I &eM-eodme de e de Preparatifs au Cameroun du 1 Festival de Dakar par J.-B. Ob

I &eM-eodme de e de Preparatifs au Cameroun du 1 Festival de Dakar par J.-B. Obama Introduction A quelque deux mois du Festival mondial des Arts Negres de Dakar, la Republique Federale du Cameroun eut la joie de recevoir officiellement le President Senghor a Yaounde, puis a Buea, a Garoua et a Maroua. Le poete- chantre de la « Negritude » eut ainsi le loisir de mediter sur ce concept, qui Iui est cher, en le confrontant avec ce raccourci de l'Afrique noire qu'est le Cameroun de la foret, de la savane et de la montagne surplombant la cote Atlantique des Esclaves ou alors la zone saharienne du lac Tchad I Pays d'une variete geographique, ethni- que, linguistique et culturelle autant qu'artistique et religieuse d'un caractere presque unique au cceur du continent africain, la Republique « bilingue » du Came- roun francophone et anglophone brasse toutes les cultures et civilisations anciennes et modernes du monde eurafrasique, si l'on veut bien se souvenir de son extra- ordinaire aventure historique qui le predestina, des la fin du xixe siècle, a sa vocation actuelle de « laboratoire de ('unite africaine ». II suffit de rappeler ici que le Peul du Nord a émigré de « !'Orient lumineux vers ('Occident 13 ABB IA herbeux » avant de rencontrer chez nous l'Arabe Choa, le Haoussa du Niger, le Guider, le Fali des montagnes Mandara ; que la plaine historique de I'Adamaoua, en donnant naissance a la Sanaga vers ('Est, a aussi draine tout au long de ce fleuve « blanc » des populations de type dit « bantu » curieusement rattachees par leur genealogie a l'ancetre Tikar, alors que la branche « Beti » en question (les Etenga) se retrouve parmi les berges du fleuve « noir » qui n'est autre que le Nyong ; que, entre ces deux fleuves du Centre-Sud continuent a vivre des groupes Pygmees reperables jusque dans la foret de l'Est, en meme temps qu'on les retrouve parsernes a I'Ouest, dans le Littoral, entre Eclea et Kribi ; que les groupes ethniques du Sud-Ouest « bantu » sont appa- rentes aux Fang du Gabon alors que les Douala seraient venus du Congo Bakota par la mer jusqu'au Wouri ; qu'enfin, les rives du fameux Cameroon River des Anglais, que domine le Mont Cameroun aux alentours de Buea et de Victoria, sont partagees par des ramifications de la puissante ethnie Bamileke (lien vivant des deux Etats tederes), culturellement aussi originale que l'aris- tocratie Bamoun ou les paysans Bafia... Senghor nom- mera tout cela, dans un texte cite plus loin : « microcosme de Ia Negritude » Comment le representer a Dakar ? Nous allons esquisser ici les etapes de cette veritable gageure ! * * 14 PREMIERE ETAPE DE LA LETTRE PRESIDENTIELLE AU SECRETARIAT DU C. F. L. C. C'est le 10 aoot 1965 que Monsieur le Ministre de l'Education, de la Jeunesse et de la Culture communiquait au Coordonnateur du Centre Federal Linguistique et Culturel de Yaounde une pre- mière lettre presidentielle demandant a notre Ministere d'assurer Ia « coordination de toutes les activites culturelles et artistiques du pays >>, de fawn a assurer au Cameroun toutes les chances de reussite nationale au ler Festival mondial des Arts Negres de Dakar. La Iettre-circulaire que nous allons maintenant reproduire et commenter, en date du 30 ao0t 1965, supposait déjà installe au C. F. L. C. de Yaound6 le Secretariat de Centralisation Nationale des projets et programmes concernant Dakar. Elle s'athessait, soulignons-le, aux Inspecteurs Federaux d'Administration. (Lettre- Circulaire n° 12/CAB/PR du 30/8/65). : « II nous est agreable de vous faire part de notre decision de faire dignement representer le Cameroun au prochain Festival des Arts Negres qui aura lieu a Dakar en avril 1966. « Un grand nombre d'autres pays africains se sont deja en- gages a participer a cette importante manifestation de confronta- tion culturelle qui a pour but de montrer au monde les valeurs permanentes du patrimoine culturel et artistique negro-africain. « A cet effet, nous avons chargé le Ministere de l'Education, de Ia Jeunesse et de la Culture, de prendre toutes les dispositions necessaires pour assurer la coordination de ('organisation des pre- paratifs de notre participation a Dakar. « Notre apport se doit d'y etre original, typiquement came- rounais et refletant la diversite, la richesse et revolution culturelle de notre Republique Federale dans le domaine des arts et d'arti- sanat d'art, de la documentation litteraire, orale et &rite, de la representation artistique ; danses, theatre, cinema, etc. 15 ABBIA « Nous vous demandons en consequence