The Project Gutenberg EBook of M moires de Mme la marquise de La Rochejaquele
The Project Gutenberg EBook of M moires de Mme la marquise de La Rochejaquelein, by Marie-Louise-Victoire de Donniss La Rochejaquelein This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: M moires de Mme la marquise de La Rochejaquelein crits par elle-m me Author: Marie-Louise-Victoire de Donniss La Rochejaquelein Release Date: April 17, 2005 [EBook #15642] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK M MOIRES DE MME LA MARQUISE *** Produced by Suzanne Shell, Renald Levesque and the Online Distributed Proofreading Team. This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica) [Note du transcripteur: Le document qui a servi cette transcription contenait l'origine les M MOIRES DE Mme LA MARQUISE DE BONCHAMPS . Tous les d tails de l' dition source, qui ne sont pas pertinents au pr sent texte, ont t report s la fin du document.] M MOIRES DE MME LA MARQUISE DE LA ROCHEJAQUELEIN, CRITS PAR ELLE-M ME, ET R DIG S PAR M. DE BARANTE. A MES ENFANS. C'est cause de vous, mes chers enfans, que j'ai eu le courage d'achever ces M moires, commenc s longtemps avant votre naissance, et vingt fois abandonn s. Je me suis fait un triste plaisir de vous raconter les d tails glorieux de la vie et de la mort de vos parens. D'autres livres auraient pu vous faire conna tre les principales actions par lesquelles ils se sont distingu s; mais j'ai pens qu'un r cit simple, crit par votre m re, vous inspirerait un sentiment plus tendre et plus filial pour leur honorable m moire. J'ai regard aussi comme un devoir, de rendre hommage leurs braves compagnons d'armes. Mais combien de traits m'ont chapp ! Je n'ai eu aucune note. L'impression vive que tant d' v nemens ont faite sur moi, a t ma seule ressource. Loin donc d'avoir pu crire l'_Histoire compl te de la Vend e_, je n'ai pas m me racont tout ce qui s'est pass pendant le temps o j'ai vu la guerre civile. Mille oublis me donnent des regrets. Je n'ai pu et n'ai voulu crire que ce dont je me rappelais parfaitement; et c'est seulement par ignorance, que je passe souvent sous silence ou ne fais qu'indiquer des faits, des actions ou des personnes qui m riteraient tous gards des loges. Mon coeur ne sera satisfait que si d'autres, mieux instruits, leur rendent la justice qui leur est due. Je n'ai pu bien savoir que ce qui regardait mes parens et mes amis; je me suis donc born e rapporter, avec une exacte v rit tout ce dont je conserve le souvenir, et suivant les impressions que j'en ai re ues dans le temps. Mon ouvrage achev , j'ai eu l'occasion de le faire lire quelques personnes de notre arm e, en qui j'ai confiance; elles ont relev des erreurs, ajout des faits qui pouvaient entrer dans mon cadre. Il fallait donc r diger l'ouvrage pour ins rer ces notes dans le texte, qui d'ailleurs tait surcharg de d tails inutiles, et dont le style tait diffus et incorrect. Je l'ai confi M. Prosper de Barante. Son amiti l'a fait consentir se charger de le corriger, en y conservant la grande simplicit qui seule convient la v rit . La description du pays, dans le troisi me chapitre, est toute de lui. DONNISSAN DE LA ROCHEJAQUELEIN. Ce 1er ao t 1811. CHAPITRE PREMIER. Ma naissance.--Coalition du Poitou.--Mon mariage.--Ordre de rester Paris.-- poque qui pr c da le 10 ao t 1792. Je suis n e Versailles, le 25 octobre 1772, fille unique du marquis de Donnissan, gentilhomme d'honneur de _Monsieur_ (aujourd'hui Louis XVIII). Ma m re, fille du duc de Civrac, tait dame d'atours de madame Victoire: les bont s de cette princesse, j'ose presque dire son amiti , l'avaient rendue la protectrice de toute notre famille. J'ai l'honneur d' tre sa filleule et celle du roi. J'ai toujours t lev e dans le ch teau de Versailles, jusqu'au 6 octobre 1789, poque o je partis dans la voiture de Mesdames qui suivaient le cort ge du malheureux Louis XVI qu'on entra nait Paris: elles obtinrent de s'arr ter Bellevue, sous la garde des troupes parisiennes. Les premiers malheurs de la r volution affectaient vivement ma m re, qui n'en pr voyait que trop les horribles suites. Elle pria madame Victoire de lui permettre d'aller passer quelque temps dans ses terres, en M doc. Mon p re obtint l'agr ment de Mesdames, et nous part mes la fin d'octobre. J'avais t destin e, dans mon enfance, pouser M. le marquis de Lescure, n en octobre 1766. Il tait fils d'une soeur de ma m re, morte en couches. Son p re, mort en 1784, lui avait laiss 800,000 fr. de dettes, ce qui rompit mon mariage. La plus grande partie de sa fortune tait alors entre les mains de la comtesse de Lescure, sa grand'm re. Les gens d'affaires l'engag rent r pudier la succession de son p re. Il eut la d licatesse, ainsi que la comtesse de Lescure, de r pondre de tout; et ils mirent une telle conomie dans leur d pense, qu' l' ge de vingt-quatre ans, M. de Lescure n'avait plus que 200,000 fr. de dettes, et la certitude de 80,000 fr. de rente. Mes parens renou rent un mariage que nous avions tous galement d sir . M. de Lescure tait entr l' cole militaire l' ge de treize ans, et en sortit seize. Parmi les jeunes gens de son ge, il n'y en avait point de plus instruit, de plus vertueux, de plus parfait; il tait en m me temps si modeste, qu'il tait comme honteux de son propre m rite, et s' tudiait le cacher. Il tait timide et gauche; au premier aspect, ses mani res et sa toilette antique le rendaient peu agr able, quoiqu'il f t tr s-bien de taille et de figure. Il tait n avec des passions fort vives: cependant, au milieu de l'exemple g n ral, ayant sous les yeux un p re tr s-d rang dans ses moeurs, il avait une conduite parfaitement r guli re. Sa grande d votion le pr servait de la contagion, et l'isolait au milieu de la cour et du monde. Il communiait tous les quinze jours. L'habitude de r sister sans rel che ses penchans et aux s ductions ext rieures, l'avait rendu sauvage; ses id es taient arr t es fortement dans son esprit, et quelquefois il s'y montrait attach avec obstination. Cependant il tait d'une douceur parfaite; jamais il n'a eu un mouvement de col re, pas m me de brusquerie. Son humeur tait toujours gale, et son sang-froid inalt rable. Il passait son temps lire, tudier, m diter, par go t et non par vanit , car il ne cherchait pas jouir de ce qu'il savait. J'en veux citer un exemple. Un jour il tait chez la duchesse de Civrac, notre grand'm re, et, suivant son habitude, au lieu de se m ler la conversation, il avait pris un livre. Ma grand'm re lui en fit le reproche, lui disant que puisque le livre tait si int ressant, il n'avait qu' le lire tout haut. Il ob it. Au bout d'une demi-heure, quelqu'un s' tant approch de lui, s' cria: Mais c'est de l'anglais! Comment ne le disiez-vous pas? Il r pondit d'un air d concert : Ma bonne maman ne sait pas l'anglais; il fallait bien que uploads/Geographie/ memoires-de-mme-la-marquise-de-la-rochejaqueleinecrits-par-elle-meme-by-la-rochejaquelein-marie-louise-victoire-marquise-de-1772-1857.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2022
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