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HAL Id: tel-01708330 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01708330 Submitted on 13 Feb 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Sociabilité et érudition locale : les sociétés savantes du département de la Manche, du milieu du XVIIIe siècle au début du XXe siècle Guillaume Viel To cite this version: Guillaume Viel. Sociabilité et érudition locale : les sociétés savantes du département de la Manche, du milieu du XVIIIe siècle au début du XXe siècle. Histoire. Normandie Université, 2017. Français. NNT : 2017NORMC023. tel-01708330 THESE Pour obtenir le diplôme de doctorat Spécialité Histoire Contemporaine Préparée au sein de l’Université de Caen Normandie Sociabilité et érudition locale : les sociétés savantes du département de la Manche, du milieu du XVIIIe siècle au début du XXe siècle. Tome I Présentée et soutenue par Guillaume VIEL Thèse dirigée par Michel BOIVIN, laboratoire C.R.H.Q. Thèse soutenue publiquement le 18 décembre 2017 devant le jury composé de M. Dominique BARJOT Professeur des Universités / Université Paris-Sorbonne (Paris IV) Examinateur Mme Odile PARSIS- BARUBÉ Maître de conférences HDR / Université de Lille 3 Rapporteure M. Cyril GRANGE Directeur de recherche / Université Paris- Sorbonne (Paris IV) Rapporteur Mme Anne-Sarah BOUGLÉ-MOALIC Docteure en Histoire contemporaine / Cheffe de projet, Conseil régional de Normandie Examinatrice M. Jean-Louis LENHOF Maître de conférences / Université de Caen Normandie Examinateur M. Michel BOIVIN Professeur des Universités / Université de Caen Normandie. Directeur de Thèse 2 Remerciements Je tiens à remercier chaleureusement les personnes qui m’ont aidé pendant l’élaboration puis la rédaction de cette thèse. En premier lieu mes remerciements vont à mon directeur M. le professeur Michel BOIVIN, pour son soutien, ses conseils et ses encouragements. Au début de ce travail, j’ai bénéficié de l’attention, des suggestions et de la confiance de M. le professeur Jean-Pierre DAVIET. Je tiens à lui exprimer ici ma gratitude. Je souhaite également remercier, pour l’aide qu’ils m’ont apportée au cours de mes recherches l’ensemble du personnel des Archives départementales de la Manche, M. Yves RENAULT, membre de la Société nationale académique de Cherbourg, et M. Francis RENOUF, membre de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. Mme Marie-Claude LENEVEU a bien voulu jeter un regard critique sur mon travail et je lui en suis particulièrement reconnaissant. Pour leurs encouragements et leur assistance je remercie ma mère, Mme Maryvonne VIEL et ma compagne, Mme Annie LOCHON. Je souhaite, pour conclure adresser mes pensées à mon père, Marcel VIEL†, ainsi qu’à Cécile LEPARQUIER†, Silvana GAZZOLI† et Pietro GAZZOLI†. 3 INTRODUCTION Les sociétés savantes sont des associations structurées dont les membres, en fonction de leur formation ou de leur intérêt pour un domaine donné, se réunissent dans le but de présenter leurs travaux, d’échanger entre eux des informations et, dans une certaine mesure, de diffuser leurs connaissances auprès d’un public plus large. Le mouvement académique trouve son origine, au moins étymologique, dans l’accademia florentine rassemblée autour de Marsile Ficin (1433 – 1499) par le duc Cosme de Médicis (1439 – 1464). Cette école philosophique prend pour référence l’enseignement de Platon au sein de l’Akademia, du nom d’un parc situé sur le territoire de la cité d’Athènes. Prenant pour modèle cette fondation, l’appellation Accademia est utilisée par la suite par les sociétés savantes italiennes comme l’Accademia dei Lincei à Rome, fondée en 16031. En France, la fondation de l’Académie française2 a suivi un chemin similaire. Un cercle d’érudits préexistant est pour ainsi dire officialisé lorsque le cardinal de Richelieu recrute l’ensemble de ses membres afin de former une compagnie de grammairiens. L’Académie française est ainsi fondée par un acte de Louis XIII daté du 29 janvier 1635. Pour reprendre les termes de Daniel Roche : « le pouvoir royal a en quelque sorte mis la main sur des sociétés privées pour leur conférer un rôle et pour leur donner une place dans une politique de « gouvernement de l’intelligence »3 ». Cette institution a, peu à peu, servi de modèle aux fondations provinciales ultérieures, tant sous l’Ancien Régime qu’au cours du XIXème siècle. Ces fondations nous sont connues par le biais de textes, d’une longueur variable, produits par les sociétés savantes elles-mêmes. On perçoit assez rapidement le défaut qui ici est susceptible de se faire jour : un attachement par trop respectueux à la personne d’illustres fondateurs amenant à une vision hagiographique. Ces travaux de type monographique sont cependant publiés par les sociétés en relation avec un événement marquant, comme l’anniversaire de leur création. Ainsi des groupements tels que la Société Académique de Nantes et de la Loire-Inférieure (en 1899), la Société d’Emulation du Bourbonnais (1948) ou la Société Industrielle de Mulhouse (en 1926) 1 http://www.lincei.it/ (site en italien, consulté en juin 2013). 