1 AVANT-PROPOS L’importance des matières premières minérales et plus particuliè

1 AVANT-PROPOS L’importance des matières premières minérales et plus particulièrement des minerais, que ce soit pour les pays consommateurs ou producteurs, n’est plus à démontrer. La mise en évidence de nouveaux gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en oeuvre de techniques sophistiquées comme la géochimie et la télédétection. Mais, si ces techniques sont importantes et si leur développement harmonieux est essentiel, un stade de recherche s’impose tout aussi indispensable: c’est celui du prospecteur de terrain dont dépend en grande partie le succès des recherches. Il a donc semblé utile de rassembler en un manuel de langue française toutes les régies, méthodes et tours de main de la prospection minière afin d’en faire bénéficier les jeunes générations de prospecteurs, qui encore de nos jours, se lancent dans l’exploration de territoires parfois totalement vierges. Déjà en 1959, l’un des auteurs du présent ouvrage, J. Morer, avait rédigé avec J. Sagatsky un « manuel du prospecteur ». Ce dernier reproduit à un nombre d’exemplaires très réduit connut un grand succès. Mais les ans ont passé, les méthodes anciennes se sont affinées, d’autres sont nées, autant de raisons pour justifier une nouvelle rédaction. Le manuel que nous vous présentons est une oeuvre collective. La rédaction a nécessité de longues heures de travail, de persévérance et d’abnégation. Si les bonnes volontés n’ont pas manqué, seule l’obstination de Jean-Bernard Chaussier a permis de mener à bien ce qui, au départ, apparaissait comme une véritable aventure. Connaissant lui-même les aléas de la vie de géologue minier, il était bien placé pour coordonner ce travail, savoir ce qu’il était important et indispensable d’écrire, même si ces indications semblent élémentaires pour certains, Il a été aidé par Jean Morer qui, au terme d’une carrière commencée au B.R.G.G. à la fin de la dernière guerre mondiale, a bien voulu consacrer de longues heures pour nous conseiller et faire bénéficier de son expérience les jeunes générations. 2 AVANT-PROPOS L’introduction due à J.P. Dumas permet de replacer dans chacune des phases de la recherche minière les techniques dont la mise en oeuvre est décrite dans les différents chapitres. J.B. Chaussier a expliqué comment se préparait matériellement une prospection, il a également rédigé le chapitre consacré à la prospection alluvionnaire et éluvionnaire, tandis que J.C. Michel s’est chargé du cas particulier du diamant, J. Marchesseau a détaillé le déroulement des opérations de prospection des formations littorales (sables de plages, dunes,...). La recherche et l’échantillonnage d’affleurements ont été décrits par J. Letalenet dans le chapitre consacré à ce que l’on est convenu d’appeler la prospection au marteau, qui fut et demeure, pour un géologue et un prospecteur, la base de toute recherche minière. La mise en oeuvre de méthodes plus sophistiquées de recherche d’indices non affleurants a été décrite par L. Viallefond pour la prospection géochimique et par R. Millon pour la prospection géophysique; elles prennent de plus en plus d’importance: en effet, les gisements affleurants non connus deviennent de plus en plus rares et les recherches actuelles s’orientent désormais vers les gisements cachés. Le chapitre relatif aux sondages en recherches minières a été rédigé par B. Villeneuve en ce qui concerne les techniques et les appareils de sondage, tandis que la prise d’échantillons était décrite par J. Deroubaix dans les sondages carottés et par J. Testard et J. Morer avec la collaboration de R. Trinquard dans les sondages destructifs. P. Battut a exprimé le fruit de son expérience en matière de travaux miniers pour la transmettre aux prospecteurs qui auraient à mettre en oeuvre ces techniques. J.P. Prouhet, JE. Chaussier et J. Morer ont collaboré à la description des différentes techniques d’échantillonnage en travaux miniers. J’adresse, à tous, les remerciements et les félicitations de l’équipe responsable des publications du BRGM, sans oublier l’ensemble du département Coopération et son chef, Jean-Claude Napias, qui a su faire de son unité une « équipe» au service des chercheurs désirant se familiariser avec les techniques françaises. Jean Ricour Directeur au B.R.G.M. 3 INTRODUCTION La démarche générale de la recherche minière essentiellement naturaliste et expérimentale progresse par phases qui se distinguent par les surfaces concernées et les techniques mises en oeuvre et par conséquent, par les moyens humains, matériels et financiers qu’elles nécessitent. Une bonne recherche minière doit tendre sans cesse vers un rapport raisonnable entre le risque encouru et le profit espéré. Ce n’est pas chose facile et il est clair qu’au terme de chaque phase un examen critique des données techniques, économiques et financières s’impose. On doit s’attacher à la lumière des résultats