Moutoula et al. J. Appl. Biosci. 2016 Étude des habitudes alimentaires des ména

Moutoula et al. J. Appl. Biosci. 2016 Étude des habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville en vue de la lutte contre la carence en vitamine A 9174 Étude des habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville en vue de la lutte contre la carence en vitamine A MOUTOULA BOULA Edoxie Flore (1,2), MANANGA Vital (1,2,3), ELENGA Michel (1,2) et KINKELA Thérèse (1,2) (1)Laboratoire de Nutrition et d’Alimentation Humaine (LaNAH), Faculté des Sciences et Techniques, UMNG, BP : 69, Brazzaville, Congo. (2) Équipe Pluridisciplinaire de Recherche en Alimentation et en nutrition (EPRAN), Faculté des Sciences et Techniques, UMNG. (3)Auteur correspondant, MANANGA Vital, Docteur en alimentation et nutrition, Département de Biologie et Physiologie Animales, Faculté des Sciences et Techniques (Université Marien N’GOUABI), BP. 69, Brazzaville, Congo. E-mail : manangavital@yahoo.fr, Tel : 00 (242) 066743151/00 (242) 044099521 Original submitted in on 10th October 2015. Published online at www.m.elewa.org on 31st January 2016 http://dx.doi.org/10.4314/jab.v97i1.4 RĖSUMĖ Objectif : La carence en vitamine A est un problème de santé publique au Congo. Bien que la stratégie nationale adoptée pour combattre cette déficience soit la distribution des capsules de vitamine A, il est nécessaire d’explorer et de développer les voies alimentaires en complément de la supplémentassions. L’objectif de l’étude est de fournir des informations de base sur les habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville, d’identifier les aliments les plus consommés par ces ménages et voir si ces aliments peuvent contribuer à l’amélioration de la situation en vitamine A des personnes vulnérables. Méthodologie et résultats : La méthode utilisée dans cette étude prospective sur les habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville est celle de l’enquête alimentaire tout en pratiquant les techniques suivantes : les rappels de 24 et de 48 heures, les fréquences de consommation sur 7 jours et sur 1 mois.Les aliments identifiés dans les ménages ont été regroupés en six groupes comme suit : -les viandes et volailles,-les poissons, -les feuilles vertes, -les légumes, -les légumineuses, -les noix, les oléagineux et les huiles. La viande de bœuf, les cuisses de poulet, le poisson salé, le haricot, l’aubergine, le ‟koko ,״et les noix de palme sont les plus consommés. Parmi ces aliments, deux sont riches en provitamine A, le ‟koko” (Gnetum africanum) et les noix de palme. Plusieurs autres aliments riches en provitamine A ont été rencontrés lors de l’enquête parmi lesquels nous citons les légumes verts, les carottes et l’huile de palme rouge, qui sont des meilleurs sources de provitamine A, mais la consommation de ces derniers est assez faible, nécessitant une diversification alimentaire. Conclusion et application des résultats : Les cuisses de poulet et le ‟koko” ont été consommés 3 fois la semaine par la majorité des ménages. Ce régime alimentaire des brazzavillois est monotone et non varié, or un bon régime alimentaire doit être diversifié. Un tel régime alimentaire constitué des aliments en majorité pauvres en vitamine A ne peut pas contribuer à l’amélioration de l’état vitaminique A des couches vulnérables de la population étudiée, à savoir les femmes et les enfants en âge préscolaire. Mots clés : vitamine A, aliments, habitudes alimentaires, enquête alimentaire Journal of Applied Biosciences 97:9174 – 9186 ISSN 1997–5902 Moutoula et al. J. Appl. Biosci. 2016 Étude des habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville en vue de la lutte contre la carence en vitamine A 9175 ABSTRACT Objective: Vitamin A deficiency is a public health problem in Congo. Although the national strategy to combat this deficiency is the distribution of vitamin A capsules, it is necessary to explore and develop ways to supplement dietary supplementation. The objective of the study is to provide basic information on the eating habits of households in Brazzaville, to identify the food consumed most by these households and see if these foods can contribute to the improvement of the situation in vitamin A vulnerable people. Methodology and Results: The method used in this prospective study on the eating habits of households in Brazzaville is the investigation of food while practicing the following techniques: reminders 24 and 48 hours, the consumption frequency of 7 days and 1 month. Foods identified in households were grouped into six groups as follows: - meat and poultry, fish, green leaves, vegetables, legumes, nuts, oilseeds and oils. Beef, chicken legs, salted fish, beans, eggplant, "koko", and palm nuts were the most consumed. These foods are high in two provitamin A, "Koko" (Gnetum africanum) and palm kernels. Several other foods rich in provitamin A were encountered during the survey among which we mention green leafy vegetables, carrots and red palm oil, which are the best sources of provitamin A, but the consumption of these is enough low, requiring food diversification. Conclusion and application of results: Chicken thighs and "koko" were consumed 3 times a week for most households. This diet Brazzaville is monotonous and not varied, or a good diet should be diversified. Such a diet consisting of foods low in vitamin A majority cannot contribute to improving the vitamin A status of vulnerable layers of the population studied, namely women and preschool children. Keywords: vitamin A, foods, diets habits, diets investigations INTRODUCTION Les vitamines sont définies comme des substances organiques indispensables à la vie, apportées à l’individu par l’alimentation et efficaces à de très petites doses de l’ordre du microgramme ou du milligramme. Un apport insuffisant dans l’alimentation conduit a des manifestations cliniques de carence. La carence en vitamine A est la cause principale de la cécité juvénile dans les pays en développement (UNICEF, 2001). L’absorption du rétinol et des caroténoïdes a lieu dans l’intestin (entérocytes) et nécessite la présence des produits de la digestion des lipides (acides gras, phospholipides, etc.) et des sels biliaires pour la formation de micelles digestives favorisant la solubilisation du rétinol et des caroténoïdes (β- carotène) lipophiles. L’alimentation et le mode vie ont une forte influence sur la santé d’une population (Mbemba et al, 2006). Au Congo, une enquête menée en 2000 indique que les tâches de Bitot dues à une carence en vitamine A, étaient observées en milieu urbain chez 6,2% d’enfants en âge préscolaire et 9,7% de femmes en âge de procréer. Par contre, en milieu rural, le pourcentage s’élevait à 12,6% chez les enfants et 10,1% chez les femmes (UNICEF, 2001). Une autre enquête menée auprès des femmes se basant sur l’héméralopie ou la cécité crépusculaire a montré des prévalences de 1,3 % ; 1,5 % ; 1,6 % et 1,4 % respectivement pour les tranches d’âge de 15 à 19 ans, de 20 à 29 ans, de 30 à 39 ans et de 40 à 49 ans (Massamba et al, 2005). La cause la plus courante de la carence en vitamine A est le déficit d’apports en carotène ou en vitamine A préformée dans l’alimentation (Amoussa, 2011). Trois approches complémentaires sont préconisées pour lutter contre cette carence, à savoir : la supplémentassions prophylactique en vitamine A (Somé et al, 2003), l’enrichissement des aliments en vitamine A (Bendesh et al, 2000) et la diversification alimentaire (Delisle et al, 2003). La stratégie nationale adoptée au Congo dans la lutte contre cette carence est la supplémentassions systématique des femmes enceintes et des enfants de 0 à 59 mois (UNICEF, 2001). La diversification alimentaire qui repose sur l’utilisation des ressources alimentaires disponibles localement n’est pas encore explorée au Congo. Cependant, les approches alimentaires constituent une voie prometteuse, car elles peuvent contribuer de manière efficace et durable à réduire la carence non seulement en vitamine A mais aussi en d’autres micronutriments Moutoula et al. J. Appl. Biosci. 2016 Étude des habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville en vue de la lutte contre la carence en vitamine A 9176 (Ruel, 2001). Pour arriver à des résultats satisfaisants par les stratégies alimentaires, une connaissance des pratiques alimentaires des ménages est nécessaire. En effet le Congo dispose de plusieurs aliments sources de vitamine A et de β- carotène ; malgré ces atouts, la carence en vitamine A demeure toujours. Ainsi, en vue de contribuer à la lutte contre la carence en vitamine A la présente étude se propose d’étudier les habitudes alimentaires des ménages de Brazzaville à partir des enquêtes de consommation alimentaire basées sur les rappels de 24 h et 48 h et les fréquences de consommation alimentaire sur 7 jours et un mois. Objectifs spécifiques : Pour aboutir à nos résultats, les objectifs spécifiques suivants ont été fixés. - Collecter les différents ingrédients utilisés lors de la préparation des plats par les ménages ; - Identifier les ingrédients les plus utilisés ; - vérifier si les ingrédients les plus utilisés sont riches en vitamine A ; - Identifier les autres ingrédients riches en vitamine A, pouvant contribuer à la lutte contre la carence en vitamine A. MATERIEL ET METHODES Site et population d’étude : L’étude a été conduite dans une zone urbaine, notamment à Brazzaville. Cette ville comprend neufs arrondissements subdivisés en quartiers. Un tirage au sort a été réalisé pour sélectionner les quartiers, les zones et les ménages à enquêter. Vingt quartiers ont été enquêtés, soit un total 201 ménages ont été concernés par l’enquête ménages. Un uploads/Geographie/132973-article-text-358184-1-10-20160331.pdf

  • 23
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager