FICHE CONSEILS DE MULTIPLICATION Extrait de l’ouvrage “Semences de Kokopelli” é

FICHE CONSEILS DE MULTIPLICATION Extrait de l’ouvrage “Semences de Kokopelli” écrit par Dominique Guillet 596 le stigmate est proéminent et ce d’autant plus qu’il existe des insectes dans l’environnement qui risquent d’opérer des pollinisations croisées. La dis- tance minimum d’isolement conseillée est alors de 30 mètres et elle peut aller jusqu’à 200 mètres. On peut dans ce cas diminuer les distances d’isole- ment en plantant entre les variétés des espèces vé- gétales regorgeant de nectar et de pollen. Lorsque l’on souhaite cultiver un certain nombre de variétés pour la production de semences, la solution la plus simple semble, dans ce cas, d’isoler chaque variété sous un tunnel de moustiquaire ou autre tulle à fine maille. Sans protection par tulle, la distance d’iso- lement conseillée est alors de 500 mètres à un kilo- mètre en fonction des insectes pollinisateurs. Les jardiniers ou jardinières très méticuleuses peuvent également pratiquer une pollinisation contrôlée en ligaturant les fleurs avant leur épanouissement afin de forcer l’auto-fécondation. Production de semences Chaque semence de tomate est enfermée dans une petite enveloppe gélatineuse contenant des subs- tances chimiques qui obligent la semence à rester en dormance. Sans cette enveloppe gélatineuse, les semences germeraient aisément dans le milieu chaud et liquide que constitue l’intérieur du fruit. (Il est d’ailleurs intéressant d’examiner à quel point une tomate mûre et bien juteuse peut emmagasi- ner de la chaleur durant les jours les plus chauds de l’été). Le jardinier souhaitant faire sa propre semence de tomate doit reproduire artificiellement ce proces- sus de fermentation. La méthodologie en est des plus simples. Les fruits sont coupés en deux parties et on en extrait les semences et du jus qui sont alors versés dans un bocal. On peut rajouter un peu d’eau car cela semble fa- voriser, dans certaines conditions, le processus de fermentation. Ce liquide est ensuite laissé durant plusieurs jours jusqu’à ce qu’il se forme à la surface un tapis blanc de moisissures. Cette fermentation a pour agent principal Oospora lactis et elle permet d’éliminer les maladies bactériennes. Grand tunnel voilé pour les tomates dans les jardins d'Annadana dans le sud de l'Inde Extraction de semences Tomate Solanum lycopersicum Famille des Solanaceae - Tribu des Solaneae. Le genre Solanum comprend plus de 1600 espèces connues. CONSEILS DE JARDINAGE Processus de germination Dans la plupart des régions, il est nécessaire de semer les graines de tomates à l’intérieur ou en pépinière. Il est conseillé de ne pas les semer plus de 4 à 5 semaines avant la période de repiquage, car la tomate se caractérise par une croissance très rapide. La germination des graines de tomates requiert des journées chaudes (entre 21°C et 24°C) mais des nuits plus fraîches (entre 15°C et 18°C). Les graines doivent être recouvertes de 5-7 mm de terreau car la germination s’effectue beaucoup mieux dans l’obscurité. Voici, de plus, quelques points que nous souhaitons mettre en valeur quant au processus de germination : - Nos semences sont strictement cultivées selon des méthodes respectant l’environnement et elles ne sont bien sûr aucunement recouvertes de fongicides. Elles sont donc plus fragiles que les semences de l’agriculture chimique lorsqu’elles ne sont pas semées à une époque favorable. - Nous avons personnellement expérimenté plus de 500 variétés de tomates et nous pouvons affirmer qu’en fonction des variétés, le processus de germination est plus ou moins long. Dans des conditions normales, il prend de 3 à 7 jours. Cependant, certaines variétés peuvent prendre 2 ou 3 semaines. Ainsi la variété “Mirabella” peut prendre deux semaines pour germer. De même, nous avons pu vérifier, il y a quelques années au Jardin Botanique de la Mhotte, dans une serre de 40 mètres et durant un printemps très chaud, qu’une grande partie des 300 variétés de tomates germaient en trois jours. Pourtant, il fallut attendre 3 semaines pour que les plantules de la variété “Noire de Crimée” daignassent émerger. Nous exhortons donc les jardiniers à ne pas jeter leurs godets de semis au compost lorsqu’une variété n’a pas germé au bout de 15 jours ! - À l’époque où nous écrivons ces lignes, à savoir en août 2000, nous avons procédé à des tests de germination sur des graines qualifiées de vieilles et que nous n’osons plus mettre en circulation. Notre stupéfaction fut grande de constater que des variétés produites en 1994 et 1995 germaient quasiment à 100%. Certains jardiniers nous avaient d’ailleurs déjà signalé que nos semences de tomates de 1995 germaient bien plus aisément que des semences de tomates produites dans les années subséquentes. Il existe de grandes années pour les crus de vins. En existe-t-il aussi pour les semences ? Les influences cosmiques sont-elles tout aussi déterminantes sur la semence que la qualité du travail humain ? Jean Achard, grand collectionneur de tomates et de piments, nous a toujours répété que les semences bien faites de tomates se conservent pendant 10 années, sans aucun problème. Croissance des plants Les jeunes plants peuvent être repiqués dans le jardin lorsque les risques de gelées sont passés, ce qui signifie, dans de nombreuses régions françaises, au moment de la période que l’on appelle les “Saints de Glace”, vers la mi-mai. Il est conseillé de garnir le pied de tomate d’un compost bien mûr. Une tomate qui “prend de la tige” à l’intérieur ne bénéficie pas d’une croissance harmonieuse lorsqu’elle est repiquée. Il est impératif, dans ce cas, de coucher la tige en terre lors du repiquage. Cette pratique peut d’ailleurs être généralisée : les tiges sont enterrées jusqu’aux premières vraies feuilles. De nouvelles racines jaillissent en effet de toute la partie de la tige enterrée en raison de la présence d’une hormone, l’auxine, qui est inhibée par la lumière mais qui dans l’obscurité de la terre peut stimuler la croissance racinaire. Cette pratique favorise considérablement la croissance générale de la plante. POLLINISATION Pour les jardiniers souhaitant récolter leurs propres semences de tomates, il reste à déterminer les risques de pollinisation croisée, ou risques d’hybridation naturelle, entre les différentes variétés de tomates poussant côte à côte dans les jardins. Le stigmate de la tomate devient réceptif un jour avant que la fleur ne s’épanouisse. Le pollen commence à se répandre un peu plus tard, mais cependant, également, avant que la fleur ne s’épanouisse. Le stigmate reste réceptif et le pollen continue de se répandre tant que la fleur est ouverte, à savoir d’une journée à une semaine en fonction des conditions prévalentes. Le niveau de pollinisations croisées chez les tomates est déterminé par un certain nombre de paramètres : 1. Caractéristiques propres à la variété telle que la longueur du style : Les fleurs de tomates sont parfaites et auto‑fécondes. Le mode de reproduction des tomates est ainsi une autogamie préférentielle. Dans les variétés modernes, le pistil n’émerge jamais à l’extérieur du cône d’étamines fusionnées ensemble. Les anthères sont situés sur la surface interne du cône d’étamines et le pollen se répand à l’intérieur. Comme les fleurs sont tournées vers la terre, le pollen tombe sur le stigmate, générant une autofécondation. Par contre, de nombreuses variétés anciennes, ainsi que les variétés qui ont hérité des gènes de Lycopersicon pimpinellifolium ou d’autres espèce sauvage de Lycopersicon, ont un pistil qui émerge du cône d’étamines et qui est donc exposé aux pollinisateurs. Ces variétés ont donc beaucoup plus de chances d’êtres croisées ; 2. Conditions environnementales modifiant la longueur du style : Le Professeur Messiaen, dans son excellent ouvrage “Le Potager Tropical” précise que l’on peut observer chez les tomates, dans des conditions tropicales, une tendance à l’allongement du style. Il semble que l’allongement du style soit provoqué par l’intensité solaire, la longueur des jours et le ratio carbone-azote ; 3. Présence d’insectes pollinisateurs : La plupart du temps, les fleurs de tomates n’attirent pas les pollinisateurs et ce d’autant plus que d’autres sources de pollen sont facilement accessibles. Cependant, des jardiniers nous ont signalé, en France même, que certaines variétés de tomates étaient visitées par des insectes, abeilles ou gros bourdons noirs. Dans certaines régions, particulièrement dans les tropiques, certains insectes sont attirés par les fleurs de tomates qu’ils vont donc polliniser régulièrement. Ces insectes peuvent être des hyménoptères tels que Exomalopsis billotii aux Antilles. En Amérique du nord, ce sont les abeilles solitaires et les bourdons qui sont le vecteur de la pollinisation croisée, plus particulièrement dans la zone Atlantique et en Californie. De plus, il semble certain que, dans certains environnements, les pucerons et les alleurodes constituent les pollinisateurs les plus efficaces. C’est ce que nous a affirmé récemment, lors d’un entretien, Pierre Bourgois, de l’ile d’Oléron, qui collectionne et régénère des centaines de variétés de tomates depuis des dizaines d’années ; 4. Mouvements du vent : Les mouvements d’air autour de la fleur peuvent intensifier le niveau d’autofécondation. Il semble, cependant, qu’ils n’aient que très peu d’influences sur le niveau de pollinisations croisées. Conclusions Dans des zones peu sensibles, à savoir la majeure partie des zones tempérées, on peut escompter avoir entre 2 et 5 % d’hybridations naturelles. Par contre, dans des zones sensibles, telles uploads/Geographie/ tomate-fiche-ssf.pdf

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