* LA VERITÉ SUR L’INSCRIPTION DE LA PARAHYBA AVEC LE FAG-SIMILE DES CARACTERES
* LA VERITÉ SUR L’INSCRIPTION DE LA PARAHYBA AVEC LE FAG-SIMILE DES CARACTERES PHÉNIC1ENS LA TRADUCTION EN H ÉBREU ET FRANÇA1S ; ; . V * . • • - . • r - . / «st * > •. LADISLAU NETTO LETTRE A MONSIEUR ERNEST RENAN A ritOPOS DE ^INSCRIPTION PHÊNICIENNE APOCRYPHE SOUMISE EN 1872 A l'Institut historique, géographique et ethnographique du Brésil RIO DE JANEIRO Imprimerie à vapeur LOM3AERTS & COMP. 7, Rua dos Ourives, 7 1885 i ' âfc-. ,*». - "ai: . ir AU LECTEUR Une circonstance singulière, que les pages sui- vantes font connaítre, ma mis en rapport avec l'un des plus illustres orientalistes des temps modernes, M. Ernest Renan. Tout le monde conviendra qu à lui seul pouvaient étre adressés le récit et les explications qií on va lire. Cest un hommage rendu au savant, au má ilre ve¬ nere, donl le nom glorieux est dans toutes les touches ; c 'est pour moi 1 'accomplissement d'un devoir de loyautc turners Vhomme dont Vestime niest particulièrement prè- cieuse. L. N. iv ' * r *Ê % .. ' m -m > M r - 4a L’INSCRIPTION PH ÉNICIENNE APOGRYPHE MONSIEUR ET VéNéRé MAITRE, Chez les Grecs, certains amateurs ont eu cettc inanie du faux antique; 11erode Atticus faisait graver pour ses villas dcs inscriptions en lettçes du temps de Ly- curgue. EMILE EUGER, Polémon, n. L'Institut historique, géographique et ethnographi- que du Brésil, la plus ancienne dcs associations littc- raires et scientifiques de l'Amcrique du Sud, a rendu depuis 1838 de grands services à l'histoire de notre pa- trie. Ses seances, qui se tiennent de quinze cn quinze jours, sont toujours honorées par la presence de l’Empe- reur. Le i3 Septembre 1872, entre les autres pieces de la correspondance, le secretaire de l'lnstitut donna lec- 8 LETTRE A M. ERNEST RENAN turc d’une lettre adressée au président, M. le vicomtc de Sapucahy ct ainsi conçue : « Monsieur le vicomte, Comme je faisais transporter des pierres dans ma’ pro- priété de Pouso Alto, près de la Parahyba, mes csclaves en ont apporté une qu’ils avaient déjà cassde en quatre morccaux ; cette pierre presentait de nombreux earactères que personne ne com- prit, je les ai fait copier par mon fils qui sait un peu de dessin, ct je me suis résolu à envoyer cette copie à Votrc Excellence, comme president de l’lnstitut historique et ge 'ographiquc du Brésil, afin de voir si Votre Excellence ou quclque autre per¬ sonne peut savoir ce que ces lettres signifient. Et comme je suis venu dans cette capitalc et que je n’ai pas eu le temps de les rc- mettre personnellement à Votre Excellence, je les lui cnvoie par la poste. Je suis avec unc entiere consideration ct respect, De Votre Excellence, Attcntionné, dévoué - et oblige scrviteur. Joaquim Alves da Costa. Rio, it Scptembrc 1872. » A la lettre ctait jointe en elTct unc feuille de papier contcnant les earactères annonccs, et dont la gravure ci-annexee est le fac simile parfait. LETTRE A M. ERNEST RENAN 9 Le 16 Septembre, c’est-a-dire trois jours après la seance, je recevais du ier secretaire de l’lnstitut, avec la feuille oil étaient traces les caractères transmis par M. Alves da Costa, la communication suivante : « Monsieur, Par ordre de PInstitut historique, géographique et cthno- graphiquc brésilicn, je vous transmets une copie de la lettre de M. Joaquim Alves da Costa et celle des caractères graphiques trouvés sur une pierre par le môme M. Costa, dans sa ferme de la Parahyba, afin que la commission d’archéologie et d’ethnographie, dont vous êtes un très digne membre, donne son avis sur ladite inscription, ainsi qu’il a été rèsolu par l’lnstitut dans sa seance du 13 courant. v Dieu vous garde. Secretariat de PInstitut, au Palais Im¬ perial de la ville, le 16 Septembre 1872. A Monsieur le doc- teur Ladisláu de Souza Mello Netto, membre de la commission d’archeologie et d’ethnographie de PInstitut historique et géo¬ graphique brésilicn.