de proceder, dans les meilleurs delais, a la creation d'un comite regional de preparation du Festival, dont vous assurerez la presidence, comite qui corn- prendrait toutes les personnalites regionales (fonctionnaires, elus locaux, autorites traditionnelles et coutumieres, artistes), qui, par leur competence ou par l'interet constant qu'ils manifestent pour les affaires culturelles, seraient susceptibles d'apporter une con- tribution efficace a la preparation du Festival. Ce comite aura pour tache essentielle : — d'interesser le public de votre region a cette 1 -ache nationale — de faciliter le tra- vail des agents et techniciens en matiere de culture, d'art, d'artisanat, qui vous seront envoyes pour assurer la coordination des preparatifs de Dakar avec le Ministere de ('Education, de Ia Jeunesse et de Ia Culture. » Yaounde, Ie 30 ao0t 1965 Le President de Ia Republique Federate A. AHIDJO Cette lettre presidentielle donnait enfin le feu vert a une in- tense activite dans l'etwoit local du C. F. L. C. de Yaounde, naguere promu « Service de Developpement Culture! » du Ministere de ('Education, de Ia Jeunesse et de la Culture. Jusque la, la portee de la mission nationale de ce secteur echappait au grand public tant camerounais qu'etranger. Malgre notre cruel manque de moyens techniques et financiers a la hauteur de cette tache exal- tante, le peu de temps qui nous restait pour ces gigantesques preparatifs, a un an d'intervalle du Festival, nous obligeait a agir vite pour informer toutes les couches de Ia Nation. Radio, conferences et circulaires explicatives : rien ne fut epergne durant cette etape preparatoire qui aboutit a la creation, a Yaounde merne d'une Commission Centrale ou Comite Nationale subdivise en 4 Sous-Comites techniques dont les Presidents furent elus a la pre- miere seance pleniere du 3 septernbre 1965, dans la petite Salle des Congres de ('Office National Camerounais du Tourisme. Le R. P. Luitfrid Marfurt, benedictin de Nkol-Febe fut elu a la presi- dence du Comite I (Arts et artisanat); Monsieur le Ministre B. Bindzi, avec comme suppleant J.-P. Ngassa de ('Information, presidait au Comite II (Documentation culturelle) M. Foalem Fotso, au Comite III (Representations artistiques) et Maitre Pucheu, au Comae IV (Finances). Le C.F.L.C. leur offrait ses techniciens. 16 (Photo C. F. L. C.) $ Une phase de la selection pour Dakar a Yaounde. Le Jury du Centre-Sud dont MM. Obama J.-B. (droite) Epanya Yondo (gauche) du C. F. L. C. ORGANIGRAMME PREPARATIFS DU FESTIVAL DES ARTS NEGRES DE DAKAR PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE Min. Int. I Min. Infor. I MEJEC I Min. Fin. I Min. A. T. F. I 444 SECRETARIAT DE CENTRALISATION C. F. L. C. Comae I Comite II Comite III Comite IV (Sous-C.) (Sous-C.) (Sous-C.) INSPECTIONS FEDERALES Insp. Centre-Sud Insp. Littoral Insp. Ouest Insp. Est Insp. Nord Insp. Cam. Occ. (I, II, III, IV) (I, II, III, IV) (I, II, III, IV) (I, II, III, IV) (I, II, III, IV) (I, II, III, IV) JURY NOTE : Chaque Comite regional sera ID'ati sur le modele de la Commission Centrale subdivisee en Comites, I, II, Ill et IV. LE CAMEROUN MICROCOSME DE LA NEGRITUDE Le Coordonnateur et les autres Chercheurs du C.F. L. C. corn- mencerent par mettre sur pied un Organigramme pour debrouiller la situation, organigramme (ci-joint) dont Ia Note suivante servit de commentaire : « Monsieur le President, « Etant donne la complexite et I'ampleur de la tache de « coor- dination nationale ›> qui echoit au Secretariat de Centralisation pour le Festival de Dakar, il nous a paru utile de vous proposer ce qui suit : « Pour assurer l'efficacite et la irapidite des travaux des Comites techniques crees lors de la premiere seance pleniere du 3 sep- tembre, les iresponsables elus pour presider a la Commission cen- trale tiendront provisoirement compte des imperatifs pratiques que voici : « 1. La liste des inscriptions aux differents Comites Techni- ques de Ia Commission centrale sera close vendredi 10 septembre a 17h, a l'Off ice du Tourisme, lors d'un premier echange de vues entre les Comites I, II, Ill, et IV. « 2. Pour aboutir a une liste correcte des membres de chaque Comite, le iresponsable voudra bien creer un petit bureau, avec President et Vice-President et un Secretaire qui sera un Chercheur du C. F. L. C. ayant pour adjoint un technicien du Centre Federal Linguistique et Culture!. « 3. Au debut de chaque seance de travail, le President you- dra bien donner en priorite la parole au Secretaire (Chercheur ou Technicien du C. F. uploads/Geographie/abbiav12-13n2 1 .pdf

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