La vague de froid de février 2012 2 La vague de froid de février 2012 La France

La vague de froid de février 2012 2 La vague de froid de février 2012 La France a connu début février 2012 un événement météorologique excep- tionnel avec une vague de froid d’une durée et d’une ampleur inédite depuis presque vingt ans. Cette vague de froid a conduit à des pics de consomma- tion électrique dépassant pour la première fois le seuil symbolique de 100 GW, soit 30% de plus qu’il y a dix ans. De surcroît, les consommations ont dépassé la pointe maximale précédente, datant de l’hiver dernier, pendant 18h sur les trois jours les plus froids, autour de 19h, mais aussi sur la plage horaire comprise entre 8h et 14h. Grâce à la mobilisation de tous les acteurs, le réseau de transport d’électricité a su faire face et son maillage a permis de franchir cette situation sans inci- dent grave. Mais, ne nous le cachons pas, chaque hiver sera de plus en plus diffi cile en cas de vague de froid de cette ampleur. En eff et, la France est de plus en plus « thermosensible » : 1 °C de moins augmente la puissance appelée de 2 300 MW aujourd’hui. Nos modes de vie, nos modes de chauff age, augmen- tent la sensibilité de notre système électrique à ces situations, alors que d’autres pays sont plus dépendants du gaz, et de son importation, pour leur économie ou leur chauff age. C’est un défi collectif que nous devons relever. Comment faire face aux prochains hivers ? Nous devons nous interroger pour évaluer dans quelle mesure les capacités françaises de production et de transport d’électricité, aussi importantes soient-elles, seront toujours suffi santes pour faire face aux besoins en cas de grand froid. Nos marges sont en eff et limitées et si la bonne disponibilité des ouvrages et de la production était au rendez-vous cet hiver, le sera-t-elle à nouveau dans des circonstances analogues, voire plus sévères ? C’est pour éclairer les réponses à apporter que RTE a souhaité présenter, avec le recul nécessaire, l’analyse de cette vague de froid au travers de ses impacts sur le système électrique français et sur les échanges avec les pays voisins. 3 Du 1er au 13 février 2012, la France a connu, selon Météo-France, une vague de froid exceptionnelle qui a touché l’ensemble du territoire métropolitain. Durant cet épisode, les tempéra- tures très basses se sont accompa- gnées d’un vent souvent soutenu qui a considérablement accru la sensation de froid, ainsi que de chutes de neige jusqu’à basse altitude, qui ont aussi touché les régions méditerranéennes. Si la vague de froid a concerné tout le pays, l’extrême ouest de la France a connu des conditions un peu moins sévères, notamment la région Bretagne. Évolution de la température en France au cours de l’hiver 2011-2012 Conditions anticycloniques de l’Espagne à la Russie Neige au sol sur une partie de la France. Image satellite du 04 février 2012 à 12h UTC, satellite MSG02 Source : Météo-France Source : Météo France La France a été marquée par une vague de froid exceptionnelle 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0 -2,0 -4,0 -6,0 01/12/2011 04/12/2011 07/12/2011 10/12/2011 13/12/2011 16/12/2011 19/12/2011 22/12/2011 25/12/2011 28/12/2011 31/12/2011 03/01/2012 06/01/2012 08/01/2012 12/01/2012 15/01/2012 18/01/2012 21/01/2012 24/01/2012 27/01/2012 30/01/2012 02/02/2012 04/02/2012 08/02/2012 11/02/2012 14/02/2012 17/02/2012 20/02/2012 23/02/2012 24/02/2012 28/02/2012 Température (°C) 4 La vague de froid de février 2012 Cette vague de froid se situe parmi les trois plus sévères des trente dernières années. A l’échelle de la France, cet épisode est tout à fait exceptionnel : une telle vague de froid n’avait pas été observée dans le pays depuis janvier 1987. En termes d’intensité globale, il s’agit de la cinquième vague de froid la plus sévère observée depuis 1947 en France. Cette vague de froid, qui a duré treize jours, se caractérise aussi par sa durée rela- tivement longue. Mais que ce soit en termes de durée ou d’intensité globale, elle reste malgré tout loin des vagues de froid historiques de février 1956, janvier/février 1963 et janvier 1985. Elément notable, le pic de froid maximal atteint au cours de cet épisode est resté assez modeste, comparé à ceux de la plupart des vagues de froid antérieures à la fi n des années quatre-vingts. Températures moyennes journalières brutes 1984/85 1985/86 1986/87 1990/91 1996/97 2001/02 2004/05 2011/12 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 Température (°C) 13 déc. 20 déc. 27 déc. 03 janv. 10 janv. 17 janv. 24 janv. 31 janv. 07 févr. 14 févr. 21 févr. 28 févr. 07 mars 5 La pointe de consommation obser- vée en 2012 se situe à 102 100 MW. Pour la première fois, elle dépasse le seuil « symbolique » des 100 000 MW. Trois jours ont vu la consomma- tion française dépasser le pic de consommation constaté l’hiver précédent, en décembre 2010. Sur ces trois jours, la consommation a été supérieure pendant 18 heures à la pointe de 2010, notamment autour de 19h, mais également sur la plage horaire comprise entre 8h-14h. La vague de froid a conduit à des consommations élevées non seulement à la pointe du soir, mais également en journée et la nuit. Ainsi, le creux de nuit du 8 février est au même niveau que le plateau de la matinée du 1er février, et bien supérieur à la pointe du 25 janvier. La pointe de consommation autour de 19h est le fruit des activités tertiaires fi nis- santes, du pic d’activité des trans- ports en commun et de la reprise des activités domestiques autour du repas du soir. Les données affi chées sur le graphique correspondent à des données consolidées de comptage, plus précises que les données disponibles en temps-réel qui sont élaborées à partir de télémesures et d’estimations. Des consommations exceptionnellement élevées Les données affi chées sur le graphique correspondent à des données consolidées de comptage, plus précises que les données disponibles en temps-réel qui sont élaborées à partir de télémesures et d’estimations. Pointes de consommation journalière pendant la vague de froid Courbes de charge du mercredi avant et pendant la vague de froid 102 100 96 710 Pointes du matin Pointes du soir Précédent pic historique (15/12/2010) 2012 01/02 02/02 03/02 04/02 05/02 06/02 07/02 08/02 09/02 10/02 11/02 12/02 13/02 80 000 85 000 90 000 95 000 100 000 105 000 00:30 01:30 02:30 03:30 04:30 05:30 06:30 07:30 08:30 09:30 10:30 11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30 19:30 20:30 21:30 22:30 23:30 25/01/2012 01/02/2012 08/02/2012 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 6 La vague de froid de février 2012 Montagne de charge de l’hiver 2011-2012 Evolution des pointes de consommation depuis 10 ans Les couleurs traduisent le niveau de consommation en fonction du jour et de l’heure A l’échelle de la saison, cett e vague de froid se démarque fortement du reste de l’hiver, marqué par des tem- pératures plutôt douces. Depuis dix ans, on constate une augmentation des pics de consommation plus rapide et plus dynamique que celle relevée sur la consommation annuelle d’éner- gie électrique. Ainsi, le maximum historique est passé de 75 000 MW dans les années 2000 à plus de 100 000 MW cet hiver. La pointe de l’hiver 2011-2012 est supérieure aux hypothèses du Bilan Prévisionnel* et atteint le niveau de consommation attendu à partir de l’hiver 2013-2014. Cela s’explique par l’ampleur de cette vague de froid qui dépasse celle de la vague de froid « décennale » retenue comme hypothèse de référence pour l’analyse de l’équi- libre entre l’offre et la demande dans le cadre du Bilan Prévisionnel. L’écart de 5 GW entre les pointes de consommation de l’hiver 2011- 2012 et de l’hiver 2010-2011 est dû au fort accroissement de la consommation du chauff age élec- trique des particuliers et des entre- prises face à une sévère vague de froid, partiellement atténué par les consommations moindres des processus industriels dans le contexte de crise économique. La hausse des consommations résidentielles s’explique par trois facteurs principaux : La progression démographique Actuellement, la croissance de la consommation française d’électri- cité est surtout tirée par les ménages (le secteur résidentiel). Ceci est naturellement lié à l’augmentation progressive de la population. Mais plus encore, l’accroissement du nombre de foyers, lié à l’évolution des modes de vie (vieillissement de la population, familles monoparen- tales…), renforce cette évolution. Des nouveaux usages électriques Par ailleurs, les foyers français sont de plus en plus équipés en appa- reils électriques. La généralisation de l’électroménager (cuisson élec- trique, lave-linge, lave-vaisselle…) a plus récemment été suivie par celle des appareils électroniques ou du multimédia (ordinateurs, écrans plats, mobiles divers, « boxes » Internet ou autres…). La « thermosensibilité » de la consommation d’électricité Le chauff age électrique s’est large- ment développé en France depuis les années 70. Depuis 2005, plus de 50% des logements neufs sont équipés en chauff age électrique, en 2009, ce taux a même atteint 70%. En 2010, 35% du parc total de logements (neuf et ancien) était chauffé à l’électricité, soit 9,5 millions de logements envi- ron. L’évolution vers uploads/Geographie/ rex-vague-froid-2012.pdf

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