— Joaquim C. Fernandes Pinheiro, t “r Se¬ cretaire. » C'est ainsi, Monsieur et vénéré Maitre, que je fus charge de donner mon avis sur ce document curieux, que je reconnus dès l'abord être écrit en caractères pheni- ciens. J’eus tout de suite Pidee de dire cela à PInstitut, et de limiter à cette declaration de la nature des lettres mon intervention dans cette affaire. J’etais d'autant plus ** * 10 LETTRE A M. ERNEST RENAN ( porté à m’abstenir de toute autre immixtion que je ne suis à aucun degré spécialiste en langues sémitiques. Mais « l’esprit est prompt », le caractère parfaite- ment phénicien de ces lettres, la couleur locale et les circonstances si naturelles de la trouvaille, le puissant intérét qu’avait éveillé chez moi, à premiere vue, un fait dont la valeur pouvait être considerable pour l’histoire de 1’Amérique, tout cela ne pouvait me laisser indiffe¬ rent. Et de plus, tout ce que Ton sait de l’audace, de l’in- trépidité des navigateurs phéniciens, ce que nous en dit le Périple d’Hannon, ce que nous laissent entrevoir les traditions égyptiennes et grecques au sujet des peuples qui habitaient une grande lie au milieu de l’Atlantique, la fameuse Atlantide, au sujet de laquelle Solon avait enttepris un poème; la défense du sénat de Carthage, sous peine de mort, d’aller s’établir dans une ile décou- verte, dit Aristote, à plusieurs journées de navigation du continent, bien au-delà des colonnes d’Hercule, défense édictée pour faire cesser Immigration des principaux habi¬ tants, tous ces faits, récits ou légendes, me séduisaient. Par la mémoire et par l’imagination, je me trouvais conduit à accorder une grande vraisemblance à l’exis- tence de Inscription, dont j’avais la copie sous les yeux. La science elle-même venait dans mon esprit corroborer mes suppositions. Les belles recherches, dont le lieute¬ nant Maury a eu l'initiative, au sujet des courants océani- LETTRE A M. ERNEST RENAN i i ques, qui sont aujourd’hui très étudiés et bien connus, surtout en ce qui concerne le courant equatorial, de l’E. à TO., lequel sous le nom dc courant brésilien se bifur¬ que à la hauteur de la partie la plus orientale de la côte du Brésil, en face de nos provinces de Parahyba, Per- nambouc et Rio-Grande do Norte, ajoutaient des argu¬ ments en faveur de la possibilite d’un débarquement de Phcniciens ou de Cathaginois sur nos rivages. La branche N. de ce courant se dirige vers la mer des Antilles, entre dans le golfe du Mexique,d’ou elle ressort, en contournant la Floride, forme le fameux Gulf-stream, qui se rend en grande partie vers les cotes d'Europe. C’est la branche méridionale de ce même courant qui, rencontrée en i5oo par Pedro Alvares Cabral, par io° ou 1 2° au Sud de l'equateur, le porta à son insu fort loin vers Toccident, et, par hasard, lui fit découvrir le Brésil, au mont Paschoal, par i6°56’ de latitude S. II pouvait se faire qu'Hannon ou d'autres naviga- teurs carthaginois eussent été entrainés vers la même contrée, par la même cause, et assez rapidement peut- être, eu égard à la légèreté des navires de ce temps-là et à la rapidité du courant. Toutes ces considerations eurent assez d'influence pour me faire croire à l’existence du monument phénicien dont on annonçait la découverte, et pour me faire en- treprendre le déchiffrement de Inscription. 12 LETTRE ERNEST RENAN Je ne possédais que de légères connaissances en hebreu ; j’en fis une etude plus approfondie, ce qui me prit du temps et exigea un grand effort. La traduc¬ tion de l'inscription me donna un travail énorme. Les révélations arrachées à la copie, par le déchiffrement des premières lignes, me remplirent d’une nouvelle ar- deur et me conduisirent plus vite que je ne le supposais à la fin de ce travail, si Ton peut s’exprimer ainsi à propos d'un simple essai, tel que celui de cette interpré- tation provisoire. Je ne l'ai point donnée ni ne pouvais la donner comme complète, terminée ; je pensais qu’il fallait auparavant étudier minutieusement la pierre d’ou l’on disait avoir tiré l’inscription, et obtenir la preuve irrefragable qu'il ne s’agissait point de l’un de ces faux monuments phéniciens dont certains aventuriers s’dtaient servis peu d’anndes auparavant dans le but d’obtenir soit des gouvernements, soit des musées d’antiquités, des sommes fabuleuses. Pour m’éclairer à cet égard, j’eus recours à tous les moyens particuliers dont je pouvais disposer. II y a au Brésil deux grands fleuves portant le nom de Parahyba: l’un donne son nom à une province du Nord et s’appelle Parahyba do Norte ; l’autre baigne trois provinces : São Paulo, Minas-Geraes et Rio de Ja¬ neiro, donne son nom à une ville de celle-ci, et s’appelle Parahyba do Sul. Dans laquelle des deux régions arrosées LETTRE A M. ERNEST RENAN i3 par ces deux fleuves, éloignés de i5° em latitude, devais-je diriger mes recherches pour savoir ou résidait le signa- taire de la lettre adressée au respectable président de l'lnstitut ? Tout semblait fait pour rendre les recherches plus uploads/Geographie/ o-lettre-a-monsieur-ernest-renan-a-propos-de-l-x27-inscription-phenicienne.pdf
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- Publié le Fev 05, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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