PROJET DE FIN D’ETUDE 2019-2020 Encadré par : Pr. Rabeh AYNAOU Réalisé par : Id

PROJET DE FIN D’ETUDE 2019-2020 Encadré par : Pr. Rabeh AYNAOU Réalisé par : Idriss AMRANI (Apogée n°1606651) Amine MOQRAN (Apogée n°09005380) Racisme anti-Noirs au Maroc ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE MOHAMED PREMIER Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Oujda POUR OBTENIR LA LICENCE EN DROIT PUBLIC Filière : Droit en langue français “No one is born hating another person because of the color of his skin, or his background, or his religion.” Nelson Mandela Dédicaces A Dieu Tout Puissant ; A nos parents ; A toute la famille ; A nos professeurs ; A nos amis et collègues A tous ceux qui nous sont chers Projet de fin d’étude 2020 2 REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements au Pr. Rabeh Aynaou. Nous avons le grand plaisir de pouvoir exprimer notre gratitude pour vos conseils, et vos efforts fournis ainsi votre disponibilité. Un spécial merci pour tout ce qui nous ont entourés de leur gentillesse et assistés positivement à enrichir nos connaissances et recherches. Ainsi, à tous ceux qui ont contribués à l'élaboration de ce travail, trouvent ici l'expression de nos vives reconnaissances. Projet de fin d’étude 2020 3 SOMMAIRE INTRODUCTION .................................................................................................................5 CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL ET HISTORIQUE DU RACISME .........................................8 Section 1. Définition du mot race-racisme ............................................................................. 8 Section 2. L’Histoire ................................................................................................................ 17 CHAPITRE II : SOCIÉTÉ MAROCAINE ET LA LUTTE CONTRE LE RACISME .............................. 25 Section 1. Situation des noirs au Maroc ............................................................................... 25 Section 2. Politique publique du Maroc contre le racisme ................................................. 27 CONCLUSION ................................................................................................................... 37 BIBLIOGRAPHIES 38 TABLES DES MATIERES 40 SOMMAIRE Projet de fin d’étude 2020 4 ABRÉVIATIONS AECID : Agence espagnole de coopération internationale pour le développement Art : article BO : bulletin officiel CNDH : Conseil national des Droits de l’Homme DIDH : Délégation interministérielle au Droits de l’Homme Et s. Et suivant Ibid. : dans le même endroit ICERD (CERD) : Comité pour l’élimination de la discrimination raciale MCMREAM : Ministère chargé des marocains résidents à l’étranger et des affaires de migration n° : numéro OIM : organisation internationale de migration ONG : Organisation non gouvernementale p. : Page SNIA : stratégie nationale d’immigration et d’Asile U.E : union européenne Projet de fin d’étude 2020 5 INTRODUCTION Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat de l'existence de races au sein de l'espèce humaine, considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres. Il se différencie ainsi du racialisme qui, partant du même postulat, ne considère pas les races comme inégales1. Cette idéologie peut amener à privilégier une catégorie donnée de personnes par rapport à d'autres2. Il y’a deux définitions du racisme, au sens strict du terme, comme « idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie », et au sens large du terme, comme « une attitude d’hostilité répétée voire systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes ».3 Cette hostilité envers une autre appartenance sociale (que la différence soit culturelle, ethnique – ou tout simplement due à une couleur de peau) – se traduit aussi par des formes de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination, sont considérées comme des délits dans plusieurs pays. Selon certains sociologues, le racisme s’inscrit dans une dynamique de domination sociale à prétexte racial4. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences pouvant aller, dans les cas extrêmes, jusqu'au génocide selon Abraham Maslow et la pyramide de la haine. Ces idées s’appuyaient initialement non sur des faits scientifiques, mais sur la malédiction de Canaan dans le Livre de la Genèse6 et sur la « Table des peuples » qui en dérive. Le « racisme inversé » est pour sa part une expression qui use du terme « racisme », mais décrit un acte ou un propos venant non des membres d'un groupe social dominant, mais d'un groupe anciennement ou actuellement dominé et sans adhérer aux idées racistes sous-tendant le suprémacisme blanc. Le mécanisme perceptif du racisme peut être décomposé en plusieurs opérations logiques. Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » – la pigmentation de la peau – mais ne l’est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s’appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'œil humain. Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et 1 Gilles Ferréol (dir.), Dictionnaire de sociologie, Armand Colin, Paris 2010, (ISBN 9782200244293) 2 Pierre-André Taguieff, La Force du préjugé, Gallimard, Paris 1990 3 Définition du petit Larousse. 4 M. Desmond et M. Emirbayer, article What is racial domination ? in : Du Bois Review : Social Science Research on Race 6(2), pp. 335-355, 2009. Projet de fin d’étude 2020 6 en tout cas indistinguables les uns des autres »5. L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère immédiatement chez le racisant une association avec un système d'idées préconçues. Dans le regard du racisant, « l'homme précède ses actes »6. Si la focalisation du regard raciste rend le corps visé plus visible que les autres, il a donc aussi pour effet de faire disparaître l’individualité derrière la catégorie générale de la race. Le raciste considère les propriétés attachées à un groupe comme permanentes et transmissibles, le plus souvent biologiquement. Le regard raciste est une activité de catégorisation et de clôture du groupe sur lui-même. Le racisme s’accompagne souvent d’une péjoration des caractéristiques du groupe visé. Le discours raciste n’est toutefois pas nécessairement péjoratif. Pour Colette Guillaumin, les « bonnes caractéristiques font, au même titre que les mauvaises caractéristiques, partie de l’organisation perceptive raciste »7. La phrase « Les Noirs courent vite » constitue ainsi un énoncé raciste malgré son apparence méliorative. Le discours raciste peut évoquer la supériorité physique des groupes visés (ainsi la vigueur ou la sensualité des Noirs) pour souligner par contraste leur infériorité intellectuelle. Les qualités qui leur sont attribuées (l’habileté financière des Juifs par exemple) sont la contrepartie de leur immoralité ou alimentent la crainte de leur pouvoir souterrain. Mais plus encore, au-delà du contenu — positif ou négatif — des stéréotypes racistes, l’activité de catégorisation, de totalisation et de limitation de l’individu à des propriétés préconçues n’est en soi pas une activité neutre du point de vue des valeurs. Dans cette perspective, voir et penser le monde social dans les catégories de la race relève déjà d'une attitude raciste. Au Maroc, les Amazighs, migrants et minorités religieuses sont les principales victimes du racisme. Cependant, le racisme anti-noir reste la forme de racisme la plus connue. C’est ainsi que des expressions comme «Aâzzi», «draoui», etc., sont régulièrement utilisées pour désigner les Marocains ou les étrangers dont la peau est noire. Bien que la conscience de ce problème ne soit pas encore généralisée ni pratiquée, la reconnaissance du phénomène commence à voir le jour8. Les Noirs subissent des discriminations au Maroc, y compris quand ils ont la nationalité marocaine. Les Marocains sont-ils racistes ? Les voix qui s’élèvent parfois au sein de la société civile pour dénoncer certaines pratiques liées au racisme, à la xénophobie et autres formes de discriminations sont loin d’être une pratique banalisée au Maroc9. Le Maroc ne dispose 5 Colette Guillaumin, « Race », Pluriel-recherches : Vocabulaire historique et critique des relations inter ethniques, Cahier no 2, p. 67 6 Zygmunt Bauman, Modernité et Holocauste, La Fabrique, Paris, 2002, p. 110 7 Colette Guillaumin, L’Idéologie raciste. Genèse et langage actuel, Gallimard, 2002, p. 275. 8 B. Khansaa, «L'histoire du racisme anti-Noirs au Maroc », revue le brief.ma, publié le 01/08/2019, https://www.lebrief.ma/1884-lhistoire-du-racisme-anti-noirs-au-maroc 9 Mohamed Ali Mrabi, « Lutte contre le racisme et les discriminations : Des défaillances persistent encore », E-L ’Economiste, Edition N°:5421 Le 27/12/2018. https://www.leconomiste.com/article/1038575-lutte-contre- le-racisme-et-les-discriminations-des-defaillances-persistent-encore Projet de fin d’étude 2020 7 d’aucune législation complète en la matière. En dépit des efforts, des migrants subsahariens font toujours l’objet de stéréotypes racistes. Pour Albert Memmi, le racisme désigne : « la valorisation généralisée et définitive, de différences, réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime, afin de légitimer une agression... Le racisme est l'utilisation profitable d'une différence »10. En d'autres termes, la question du racisme ne se réduit pas simplement à la couleur de la peau. Elle s'applique, de façon plus vaste à la différence ; laquelle différence peut être aussi bien sexuelle, économique, religieuse que raciale et la liste est loin d'être exhaustive11. Donc la question problématique qui se pose ; Y’a-t-il un racisme anti-noir au Maroc qui est une partie uploads/Geographie/ racisme-anti-noirs-au-maroc.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager