LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945 Sujet Bac S Prob
LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945 Sujet Bac S Problématiques de la question Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits ? Pourquoi ces conflits ont-ils une telle résonance dans le monde ? I. Le Proche et Moyen-Orient : une diversité de peuples, des enjeux multiples Sa position de carrefour entre l’Europe et l’Asie donne au Moyen Orient, en particulier à l’Est et au Sud de la zone, une grande importance géostratégique à l’échelle mondiale. A. Des frontières fixées par la colonisation Proche et Moyen-Orient se reconstruisent depuis la 1ere guerre mondiale qui a mis fin en 1923 au vaste Empire ottoman, allié des allemands (Le traité de Lausanne). Les accords Sykes-Picot : accords secrets (1916), entre la France et le Royaume-Uni (l'Empire russe et du royaume d'Italie), partageant le Proche-Orient à la fin de la 1ere guerre. (Il dresse la frontière entre Turquie, Irak, Syrie, et le Liban). Les frontières de ces pays ont donc été décidées par les puissances européennes. Ces frontières issues d’un découpage colonial, souvent effectué sans tenir compte des réalités humaines, économiques ou historiques, sont discutées voire niées. Ces accords n’ont pas prévu par exemple un Kurdistan indépendant créant ainsi la question kurde, c’est-à- dire celle d’un peuple partagé entre plusieurs Etats (Syrie, Turquie, Irak) La question Kurdes : les Kurdes et le Kurdistan : Les Kurdes, au moins 30 millions de personnes (peut-être jusqu’à 40) parlent une langue de type perse mais sont sunnites comme la plupart des Turcs, à la différence des Iraniens (perse chiites). Ils seraient environ 15 millions vivants en Turquie (Kurdistan du Nord), au moins 6 M en Iran (Kurdistan de l'Est), au moins 5 M en Irak (Kurdistan du Sud) et en Syrie (Kurdistan de l'Ouest). Le Kurdistan n’est pas un Etat indépendant, (et la principale revendication des Kurdes est d’avoir un Kurdistan indépendant. En Irak, en Turquie et en Syrie, les revendications kurdes déstabilisent les pays. D’autre part, l’Irak ne reconnait pas les frontières du Koweït, décidées par les Britanniques. Enfin la présence de minorités dans tous les pays rend l’établissement de frontières stable très difficiles. B. Des peuples et des diversités culturelles Les appartenances culturelles (Perses, Arabes, Kurdes, Turcs, Juifs) et religieuses (musulmans, chiites ou sunnites, chrétiens, juifs) sont utilisées ou repoussées par les États en construction pour se légitimer. Au sein même de la communauté musulmane, il y a une fracture : Sunnisme et chiisme : l 'islam est divisé en deux (au moins) L’Irak est partagé entre trois communautés d’importance : une courte majorité de Chiites, des sunnites mais aussi des Kurdes. Le Liban est d’une incroyable diversité religieuse (et donc complexité). Pays montagneux, il a été propice au refuge des minorités au cours de l’Histoire. Le pays tombe dans la guerre interconfessionnelle en 1982, provoquée par ses voisins palestinien (l’OLP), iranien et syrien. Bien des États sont fragiles en raison deux points : - l’absence de réelle tradition étatique ; - la domination d’un groupe communautaire religieux, ethnique ou tribal sur d’autres minorités poussant ces derniers à la rébellion; C. Trois puissances régionales en rivalités : L’Iran est perse et chiite. L’Egypte est arabe et sunnite. Les Turcs sont sunnites mais pas arabe. Quant à l’Arabie Saoudite, elle possède le pétrole et est la gardienne des Lieux-Saints de l’Islam, ce qui en fait une puissance régionale. Les monarchies du Golfe, Arabie Saoudite en premier, s’efforcent donc de contrebalancer la puissance de leurs voisins lorsque ceux-ci paraissent trop ambitieux. D’autre part, depuis la décolonisation, les principaux États de la zone se livrent une lutte d’influence, qui peut prendre la forme de nationalismes actifs comme en Egypte avec le nassérisme. Cette lutte d’influence interne empêche la formation d’union arabe comme c’était le souhait de Nasser. Les trois lieux saints dans la religion musulmane : La Kaaba (La Mecque) le plus sacré, la mosquée du Prophète à Médine, en second, puis la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est, lieu de conflit entre Palestiniens et Israéliens. D. Le Moyen-Orient, une terre d'enjeux stratégiques Une région à forts enjeux La question du pétrole. Le Moyen-Orient en 1990 dispose des deux-tiers des ressources de pétrole et de gaz du monde. Dès 1945, les États-Unis se posent en protecteurs de l'Arabie Saoudite, premier producteur mondial (pétrole contre protection). Mais l’Arabie Saoudite est aussi la gardienne des Lieux Saints pour un milliards de musulmans. En 1973, à la suite de la guerre du Kippour, l’OPEP décide en représailles d’augmenter le prix du pétrole. C’est le premier choc pétrolier (qui alimente la crise des années 1970) La