UNIVERSITE PARIS IV - PARIS SORBONNE U.F.R. de GEOGRAPHIE IRD (ex-ORSTOM) Année

UNIVERSITE PARIS IV - PARIS SORBONNE U.F.R. de GEOGRAPHIE IRD (ex-ORSTOM) Année 2002 |__|__|__|__|__|__|__|__|__|__| THESE pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L'UNIVERSITE PARIS IV Discipline : Géographie et aménagement Présentée et soutenue publiquement le 20 mai 2003 par Xavier DURANG TITRE : VIVRE ET EXISTER A YAOUNDE LA CONSTRUCTION DES TERRITOIRES CITADINS _______ JURY JEAN-CLAUDE BRUNEAU (UNIVERSITE DE METZ) – RAPPORTEUR GEORGES COURADE (IRD/UNIVERSITE DE PARIS I - IEDES) - DIRECTEUR PHILIPPE GERVAIS-LAMBONY (IRD/UNIVERSITE DE PARIS IV) - RAPPORTEUR CHRISTIAN HUETZ DE LEMPS (UNIVERSITE DE PARIS IV) - DIRECTEUR EMILE LE BRIS (IRD/UNIVERSITE DE PARIS IV) - MEMBRE THIERRY PAQUOT (UNIVERSITE DE PARIS XII) - MEMBRE 3 Je dédie cette étude, à ma mère qui m'a appris à lire à Joël BONNEMAISON aux "petits" Audrey, Brice et Samia-Joyce 5 REMERCIEMENTS Comme chaque thèse, celle-ci repose sur de multiples "rencontres", collaborations et soutiens. Mes premiers remerciements vont aux individus et aux familles qui m'ont accordé leur temps et leur confiance, m'ont accueilli et livré leur intimité, et se sont pliés au pénible exercice du questionnaire et de l'entretien sur des sujets parfois personnels et délicats. Malgré le climat de désillusion, voire de suspicion vis-à-vis des institutions - que je représentais - les hommes et les femmes rencontrées tout au long de mes enquêtes ont dépassé ces réticences pour témoigner de leurs expériences. Ma reconnaissance s'adresse plus particulièrement aux "compressés" de la SOTUC, aux habitants de Messa-Azegue et à ceux des douze îlots qui sont à la base de notre enquête : - La Briqueterie, Emonbo, Messa Carrière, Oyomabang, Etoug Ebe, Biyemasssi, Ahala Obobogo, essos, SIC Mendong, SIC Messa, Bastos et Santa Barbara. Ce travail n'aurait également pas été possible sans le soutien institutionnel, professionnel, financier et parfois personnel de nombreuses personnes au Cameroun et en France. Sans elles, il eut été difficile de mener à bien notre thèse : - Les personnalités du Ministère de la Recherche Scientifique et Technique représenté par le ministre de l'époque Monsieur Henri HOGBE NLEND ; - Les personnalités de la préfecture du Mfoundi, du Ministère de l'Urbanisme et de l'habitat (direction du Cadastre) et les chefs de quartier et de bloc des zones d'enquête ; - Mes Directeurs de thèse : feu M. Joël BONNEMAISON, Professeur à l'Université de Paris IV et Directeur de recherches à l'IRD, qui m'a accordé sa confiance dès nos premières rencontres, m'a aidé à mettre au point une grille d'analyse originale et enfin m'a permis de bénéficier d'un VSNA puis d'une allocation de recherche du ministère ; M. Christian HUETZ DE LEMPS, Professeur à l'Université de Paris IV, qui a accepté de me diriger en cours de thèse, m'a donné la liberté de développer une analyse pluridisciplinaire et m'a prodigué des conseils au cours de la rédaction ; M. Georges COURADE, Directeur de recherches à l'IRD et enseignant à l'Université de Paris I (IEDES), qui m'a apporté un soutien sans faille dès mes premiers pas au sein de l'IRD, a fortement contribué à la définition de la problématique, m'a formé sur le plan scientifique, et enfin m'a encouragé tout au long de la thèse ; - Monsieur MOLINIER et VALETTE, représentants successifs de l'IRD au Cameroun sur la période 1995-1998, qui m'ont permis d'obtenir les autorisations officielles camerounaises et d'effectuer mon terrain dans de bonnes conditions ; - Les membres de l'OCISCA (Observatoire du changement de l'innovation sociale au Cameroun) au cours de la phase II, sous la direction de Jean Luc DUBOIS, et de la phase III sous la direction collégiale de Thérèse FOUDA, Samuel NDEMBOU et Michel SIMEU KAMDEM ; - La cellule d'urbanisme à la Mission Française de Coopération et d'Action Culturelle de Yaoundé représentée à l'époque par Monsieur Arnaud RAYART qui a co-financé l'enquête de terrain ; - Les membres de l'Institut National de la Cartographie et son directeur, Monsieur Paul MOBY ETIA ; 6 - L'équipe d'enquêteurs qui a permis que le travail de collecte de données se fasse dans la rigueur et la convivialité : Mesdemoiselles Hapsatou BAKARY ISSA, Sariette BATIDA, Sylviane EYOUM, Hawa, Chantal OWANDJI, Placide TSOGO ETOUDI, Nicole NJINE et Paule SOSSO, Madame Augustine TAMCHE, Messieurs Charles Martel AOUDOU, Paul BIANGMOUA, Thaddee BOUDJEKO, Manfred BOUMAN, GUY DKAMELA et Jean NGUETI, avec une mention particulière pour Monsieur Daniel NTYE NTYE dont la supervision a été déterminante ; - Mesdemoiselles Isabelle CHRETIEN, Virginie BRIAND et Acacia CONDES qui ont effectué une relecture minutieuse de mon manuscrit ; - Mademoiselle MAH FRIDA, consultante informaticienne, Monsieur Fred SOMMER, enseignant à la société ABC (Paris), Madame Marie PIRON, ingénieur IRD (Bondy), et Monsieur Joseph TAMCHE, responsable