Michelet, Jules. Oeuvres complètes. Édition définitive, revue et corrigée, La m

Michelet, Jules. Oeuvres complètes. Édition définitive, revue et corrigée, La montagne. L'insecte. 1896. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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MICHELET L'INSECTE ÉDITION DÉFINITIVE, REVUE ET CORRIGÉE ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE IIACINE, PRES L'ODÉON LÂ PARIS Tous droits réservés. LA MONTAGNE L'INSECTE IMPRIMERIE B. FLAMMARION,î6, RUE RACINE, RARIS. MONTAGNE ŒUVRES COMPLÈTES DE J. MICHELET L'INSECTE ÉDITIONDÉFINITIVE,REVUEET CORRIGÉE ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE RACINE, PRÈS L'ODËON LA PARIS Tous droitsréservés. LA MONTAGNE PRÉFACE La Montagne continue la série des livres analogues, dont la publication commence en 1856 l'Oiseau, l'Insecte, la Mer. Cetle année fut le point de départ d'un mouvement qui continue et ne s'arrêtera pas. Le public depuis cette époque a pris un intérêt tout nouveau à l'his- toire naturelle. Il y avait des livres savants que très peu de gens lisaient. Il y avait des livres ingénieux et trop spirituels peut-être. L'Oiseau eut ce bonheur unique de n'avoir pas un critique, pas un contra- dicteur. Les esprits les moins sympathiques furent surpris, gagnés, sans défense contre lui. Il enleva sur son aile et la presse et le public. Sous leur forme très modeste, qui ne prétendait nullement aux honneurs de l'in-octavo, les trois livres eurent le rare succès d'en faire produire beaucoup d'autres. Les imitateurs affluèrent. La librairie publia beaucoup d'ouvrages spéciaux, illustrés ou non 4 LA MONTAGNE illustrés. Plusieurs maisons voulurent même avoir leurs livres généraux, leurs encylopédies d'histoire naturelle. Puis vinrent une infinité de livres d'ensei- gnement ou de lecture pour l'enfance ou la jeunesse. Il suffit d'ouvrir et de suivre le Journal de la. librairie depuis 1856, pour voir qu'une littérature est sortie de cette époque. Ces petits livres, acceptés comme ouvrages agréables de littérature, durent cependant leur succès surtout à leur vérité. Ils n'essayaient pas de donner leur esprit à la nature, mais de pénétrer le sien. Ils l'aimaient, l'interrogeaient; ils demandaient à chaque être le secret de sa petite âme. Cela eut d'heureux effets. Pour la première fois on sut le mystère propre à l'oiseau, le mystère propre à l'insecte. L'éducation assez longue qu'exigent certaines espèces est le secret réel de leur développement. De là une loi générale « Toute espèce où l'enfant ne vit que par une éducation prolongée, devient supérieure. Cela crée la société. » Voilà ce qui réellement toucha le public en ces livres, bien plus que le pittoresque ou l'entraînement du style. Des ouvrages, très bien écrits, pleins de choses vraies, curieuses, estimés, le laissent assez froid. On le croit matérialiste, dominé par le fait grossier. Et cependant les seuls livres qui l'aient entraîné, enlevé, ce sont ceux qui cherchaient l'âme. L'oiseau est une personne. Cela s'accepte assez bien. Mais l'insecte! la difficulté semblait ici bien plus grande. Chez les enfants de la mer, la person- nalité fuyante paraît moins saisissable encore. La PRÉFACE 5 tentative était hardie de fixer, de rétablir ces âmes obscures et confuses, dédaignées jusque-là, niées, de leur rendre la dignité d'âmes, de les replacer dans le droit fraternel et dans la grande Cité. Nous poursuivons aujourd'hui ce travail dans la Montagneet sa forêt. Le présent volume, en majeure partie, sort de nos voyages mêmes, et dit ce que nous avons vu. Il ne fera aucun tort aux grands labeurs scientifiques, aux travaux si instructifs des Schacht ou des Schlagenweit. L'intérêt