Avant toute chose, la quasi-totalité des pays en développement sont impliqués d

Avant toute chose, la quasi-totalité des pays en développement sont impliqués dans des processus d'intégration régionale, dont les formes vont de la coopération sectorielle aux unions politiques avec transferts de souveraineté. La régionalisation prend plusieurs formes. Elle est plus ou moins impulsée par des institutions et par des accords commerciaux régionaux: le régionalisme de jure. Au contraire, elle peut résulter des pratiques des acteurs qui constituent des réseaux commerciaux, financiers, culturels et technologiques dans les espaces régionaux : régionalisme de facto. Elle peut également résulter d'une fragmentation de l'espace mondial due à des stratégies de segmentation par des acteurs transnationaux. Les processus d’intégration économique régionale se différencient par leur degré d’institutionnalisation, leur rythme, leur approfondissement et leur expansion. Ils sont à la fois économiques, politiques et culturels et traduisent, à des degrés divers, une volonté politique et ils s’inscrivent dans des trajectoires spécifiques aux sociétés en développement. Tout d’abord les échanges des PM montrent que l'intégration commerciale est faible, tant au niveau international qu'intrarégional, et ces échanges se développent dans un contexte marqué par un grand nombre d'accords institutionnels régionaux. La faible intégration des parlementaires au sein de la région s'observe à travers la structure sectorielle des échanges. Ces derniers présentent quatre caractéristiques : unilatéraux, très complémentaires, très concentrés et peu diversifiés. Les échanges entre parlementaires sont essentiellement à sens unique. Il y a peu de chevauchement entre leurs exportations et leurs importations. Ils ne profitent pas du potentiel offert par la complémentarité de leurs échanges. Le commerce des PM est concentré et relativement unique, et l'étroitesse du marché intra-régional ne les incite pas à investir et à commercer, Si les PM ne développent pas de fortes relations économiques intramaghrébines, ils instaureront de nombreuses relations interétatiques entre eux et avec leurs partenaires régionaux. Nous continuons par les accords commerciaux régionaux qui représentent actuellement plus de la moitié du commerce international, et sont mis en œuvre parallèlement aux vastes accords multilatéraux de l’Organisation mondiale du commerce . Ces dernières années, les PM ont cherché à créer de nouveaux accords commerciaux bilatéraux et régionaux souvent plus modernes et plus progressistes afin d’accroître les échanges et stimuler la croissance économique. Cette multiplication des ACR témoigne en partie d’une demande d’intégration plus poussée que ne le permettaient auparavant les accords multilatéraux. Mais devant le constat de droits de douane élevés et de profils contrastés en matière institutionnelle, une explication possible de la faible régionalisation des échanges entre les pays maghrébins pourrait être due à un « effet frontière » qui jouerait négativement dans les échanges intramaghrébins. Le commentaire possible de l'impact négatif des frontières sur le commerce au PM est la présence de diverses barrières tarifaires et non tarifaires au commerce des marchandises lors du franchissement de l'une des trois frontières. Cette explication de l'impact négatif des frontières sur le commerce maghrébin peut être due à des différences de qualité institutionnelle entre elles. Si les relations intra-maghrébines se caractérisent par un faible niveau d'intégration économique régionale, notamment du point de vue de la régionalisation des échanges, en revanche, les relations extramagrébines, notamment avec l'UE, semblent caractérisées par une régionalisation et un régionalisme plus poussés. Cependant, un examen plus attentif de la situation permet de relativiser la force de l'intégration euro-maghrébine. Mieux encore, les interventions de l'Union européenne dans les pays du Maghreb, en particulier le Maroc et la Tunisie, se sont largement diversifiées, avec l'Algérie, la Mauritanie et la Libye toujours en retrait. Bien que son rôle ne soit pas toujours évident, l'UE a apporté une contribution implicite mais croissante à la configuration à long terme des espaces qui la bordent sur la côte sud de la Méditerranée et le nord-ouest de l'Afrique de l'Ouest. L'intervention communautaire fonctionne selon une logique très "eurocentrique", notamment affirmée dans la PEV, en raison de son lien avec les négociations d'adhésion. Bien qu'elle soit presque aussi ancienne que la création du Marché commun, la promotion de relations préférentielles UE-Maghreb ne va pas de soi. Les institutions européennes ont une vision inégale des questions maghrébines : le Parlement européen est plus sensible aux questions de principe (droits de l'homme, démocratie) que le Conseil. La Commission agit de manière diverse selon ses politiques, le Maghreb occupant des positions variables. Il y a aussi la concurrence entre les 28 États membres, qui ont des priorités géographiques différentes : chacun soutient le pays avec lequel il a les liens les plus étroits. Entre les trois pays situés au centre (Maroc, Algérie, Tunisie), l'intégration est entravée par l'insuffisance des infrastructures et la faiblesse des échanges (moins de 3% du total), ce qui les rend plus compétitifs que complémentaires. Gérés dans le cadre d'accords commerciaux anciens, partiels, non renouvelés ou non en vigueur, le coût des échanges entre le Maghreb est trois fois plus élevé qu'au sein de l'UE. La confrontation algéro-marocaine sur le Sahara MAROCAIN a eu de nombreuses conséquences économiques, dont la fermeture de la frontière commune depuis 1994. C'est la raison pour laquelle l'UE n'a pas réussi dans sa proposition d'organiser des négociations "bloc à bloc", comme elle l'a fait dans le groupe ACP. Les PEV fournissent un cadre commun où chacun peut faire ce qu'il veut, mais les approches bilatérales dominent toujours. En tant que pays afro-arabes, les pays du Maghreb craignent parfois de mettre trop l'accent sur l'Europe dans leurs relations extérieures. En principe, les 5 pays entendent développer leur approche de l'intégration dans le cadre de leurs options d'indépendance, d'adhésion à la Ligue arabe et à l'Union africaine. Cependant, ces organisations n'ont produit que des résultats limités en termes d'intégration économique. A moins de se limiter à une approche isolée, le Maghreb n'a d'autre choix que de renforcer son "partenariat privilégié" avec l'UE. En définitive, l'intégration économique régionale comprend, avec ou sans concomitance deux réalités : économique et politique. Dans le cas des PM, leur intégration est inachevée aux niveaux intermaghrébin et euromaghrébin. Si les pays maghrébins participent au processus de régionalisme politique à travers de nombreux accords commerciaux régionaux, ils développeront peu ou pas de d’échanges commerciaux intra-maghrébins. S’ils entretiennent avec l’Union européenne un flux d’échanges intensif, bien qu’asymétrique, ils ne bénéficient pas d’un appui institutionnel constant et volontariste de la part de l’UE. uploads/Geographie/ synthese-reda-el-gamani 1 .pdf

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