obtenus, à apprécier le risque et préciser l’espoir. Une décision en découlera de poursuivre ou non les recherches et dans le premier cas, un nouvel objectif sera défini ainsi que seront évalués les moyens de l’atteindre, Au fur et à mesure que l’on progresse vers l’aval, ces décisions sont de plus en plus lourdes de conséquences et l’on ne saurait trop insister sur le danger qu’il y aurait de passer à la phase suivante sans avoir pleinement répondu aux questions de la précédente. W.G. Peters dit avec raison que « les plus grandes pertes financières interviennent le plus souvent, non pas dans l’exploration, niais bien dans l’exploitation, lorsque celle-ci s’avère non rentable après que les investissements aient été décidés sur la base dune étude géologique incomplète. La décision de considérer une anomalie comme cible est mains critique que celle de considérer comme gisement une cible mal étudiée ». A tous les stades de la recherche minière, la décision de continuer ou d’arrêter dépend, avant tout autre considération, des données géologiques, gitologiques, minéralogiques, qualitatives et quantitatives (dimensions, teneurs) recueillies sur l’indice ou le gisement étudié. Les programmes d’études prévoient l’emploi de telle ou telle méthode pour rechercher des points d’accrochage, les contrôler, reconnaître les corps minéralisés découverts et évaluer les gisements mis en évidence, Choisir les méthodes adéquates est certes très important, mais être sûr de la validité des résultats obtenus lors de leur mise en application est tout aussi primordial, car ces résultats conditionnent les décisions. 4 2 INTRODUCTION Chaque méthode de prospection doit être mise en oeuvre avec un soin extrême depuis le simple examen d’affleurements ou la moindre batée en lit vif jusqu’au recueil de cuttings de sondages percutants, ou a l’échantillonnage de travaux miniers. C’est au prospecteur, auquel est confié le plus souvent la responsabilité de tels travaux, que s’adresse ce manuel, qui n’est et ne veut être qu’un aide-mémoire aussi exhaustif que possible des tàches qu’il aura a accomplir, et des précautions qu’il aura à prendre. Beaucoup d’entre eux ont fait profiter de leur expérience les rédacteurs des chapitres qui le composent ou en ont redigé certains en tout ou en partie. Le prospecteur ne peut être un technicien universel et rédige parfaitement, par exemple, le maniement des appareils de prospection géophysique les plus compliqués et les plus sensibles; mais il doit être à même de compléter les informations recueillies sur le terrain de prospection par l’emploi de techniques géophysiques simples, ce qui peut éviter l’envoi d’une équipe spécialisée, donc des dépenses supplémentaires. De même, le prospecteur peut être conduit à utiliser lui-même de petites sondeuses légères ou à creuser des galeries de reconnaissance de faible extension ou des puits de recherches peu profonds. Il trouvera les renseignements voulus dans ce manuel, notamment sur les tirs de mines- le boisage, l’aérage. Son rôle essentiel ne sera cependant pas de se substituer aux spécialistes que sont les sondeurs et les mineurs, mais bien d’orienter et de contrôler leur travail et de prélever les échantillons nécessaires à la connaissance géologique et minière du gisement concerné par ces travaux. L échantillonnage d’un gisement est sans aucun doute l’opération la plus importante et aussi la plus délicate de toutes les phases de la recherche minière, surtout de la dernière. C’est pourquoi il convient d’insister sur le soin extrême qui doit être apporte par le prospecteur à la prise d’échantillons destinés à l’analyse et à la réduction par quartage de la quantité recueillie, Ces opérations sont décrites dans différents chapitres du manuel, A la rédaction de ces chapitres, outre les géologues et les prospecteurs, ont collaboré des géophysiciens, des ingénieurs sondeurs et des ingénieurs des mines tous praticiens. Ce manuel est donc bien l’oeuvre d’une équipe nombreuse et complète qui exprime le fruit de l’expérience du BROXI dans la pratique de la recherche minière exercée sous toutes les latitudes et sous tous les climats. 3 Chapitre I PRÉPARATION ET ORGANISATION D’UNE MISSION DE PROSPECTION MINIÈRE EN ZONE INTERTROPICALE Ce chapitre doit être considéré comme un aide-mémoire des opérations à effectuer, et des matériels nécessaires à la réalisation d’une mission géologique de terrain en climat désertique, tropical ou équatorial. Les listes de matériel utilisé au BRGM sont données à titre d’exemple en annexe I, et ne sont pas absolues; elles sont aussi exhaustives que possible, mais devront être adaptées en fonction des circonstances, des conditions locales, climatiques et financières. I. — PREPARATION DE LA MISSION AVANT LE DEPART I.1. — Documentation technique A. Pour mémoire Un agent nouvellement embauché au uploads/Geographie/ manuel-du-prospecteur.pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager