Françoise Choay L ’u r b a n is m e ., utopies et réalités Une anthologie A U X

Françoise Choay L ’u r b a n is m e ., utopies et réalités Une anthologie A U X M Í M I S É D I T IO N S /.<• Sens de lu ville F l lioay k . H anham — Ci. Baird A . vjin E yc k — K . P ra m p to a J, K yk w ert — N . S ilver Technique et Civilisation Lew is M u m io rd co ll. « Esprit » l.o Ciré t'i travet,\ ïhisioirt I cw is M u m fo rd co ll. « Esprit » i j i D im ension ca ch ée E d w a rd 1 . H a ll coll. « In tuition s * De l'es paie humain J. < ;i>rol coll. * In tu itio n s > Psyclianalyic Je lu maison O liv ie r M arc coll. e Intuitions * C O U I C I ION V ISKACF.MINtS * D1RIÚÉI PAR IK \H <)IS1 rit o A Y Une expérience d'urbanisme démocratique C h risto p he r A lex and er Fas ù /v/ä F ra nçois A u g o y a rd la I heorie générale de F urbanisation Ildefonso C c rd à l.a Maison d'Adani au Paradis Joseph R ik w crt l-a Rurbanisation G eorges Bauei et Je a n -M ich e l R oux A paiaitre lu Règle cl le Modèle Ira n ço ise C h o a y Françoise Chouy L’urbanisme r a * - “ l U T O P IE S E T R É / « Î V e S une anthologie Éditions du Seuil in <-<)u\ERumr : Rent Magritte. Lu Poitrine (detail). 1961, huile >ur toile *X ) 110. < ADAGP. «su s 2 -0 2 -0 0 5 3 2 8 -4 . (ISHS 7-0 2 -0 0 2 0 0 9 -2 , I « p u b lica tio n .) « imrioN* I»t; sum . 1965. l a loi «lu II ma»* 1957 interdit le» copies ou reproductions Jcstinëcs à «ne Ulilisition collective. route lepriw ntaüon « > » i repunl iclior ntcgrale ou furiietlc tan t par quelque piocéiK que et »oit. sans le convenirmene de l'iu teu r ou de >ts .o an ts cause, es» illune cl Constitue une contrefaçon sanctionnée pat let ajtkles 4^5 et »uiv*nt» üu Code penal. L ’urbanisme en question % CEN TR E W PrC '"''T'.TION rU ï G, fc.* ;.uo. . C-J A ..T - La société industrielle eSt urbaine. La ville e& son horizon. Elle produit les métropoles *, conurbations *, cç^ii^uétricllcii, grands ensembles d’habitation. Et pourtant, clic échoue à aménager ces lieux. La société industrielle possède des spécialises de l’implan­ tation urbaine. Et pourtant, les créations de l’urbanisme sont partout, à mesure de leur apparition, controversées, mises en ques­ tion. Des quadras de Brasilia aux quadrilatères de Sarcelles, du forum de Chandigarh au nouveau forum de BoSton, des bigbways qui disloquent San Francisco aux autoroutes qui éventrent Bruxelles, la même insatisfaction et la même inquiétude se font jour. L ’am- La métropole exiite depuis l’antiquité; sinon Ninive et Babylonc, du moin« Rome et Alexandrie pouknt déjà pour leur* habitant* certain* de* problèmes que nous vivons aujourd’hui (cf. J. Carcopino, La rit qmtidiiKnt à Kom, Hachette, Pans içjç). Mais la métropole était alors une exception, un cas extraordinaire, on pourrait au contraire désigner ie xx« »¡¿de comme l’ère des métropoles. Celles-ci atteignent des chiffres ac population devant lesquels avslt reculé l’imagination des esprits les plus audacieux. David Hume ne lut-il pas l’un de» plu& aventureux qui, dam un cxxai O .» tbt ¡‘of>uS(iujrun 0/ /■'Incivil Nathm , eitimait que « d’après l'expérience des temps passés et présents, il y a une sorte d’impossibilité i, ce qu’aucune cité pui&se jamiis s’élever au delà de 700.030 habitant ». Seul, i *«>i rpoqur, William Pcttv apprf<hait lie la réalité lorsque, en i6S6. il fixait à cinq millions le chiffre limite tic la population future de Londres. En 1889, Jules Verne prévoiera des ville* de dix millions d'habitants, ma» seulement pour 2H H 9. î. Le terme a été créé par Patrick Geddes pour désigner ces aggloméra­ tions urbaines oui er.vahijsent une région entière, du fait de l'influence attrac­ tive d’une grande ville. Dans Cjtitj ¡h ïivetution («ÇIj), il indique (p. 34) ou' * un nom eft nécessaire pour désigner ces régions urbaines, ces agrégats à allure de ville », et ajoure : n Pourquoi ne pas utiliser conurbation corrme expression de ce nouveau mode de groupement de la population ? » Il emploiera ce néo­ logisme pour désigner le grand Londres, et les régions qui entoutetit, notam­ ment, Mancheiler et Birmingham. L 't'R B A N IS M E E li QUESTIO N pleur du problème eit attestée par l’abondante littérature qu’il suscite depuis