1 Christian Seignobos et Henry Tourneux LE NORD-CAMEROUN A TRAVERS SES MOTS Dic
1 Christian Seignobos et Henry Tourneux LE NORD-CAMEROUN A TRAVERS SES MOTS Dictionnaire de termes anciens et modernes relatifs à la région KARTHALA 3 Christian Seignobos et Henry Tourneux LE NORD-CAMEROUN A TRAVERS SES MOTS Dictionnaire de termes anciens et modernes relatifs à la région Province de l’Extrême-Nord KARTHALA 5 Introduction1 Il existe toute une série de travaux récents (de 1991 à 1998) que leurs auteurs ont accompagnés d’un court lexique (de douze à cinquante entrées) explicitant des termes d’usage local. Le besoin se fait donc sentir de donner aux lecteurs un outil, aussi limité soit-il, qui l’aide à se repérer dans la jungle des mots peu communs dont sont farcis les ouvrages relatifs à la région. Il nous a semblé utile de poursuivre dans cette voie, en élaborant un glossaire plus complet, couvrant divers champs d’intérêt. Après avoir pensé, un moment, l’inclure dans l’Atlas de la province Extrême-Nord Cameroun (Seignobos & Iyébi-Mandjek éds, 2000), nous avons finalement préféré lui donner une existence autonome, sous la forme d’un dictionnaire. Le lecteur trouvera ici une large sélection des principaux termes locaux2, et de quelques autres dont l’usage dépasse la région, qui sont entrés dans le français parlé et / ou écrit du Nord-Cameroun. Il nous a semblé utile aussi, d’inclure parmi les entrées quelques mots cités de langues locales. Beaucoup des termes que nous avons recensés sont des emprunts au fulfulde, qui sert de langue véhiculaire au sud de la latitude de Mora. Certains ont été intégrés dans le français administratif courant, comme « lamido », « laouane », « djaouro », etc. D’autres ont acquis droit de cité en géographie ou en pédologie, comme « mayo », « yaéré », « karal », « hardé », entre autres. D’autres, enfin, sont entrés dans le français de tous les jours, comme « sekko », « saré », « mouskouari », etc. De façon 1. Merci à Daniel Barreteau et à Assia Tourneux pour leur relecture attentive du manuscrit. 2. Les données relatives aux instruments de musique ont été fournies par Nathalie Fernando et Fabrice Marandola, ethnomusicologues. 6 générale, toutes les citations de mots peuls que nous faisons sont tirées de D. Noye (1989) ou Tourneux & Yaya (1998, 1999). Quant à la langue arabe, qui est véhiculaire depuis le nord de Mora jusqu’au lac Tchad, elle fournit aussi quelques vocables, qu’on ne retrouve pas forcément dans le lexique franco-tchadien. Nous avons également retenu dans le présent dictionnaire certains mots que l’on peut rencontrer dans les archives coloniales, même si aujourd’hui ils sont sortis de l’usage. Les administrateurs ont, en effet, par le biais de leurs affectations successives, diffusé un vocabulaire colonial né dans l’Ouest africain, dans tout ce qui fut le Soudan français. C’est le cas de mots comme « adobe », « lougan », « tata », « fonio » etc., qui peuvent poser problème aux chercheurs qui abordent les textes de cette époque. Nous y avons ajouté des termes, attestés dans des auteurs anciens ou contemporains, spécialistes de la région ou simples voyageurs. Ils nous per- mettent, par comparaison, de voir l’évolution générale qui s’est produite à l’Extrême-Nord du Cameroun. Dans ce domaine, nous faisons état des prin- cipales variantes orthographiques, sans prétendre à une quelconque exhaus- tivité. Les services de l’Agriculture tropicale, relayés par les sociétés de déve- loppement para-étatiques et par les consultants de toute origine, ont éga- lement enrichi le vocabulaire technique utilisé dans la région, et l’ont fixé dans une importante littérature, faite de rapports et de synthèses divers. Certains mots français, enfin, ont pris un sens particulier dans la province de l’Extrême-Nord, et parfois dans l’aire géographique plus vaste où elle s’inscrit. C’est le cas de termes comme « pousse », « kilo », « chantier ». Beaucoup de ces mots, d’un usage oral fréquent, se retrouvent peu à l’écrit, sinon dans des rédactions scolaires. Nous donnons aussi quelques ethnonymes, couramment employés, qui peuvent ne pas être compris du non-spécialiste de la région. Sous la rubrique « Personnages », nous avons regroupé six noms d’Européens qui ont marqué la région, au point que leurs noms ont été assimilés phonétiquement aux langues locales. On peut encore les entendre dans la bouche de vieux informateurs. 