Babylone (royaume) Le mušhuššu, dragon-serpent, symbole du dieu Marduk de Babyl

Babylone (royaume) Le mušhuššu, dragon-serpent, symbole du dieu Marduk de Babylone. Détail de laPorte d'Ishtar, Pergamon Museum de Berlin,VIe s. Le royaume de Babylone s'est épanoui en Mésopotamie du sud du début du IIe millénaire avant J.-C. jusqu'en 539 av. J.-C, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Durant sa longue histoire, il a connu des périodes fastes et d'autres plus difficiles, et plusieurs dynasties se sont succédé à sa tête. On distingue traditionnellement trois grandes périodes dans l'histoire de Babylone, en sachant qu'avant les environs de 700 av. J.-C., les dates sont approximatives :  Période paléo-babylonienne (environ de 2004 à 1595 av. J.-C.), avec la Ire dynastie babylonienne, d'origine amorrite ;  Période médio-babylonienne (1595-fin du IIe millénaire av. J.-C.), avec notamment la dynastie kassite ;  Période néo-babylonienne (début du Ier millénaire-539 av. J.-C.), qui aboutit à l'Empire néo-babylonien (627-539 av. J.-C.), dominé par la figure de Nabuchodonosor II, et marque la fin de l'indépendance de Babylone. L'établissement d'un royaume centré sur une seule et même capitale pendant un millénaire et demi marque une rupture dans l'histoire de la Mésopotamie, et Babylone devint le centre de la partie méridionale de cette région, alors que le nord est centré à partir de la seconde moitié du IIe millénaire par l'Assyrie, qui devient le principal adversaire des Babyloniens. Le destin du sud mésopotamien, ancien pays de Sumer et d'Akkad, se confond donc avec celui du royaume babylonien à partir du milieu du IIe millénaire. Babylone devint donc le centre politique, mais aussi culturel et religieux de l'antique civilisation mésopotamienne, et par là l'une des principales villes du Proche-Orient ancien et de tout le monde antique. Son prestige fut immense pendant la période antique, et s'est transmis jusqu'à nos jours par la tradition biblique et celle des auteurs de la Grèce classique. Redécouverte du royaume babylonien Babylone dans les traditions occidentales et orientales Nemrod supervisant la construction de la Tour de Babeldans les Heures du duc de Bedford, par le « Maître de Bedford », XVe siècle. Le nom de Babylone est resté bien vivant durant les siècles qui ont suivi sa chute grâce à la trace que la ville et son royaume ont laissé dans plusieurs écrits qui en parlaient, rédigés du temps où ils étaient encore prestigieux. À l'époque de la domination perse (Ve-IVe siècles av. J.-C.), Babylone est décrite par plusieurs auteurs grecs dont Hérodote et Ctésias, qui mentionnent la grandeur de la ville et quelques éléments de son histoire, non sans quelques approximations ou confusions, notamment la substitution de l'Assyrie à Babylone sur certains événements. Mais c'est essentiellement par le biais de la tradition juive que Babylone survit dans le monde savant avant la période contemporaine : la Bible hébraïque s'inspire de cette ville pour le mythe de la Tour de Babel qui connaît un grand succès, et mentionne ce royaume et la Babylonie où ont été déportés des habitants du royaume de Juda au début du VIe siècle av. J.-C. Le Talmud de Babylone fournit également quelques informations sur la Babylonie et s'inspire en partie de ses savoirs, même s'il est une source à manier avec précaution. C'est avant tout les connaissances astronomique et astrologique des Babyloniens qui assurent leur postérité dans le monde savant. La tradition juive est le moyen essentiel par lequel le souvenir de Babylone se transmet au Moyen Âge, chez les peuples chrétiens qui ont fait de la plupart des livres de la Bible hébraïque leur Ancien Testament et chez qui Babylone a souvent une image négative, mais aussi chez les peuples qui occupent le sol de l'ancienne Mésopotamie, les Arabes, ainsi que leurs voisins Iraniens, dont les lettrés et savants (notamment astronomes) mentionnent encore « Bâbil ». La redécouverte de Babylone par les explorateurs et les archéologues Reconstitution de la Voie processionnelle de Babyloneau Pergamon Museum deBerlin. Les premiers voyageurs occidentaux qui parcourent la Basse Mésopotamie au Moyen Âge et à l'époque moderne ne s'accordent pas sur la localisation à donner à Babylone, dont les ruines ne sont pas aussi évocatrices que celles de sites voisins comme Birs Nimrud (l'ancienne Borsippa) ou Aqar Quf (l'ancienne Dur-Kurigalzu). Finalement, les premières fouilles du XIXe siècle se portent sur le bon site, alors que la redécouverte des capitales assyriennes qui a lieu à la même période suscite un intérêt croissant pour la redécouverte de l'ancienne Mésopotamie, et que les fouilles se font de plus en plus nombreuses dans l'ancienne Babylonie. C'est de cette période que date la naissance de la discipline appelée assyriologied'après le premier peuple mésopotamien à être redécouvert, et qui repose sur l'étude des tablettes cunéiformes exhumées sur les sites fouillés que l'on parvient