QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6357 DIM

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6357 DIMANCHE 14 JUILLET 2013 - ALGÉRIE 15 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Publicité ELLE S’EST PRÉSENTÉE À LA GENDARMERIE MUNIE DE 26 FAUX BILLETS Une femme dénonce son mari faux-monnayeur P .6 HOMMAGE Lettre à Louisa Ighilahriz P .9 CHOIX DES FILIÈRES À L’UNIVERSITÉ La désillusion des bacheliersP .7 AFP AF AF ANEP n° 530 119 Liberté du 14/07/2013 L’Égypte en quête d’un compromis politiqueP .3 LES “PRO” ET LES “ANTI” MORSI OCCUPENT TOUJOURS LA RUE Zehani/Liberté Dimanche 14 juillet 2013 2 LIBERTE L’actualité en question Publicité UN ANCIEN PILOTE DE CHASSE FRANÇAIS RÉVÈLE DEVANT LE TRIBUNAL DE PARIS L'Algérie voulait acheter l'avion Rafale L'appareil de l'avionneur Dassault n'a toujours pas trouvé de débouchés à l'exportation malgré des négociations avec l'Inde, le Brésil, le Maroc et les Émirats arabes unis. L a révélation a été faite dans le cadre très officiel du Tribunal de grande instance de Paris où deux ex-pilotes de chasse comparaissaient jeudi der- nier pour “commerce d'armes de guer- re en bande organisée” au Tchad sans avoir obtenu l'autorisation. Habib Boukharouba et Henri de Waubert de Genlis risquaient 500 000 euros d'amende et 10 ans de prison. Leur histoire, racontée par le Nouvel Observateur, quelques heures avant l'ouverture de leur procès, est emblématique des réseaux parallèles français en Afrique. Habib Boukharouba est reçu même à l'Élysée par le secrétaire général de la Présiden- ce et par le chef d'état-major particulier du pré- sident. Natif d'Oran, Habib Boukharouba est un ancien de la 33e escadre de chasse. Le quinquagénaire quittait l’armée en 1993 pour rejoindre l’indus- trie aéronautique. Après avoir multiplié des col- laborations avec de nombreuses entreprises du secteur, il devient l'un des meilleurs vendeurs de Pilatus, une entreprise suisse qui produit des avions civils, équipés de turbines à hélices, répu- tés pour leur fiabilité et facilement militari- sables. “Chez Pilatus, je suis devenu un vendeur star, j’ai vendu des appareils dans le monde entier”, dit Boukharouba à la barre. Ce statut de vendeur star lui vaut une certaine li- berté vis-à-vis de son employeur et l'amène à créer, en 2003, sa propre société de service aéro- nautique. Griffon Aérospace se spécialise dans l’entretien des Pilatus et la formation des pilotes. Son complice, Henri de Waubert de Genlis, est issu d'une longue lignée de militaires, tous déco- rés de la Légion d’honneur. Il intègre l’armée de l’air en 1964. Devenu lieutenant-colonel, il intègre le centre d’ es- sai en vol et devient pilote d’ essai sur mirage 2000. À la suite d’un accident qui l’empêche de voler, il quitte l’armée et part avec sa famille s’installer en Afrique du Sud. Il y fonde Aérosud, une so- ciété spécialisée dans la remise en état d’avions de chasse. L'histoire qui les amène au tribunal commence en 2005 alors que M. Boukharouba vendait déjà à l'Algérie des avions affectés à la surveillance des frontières, selon le Nouvel Observateur. “J’ai été contacté par le conseiller du président (tchadien) Déby, qui avait été orienté vers moi par la Direc- tion générale de l’armement”, annonce Habib Bou- kharouba devant le tribunal. À l'époque, le régime de N'Djamena était à la pei- ne face aux rebelles soutenus par le Soudan et conseillés par deux anciens proches d'Idriss déby dont ils connaissaient tous les secrets. Équipés de pick-up surmontés de tourelles de mi- trailleuses, les rebelles ne pouvaient pas être dé- faits sans des avions de combat qui faisaient dé- faut au président Déby. “Les Tchadiens, explique Habib Boukharouba, voulaient remettre en état deux Pilatus, offerts par la France à la fin des an- nées 80 dans le cadre d’un contrat de coopération et qui rouillaient en bout de piste sur l’aéroport de N’Djamena. C’était des Pilatus PC7 et un avion d’entraînement que l’on peut conditionner en bombardier.” Après plusieurs déplacements au Tchad, Griffon Aérospace signe un contrat de 12 millions d’euros avec le Tchad pour acheter un autre Pilatus et mettre les avions au standard mi- litaire. Il fallait également armer des hélico- ptères russes en service dans les forces tcha- diennes. En attendant les autorisations de ven- te délivrées par ma Direction générale de l'arme- ment, Habib Boukharouba monte une véritable petite armée de l’air au Tchad et devient, note le Nouvel Observateur, “une sorte de chef d'état-ma- jor bis, grâce à une cinquantaine de techniciens, des Algériens en majorité, qui participent aux mis- sions de bombardement et manipulent les instru- ments de visée et de navigations