A M B A S S A D E D E F R A N C E A U C A M E R O U N - S E R V I C E É C O N O

A M B A S S A D E D E F R A N C E A U C A M E R O U N - S E R V I C E É C O N O M I Q U E R E G I O N A L L La a l le et tt tr re e d d’ ’A Af fr ri iq qu ue e c ce en nt tr ra al le e C Ca am me er ro ou un n – – C Ce en nt tr ra af fr ri iq qu ue e – – C Co on ng go o – – G Ga ab bo on n – – G Gu ui in né ée e E Eq qu ua at to or ri ia al le e – – R Ré ép pu ub bl li iq qu ue e D Dé ém mo oc cr ra at ti iq qu ue e d du u C Co on ng go o – – S Sã ão o T To om mé é e et t P Pr ri in nc ci ip pe e – – T Tc ch ha ad d N° 19 – octobre 2020 © DG Trésor SOMMAIRE EDITO REGION L’accès au numérique et ses usages restent limités en Afrique centrale………………..2 CAMEROUN La place centrale de l’État ralentit le développement du secteur des télécommunications……………………….4 CONGO Le secteur du numérique au Congo……….6 GABON Le développement des TIC stimulé par une politique volontariste de soutien au numérique…………………………………9 GUINÉE ÉQUATORIALE Les investissements réalisés dans le secteur des TIC restent insuffisants pour rattraper le retard sur les pays voisins………………..11 RDC Secteur des TIC : peu de financements publics et un écosystème privé encore embryonnaire…………………………….12 TCHAD Le Tchad s’engage dans la modernisation de ses infrastructures de télécommunications……………………...14 FOCUS STATISTIQUE Diffusion des TIC en Afrique centrale…..16 Principaux indicateurs macroéconomiques………………………19 Tous les pays de la sous-région affichent des ambitions en matière de développement des TIC, souvent renforcées par la crise Covid qui a mis les projecteurs sur l’utilité des applications e-santé ou e-éducation. Mais les résultats sont très variables, et les signaux donnés parfois contradictoires, à l’image de la situation en RDC où le Président crée des structures nouvelles mais augmente la pression fiscale sur les téléphones mobiles. Le Gabon est probablement le meilleur exemple d’un pays où les projets conduits par l’État, accompagnés par les bailleurs et largement confiés au secteur privé ont permis des progrès très encourageants. Ils se déclinent aujourd’hui à plusieurs niveaux : l’image du pays – le Gabon est désormais bien installé dans le peloton de tête des pays africains les mieux équipés ; l’environnement de travail des entreprises, qui peuvent bénéficier des connexions haut débit dont elles ont besoin pour travailler, pour un coût qui est l’un des plus bas du continent ; l’écosystème d’innovation qui peut ainsi se développer ; les emplois, la croissance et les recettes budgétaires qui l’accompagnent. Les autres pays n’ont pas avancé au même rythme, au point qu’il faille craindre aujourd’hui que l’Afrique centrale ne soit en train de rater une marche. Elle avait bénéficié de l’arrivée du téléphone mobile, dans des conditions qui ont été une des phases les plus positives en matière de développement économique de ces dernières années, en sautant largement l’étape de la téléphonie fixe et en développant des applications nouvelles adaptées au terrain comme le mobile money. Le risque aujourd’hui est que ce succès passé masque un échec à venir : la progression d’Internet est importante, mais déjà un peu moins rapide. Et surtout le haut débit ne décolle que très lentement. Il est probable que le rôle de l’État est souvent mal calibré (au Cameroun, au Congo ?) ou que d’autres préoccupations aient joué. Le cas de la Guinée équatoriale est énigmatique : face à une problématique de diversification hors pétrole comparable à celle du Gabon, le pays qui a le plus investi dans les infrastructures a largement laissé de côté la question du numérique, et se trouve aujourd’hui avoir de belles routes, mais l’accès à Internet parmi les moins développés, et le plus coûteux, du continent. Pierre GRANDJOUAN Chef du Service économique régional pour l’Afrique centrale L e t t r e d ’ Af r i q u e c e n t r a l e n ° 1 9 – o c t o b r e 2 0 2 0 © DG Trésor A M B A S S A D E D E F R A N C E A U C A M E R O U N - S E R V I C E É C O N O M I Q U E R E G I O N A L - 2 - REGION L’accès au numérique et ses usages restent limités en Afrique centrale L’accès à la téléphonie mobile et à Internet reste très variable selon les pays Malgré un