2 http://www.academie-francaise.fr/linstitution-lhistoire/les-grandes-dates (consulté en juin 2013). 3 Daniel ROCHE, Le siècle des Lumières en province, académies et académiciens provinciaux, 1680 – 1789. Paris & La Haye : E.H.E.S.S. & Mouton, 1978, p. 18. 4 ont produit de tels travaux4. Il va de soi que ces exemples pourraient être multipliés à l’envi et que les sociétés manchoises n’échappent pas à ce penchant : il suffira de rappeler que la Société Académique de Cherbourg s’y est livrée il y a peu5. Toutefois, considérés d’un œil critique, de tels documents ont leur intérêt, d’autant qu’ils ont longtemps constitué la seule approche, au moins chronologique, de l’histoire des sociétés savantes. Tout au plus trouve-t- on quelques allusions dans les ouvrages d’histoire locale dus le plus souvent à ces mêmes érudits qui peuplent volontiers les séances de ces associations. Nous pouvons citer ici l’Histoire du département de la Manche d’André Dupont6. Après avoir cité, suivant leur date de fondation, les sociétés du département, il s’attarde sur quelques noms remarquables. D’un strict point de vue quantitatif, le chapitre consacré aux sociétés couvre 5 pages sur les 340 consacrées à la période s’étendant de 1789 à 1920. L’étude des sociétés savantes recueille donc peu d’attention jusqu’à une époque relativement récente. Ces lieux de sociabilité commencent à faire l’objet d’études universitaires spécifiques à partir des années 1970 qui voient la confirmation et le renouvellement d’un intérêt pour les formes de sociabilité. En France, l’ouvrage de Maurice Agulhon, Le Cercle dans la France bourgeoise7 apparaît comme un point de référence incontournable. Il pose dans son avant-propos la question de la sociabilité comme catégorie historique. Il met aussi en avant la dominante bourgeoise, définie par opposition à la noblesse et au peuple, qui forme l’essentiel du recrutement des cercles. Maurice Agulhon a divisé son travail sur les cercles en deux axes : l’histoire de l’institution dans un premier temps, l’analyse de l’institution dans un second temps. Le sujet des sociétés savantes est abordé dans cette seconde partie, particulièrement pour en faire une catégorie à part parmi la multiplicité des lieux de sociabilité qui se développent au cours du XIXème siècle. On peut distinguer dans sa recherche quelques caractéristiques applicables aux cercles, 4 Ces exemples sont rapportés par Jean-Pierre CHALINE dans Sociabilité et érudition, les sociétés savantes en France. Paris, Editions du C.T.H.S., 1995 (réédition au format de poche en 1998). 5 Société Nationale Académique de Cherbourg, 1755 – 2005, commémoration du deux cent cinquantenaire, 3 & 4 juin 2005. Marigny, Editions Eurocibles, 2005. 6 André DUPONT, Histoire du département de la Manche. Coutances, O.C.E.P., coll. « Rétrospectives normandes ». Les 9 tomes sont publiés entre 1975 et 1989. Le chapitre consacré à la vie intellectuelle et artistique au XIXème siècle est consultable dans le tome 9. Au sein de ce chapitre, les « sociétés savantes et l’érudition » occupent les pages 69 à 74. 7 Maurice AGULHON, Le cercle dans la France bourgeoise : 1810 – 1848, étude d’une mutation de la sociabilité. Paris, Armand Colin & Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, coll. « Cahier des Annales », 1977. 5 et par conséquent aux sociétés savantes. Ce sont des associations masculines, réservées à une catégorie de population disposant de temps libre et d’un revenu suffisant. D’un point de vue strictement chronologique, ce travail pionnier de Maurice Agulhon a été précédé, de très peu, par un colloque interdisciplinaire8 organisé en juin 1975 par le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (C.T.H.S.). Symboliquement, ce congrès est le 100ème. Les contributeurs abordent, a minima en les survolant, les thématiques variées formant les objets de recherches et les activités des sociétés. Un simple survol de la table des matières permet de remarquer l’amplitude des sujets traités : les sciences9, en particulier les sciences naturelles, le patrimoine bâti10, les musées11, la linguistique et les traditions12, l’histoire13, la diffusion des sources historiques14, la géographie15, le droit16 et les relations de coopération entre sociétés17. L’article d’André Dubuc18, dont l’intérêt est uploads/Histoire/ 2017-viel-guillaume-vo.pdf
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- Publié le Mai 01, 2022
- Catégorie History / Histoire
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