à infrarouge”. “On ne peut pas penser un seul instant que notre mission au Tchad puisse se faire sans l’aval des forces françaises”, poursuit Boukharouba. “Les militaires français contrôlaient toute la chaîne de comman- dement tchadienne. Epervier, c’est 1 400 hommes, c’est le plus gros déploiement français en Afrique, le président Déby est lui-même encadré par la DGSE”, explique Habib Boukharouba devant la cour. “La DGSE suivait nos activités, elle nous avait donné un feu vert tacite”, plaide-t-il. Son complice est sur la même ligne. “Quand je suis arrivé sur l’aéroport de N’Djamena, j’étais com- me à la maison, la chaleur en plus. On était ins- tallé au cœur du déploiement français. Les ailes des avions tchadiens sur lesquels on travaillait tou- chaient celles des chasseurs français. C’était le grou- pe de chasse Alsace que j’avais moi-même comman- dé, pour moi, l’affaire était nette, carrée et légale. ” Les forces françaises vont d’ailleurs multiplier les coups de main, fournissant aux équipes de Grif- fon assistance technique et carburant. Quelle est donc la clé de ce polar à l'africaine qui conduit au tribunal deux anciens militaires qui croyaient jouir de toutes les protections officielles. C'est Habib Boukharouba qui reprend la paro- le. “En 2007, j’ai rencontré l’amiral Édouard Guillaud, chef d’état-major particulier du président Sarkozy. J’avais des informations à lui communi- quer. Comme je suis bien introduit en Algérie, je lui ai dit que les Algériens voulaient acquérir des chasseurs Rafale. Un gros contrat de 40 appareils ! Mais ils mettaient deux conditions : un assouplis- sement de la politique française sur le Sahara Oc- cidental et ils ne voulaient pas d’Alexandre Djouh- ri parmi les intermédiaires. Mes ennuis ont com- mencé là. ” Homme d'affaires d'origine algérien- ne, Alexandre Djouhri a tissé des réseaux dans le monde politique. Il est connu pour ses liens avec Dominique de Villepin et surtout Claude Guéant. Conclusion de Habib Boukharouba : “En parlant en haut lieu du contrat des Rafales, j’ai mar- ché sur ses plates-bandes, on me le fait payer au- jourd’hui. ” Le ministère public a requis contre lui 18 mois de prison avec sursis et 350 000 euros d'amende. Des peines d'un an avec sursis et 150 000 euros d'amende et 8 mois avec sursis ont également été requises contre Henri de Waubert. Le jugement sera rendu le 18 octobre prochain. A. OUALI Natif d'Oran, Habib Boukharouba est un ancien de la 33e escadre de chasse. D. R. A lors que le gouverne- ment de transition est attendu en milieu de semaine prochaine, les tractations s'intensi- fiaient au lendemain de manifestations géantes à Nasr City devant la mosquée Rabaâ al-Adawiya en faveur du président déchu, Moha- med Morsi. Ainsi, le Premier ministre désigné, Hazem Beblawi, a confirmé au quotidien Akhbar al-Youm qu'il allait s'entretenir avec les ministres pres- sentis, alors que, selon des sources of- ficielles, la composition du gouverne- ment est bouclée à 90%. À en croire les mêmes sources, citées par l'agence of- ficielle Mena, le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, et surtout celui de la Défense, le général Sissi, devraient garder leur poste. Ces tractations témoignent de la vo- lonté du nouveau pouvoir d'aller de l'avant malgré la poursuite des pro- testations de rue des partisans de Mo- hamed Morsi, destitué par l'armée le 3 juillet après des manifestations ap- pelant à son départ. Le processus de transition politique, édicté par le pré- sident intérimaire Adly Mansour, pré- voit notamment l'adoption d'une nou- velle Constitution avant la tenue d'élec- tions. Mais Hazem Beblawi, un ancien ministre des Finances, aura aussi la lourde tâche de relancer une économie en détresse. Mes priorités sont de res- taurer la sécurité, assurer l'accès à la nourriture et aux services, et préparer les élections, a-t-il résumé dans Akh- bar al-Youm. Les milliards de dollars promis ces derniers jours par des pays du Golfe n'offrent qu'un sursis à une Égypte au bord de la faillite, où la tour- mente politique actuelle s'ajoute à de graves difficultés économiques, esti- ment des experts. Les millions d'Égyptiens qui avaient ré- clamé le départ du président islamis- te Mohamed Morsi lui reprochaient en particulier de laisser l'économie déri- ver, avec une inflation et un chômage en hausse ainsi que des pénuries chro- niques de carburant. Le climat d'insé- curité et d'instabilité politique éloigne encore un peu plus la perspective d'un retour des touristes, une des pre- mières sources de revenus du pays, et des investissements étrangers, uploads/Geographie/ liberte-du-14-07-2013.pdf

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