à déchiffrer au milieu du XIXe siècle. Babylone fait finalement l'objet de fouilles régulières au début du XXe siècle, remarquablement menées par une équipe allemande dirigée par Robert Koldewey qui met au jour ses principaux monuments. La redécouverte progressive des autres grands sites de Basse Mésopotamie (Sippar, Borsippa, Nippur, Ur, Uruk, etc.) permet d'exhumer de nombreux documents provenant des périodes durant lesquelles ils étaient contrôlés par les rois babyloniens. Depuis, des dizaines de chantiers ont permis d'amasser une documentation abondante sur la longue histoire du royaume babylonien, qu'elle soit de nature architecturale, artistique ou épigraphique. Les sources disponibles pour l'étude du royaume babylonien Copie sur tablette d'argiledu prologue du Code de Hammurabi, XVIIIe siècle av. J.-C. Le territoire de l'ancien royaume de Babylone couvre, à son extension maximale durant la période néo-babylonienne, toute la Mésopotamie et plusieurs régions voisines, mais ne domine généralement de façon directe que la Basse Mésopotamie, aussi appelée Babylonie. La longue période durant laquelle Babylone est dominante dans le sud mésopotamien couvre la majorité du IIe millénaire av. J.-C. après 1792 et également la majorité du Ier millénaire av. J.-C. Les fouilles archéologiques ont mis au jour une quantité importante de bâtiments et d'objets, dont des sources écrites, provenant de nombreux sites de cette région. Elles ont avant tout concerné des bâtiments publics majeurs, les secteurs des temples et des palais, et parfois des quartiers d'habitation. Des prospections au sol ont également été menées dans plusieurs secteurs de la Basse Mésopotamie. Depuis le début de la Guerre du Golfe en 1991, il n'est plus possible de mener des fouilles régulières durables dans l'ancienne Babylonie, et seules des fouilles clandestines ont lieu. La période du royaume babylonien est documentée par une vaste quantité de sources écrites. On ne reviendra pas sur les divers témoignages indirects provenant de l'Antiquité récente, le plus important étant constitué par les dizaines de milliers de tablettes et inscriptions en cunéiforme issues des sites de l'ancienne Mésopotamie. Ces sources écrites peuvent être classées en différentes catégories. Les plus nombreux sont les documents issus d'archives d'institutions (palais ou temples) ou de familles, qui sont souvent des textes juridiques (contrats de vente, location, prêt, mariage, etc.), et peuvent parfois être rapportés sur des stèles (comme les kudurru), ou des textes administratifs (enregistrement de la circulation de produits, cadastres), et parfois des textes de correspondance. Les textes de nature « littéraire », « religieuse » ou « scientifique » sont souvent des textes scolaires qui sont produits par des apprentis scribes, souvent incomplets ou fautifs, même si on trouve également quelques fonds de tablettes qui peuvent être considérés comme des sortes de bibliothèques, issus d'institutions religieuses ou de maisons de prêtres. On trouve enfin des textes commémoratifs provenant des scribes royaux, qui servent à préserver le souvenir des hauts faits du roi, comme les inscriptions glorifiant la construction ou la restauration d'un édifice, des batailles victorieuses, le sens de la justice d'un roi (comme le Code de Hammurabi) ou bien des hymnes à la gloire du roi, voire des chroniques historiques. La Première dynastie de Babylone : l'origine de la puissance babylonienne Babylone est mentionnée pour la première fois au XXIV e siècle av. J.-C., dans un texte cunéiforme datant du règne de Shar-kali-sharri, roi de l'Empire d'Akkad dont elle fait alors partie. Elle est ensuite un centre administratif de l'Empire d'Ur III. La cité n'a pas le prestige de ses voisines du Sud, comme Nippur. Elle ne devient un centre politique important qu'avec l'installation d'une dynastie d'origine amorrite, la Première dynastie de Babylone, au début du IIe millénaire, après la chute du d'Ur qui laisse place à une période de fragmentation politique de la Basse Mésopotamie. Cette époque est appelée « période paléo-babylonienne ». C'est à partir du petit royaume de Babylone que le roi Hammurabi élimine progressivement ses voisins pour dominer la Mésopotamie au cours du XVIIIe siècle. Les souverains de Babylone héritent alors de la longue histoire de la région, de ses traditions administratives, économiques et culturelles, mais leur domination n'est pas durable car leur royaume s'enfonçe dans une crise grave et durable. Les rois de la dynastie amorrite de Babylone Les premiers souverains Le Proche-Orient à l'époque paléo-babylonienne Le premier souverain amorrite de Babylone est Sumu-abum, dont le règne débute en 1894. Son successeur Sumu-la-El n'est pas son fils ; il est uploads/Histoire/ baby-lone.pdf

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  • Publié le Oct 26, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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