à la délégation provinciale de la Statistique de Douala qui m'ont prodigué de précieux conseils pour la conception du questionnaire et le traitement des données ; - Les membres du laboratoire de cartographie appliquée de Bondy dirigé par Monsieur PELTRE, plus particulièrement Monsieur Eric OPIGEZ pour sa disponibilité, ainsi que Mademoiselle Florence BONNAUT du service de cartographie de Paris IV ; - Le personnel du centre de l'IRD de Bondy, notamment du laboratoire LSSD représenté par Madame Jacqueline PELTRE-WURTZ, et plus particulièrement Mademoiselle Sandrine VALLAT, Madame Fortunée BRAMI et Monsieur Pier LUIGI ROSSI ; - Madame Mercédès FOUDA, écrivain, qui m'a permis de comprendre et d'apprécier nombre d'aspects du vécu camerounais. Que la famille FOUDA-ABOUGOU trouve également ici ma reconnaissance pour sa grande hospitalité ; Je voudrais aussi exprimer ma sympathie aux nombreux chercheurs, avec lesquels j'ai eu l'occasion de travailler, et à certains amis, et adresser une pensée particulière aux proches qui m'ont accompagné sur le long chemin de la thèse : - je pense particulièrement aux membres d'OCISCA et de GRIOT, Madame Isabelle GRANGERET-OWONA, Messieurs Pierre JANIN, Fred EBOKO, Athanase BOPDA, Emile HATCHEU et Jean-François TRANI ; - à Messieurs Théophile ASSONGMO, Jean-Claude BRUNEAU et sa famille, Jean-François STASZAKH, et Lionel MANGA ; - à Mademoiselle Kodou WADE qui m'a accompagné dans l'achèvement de ce travail ; - à ma sœur Anabelle DURANG dont la relecture du manuscrit et l'aide ont été déterminantes - et enfin à mon père et Françoise PANELE qui m'ont apporté un soutien indéfectible. 7 SOMMAIRE SOMMAIRE 7 INTRODUCTION 11 PARTIE I : MORPHOLOGIES SPATIALES, ECONOMIQUES ET SOCIO-POLITIQUES CHAPITRE 1 : La capitale en "crise" : la faillite du modèle rentier 33 CHAPITRE 2 : Fragmentation de l'agglomération et forte cohésion du voisinage 75 CHAPITRE 3 : La maison au cœur du changement 143 PARTIE II : TEMPORALITES ET MOBILITES CHAPITRE 4 : La communauté, itinéraire, espace réticulaire et réseau associatif 211 CHAPITRE 5 : La dynamique circulatoire dans la ville et la quête d'ancrage et d'autonomie des citadins 267 CHAPITRE 6 : La journée ordinaire et les territoires du quotidien 321 PARTIE III : MANIERES D'ETRE ET PASSIONS COLLECTIVES CHAPITRE 7 : Une urbanité en crise façonnée par l'érosion des codes de moralité et la montée de l'insécurité 379 CHAPITRE 8 : Le verrouillage du dedans et la libération des passions au dehors 439 CONCLUSION 499 ANNEXES 513 SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE 587 TABLE DES TABLEAUX 620 TABLE DES FIGURES 623 TABLE DES CARTES 625 TABLE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES 627 TABLE DES MATIERES 628 9 INTRODUCTION 11 INTRODUCTION I. DE L'URBANITE DE LA "BOUFFE" A LA CITADINITE POSTCOLONIALE * L'improbable métropole camerounaise face à Douala sa rivale " Tant que Yaoundé respire, le Cameroun vit " : cette phrase prononcée par P. BIYA au moment le plus fort des "villes mortes" en 1991 (alors que les activités étaient arrêtées dans sept provinces sur dix) utilisait la capitale comme symbole du pays. Que représente t-elle réellement? A l'échelle nationale, elle se définit d'abord par sa rivalité avec Douala. Située dans les terres (à 250 km de la côte) en pleine forêt, lieu de commandement politi- que et territoire revendiqué par le groupe béti (celui du chef de l'Etat), Yaoundé est l'antithèse de Douala, ville portuaire de fond d'estuaire, centre économique et fief bamiléké (et donc acquise à l'opposition). Les différences pourraient s'étendre au climat et à la culture urbaine : la relative fraîcheur de Yaoundé contre la moiteur de Douala ; la nonchalance et la fierté (écornée avec la récession) de la capitale politique contre le dynamisme lié aux activités industrielles et commerciales du port. Si l'une et l'autre se prévalent du rôle de métropole nationale, les chiffres - 1,4 millions d'habitants à Yaoundé contre 2 à Douala, abritant également les trois quarts de la production industrielle nationale - soulignent la prééminence de la capitale économique. La mise à la diète de l'Etat, consécutive à l'ajustement structurel, a entériné cet état de fait. Si Yaoundé peut effectivement représenter un symbole fort sur le plan national, c'est essentiellement celui d'une urbanité de la "bouffe", matérialisation de la "politique du ventre" ( BAYART, 1985), qui nourrit aujourd'hui le "désarroi camerounais" (COURADE, 2000). * Un modèle de citadinité postcoloniale africaine? Nombre de pays connaissent peu ou prou cette dualité du politique et de l'économique ancien ou récent dans leur armature urbaine (Nairobi-Monbasa, Dodoma- Dar es-Salaam, Brazaville-Pointe noire, Yamassoukro-Abidjan, Abuja-Lagos), mais sur le plan démographique la bicéphalie camerounaise demeure uploads/Geographie/ these-ivre-et-exister-a-aounde.pdf

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