Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Mémoires pour servir à

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Mémoires pour servir à l'histoire d'Haïti, par Boisrond-Tonnerre, précédés de différents actes politiques dus à sa plume [...] Boisrond-Tonnerre, Louis (1776-1806). Auteur du texte. Mémoires pour servir à l'histoire d'Haïti, par Boisrond-Tonnerre, précédés de différents actes politiques dus à sa plume et d'une étude historique et critique par Saint-Remy (des Cayes, Haïti),.... 1851. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. 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Le plus bel âge de ta vie d'un homme, c'est celui où, après avoir fortifié ses facultés par l'instruction et appris à les diri- ger par l'éducation, il est mis en demeure de les exercer et de contribuer à toutes les charges que lui impose la société. — Il entre alors en possession de lui-même et mesure sa grandeur par sa force,—sa force—par ses charges. Comme aussi la plus belle époque de la vie d'un peuple, c'est celle où, après une longue et dure sujétion, il brise ses liens et vient réclamer sa part de service et d'avantages dans la famille des nations. — Mais si une telle époque est une époque remarquable, solen- nelle dans l'humanité, elle l'est surtout pour Haïti, cette île que les Européens appelaient la Berne des Antilles, dans laquelle, après avoir fait disparaître la race indigène, ils ont succombé eux-mêmes sous le courroux d'une autre race qu'ils avaient transportée pour remplacer leurs victimes. En effet, la plupart du temps, pour les autres peuples l'indépendance n'a été que le simple triomphe d'un peuple vaincu sur son ancien vainqueur; mais dans ces cas, le vainqueurreconnaissait dans — VI — le vaincu un homme comme lui-même. Il n'en fut pas ainsi à l'égard du peuple haïtien. Parmi les blancs, vains de la couleur de leur peau, de cer- taines ligues fines et délicates de leur visage, des physiolo- gistes avaient établi sérieusement que du nègre au singe, il n'y avait qu'un pas (1). Et à côté de maîtres humains, —d'au- tres maîtres cruels agissaient comme s'ils partageaient l'opi- nion de ces physiologistes, nous traitaient, nousleursesclaves, comme de véritables bêtes de somme. —Le nègre eut donc à conquérir non-seulement sa liberté, mais encore à faire recon- naître son titred'homme. Mais la révolution qui éclata à Saint- Domingue prouva aux blancs que le nègre avait un coeur qui ressentait les outrages, une intelligence et un bras capables de les venger,— ce qui n'appartient qu'aux hommes, — et que ces hommes savaient être libres. Ce n'est pas tout cepen- dantque de s'affranchir dujoug; il faut marcher avec la civili- sation. — La philanthropie a donc le droit de nous demander ce que nous avons fait depuis nos cinquante années d'éman- cipation? Or, puisqu'on s'inquiète de nous, la révolution d'Haïti n'est alors pas un événement qui regarde seulement l'histoire d'un pays; mais en élevant une race à la dignité qu'on lui déniait, celte révolution doit marquer dans les fastes de l'humanité, qui se trouve agrandie par notre rentrée dans son sein. Celte révolution ne fut-elle pas en effet le com- mencement de la réparation d'une longue et cruelle injus- tice? Saint-Domingue n'est-il pas la première terre anti- lienne qui nous présenta au monde civilisé, comme dignes de suivre ses destinées? Aussi tous les documents qui rappellent le grand fait de l'indépendance d'Haïti, doivent-ils intéresser vivement les libres penseurs qui croient à l'union future des races.— Malheureusement ces documents sont rares, comme (11) Virey, Camper, Soemmering, etc; par contre, Lawater, Tiede- mann, Blumenbach, etc. — VII — l'était alors l'instruction parmi des hommes naguère esclaves, —entre lesquelsquelques-unsà peine savaient lire et écrire. C'est pourquoi je me fais un devoir de publier ces mémoires qui, à part quelques faits inexacts et des opinions que nous discuterons plus loin, contiennent des révélations précieuses qu'on ne trouve point ailleurs sur l'histoire glorieuse de la libération de mon pays. Ces Mémoires sont ceux de Boisrond-Tonnerre. Tirés à un très-petit nombre d'exemplaires, ils sont devenus excessive- ment rares, et pour moi, ce n'a été qu'après beaucoup de re- cherches et de peine queje suis arrivé à m'en procurer deux vermoulus et mutilés, mais heureusement se complétant l'un l'autre, ce qui m'a permis d'en donner une édition com- plète, à laquelle j'ai joint les manifestes de ce même homme politique. Les Mémoires de Boisrond-Tonnerre, dans d'autres temps et dans d'autres lieux, ne se recommanderaientpas par leur valeur littéraire-; mais ils doivent en avoir une pour Haïti. Boisrond-Tonnerre est le premier qui ait songé à enregistrer les actes de la lutte que nous avons soutenue contre l'ambi- tion du vainqueur de l'Europe. —C'est là son titre à une réimpression ; c'est là aussi un de ses honorables titres à la renommée ; malheureusementce genre de titres est rare pour lui. —J'eusse de beaucoup préféré me taire sur un homme qui a été plus funeste qu'utile, mais l'intérêt de la vérité ne le permet pas. Et en enregistrant de nouveau, comme des monuments précieux, ceux de ses travaux que j'ai pu me procurer, je dois faire connaître l'homme, afin de mettre en garde contre quelques-uns de ses jugements ou opinions. Un jour de l'an 1776 que le ciel était sombre; non loin de la ville des Cayes, dans une petite commune qui a nom Tor- beck, vint au monde Louis Boisrond. A ses premiers vagisse- — VIII — ments, la foudre, sillonnant soudain la nue, éclata avec sa vio- lence tropicale et vintébranlerle berceau du nouveau-né, mais sans occasionner aucun accidentmalheureux. Le foyer domes- tique remis d'une épouvante bien concevable, Mathurin Bois- rond (1) déclara, qu'en mémoire du danger auquel venait d'échapper si miraculeusement sa maison, il donnait à son fils le nom de Tonnerre. Ces circonstances, que je tiens de vieillards dignes de foi, m'ont confirmé dans le préjugé des noms. La vie de Boisrond- Tonnerre, après s'être en effet passée au milieu des orages, funeste comme le fléau dont il portait le nom, s'acheva sous l'éclair d'une arme vengeresse. — Or, son parrain était son oncle, l'honorable Louis-François Boisrond (*). Depuis long- temps émancipée de l'esclavage, la famille du nouveau-né*, devenue riche, marchait modestement avec le progrès que le XVIIIe siècle préparait au monde. Elle rêvait, cette patrioti- que famille, à l'affranchissementde la race africaine à laquelle elle appartenait. Aussi Louis Boisrond, dont la haute intelli- gence se préoccupaitde l'avenir du nouveau-né, se chargea de son éducation. Quoique uploads/Geographie/ memoires-pour-servir-a-l-x27-histoire-boisrond-tonnerre-louis-bpt6k57971139.pdf

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