/ 1 Manuel des bonnes pratiques en journalisme / 3 Manuel des bonnes pratiques

/ 1 Manuel des bonnes pratiques en journalisme / 3 Manuel des bonnes pratiques en journalisme Les journalistes sont de plus en plus confrontés à une multitude de sources d’information, dont la crédibilité n’est pas toujours avérée. Les écoles de journalismes ou les professionnels confirmés et expérimentés n’ont de cesse, à travers leurs enseignements et leurs publications, de rappeler aux journalistes le respect des fondamentaux du métier. La pandémie à coronavirus survenue en décembre 2019, qui s’est rapidement répandue dans le monde entier, a permis de mettre à jour de nouveaux défis qui interpelle la profession : la lutte contre ce qui a été qualifié de « désinfodémie ». Au Cameroun, la section de l’Union internationale de la presse francophone, dans le cadre d’un projet conduit avec l’UNESCO, sur financement de l’Union européenne, a produit un manuel de bonnes pratiques. Ce document rappelle à juste titre les fondamentaux du journalisme. Il insiste sur les attitudes à adopter sur le terrain, à l’aune des menaces actuelles : crise sanitaire, terrorisme, etc. Cet ouvrage, écrit par d’éminents journalistes, ne se limite donc pas à traiter de l’art de raconter en journalisme, bien que la maîtrise de cet art soit fondamentale dans la pratique journalistique. Il aborde d’autres aspects tout aussi majeurs du journalisme, des règles d’or du métier au respect des normes déontologiques, tout en fournissant un lexique du métier. Ce manuel est guide pratique que les professionnels gagneraient à avoir à portée de main. Les néophytes y trouveront les éléments d’une prise en main rapide du métier dans un contexte complexifié par des crises protéiformes. Les aspirants pourront le consulter pour comprendre et apprendre. Avant-propos Introduction.................................................................................................5 1. La nouvelle comme matière première du journalisme..................8 2. La prise des notes journalistiques......................................................10 3. L’écriture journalistique......................................................................15 4. La construction de l’article.................................................................29 5. L’habillage du texte..............................................................................32 6. Les sources..............................................................................................37 7. Les genres journalistiques...................................................................41 a. Le compte rendu b. Le reportage c. L’interview d. L’enquête e. L’éditorial f. Le commentaire g. L’analyse h. La chronique Conclusion....................................................................................................55 Références bibliographiques.....................................................................56 Lexique des termes de la presse...............................................................59 Sommaire / 5 Manuel des bonnes pratiques en journalisme Pour exercer le métier de journaliste, il faut savoir dire les choses, savoir raconter l’événement dans un langage clair. C’est une affaire d’écriture, de style, de ton. Mais cela suppose qu’on sache rendre les faits intelligibles, c’est-à-dire qu’on puisse non seulement les comprendre, mais les faire comprendre en les replaçant dans leur contexte, réussir une mise en perspective. Pour décrire ce contexte et en retracer rapidement tous les éléments utiles, le journaliste doit lui-même bien le connaître. Il faudra donc compter sur une solide culture générale, sur une connaissance de l’histoire, de la géographie, de la vie politique de la société observée, pour en saisir rapidement les codes. Mais nul ne devenir spécialiste en toute matière. Aussi est-il important que ceux qui veulent pratiquer ce métier apprennent d’abord à s’informer, à identifier les faits significatifs et les sources crédibles, à distinguer le vrai du faux en cette période de pandémie du Covid 19 qui voit se développer une « infodémie »1 , l’essentiel du superflu. C’est sur cette démarche de recherche et d’analyse que reposera ensuite la synthèse que l’on attend des journalistes. Pour y parvenir, ceux-ci disposent d’un certain nombre de techniques de recherche et d’outils de documentation qu’il convient de connaître et de maîtriser. Ces techniques, on a trop longtemps négligé de les enseigner, comme si elles ne s’apprenaient pas. On préférait entretenir le mythe selon lequel le journalisme est un art qui reposerait sur quelque don inné de la communication, et que la seule formation valable s’acquiert « sur le tas ». Résultat : on a longtemps privilégié dans ce métier l’embauche de gens qui savaient dire les choses, plutôt que de ceux qui savaient comment fouiller, comment remonter aux sources, comment analyser les données et approfondir les enjeux. Introduction 6 / Manuel des bonnes pratiques en journalisme Ce sont ces outils de documentation et ces techniques de recherche et de mise en perspective de l’information que le présent manuel entend décrire. Il s’adresse tout autant aux journalistes professionnels qui, bien souvent, méconnaissent ou ne maîtrisent pas ces instruments. Savoir écrire correctement un article journalistique est un atout majeur dans la vie. Pour les journalistes, bien sûr, mais pas seulement. En effet, l’art de communiquer par écrit, de construire une information cohérente et significative pour la rendre accessible à un lecteur donné peut être utile dans de multiples occasions. Celles-ci sont nombreuses, tout au long d’une vie professionnelle, où l’on est mis en demeure de donner son avis pour transmettre une information. Ou d’exprimer ses convictions pour faire évoluer la pensée d’autrui. L’écriture journalistique s’y prête à merveille : grande connaisseuse des ressorts de l’âme humaine, elle sait les faire jouer pour conduire la pensée dans des directions précises. Ecrire oblige à penser, à organiser ses idées, à dépasser la seule apparence des choses. L’écriture, et en particulier l’écriture journalistique, est une école de rigueur, qui vous somme de vous appuyer au maximum sur les faits, que vous devez au préalable collecter, étudier, vérifier, recouper. L’écriture journalistique est une écriture efficace, qui sait aller à l’essentiel tout en éveillant l’intérêt du lecteur. Elle est aussi l’art de choisir le bon angle pour présenter de façon attractive une information significative ou utile. Dans la démarche journalistique, le temps passé à écrire est très court comparé à celui passé à enquêter, interroger les sources, confronter les opinions. L’art d’écrire pour informer et convaincre exige surtout 1Unesco. « Journalisme, liberté de la presse et Covid-19 » https://fr.unesco.org/sites/default/files/ unesco_covid_brief_fr.pdf / 7 Manuel des bonnes pratiques en journalisme l’apprentissage de techniques éprouvées et l’élaboration de méthodes. Vous trouverez, dans ce petit manuel de bonnes pratiques en journalisme, des « secrets » et des « astuces » pour vous permettre de capter l’attention de votre public : règles générales de la communication écrite, conseils pratiques pour faire de tout texte un article compréhensible et agréable à lire. Ainsi sont abordés, dans l’ordre chronologique, en sept points, la nouvelle comme matière première du journalisme, la prise de notes journalistique, l’écriture journalistique, la construction de l’article, l’habillage du texte, les sources d’information et les genres journalistiques. Ce manuel met à la disposition de son utilisateur un lexique des termes courants utilisés en journalisme. 8 / Manuel des bonnes pratiques en journalisme 1- La nouvelle comme matière première du journalisme Dans le langage journalistique, une nouvelle, c’est ce qui, dans l’événement, mérite d’être rapporté. En d’autres termes, c’est l’élément nouveau qui crée ou modifie une situation d’intérêt public. C’est le point de départ du texte à rédiger ou à mettre en ondes. Mais le terme, nouvelle, désigne aussi, dans la presse écrite quotidienne, l’aboutissement de cette démarche, c’est-à-dire le texte qui, à partir d’un événement donné, met en scène, le plus efficacement possible, l’essentiel des faits nouveaux, significatifs ou intéressants, en insérant ces faits dans leur contexte de signification. Bien sûr, on ne saurait réduire le travail des journalistes à la publication de ces nouvelles. On leur confie aussi un travail d’analyse à partir des faits connus, qui ne sont pas des nouvelles, on leur demande des commentaires, des interviews, des reportages à caractère humain, des chroniques, des critiques, etc. Mais toutes ces productions ont en commun une certaine forme d’écriture, héritée du traitement de la nouvelle : l’amorce met immédiatement en évidence les faits jugés les plus significatifs ; le récit s’organise ensuite en fonction des éléments les plus importants ; le style est efficace et alerte ; tout élément nouveau appelle une explication immédiate, etc. La nouvelle constitue en fait la matière de base du travail d’information, celle qui fait le plus directement appel aux compétences du journaliste. En fait le journaliste qui maîtrise l’art de comprendre un événement, d’en dégager ce qui est nouveau et d’en transmettre la signification, peut ensuite aborder sans trop de problèmes les autres genres journalistiques. L’inverse n’est pas évident. Voilà pourquoi toutes les écoles de journalisme enseignent d’abord à leurs étudiants la maîtrise de ce genre. - Les caractéristiques essentielles de la nouvelle / 9 Manuel des bonnes pratiques en journalisme • L’objectivité : le journaliste traite des faits réels, pas de fiction. C’est la caractéristique fondamentale de la nouvelle. Sinon, on parle de littérature et non pas de journalisme. NB : L’objectivité est assez différente de la vérité. La vérité, en effet, comporte un caractère absolu, qui est humainement difficile à atteindre. Par exemple, sur la scène d’un crime, des témoins oculaires peuvent avoir aperçu un présumé coupable de sexe masculin, alors qu’il pourrait s’agir d’une femme déguisée en homme, pour les besoins de la cause. Les témoignages recueillis seraient alors ’’objectifs’’, mais pas ’’vrais’’. Par ailleurs, il est difficile de s’assurer de la ’’vérité’’ des larmes d’un acteur politique au cours d’un meeting. Lesdites larmes pourraient bien être feintes, afin de susciter la sympathie de l’assistance, aux fins d’en tirer un bénéfice en termes d’audience ou de résultats électoraux. • La nouveauté : il ne suffit pas qu’un fait uploads/Geographie/ manuel-des-bonnes-pratiques-en-journalisme-ok1.pdf

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