0 PROJET« APPUI D’URGENCE A LA LUTTE CONTRE LA CHENILLE LEGIONNAIRE AU MALI » A

0 PROJET« APPUI D’URGENCE A LA LUTTE CONTRE LA CHENILLE LEGIONNAIRE AU MALI » ATELIER DE FORMATION DES MAITRES FORMATEURS DES CHAMPS ECOLES DES PRODUCTEURS OUELESSEBOUGOU, du 13 au 16 Aout 2018 1 I. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DU RAVAGEUR La chenille légionnaire d’automne Spodoptera frugiperda J.E. Smith originaire des régions tropicales et subtropicales des Amériques se nourrit de feuilles et de tiges de plus de 80 espèces végétales (CABI, 2017). Elle a été signalée pour la première fois en 2016 en Afrique, au Nigéria, à Sao Tomé, au Bénin et au Togo (Goergen, G. et al., 2016 ; CIPV, 2016) et cause des dommages importants aux cultures de maïs. La présence de cette chenille a été confirmée au Ghana (CABI, 2017) et au Zimbabwe (FAO, 2017) et des signalisations ont été enregistrées au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud, en Zambie (BBC, 2017) et en Ethiopie (AGRHYMET, 2017). Bien que les voies d’introduction ne soient pas encore identifiées, son apparition en Afrique en 2016 révèle le niveau de menace pour les autres régions africaines et les régions tropicales ou subtropicales du monde. En 2016, environ 40 000 ha de maïs ont été attaqués par la chenille légionnaire Spodoptera frugiperda au Benin et plus de 1000 ha de champs de maïs détruits au Togo. La chenille a également fait des dégâts dans la région Centre-Nord du Burkina Faso et dans les régions de Bébidja et de Mayokebi au Tchad. Au Mali, les premières infestations de S. frugiperda ont été observées en mai 2017 sur le maïs de contre saison au stade montaison dans la plaine de Loulouni (cercle de Kadiolo) et dans la plaine de Sikasso ville « communément appelée le Lotio » (SRPV, 2017). Des échantillons de chenilles ont été prélevés par l’équipe de prospection du SRPV de Sikasso pour identification de l’espèce au niveau du CRRA de Sikasso, de IITA/ Benin et du British Muséum en Angleterre. Les résultats d’analyse ont permis de confirmer qu’il s’agit bien de Spodoptera frugiperda. Au cours de la campagne agricole 2017-2018, d’importants dégâts dus à cette chenille ont été enregistrés sur les cultures de maïs dans les régions de Kayes (Cercles de Kita et de Kéniéba), de Koulikoro (Cercles de Kati, Dioïla, Kolokani et Koulikoro) et dans la quasi-totalité des cercles de Sikasso et sur le sorgho dans la région de Koulikoro (Cercle de Kati). Les opérations de prospection de surveillance et de lutte ont permis de prospecter 2 894 hectares infestés par S. frugiperda et de traiter 1507 hectares avec des produits chimiques de synthèse (Chlorpyrifos Ethyl 480 CE, Lambda- cyhalothrine, Emamectine benzoate et Deltaméthrine). 2 II. DESCRIPTION ET CYCLE BIOLOGIQUE DU RAVAGEUR 2.1. Les adultes Chez l’adulte, l’aile antérieure est marbrée (brun clair, gris, paille chez le mâle ; et brun foncé, gris chez la femelle) avec une cellule discale contenant de la couleur de paille sur les trois quarts de la zone et brun foncé sur un quart de la zone. Les hampes sont de couleur paille avec une marge marron foncé. La longueur du corps du mâle est de 1,6 cm et l’envergure de 3,7 cm tandis que la femelle mesure 1,7 cm avec une envergure de 3,8 cm. Fév 2018 Male Femelle 3 2.2. Oeufs Les œufs sont pondus la nuit sur les feuilles de la plante-hôte, collés à la face inférieure de la partie inférieure des feuilles, dans des grappes serrées de 100-300 et parfois en deux couches recouvertes d’une couche protectrice ressemblant à du feutre d’écailles gris-roses de l’abdomen de la femelle. Une femelle peut pondre 1000 œufs. L’éclosion a lieu 2 à 5 jours. 2.3. Larves = Chenilles Les jeunes larves se nourrissent profondément dans la spirale (cornée). Les deux premiers stades larvaires se nourrissent de façon grégaire sur la face inférieure des jeunes feuilles, provoquant des trous, des déchirures sur les feuilles et la destruction du point de croissance de la plante. Les larves de plus grande taille deviennent cannibales et donc une ou deux larves par spirale (cornée) est habituelle. Le taux de développement larvaire à travers les six stades est contrôlé par une combinaison du régime alimentaire et des conditions de température, et prend généralement 14 à 28 jours. Les larves plus grosses sont nocturnes, à moins qu’elles n’entrent dans la phase de chenille légionnaire pour essaimer et se disperser, cherchant d’autres sources de nourriture. Amas d’œufs sur feuille Eclosions des œufs et dispersion des larves 4 Évolution des Larves de S. frugiperda Caractéristiques de la Larve de S. frugiperda