7 Présentation des entrées Chaque mot figurant en entrée est suivi d’indications grammaticales (n., v., adj., m., f., pl.), sauf pour les noms propres et certains mots en italiques, qui sont des citations peules, généralement. Le cas échéant, on donne l’étymologie, introduite par la marque (<). La définition est indiquée par (•). Viennent ensuite un commentaire ( ), et parfois une citation d’auteur (entre guillemets). Les variantes sont données après le signe (∼). Les synonymes sont introduits par (syn.), et les renvois de toute nature par (cf.). Tous les noms de langues, quand ils ne sont pas francisés (comme « anglais », « arabe », « portugais » sont écrits en italiques (fulfulde, giziga, hausa, kanuri etc.) On peut donc distinguer ainsi les adjectifs, utilisés aussi comme noms, que l’on écrit, respectivement : peul, guiziga, haoussa, kanouri, etc. Les mots cités de langues étrangères dans le corps d’un article, sont notés entre crochets carrés (exemple : fulfulde [jawro], anglais [tea poy]). Les interventions dans les citations sont indiquées par ... pour les sup- pressions, et [ ] pour les ajouts ou modifications. Les mots en langues étrangères cités en entrées, se distinguent des autres par le fait qu’ils figurent en caractères gras italiques (exemple : mannda). De nombreux noms scientifiques (n. scient.), notamment botaniques, sont donnés en entrées, suivis immédiatement d’un ou de plusieurs renvois. Il est bien évident que ces termes n’ont cours que dans les publications scientifiques. Ils ne sont cités ici que pour faciliter les recherches de ceux qui les connaissent. Les remarques portées sur la variabilité ou l’invariabilité des termes retenus sont indicatives ; on pourra toujours trouver des contre-exemples dans un sens ou dans l’autre. Notre propre tendance est à laisser invariants les mots en langues étrangères, ethnonymes compris, sauf quand ils sont intégrés nettement dans le lexique du français, comme « peul ». Il doit donc être entendu que ce dictionnaire reflète les usages variés et contradictoires de nombreux auteurs. Le fait que nous ayons développé un article sous une variante graphique plutôt que sous une autre ne siginifie pas que nous préconisions particulièrement cette graphie au détriment d’une autre. Notes sur les transcriptions phonétiques Dans les transcriptions entre crochets, le signe [ ] note la consonne pharyngale sonore de l’arabe. Une lettre avec un point souscrit dans un mot 8 arabe note une consonne emphatique et le macron au-dessus d’une voyelle marque la longueur (ex. [mur‹biU]). Les mots hausa et fulfulde sont donnés en graphie standard. Pour ce qui est de la notation des consonnes latérales fricatives, on se reportera à l’article « click ». Ordre alphabétique adopté a, b (+ ÷(, c, d (+ é(, e (+ â(, f, g, h, i, j, k, l, m, n (+ »(, o, p, q, r, s (+ì), t, u, v, w, x, y (+ ñ(, z. Comme on le voit, les signes spéciaux sont interclassés avec les lettres de l’alphabet latin qui leur ressemblent. Liste des principales abréviations adj. adjectif bot. botanique cf. se reporter à c.p. communication personnelle ex. exemple f. féminin ibid. même référence i.e. c’est-à-dire invar. invariable litt. littéralement m. masculin n. nom ou locution nominale n.p. nom propre p. page pl. pluriel pl. planche(s) pp. pages qqn quelqu’un scient. scientifique s.d. sans date sing. singulier s.l. sans lieu d’édition ss. et (pages) suivantes syn. synonyme 9 v. verbe 10 Dictionnaire 11 A abeille, n. f. : cf. mélipone Abelmoschus esculentus, n. scient. : cf. gombo, légumes indigènes abotj, n. m. : cf. ambadj abreuvoir, n. m. : cf. séane Acacia albida, n. scient., devenu n. commun • Acacia albida Del. (Mimosaceae). Les noms botaniques d’Acacia albida ou de Faidherbia sont passés depuis peu dans le français nord-camerounais, en grande partie par le biais des organismes de développement. Projets et ONG ont fait la promotion de cet arbre à haute qualité de restitution, qui permet de supprimer la jachère sous son couvert. syn. : Faidherbia albida ; cf. tchaski Acacia arabica, n. scient. : cf. gonakié Acacia ataxacantha, n. scient. : cf. blinder, bois sacré Acacia nilotica, n. scient. : cf. garad, gonakié Acacia senegal, n. scient. : cf. gommier verek Acacia seyal, n. scient. : cf. talha acajou du Sénégal, n. m. : cf. caïlcédrat Acanthospermum hispidum, n. scient. : cf. cram-cram action communautaire, n. f. : cf. groupement adaka : cf. fusil de traite Adamaoua, n. géographique et administratif : cf. Adamawa Adamawa, n.p. < fulfulde [Aadamaawa] < [Aadama], nom de personne, d’origine arabe. 12 • (1) province historique de l’empire peul de Sokkoto ; (2) nom d’un groupe de langues de la famille Niger-Congo. Cette vaste province de l’empire peul de Sokkoto, pratiquement incluse dans le nord du Cameroun, tire son nom de son organisateur, Modibo Adama Hasana [moodibbo Aadama Hasana]. Nommé émir du Sud [aamiiru fommbina] par le uploads/Geographie/ nord-cameroun.pdf
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- Publié le Dec 28, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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