QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7214 VE

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7214 VENDREDI 22 - SAMEDI 23 AVRIL 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER “La situation est propice pour une alternative nord-africaine à base du substrat amazigh” P .2 SAÏD SADI À L’OCCASION D’UNE CONFÉRENCE À BOUDJIMA (TIZI OUZOU) Le P-DG d’Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, limogé P .6 MOHAMED SBAÂ A ÉTÉ DÉSIGNÉ POUR ASSURER L’INTÉRIM Les institutions s’invitent à la polémique P .3 LE CONSEIL DE LA NATION RÉAGIT AU TWEET DE MANUEL VALLS Les gardes communaux enfin reconnus par l’État P .4 PLUSIEURS AVANTAGES LEUR ONT ÉTÉ ACCORDÉS IL COMPTE SE RENDRE DANS TOUTES LES ZAOUÏAS DU PAYS D. R. Qu’est-ce qui fait courir Khelil ?P .2 Le Mouloudia gâche la fête des Usmistes P .19 LIGUE 1 PROFESSIONNELLE (26e JOURNÉE) MCA 2 - USMA 2 Billel Zehani/Liberté IL EST DÉCÉDÉ JEUDI À L’ÂGE DE 57 ANS Le “Prince” de la funky rejoint le panthéon P .12 D. R. D. R. D. R. Remous au CHU Oran P .8 PERSPECTIVE D’UNE MISE À LA RETRAITE DE 19 PROFESSEURS ET CHEFS DE SERVICE Les pilotes n'ont pas activé le système antigivre P .24 RAPPORT D'ENQUÊTE DU CRASH D'AIR ALGÉRIE AU MALI ILS ONT MIS FIN À LEUR SIT-IN Les contractuels quittent Béjaïa et préparent la riposte P .4 “CONSTANTINE, CAPITALE DE LA CULTURE ARABE 2015” Qui paiera la facture ? P .6 Vendredi 22 - Samedi 23 avril 2016 2 LIBERTE L’actualité en question A nimant une confé- rence-débat, hier, à Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ou- zou, Saïd Sadi a ex- pliqué que les boule- versements géopolitiques planétaires et régionaux offrent, pour la premiè- re fois, l’opportunité d’une alterna- tive nord-africaine à base du substrat amazigh qu’il ne faut pas laisser passer. “En regardant les éléments géostraté- giques, les contraintes qui se dres- saient devant nous, sont en train de s’effondrer : l’épicentre du panarabis- me est historiquement dissous, l’isla- misme, qui a voulu lui faire suite comme étant la séance de rattrapa- ge du panarabisme nassérien, est en train de montrer ses limites car il n’est pas viable et, en même temps, l’Afrique du Nord est en train de re- trouver ses racines, et ce n’est pas une lubie d’une élite, car l’élite est en ré- sonance avec les masses aussi bien en Algérie qu’au Maroc, et même en Li- bye et chez les Touareg”, a expliqué l’ex-président du RCD estimant que l’histoire s’est réveillée et en même temps il y a une dynamique qui fait que “c’est la première fois que ce fer- ment amazigh, valeurs et langue, ce fonds culturel, l’éveil des consciences chez les amazighophones et même les arabophones, ce capital de la mémoi- re sont en train d’émerger pour constituer un socle sur lequel l’Afrique du Nord peut construire une alterna- tive culturelle, politique et géopoli- tique qui ne soit plus alignée sur le Proche-Orient”. “C’est la première fois que l’Afrique du Nord peut servir de matrice qui peut prétendre à l’univer- salité”, a encore jugé l’invité du sa- lon du livre de Boudjima. Cela dit, Sadi estime que “ce n’est peut-être pas dans l’immédiat qu’il se produira, car on ne rattrape pas 3 000 ans d’histoire en quelques heures, mais à nous d’avoir le sens de la pers- pective historique”. Cela, a-t-il ajouté, le pouvoir l’a bien compris et c’est pour cette rai- son qu’il n’acceptera jamais d’officia- liser de manière sérieuse tamazight. Toujours au plan géostratégique, Saïd Sadi a expliqué que même les puissances étrangères ont fini par se rendre compte que du point de vue de leurs propres intérêts, il n’est pas dit que d’avoir affaire à des diri- geants pourris et soumis ce soit for- cément plus “rentable” que d’avoir affaire à un régime légitime, stable et moins manipulable parce qu’entre autres, la guerre a un coût. “Il nous appartient, donc, de faire avancer dans les processus de négociations stratégiques, les avantages qu’au- raient les uns et les autres et d’avoir des régimes stables mais pas stabili- sés par la fraude, la corruption et la violence mais plutôt par la crédibili- té populaire, c’est pas gagné mais c’est une piste qui peut s’ouvrir devant nous”, a-t-il expliqué à ce sujet. Une fois de plus, Saïd Sadi a rappe- lé que l’arabisation, parlant de l’ara- be classique, est conçue pour aliéner le peuple et reproduire le système. L’arabe dialectal, quant à lui, est amazigh dans sa structure. SAMIR LESLOUS SAÏD SADI À L’OCCASION D’UNE CONFÉRENCE À BOUDJIMA (TIZI OUZOU) “La situation est propice à une