Premiers symptômes dus aux chenilles 5 Différences entre les chenilles 2.4. La nymphe ou chrysalide La pupaison a lieu à l’intérieur d’un cocon mou dans le sol (2 à 8 cm), ou rarement entre les feuilles sur la plante hôte, et 7 à 14 jours sont nécessaires pour le développement. Les pupes ont besoin d’une température seuil de 14,6°C et de 138 degrés- jours Celsius pour compléter leur développement (Ramirez- Garcia et al., 1987). Les adultes émergent la nuit et utilisent habituellement leur période naturelle de pré-oviposition pour se déplacer sur plusieurs kilomètres avant de s’installer pour la ponte, migrant parfois sur de longues distances. En moyenne, les adultes vivent 11 à 14 jours. La température optimale pour le développement larvaire est de 28°C. La reproduction est continuelle avec 3 à 4 générations par an. 6 Cycle biologique Comportement des larves Les jeunes larves se cachent dans le verticille pendant la journée, mais émergent la nuit pour se nourrir des feuilles - raison derrière la recommandation de pulvériser la nuit ou tôt le matin. Les larves émergent généralement simultanément; En tas au départ, mais commencent bientôt à se disperser dans tous directions. L’alimentation initiale des chenilles laisse des plaques semi-transparentes sur les feuilles appelées «fenêtres». 7  Les larves plus âgées restent à l'intérieur de l'entonnoir et sous les couches de déjections - il est donc peu probable qu'elles entrent en contact avec la plupart des pulvérisations de pesticides.  L6 consomme le plus de matière végétale (77%) et cause le plus de dégâts.  Le comportement cannibale des stades L2 et L3 ne permet de voir qu'une ou deux larves sur une même plante. III. DEGATS ET PLANTES HOTES DU RAVAGEUR La chenille Spodoptera frugiperda cause des dommages importants aux céréales, notamment le maïs, le riz, le sorgho, la canne à sucre, mais aussi les légumes et le coton. Les infestations durant le stade de développement du maïs peuvent entrainer des pertes de rendement de l’ordre de 15 à 73% lorsque 55 à 100% des plants sont infestés (Hruska et Gould, 1997). Les chenilles de S. frugiperda causent énormément de dégâts sur la culture de maïs en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale que la plupart des autres espèces de Spodoptera d’Afrique (IITA, 2016). Les jeunes chenilles peuvent tisser des fils de soie, et se déplacer vers une nouvelle plante à l’aide de ces fils, poussées par le vent. Au fur et à mesure qu’elles grandissent, les chenilles légionnaires se déplacent de manière permanente dans le cornet rendant difficile la détection d’une nouvelle infestation. 8 Selon Roger Day, Coordinateur du Centre for Agriculture and Biosciences International (CABI), une estimation prudente indique que les pertes sur le maïs pourraient s’élever à 3 milliards de dollars US pour le continent africain au cours de l’année à venir du fait de la chenille d’automne.  Dégâts de Spodoptera frugiperda sur le maïs Dégâts sur le collet du maïs Dégâts sur les inflorescences du maïs Dégâts sur feuilles et tiges du maïs Dégâts sur le cornet du maïs 9 Dégâts de Spodoptera frugiperda sur les épis de maïs Dégâts sur le sorgho Dégâts sur le cotonnier 10 IV. METHODES DE SURVEILLANCE ET DE LUTTE CONTRE LA CLA 4.1. Surveillance – Suivi et Détection de la CLA 4.1.1. Le Piégeage • Période d’installation des pièges : avant le semis. • Suivi des captures: à partir des pièges à phéromone installés Dégâts sur la goyave Dégâts sur la tomate Types d pièges disponibles dans le commerce 11 INSTALLATION DU PIÈGE • Un piège pour 5 ha (si la superficie est supérieur à 5ha, subdiviser le champ en 2 et placer un piège dans chaque sous parcelle). • Le seuil de dommage économique (SDE) est atteint si 3 adultes mâles sont capturés dans le(s) piège au champ. Si le champ est de 10ha, on utilise deux pièges, mais nous devons toujours faire la moyenne des captures et si le SDE n'est pas atteint, il n'y a pas lieu de traiter 4.1.2. La Prospection Déterminez le champ à échantillonner. Marchez dans le champ, en dessinant une lettre “W” et en couvrant tout le champ: Au début, à chaque virage et à la fin, inspectez 10 plants successifs. Ces 10 plants constituent ce qu’on appelle une station. Examinez attentivement les verticilles de chaque plant pour déceler des signes de dégâts sur les jeunes feuilles ou la présence d’excréments frais au niveau des verticilles. Ces signes indiquent la présence d’une chenille vivante, probablement la Chenille légionnaire d’automne, au uploads/Geographie/ reconnaissance-de-la-cla.pdf

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