développement rapide au cours de la dernière décennie, le taux d’accès à la téléphonie mobile reste très variable selon les pays de la zone (cf. graphique 1 en annexe). Au Gabon et au Congo-Brazzaville, les deux seuls pays affichant un niveau supérieur à la moyenne d’Afrique subsaharienne, on comptait respectivement 138 et 95 abonnements à la téléphonie mobile pour 100 habitants en 2018. Sao Tomé et Principe et le Cameroun s’inscrivaient légèrement en retrait avec respectivement 77 et 73 abonnements pour 100 habitants. Les autres pays d’Afrique centrale – caractérisés par un niveau de vie inférieur, un territoire enclavé, ou dans le cas de la RDC, une vaste superficie et une population importante – affichaient des niveaux parmi les plus faibles au monde, compris entre 45 (Tchad et Guinée équatoriale) et 27 (Centrafrique) abonnements pour 100 habitants. Le classement des pays d’Afrique centrale en matière d’accès à Internet est sensiblement le même (cf. graphique 2 en annexe). Le Gabon se distingue grâce à un accès offert à un peu plus de la moitié de la population, suivi de Sao Tomé et Principe, de la Guinée équatoriale et du Cameroun qui, avec un taux d’accès compris entre 23 % et 30 % de la population, parviennent à se hisser au-dessus de la moyenne d’Afrique subsaharienne (22,1 % en 2017). En avance sur la téléphonie mobile, le Congo-Brazzaville se place en revanche du côté des pays les moins avancés en matière d’accès à Internet (RDC, Tchad, Centrafrique), dont le taux d’utilisateur est compris entre 4 % et 9 % de la population. Enfin, l’accès à l’Internet haut débit par ligne fixe reste quasiment nul en Afrique centrale : aucun pays de la zone ne parvient à dépasser la moyenne continentale de 1,7 abonnement pour 100 habitants en 2018 (cf. graphique 3 en annexe), et ce malgré des investissements – parfois très coûteux – consentis par les États. Outre le faible développement des réseaux, le coût élevé de l’accès à l’Internet représente l’un des principaux freins à sa diffusion. Selon les chiffres compilés par l’Alliance for affordable Internet, les pays d’Afrique centrale présentaient en 2017 les coûts de connexion les plus élevés d’Afrique subsaharienne, un gigabit de données mobiles coûtant par exemple entre environ 9 et 12 USD au Congo, en Centrafrique, en RDC ou au Tchad et jusqu’à plus de 34 USD en Guinée équatoriale (cf. graphique 5 en annexe). Seul le Cameroun et, dans une moindre mesure, le Gabon se distinguaient avec des prix du gigabit de respectivement 3,4 et 6,9 USD. En réalité les coûts de l’accès sont nettement plus bas encore au Gabon, en tenant compte des conditions d’accès permises par la fibre optique. En conséquence de ce faible déploiement des technologies numériques, les usages qui sont fait d’Internet et de la téléphonie mobile dans la sous-région restent encore limités. Le mobile money se diffuse mais reste pour l’instant cantonné à des services rudimentaires Le mobile money a connu une diffusion rapide en Afrique centrale au cours des dernières années, mais son usage reste cantonné à des services relativement simples. Ce sont surtout pour les transferts d’argent que le service est utilisé (18 % des opérations pour 28 % des montants, les dépôts et retraits d’espèces représentant respectivement 29 % et 24 % du montant des transactions). Ces activités sont favorisées par un vaste réseau de petites agences permettant les retraits et dépôts, plus développé que celui des agences de transfert traditionnelles, mais également par de moindres frais. De nouveaux services associés au mobile money, sont récemment apparus au sein des pays de la CEMAC. Il est désormais possible par exemple de payer à distance son abonnement à un service de télévision, ses factures d’eau et d’électricité, ses frais scolaires et universitaires, mais aussi ses taxes foncières. La plateforme permet également de recevoir les allocations familiales versées au Cameroun par la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et de contracter une police d’assurance. Ces nouveaux services restent pour le moment peu utilisés, en raison notamment d’une réglementation uploads/Geographie/ lettre-d-x27-afrique-centrale.pdf

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