XV. L'ADOLESCENCE TOUT SIMPLEMENT Depuis notre premier baiser, et malgré sa pet

XV. L'ADOLESCENCE TOUT SIMPLEMENT Depuis notre premier baiser, et malgré sa petite conséquence gênante, j'étais sur un petit nuage. Cela me faisait du bien d'être avec un garçon qui n'était franchement pas pressant. Matthew était franchement différent des autres, et pas que sur sa nature. Nous essayions de nous voir aussi souvent que possible, que ce soit chez lui ou en ville, mais toujours avec discrétion. J'avais totalement compris qu'il en avait besoin même si ça m'avait rapidement gonflé. Il avait une peur étrange en fait, celle que je sois totalement blacklistée au lycée. Je n'aimais pas obéir au mec et franchement cela me faisait plutôt bien chier de lui concéder cela. Certes j'avais bien remarqué que cela semblait intriguer pas mal de gens comme Lana et Nicole mais personnellement je m'en moquais. J'étais à deux doigts de n'en faire qu'à ma tête au bout de ces trois semaines. Moi je voulais revendiquer mon mec ailleurs que dans nos familles. Sa famille semblait m'apprécier de plus en plus, et quand j'avoue cela c'est surtout pour Lacey. De mon côté, ma mère ne posait pas vraiment de questions alors que je m'y attendais pourtant... Ce vendredi là, jour de match comme toujours, je n'avais pas revêtu ma tenue de cheerleader pour aller au lycée, la plaçant cependant soigneusement dans mon sac. En effet, le mois de décembre avait montré son nez de sa manière habituelle au Colorado. Pour être plus précise, le temps de merde d'octobre et novembre, etqui avait apporté bien des giboulées, avait laissé la place à un temps bien plus merdique à savoir la neige. Il neigeait beaucoup au Colorado et souvent et, même si ça amusait beaucoup les gosses et leurs bonhommes de neige, ça me faisait chier parce que je n'avais plus d'indépendance. Ma vespa aurait plutôt du mal à gérer la neige et je devais donc demander aux gens de m'emmener au lycée. Naturellement, mon beau chevalier servant capable de se métamorphoser s'était dévoué mais je me sentais mal à l'aise quand je me retrouvais dans le pick-up familial, surtout parce que je sentais un regard insistant de sa sœur. Leur père était gentil et s'arrangeait pour organiser son travail sans son pick-up. En réalité, il en avait un second bien plus vieux qu'il gardait pour lui préférant laisser le plus récent à ses enfants, non pas qu'ils risquaient leurs vies mais sa femme semblait quand même l'oublier. D'autres fois, c'était ma mère ou mon grand-père et, ce jour-là, c'était le tour de ma mère. Je m'étais donc préparée soigneusement pour braver ce temps de merde, planquée sous un gros bonnet et une écharpe, ainsi qu'une grosse veste marron et des bottes. Je n'avais pas franchement besoin de gants mais j'en avais placé dans mon sac, comme des collants pour le match. Inutile de mourir de froid après tout. Parée de mes atouts les plus séduisants, me donnant l'impression d'être le cousin Machin de la Famille Adams, je suis descendue dans la cuisine, découvrant ma grand-mère et sa désormais inévitable écharpe tant elle avait toujours froid et ma mère. Mon grand- père était parti à pied en centre ville pour faire quelques courses, inutile pour lui de prendre des risques avec un véhicule sachant que tout le monde s'occupait bien du déblayage de leurs allées. Ma mère gardait sa voiture pour les plus longs trajets et les plus grosses sessions d'achats en grande surface après le travail. Elles étaient tranquillement en train de discuter quand elles me virent débarquer. - Et ben... Et je suis frileuse, dit ma grand-mère amusée. - Je meurs de froid..., dis-je simplement. La nuit ça va mais dès que je mets le nez dehors brrrrr.... - Ça ma rappelle comment tu étais couverte quand c'était la période des grands vents au Kansas, m'assura ma mère. - Ouais ben c'est pareil..., marmonnai-je en m'enfilant un énorme mug de café. - J'ai préparé un thermos pour toi, me fit ma grand-mère. - Je t'adore Grand-mère ! lançai-je en le trouvant pour le placer dans mon sac. - Je ne sais même pas si c'est parce que tu es accroc au café ou juste pour le froid, fit ma mère mesquine. - Les deux..., ai-je assuré en fixant ma mère. Ma grand-mère me regardait plutôt intriguée, je venais de le remarquer. Inutile de demander pourquoi, je le savais déjà. En