Tours de Babel 1 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château d

Tours de Babel 1 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique Du Zhenjun Exposition proposée par le CRI – château de Lunéville – 5/12/14 au 25/01/15 Né le 12 mars 1961 à Shanghai, en Chine Il vit actuellement en France 1975-1978: Diplôme de l'institut des arts et métiers de Shanghai. 1984-1986: Diplôme de l'école des beaux-arts de L'Université de Shanghai. Sculpture sur jade 1986-1991: Professeur à L'école des beaux-arts de L'Université de Shanghai. 1998-1999: Master à l’école régionale des Beaux-Arts de Rennes, « Espaces numériques » Il est connu pour ses installations interactives contemporaines et ses réalisations scénographiques. La série de photomontages de l’artiste Du Zhenjun revisite le mythe de la tour de Babel en transposant le récit biblique à notre monde contemporain gagné par l’urbanisation intensive, la pollution et la surmédiatisation. Des fragments d’images hétéroclites puisés sur le web sont décontextualisés et juxtaposés afin de révéler des tours de Babel dystopiques. Les œuvres questionnent les idées de construction/déconstruction, d’utopie/contre-utopie ou dystopie, d’information/désinformation…. Elles permettent d’innombrables prolongements pédagogiques sur les plans sémantiques et/ou formels et/ou techniques. Tours de Babel 2 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique 1- Origine biblique de la Tour de Babel – significations symboliques L’histoire de la tour de Babel est un épisode biblique rapporté dans la Genèse (11 : 1 – 9). Après le Déluge, les hommes s’arrêtent dans la vallée de Shinéar pour édifier une tour, la tour de Babel (Babel signifiant « porte du ciel »), dont le sommet atteindrait les cieux. Ils parlent alors tous la même langue. En construisant cette tour, les Hommes tentent de s’élever démesurément et de dépasser ainsi leur condition humaine. Dieu interrompt leur prétentieux projet en détruisant la tour et en brouillant les langues. Les hommes ne se comprennent plus et sont dispersés sur toute la surface de la Terre. La tour inachevée est alors appelée Babel. Le récit biblique fonctionne comme un mythe en amenant une explication à la multiplicité des langues et à la dispersion des peuples sur la terre. Il peut également être interprété comme le danger de la connaissance, vue comme un défi à Dieu, ou la nécessité d’une langue commune pour la réalisation d’un grand projet. La tour de Babel s’inscrit dans la thématique de l’Utopie et pointe les relations très étroites qu’entretiennent l’utopie sociale et l’architecture. Le nom de Babel, ou Babylone, désigne la ville où fut érigée la fameuse tour évoquée dans la genèse. La ville, ainsi qu’une tour, ont réellement existé trois millénaires avant Jésus-Christ sur le site antique mésopotamien (Irak) de Babylone. La tour située à Babylone (à quelques kilomètres de l’actuel Bagdad) était une ziggurat (édifice religieux mésopotamien à étages) dédiée au dieu Mardouk. A l’origine haute de sept étages, il ne subsiste plus rien de l’édifice hormis son empreinte au sol. « Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres, Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la terre ». (Genèse, 11, La Bible de Jérusalem) Tours de Babel 3 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique 2- Représentation de la tour de Babel – les influences A la Renaissance, les artistes se réfèrent à l’Antiquité et empruntent le répertoire formel de cette période. La représentation de la tour de Babel s’inspire : - de la ziggurat de Babylone (tour existante IIIème millénaire avant JC), décrite dans les écrits d’Hérodote comme une tour à base carrée de sept étages autour de laquelle un escalier s’enroule en spirale (reconstitution). - du colisée - mais aussi de la tour Malwiya, tour d’une mosquée du IXème siècle qui n’a pas de rapport avec la cité antique de Babylone. La forme de la tour de Babel s’inspire dès la Renaissance de ces sources diverses, projection fantasmée d’une tour idéalisée. Au XXème siècle, le mythe de la tour de Babel, perçu comme une utopie sociale, est considéré par certains comme une utopie totalitaire (contre-utopie ou dystopie). Les liens étroits entre langue et pouvoir développent une réflexion qui mène à interpréter l’épisode biblique de la tour de Babel comme une chance offerte aux Hommes, celle d’échapper à une langue unique et de s’enrichir du multilinguisme. Le mythe symbolise alors un mode de pensée totalitaire qui exclut la diversité et l’altérité. Tours de Babel 4 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique 3 - Représentation de la tour de Babel – exemples arts plastiques – arts appliqués 1. Construction de la tour de babel, Heures du maître du duc de Bedford, XV ème siècle : la base est carrée et la tour s’apparente donc à la ziggurat de Babylone. Le rapport d’échelles n’est pas respectée comme sur toute représentation médiévale. 2. La tour de Babel, Bruegel l’Ancien 1563 : la forme s’inspire du Colisée de Rome. Bruegel représente les tailleurs de pierre habillés comme des flamands du XVIème siècle. Les tailleurs de pierre se prosternent devant Nimrod (premier roi après le déluge) accompagné de l’architecte. Seule cette attitude replace la scène (dans un cadre très occidental) dans un contexte oriental. De nombreuses interprétations ont mis en parallèle l’épisode biblique et la situation politique des Flandres au XVIème siècle. 3. La tour de Babel, Bruegel l’Ancien 1563 1 2 3 Histoire des arts Arts visuels Peinture Tours de Babel 5 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique 4. La Tour de Babel, artiste flamand, fin XVIème siècle. La tour Malwiya sert de référence. 5. La Confusion des langues, Gustave Doré (1865-1868) : l’accent est mis sur une des portées symboliques du mythe. 4 5 Histoire des arts Arts visuels Peinture Le moment choisi de la représentation est important pour toute interprétation. Tours de Babel 6 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique Bien qu’il n’ait jamais été réalisé, le monument à la Troisième – Internationale (1919-1920) est l’œuvre la plus importante de l’artiste constructiviste Vladimir Tatline. Fortement inspiré par la Tour de Babel non freinée dans sa construction et donc aboutie dans sa forme et sa fonction, le monument annonce le triomphe de la révolution et la réconciliation de toutes les nations unies sous la bannière du communisme. Le monument devait se trouver à Saint-Pétersbourg (alors Petrograd) et aurait servi de quartiers généraux du Komintern. Elle devait être construite avec des matériaux industriels comme l’acier, le verre et le fer, et devenait ainsi l’étendard de la modernité. A la base de la spirale était prévu un cube rotatif destiné aux réunions. Tatline s’empare d’un symbole biblique pour l’adapter à la volonté hégémonique du communisme…. Hommage à Tatline, installation – néons, Dan Flavin, 1966-1969 Sofa Tatlin, Roberto Semprini et Mario Cananzi, 1969 Histoire des arts Arts de l’espace Arts visuels Installation Arts du quotidien Tours de Babel 7 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique Métropolis le film réalisé par Fritz Lang en 1926 est une œuvre d’anticipation qui décrit le fonctionnement d’une ville marquée par le gigantisme. Le siège du pouvoir est appelée « la nouvelle tour de Babel ». Les ouvriers qui construisent la tour vivent sous terre. Elle est alors clairement définie comme la tour maudite. Dans le film de Fritz Lang, le mythe de la tour de Babel fonctionne comme une contre-utopie, symbole d’une ambition démesurée qui se construit sur la base d’inégalités sociales. Eric de ville, la Tour de Bruxelles, photographie, 2008 Marta Minujin, Tour de Babel aux trente mille livres, Plaza San Martin, Argentine, installation éphémère (mai 2011) à l'occasion de l'élection de Buenos Aires comme capitale mondiale du livre 2011 par l'UNESCO. Histoire des arts Arts visuels Cinéma, Photo Installation Tours de Babel 8 Espace pédagogique Côté Cour -Château de Lunéville – château des Lumières Dossier pédagogique Babel, bibliothèque double-face, Mario Mazzer, 2010. uploads/Geographie/ tours-de-babel-dossier-pedagogique.pdf

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