qu'il peut présenter, ce sont nos rapports d'amitié avec cette haute nature, si grande, mais si indulgente, qui se révèle volontiers à ceux qui l'aiment beaucoup. On verra à quel degré d'intimité nous admirent les patriarches des Alpes, les arbres antiques et vénérables qu'à tort on a crus muets. Nous restons reconnaissants de la faveur paternelle de ces augustes géants, ces monts sublimes, au sein desquels nous trouvâmes de si doux abris, qui si généreusement (avec leurs fleuves nourriciers qui sont la vie de l'Europe), nous versaient aussi leur âme, sereine, pacifique et profonde. Vivant esprit de renaissance. Vrai cordial dans ces temps de défaillance trop commune. Puisse ce livre qui nous soutint, en relever d'autres encore sur les pentes où, par faiblesse ou chagrin, beaucoup descendent! S'il lui faut une épigraphe, ce sera ce mot Remonter. 1" décembre 1867. PREMIÈRE PARTIE 1 LE VESTIBULE DU MONT BLANC Le mont Blanc n'est point un passage. Il n'offre pas à mi-côte ces grandes routes des nations où se croisent éternellement la France, l'Allemagne et l'Italie. Il est à part. Il faut aller tout exprès le saluer, voir cet illustre solitaire, dont la tête domine l'Europe. J'avais vu les Apennins, j'avais vu les Pyrénées, les grands monts hospitaliers du commerce et du voyageur, le mont Cenis, le Saint-Gothard, la raphide magie du Simplon. Je réservais le mont Blanc. Naguère, à tant de labeurs, j'avais ajouté un labeur. Du fond de ma longue épopée qui me tient depuis si longtemps, j'avais lancé ce jet hardi, lcc Bible de l'humanité. Petit livre et grand élan de cœur et de volonté. J'avais, tout comme le globe, moi 8 LA MONTAGNE aussi, dressé ma montagne, un sommet, un pic assez haut pour embrasser toute la terre. Je me gardai bien d'aller me reposer à la mer. Je l'aime cette étrange fée. Elle a le secret de la vie, mais elle est si agitée! Que de fois elle ajoutait sa tempête à mon orage J'allai redemander le calme à l'immobilité des Alpes, non pas aux Alpes bruyantes qui semblent une éternelle fête de cascades et de beaux lacs. Je préférai le grand ermite, le géant muet, le mont Blanc. Chez lui seul j'espérais trouver assez de neige et de repos. Quand on arrive de Genève, par un pays médiocre et assez pauvre d'effet, à Sallenches, on est saisi par la grandeur de la scène qu'on découvre tout à coup. L'Arve tourne, et tout est changé. La surprise n'est pas ménagée. A gauche, une aiguille immense, Varens, d'un calcaire ruineux, mal soutenue de sapins, s'élève à pic sur la route, la menace. A droite, des collines boisées semblent le premier gradin d'un sérieux amphithéâtre qu'ailleurs on trou- verait une haute montagne (elle a cinq à six mille pieds). Cependant derrière à distance domine, d'une énorme hauteur, le neigeux, le morne dôme. Il ne faut pas arriver par ces rares beaux jours de l'été qui trompent sur toute contrée, qui parent tout, donnent à tout un uniforme sourire. La fantasma- gorie brillante des accidents de la lumière égayerait jusqu'aux tombeaux. Le soleil est un grand menteur (la photographie le prouve). Il donnera même figure à la vallée la plus froide, la plus pauvre de Savoie, LE VESTIBULE DU MONT BLANC 9 qu'aux replis brûlants du Valais qui sont déjà une Italie. J'arrivai par un jour gris, tel que ce pays en a la plus grande partie de l'année. Je pus le voir tel qu'il est dans le bas, mesquin et pauvre, écrasé de ces hauteurs, avec l'Arve, un simple torrent, vague- ment extravasé. Des jardinets, petits vergers. D'assez hautes sapinières. Et là-haut le froid géant. uploads/Geographie/ michelet-jules-oeuvres-completes-la-montagne-l-x27-insecte-1896.pdf

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