]). Cf. F. Cumont, Les religions orientales dans le paganisme romain, p. 132 (paris, 1907). LE COMMERCE DE LA MÉDITERRANÉE 9 sive de la société qui devait aboutir finalement au byzantisme. Et cette orientalisation dont la Médi- terranée est le véhicule, est une preuve évidente de l'importance croissante de la mer à mesure que l'Empire vieillissant s'affaiblit, recule au Nord sous la pression des barbares et se resserre de plus en plus sur les rivages. On ne peut donc s'étonner de voir les Germains, dès le début de la période des invasions, s'efforcer d'atteindre ces mêmes rivages pour s'y établir. Lorsque, dans le courant du Ille siècle, les frontières cèdent pour la première fois sous leur poussée, ils se portent d'un même élan vers le Sud. Les Quades etles Marcomans envahissent l'Italie, les Goths marchent sur le Bosphore, les Francs, les Suèves, les Vandales qui ont franchi le Rhin, loin de s'y attarder, se diri- gent aussitôt vers l'Aquitaine et vers l'Espagne. Ils ne songent pas à se fixer dans les provinces sep- tentrionales qui les avoisinent. Manifestement ils convoitent ces régions bénies où la douceur de l'air et la fécondité de la nature s'allient à la richesse et aux charmes de la civilisation. Cette première tentative des barbares n'eut de durable que les ruines qu'elle causa. Rome con- servait assez de vigueur pour repousser les enva- hisseurs au delà du Rhin et du Danube. Pendant un 'siècle et demi encore elle parvint à les contenir en y épuisant ses armées et ses finances. Mais l'équilibre des forces devenait de plus en plus inégal entre les Germains, dont la pression se faisait plus puissante à mesure que l'augmentation de leur nombre les poussait plus impérieusement à se ré- pandre au dehors, et l'Empire, auquel sa population décroissante permettait de moins en moins une résis- 10 LES VILLES DU MOYEN AGE tance dont on ne peut s'empêcher d'ailleurs d'ad.., mirer l'habileté et la constance. Au commencement du ve siècle, c'en est fait. L'Occident tout entier est envahi. Ses provinces se transforment en royau- mes germaniques. Les Vandales s'installent en Afrique, les Wisigoths en Aquitaine et en Es- pagne, les Burgondes dans la vallée du Rhône, les Ostrogoths en Italie. uploads/Geographie/ les-villes-du-moyen-ge-essai-d-039-histoire-conomique-et-sociale.pdf

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