alternative nord-africaine à base du substrat amazigh” Poursuivant son cycle de conférences, Saïd Sadi a évoqué une autre alternative à même de faire face au système et de ses extensions géostratégiques stérilisantes dont le panarabisme, à travers la construction d’un bloc nord africain cimenté par ses substrats millénaires. IL COMPTE SE RENDRE DANS TOUTES LES ZAOUÏAS DU PAYS Qu’est-ce qui fait courir Khelil ? A u lieu d’emprunter les che- mins des tribunaux pour ré- pondre des graves accusa- tions de corruption qu’il traîne dans le cadre des scandales liés aux attri- butions douteuses de marchés dans le secteur de l’énergie lorsqu’il était aux affaires, l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, semble prendre de plus en plus plaisir à fré- quenter les zaouïas du pays à la re- cherche, peut-être, d’une hypothé- tique bénédiction qui lui pardonne- rait ses pêchés. Sinon, qu’est-ce qui expliquerait qu’on puisse passer du jour au lendemain des réceptions ar- rosées des palais de Washington et de New York aux modestes de- meures de nos confréries religieuses où le ton est plus à la prière et à l’im- ploration des saints ? Peut-on dédui- re, ainsi, que le sulfureux personna- ge du secteur pétrolier a quelque chose à se faire pardonner ? Mais à voir de près toute la mise en scène qui est entreprise autour de ses es- capades, tellement de questions fu- sent autour des objectifs d’une dé- marche que d’aucuns trouvent sus- pecte. Ce chemin des zaouïas était, jusqu’à un passé récent, un des sports favoris de celui qui lui offre aujourd’hui toutes les garanties d’une immunité judiciaire. Le président Bouteflika était, en effet, un habitué de ces lieux où il se rendait fréquemment y compris avant de devenir président. Pourquoi donc Chakib Khelil, ce proche parmi les proches du chef de l’État, emprunte-t-il aujourd’hui les mêmes sentiers ? Est-ce parce que les tenants des lieux sont tellement ac- quis à la cause qu’il leur est plus fa- cile de se rendre utile pour les maîtres du moment ? Si l’on se réfè- re aux confessions du président de l’Association nationale des zaouïas, Abdelkader Yacine, sur les colonnes du journal électronique TSA, la ré- ponse est évidente. Pour preuve. “M. Chakib Khelil a reçu des invita- tions de plusieurs zaouïas au ni- veau de toutes les wilayas. L’ancien ministre ne peut répondre favorable- ment à toutes ces demandes. Mais je peux confirmer qu’il ira dans les 48 wilayas.” La partition est donc, visi- blement, bien arrangée et tout le monde au niveau des zaouïas est ins- truit de se plier aux exigences des te- nants du pouvoir. Comment ? Tout simplement en recevant le contro- versé personnage, quitte à offenser profondément les Algériens qui as- sistent, impuissants, à une grossiè- re manipulation autour de structures religieuses traditionnelles considé- rées comme sacrées. L’on s’attend donc à ce que l’ex-ministre de l’Éner- gie occupe, tous les jours que Dieu fait, l’espace médiatique, surtout que certains médias proches du pouvoir continuent de l’accompa- gner dans cette mise en scène qui ne dit pas son nom. Et c’est là que le bât blesse, car si l’ex- ministre s’était rendu en ces lieux re- ligieux dans une quête strictement spirituelle, personne n’aurait trou- vé à redire. Mais à voir le tapage mé- diatique fait par certains relais autour de ses incursions, il apparaît évident que l’entreprise a d’autres portées que personnelles. Et lorsque le président de l’Associa- tion nationale des zaouïas certifie que Chakib Khelil est “un cadre honnête dont la compétence n’est plus à prouver et qui fut la victime d’une campagne menée contre sa personne”, on aura, sans aucun dou- te, tout de suite compris l’objectif premier d’une telle action qui s’ap- parente, ainsi, à une opération de blanchiment politique. Cependant, lorsque l’ex-ministre, loin d’avoir l’humilité qui s’impose pour quelqu’un dont le nom reste in- déniablement lié aux scandales de corruption, va aller jusqu’à discou- rir sur les relations internationales de l’Algérie et les positions que le pays doit avoir par rapport à ses parte- naires étrangers, il faut dire qu’il y a de quoi perdre son latin, comme di- rait l’autre. Comme s’il n’avait abso- lument rien à se reprocher, l’ex- ministre pousse, donc, l’outrecuidan- ce jusqu’à se placer en donneur de le- çons. La mise en scène, à haute por- tée symbolique pour ses initiateurs, n’a, visiblement, pas révélé uploads/Geographie/6-7214-fd83b044-pdf.pdf

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