effet, depuis deux semaines, mon père m'appelait chaque jeudi. Il devait s'être souvenu qu'il avait une fille. Cependant, je n'avais pas pardonné moi et, avec ma finesse habituelle, il était reçu avec les honneurs. En général, je finissais en rage totale en m'énervant sur tout et tous le monde. Il avait osé me demander de passer Noël avec lui à Topeka. Pour qui se prenait il ? Certes il était mon père mais à part quelques nouvelles de temps en temps, il ne m'avait pas plus contactée que cela. À croire que je ne lui manquais pas. La semaine précédente, j'avais été tellement énervée que même Matthew avait subi ma colère, osant me dire que si j'étais comme lui, je me serai défoulée dans la forêt sous forme de loup. Cela m'avait juste fait comprendre qu'il faudrait que je me calme un peu quand même. Ma grand-mère, sans franchement prendre sa défense, aimait tout de même me rappeler que c'était toujours mon père. Même ma mère semblait vouloir que je fasse des efforts. - Je suis calmée, dis-je en voyant les regards lourds de sens. - Tu as hurlé pendant près d'une demi-heure hier, me fit ma mère. - Quoi? J'ai raison non? Il fait même pas la route pour me voir mais moi je dois me taper un car pour Noël ? Il se fout de ma gueule ! dis-je en m'énervant de nouveau. - Il veut te voir, me fit ma grand-mère. - Et ben il bouge son cul et prend une chambre d'hôtel à Fort Collins. Cela ne le gênait pas pour baiser sa pute, ai-je répliqué. - Chérie... Ne sois pas aussi vulgaire, me réprimanda ma mère. - Quoi? J'ai raison non? me suis-je défendue. - Mais... Il ne te manque pas? me demanda ma mère assez soudainement. Je l'ai regardée légèrement stupéfaite. C'était peut-être bien la première fois qu'elle me demandait cela. - Bien sûr que si, c'est quand même mon père, ai-je avoué. - Mais tu ne veux pas le voir? me demanda ma grand-mère. C'était peut-être une impression mais je me croyais dans une thérapie. Elles essayaient de me faire parler et je n'allais pas hésiter à répondre. - Si, à condition qu'il vienne à Fort Collins et seul, ai-je alors précisé. - C'est pour ça que tu ne veux pas aller à Topeka, comprit ma mère. - Évidemment ! me suis-je offusquée. Tu me vois faire mes devoirs de vacances avec cette salope? - Chérie... - Ho c'est bon hein! me suis-je énervée. Elle savait qu'il était marié et qu'il avait une gosse à peine plus jeune qu'elle. C'est une salope... Point final. - Donc... Si je lui donne tes conditions..., hésita ma mère. - Je veux bien faire l'effort, je n'irai pas à Topeka mais je serai sage... Mais il a intérêt de la laisser là-bas, ai-je assuré. - D'accord... Je lui dirai, fit ma mère. - Il te fait chier pour ma garde ? demandai-je alors. - Il aimerait te voir, fit ma mère tout bas craignant un nouvel esclandre. - Et donc..., ai-je insisté. - Il sera content, il voudrait qu'on gère cela sans passer devant un juge, me fit ma mère. - On se demande bien pourquoi, marmonnai-je. Et dis-lui que c'est inutile de m'offrir des tonnes de cadeaux, on ne m'achète pas. Mon choix, c'est vivre ici, ai- je assuré. - Ça, il le sait ma puce, me fit ma mère. - Mouais ben il a pas intérêt de me les briser, ai-je alors conclu. Bon... T'es prête ? - Je ne suis pas un Uber hein? s'offusqua ma mère. - Je sais..., ai-je grommelé. Mais t'es prête ? - Oui oui, je mets ma veste et on y va, dit ma mère. Je savais, par expérience désormais, que beaucoup de parents emmenaient leurs enfants, même ceux qui avaient des voitures. Ils devaient avoir peur pour leurs assurances tous risques. Mais il fallait bien reconnaître que la plupart des élèves n'avaient pas des véhicules de premières jeunesses, ce qui n'aiderait nullement les adolescents à apprendre à conduire l'hiver. Moi c'était encore pire mais bon... Je n'allais pas me plaindre. - Le carrosse de Mademoiselle la duchesse est prêt, fit ma mère en enfilant sa veste. - Ha ha... T'es tordante, marmonnai-je avant d'embrasser ma grand-mère sur la joue. À toute... Mais qu'est-ce qu'il faisait froid quand je suis sortie de la maison, fonçant sous la neige pour grimper dans la voiture. - Putain il caille ! dis-je en soufflant dans mes mains. - C'était pire quand j'étais petite, à cette période on avait de la neige jusqu'aux genoux... À Noël uploads/Geographie/ ws15.pdf

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