vingt ansl. Ce livre ne se propose pas d’apporter une contribution supplé­ mentaire à la critique des faits; il ne s’agit pas de dénoncer une fois de plus la monotonie architecturale des villes neuves ou la ségrégadon sociale qui y règne. Nous avons voulu chercher la signification même des faits, mettre en évidence les raisons des erreurs commises, la racine des incertitudes et des doutes que soulève aujourd'hui toute nouvelle proposition d’aménagement urbain. Notre analyse et notre critique portent donc sur les idées qui fournissent scs bases à l’urbanisme. Ce terme même doit être tout d’abord défini, car il e$t lourd d’ambiguïté. Annexé par le langage courant, il y désigne aussi bien les travaux du génie civil que les plans de villes ou les formes urbaines cara&ériftiqucs de chaque époque. En fait, le mot « urba­ nisme » est récent. G. Bardet fait remonter sa création à 1910*. Le dictionnaire Larousse le définit comme « science et théorie d* l'établissement humain ». Ce néologisme correspond i l'émergence d’une réalité nouvelle : vers la fin du xix* siècle, l’expansion de la société industrielle donne naissance à une discipline qui se dis­ tingue des arts urbains antérieurs par son caraéterc réflexif et cridque, et par sa prétention scientifique. Au cours des pages 1. Ou aura une idée de cette abondance en se reportant à deux recueil» bibliographique* : V illa miaelUs, tltmenlj d'tuu bibliographit annotée réunis par J . Viet ( Rapport/ tt doevmrn/j dts uinuts sociatti, ri0 12, U.N.K.S.C.O ., Pari» i960), qui rassemble plus de six «.ctm titres, parmi lesquels les pays sodaliittt fournissent une contribution importante ; et Urfart Sotiofof) : A ütbiiographj, P ublié à I» fin de 1965 par R. Gntman, professeur i VUftan SttUttt Center de Université dT.tat de Katfjers. Dans cette bibliographie, l’auteur sc propose de montrer qu’un « nombre croissant d’urbanistes professionnels (plaw u n ), au lieu de se concentrer sur la transformation et II- contrôle «le l'environnement physique, s'attachent maintenant à modeler les Structures sociales et cultu­ relles des cités ». a. Selon fi. fiar<k*t P.U.P., Paris, 1959) le mot urbanisme semble être appani pour la première fois en 1910 dans le tiulUthr de la Sotiitl ghftcphqut de 'Stujcbatel, sou* la plume de P. C Jcigii. Lti Soriitt frw a iit ¿es ankitelUi-ttrkantiUt a été fondée en »91-1 sous la présidence d’ Iiu^tne îlénard. L 'in fiitn t J'urbonnm t de PUnircruité de Paris a été c M cr. 1924. L ’nrhanitmc n’cSt enseigné à l’Îco le dts Beaux-Arts de Pari» que depuis 1 9 J J , pur A. Gut- ton, et seulement dans le 4 1 cadre de la théorie de l’architctlure ». Le cours professé par A . Ouimn est devenu le tome V I de scs Cowtrjationj mr t'arcm- ttâurt. sou« le titre L'itrbanijm t au ttrvùi ¿4 i'bim m e, Vincent Fréal, Puis, 196a. 8 suivantes, « urbanisme » sera employé exclusivement dans cette acception originelle. L ’urbanisme ne met pas en question h nécessité des solutions qu’il préconise. Il prétend à une universalité scientifique : selon les termes d’un de ses représentants, Le Corbusier. il revendique « le point de vue vrai ». Mais les critiques adressées aux créations de l’urbanisme le sont également au nom de la vérité. A quoi tient cct affrontement de vérités partielles et antagoniques ? Quels sont les paralogismes, les jugements de valeur, les passions et les mythes que révèlent ou dissimulent les théories des urbanistes et les contre-propositions de leurs critiques ? Nous avons cherché à dégager le sens explicite ou latent des unes comme des autres. Pour ce faire, au lieu de partir dirc&cment des controverses les plus récentes, nous avons fait appel à l’his­ toire des idées. Car l’urbanisme veut résoudre, un problème (l’amé­ nagement de la cite machiniste) qui s’eSt pose bien avant sa création, dès les premières décades du xixc siècle, au moment ou la société industrielle commençait à prendre conscience de soi et à mettre scs réalisations en question. L’ctude des premières réponses appor­ tées à cette question doit éclairer les propositions qui suivirent et révéler, uploads/Geographie/ lurbanisme-utopies-et-realites-francoise-choay.pdf

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