question de l'eau. L’aridité combinée à la forte fécondité fait de l’eau un enjeu de guerre au Moyen Orient. Aux dépens de la Syrie et de l'Irak, la Turquie construit des barrages sur le Tigre et l'Euphrate, privant la Syrie et l’Irak d’une partie de cette eau précieuse. En 1974 la Syrie construit également un barrage sur l’Euphrate provoquant des tensions avec l’Irak. L’Egypte construit le barrage d’Assouan avec l’aide de l’URSS. Pour le financer, il nationalise le canal de Suez provoquant la crise de Suez de 1956. La guerre de l’eau est également présente dans le conflit israélo-palestinien, l’eau est bien mieux contrôlée par Israël qui en fait un moyen de domination. La question nucléaire. Israël possède, sans l'avouer officiellement, l'arme nucléaire. Depuis 2002, l'Iran, à l’encontre des conventions internationales, essaie de développer une technologie militaire nucléaire, officiellement du nucléaire civil. Quant au réacteur expérimental de l’Irak de Saddam Hussein, il est détruit par Israël en 1981 avec l’aide de l’Iran (l’Irak est alors en guerre avec l’Iran). II. De 1948 à aujourd’hui : des guerres israélo-arabes rendent le Moyen- Orient instable Rappel programme : il ne sera pas question de faire un récit détaillé des tensions et crises successives Outre les conflits entre puissances régionales du Moyen-Orient, de nombreux conflits liés à l’existence depuis 1948 de l’État d’Israël ont une portée au-delà des limites du Proche et du Moyen-Orient. Durant la guerre froide, les États-Unis et l’URSS s’affrontent au Moyen-Orient par alliés interposés, transposant leurs rivalités et jouant des divisions régionales. Depuis la fin de la guerre froide, l’influence majeure des États-Unis est tantôt jugée positivement, tantôt largement contestée ; D’autre part, la guerre froide au Moyen Orient marque la fin de la domination et de l’influence de l’Europe sur cette région. 1. La guerre de 1948 et la question palestinienne La création de l’État d’Israël en 1948 est remise en cause par les pays arabes qui déclenchent un conflit militaire contre lui. La victoire des Israéliens leur permet d’agrandir leur territoire. Cette victoire provoque du côté palestinien la naqba c’est à dire l’exode de 800 000 Palestiniens à l’extérieur de leur pays qui deviennent ainsi des réfugiés. Or le retour de ces réfugiés dans leur pays sera toujours refusé par Israël bloquant ainsi les accords de paix successifs. 2. 1956 : Un conflit israélo-arabe en pleine guerre froide Pour financer la construction du barrage d’Assouan sur le Nil, le président égyptien Gamal Abdel Nasser décide de nationaliser le canal de Suez construit par les Français puis géré par les Britanniques. France et Royaume-Uni se coalisent avec les Israéliens dans une guerre préventive contre l’Égypte. Nasser se tourne alors vers l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) pour sa protection. Mais dans le contexte de la guerre froide, les Etats-Unis ne veulent pas de cette guerre ce qui oblige la coalition Israël-France- Royaume-Uni à abandonner leur projet de reconquête. L’Europe devient alors « hors-jeu » du moyen orient. 3. Le soutien inconditionnel des Etats-Unis pour Israël Les États-Unis aident Israël, l’URSS soutient les États arabes. Avec la guerre de 1967 (dire « guerre des Six Jours »), Israël s’est emparé de vastes territoires (Sinaï, Gaza, Cisjordanie et plateau du Golan) qu’il promet de rendre en échange de la paix. L’ONU condamne l’occupation israélienne ; mais, bloquée par le veto américain au Conseil de sécurité, elle ne peut agir. Les guerres des Six Jours en 1967 et du Kippour en 1973 n’apportent aucune solution. Après l’échec de la guerre du Kippour, l’Égypte de Sadate traite avec Israël qui lui rend le Sinaï en 1979. Livrés à eux-mêmes, les Palestiniens passent au terrorisme. (1972 : Attentat de Munich). Quant à Sadate, pour avoir fait la paix avec Israël, il sera assassiné par des fondamentalistes religieux musulmans en 1982. En 1986, une nouvelle forme de guerre oppose l’État d’Israël aux Palestiniens des territoires occupés qui se battent à mains nues : c’est la première Intifada (« guerre des pierres »). III. De 1980 à nos jours : une paix impossible, des tensions accrues sur fond de radicalisation islamique Mot clé majeur : islamisme Se présentant comme une alternative à l’occidentalisation et au modernisme qui déstabilisent les sociétés traditionnelles, l’islamisme se diffuse au sein des sociétés du Moyen-Orient, sur ses marges, voire au-delà dans le monde musulman. 1. L'influence d'un Iran islamiste. En 1979, une révolution en Iran porte l'ayatollah Khomeiny au pouvoir. Une théocratie se met alors en place en Iran, pays uploads/Histoire/ 3-moyen-orient-les-conflits-sujet-bac-s.pdf
Documents similaires
-
24
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 21, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 0.0818MB