L’EXPRESS Adieu Monsieur Haffmann, un bijou d'ambivalence Par Christophe Barbie
L’EXPRESS Adieu Monsieur Haffmann, un bijou d'ambivalence Par Christophe Barbier, publié le 05/06/2018 L'un veut sauver sa boutique des nazis, l'autre veut un enfant et ne peut en avoir. Marché diabolique ou générosité suprême ? L'histoire dans l'Histoire Après avoir envoyé sa famille en Suisse, Monsieur Haffmann veut mettre sa bijouterie en sécurité. Dans le Paris occupé de 1942, il ne fait pas bon être commerçant pour un juif... Il confie donc la boutique à son employé, Pierre Vigneau, talentueux et exemplaire, et se cache à la cave pour piloter l'affaire incognito. Mais le suppléant réclame en échange un étrange service : que son patron fasse un enfant à sa femme, puisque lui-même est stérile. La situation se complique encore quand les bijoux créés par l'employé remportent un vrai succès auprès des hiérarques nazis. Le nouveau joaillier à la mode à Paris devient même l'ami d'Otto Abetz, ambassadeur du Reich en France. Le voilà obligé d'organiser chez lui un dîner en l'honneur de son puissant client. Un dîner auquel Monsieur Haffmann, sorti de sa cave, s'invite, par courage et par provocation... De l'intime au géopolitique, cette pièce empile les niveaux d'intrigue avec une grande habileté. Le succès dans le succès Avant d'être couronné par quatre Molières le 28 mai, Adieu Monsieur Haffmann a connu un parcours déjà glorieux. Découvert au festival d'Avignon 2016, entraîné dans une large tournée en province, il remplit depuis janvier dernier le théâtre du Petit Montparnasse et n'aurait pas dépareillé le grand. Un succès dû à la narration, riche de rebondissements, mais aussi à la finesse du point de vue. La personnalité de l'employé devenu patron, amoureux de sa femme et cocu volontaire, à la fois protecteur d'un juif et ami des nazis, est une merveille d'ambivalence. L'auteur dans l'acteur Jean-Philippe Daguerre, auteur, metteur en scène et co-titulaire du rôle d'Otto Abetz, s'est spécialisé dans la présentation de plain-pied, sans prétention intellectuelle, de chefs-d'oeuvre du répertoire - Le Cid, Cyrano de Bergerac, Les Fourberies de Scapin... Ici, il a mis la barre beaucoup plus haut, et l'a franchie avec brio. Julie Cavanna, Molière de la révélation féminine pour le rôle de Madame Vigneau, épanouit une grâce pudique d'une grande finesse, et Grégori Baquet, excellent Pierre Vigneau, une retenue émouvante. Adieu Monsieur Haffmann. Théâtre du Petit Montparnasse (Paris XIVe). La note de L'Express : 16/20 14/06/2018 10:14 Molières : le triomphe de « Adieu Monsieur Haffmann » - Le Parisien Page 1 sur 6 http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/molieres-le-triomphe-d…u-monsieur-haffmann-29-05-2018-7740837.php#xtor=RSS-1481423633 Molières : le triomphe de « Adieu Monsieur Haffmann » Lors de la 30e nuit des Molières qui s’est tenue salle Pleyel, à Paris, « Adieu Monsieur Haffmann », la pièce de Jean-Philippe Daguerre a récolté quatre récompenses, Joël Pommerat en récolte trois et Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil deux. « Bonsoir saltimbanques et manants de tous horizons qui n’aurez droit qu’à la fosse commune ». C’est une Zabou Breitman en forme a qui présidé ce lundi soir la 30e Nuit des Molières qui s’est tenue salle Pleyel. « Adieu Monsieur Haffmann », de et mis en scène par Jean-Philippe Daguerre est le grand gagnant de la soirée avec quatre récompenses. Evelyne Desaux POLITIQUE ÉCO SOCIÉTÉ FAITS DIVERS SPORTS LOISIRS M'ABONNER MA VILLE 14/06/2018 10:14 Molières : le triomphe de « Adieu Monsieur Haffmann » - Le Parisien Page 2 sur 6 http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/molieres-le-triomphe-d…u-monsieur-haffmann-29-05-2018-7740837.php#xtor=RSS-1481423633 Dix-neuf prix y ont été remis lors d’une soirée pas aussi folle qu’espéré, avec des sketchs, décalés mais tombant à plat – le rap inaugural, notamment, qui fait trébucher d’entrée de jeu la soirée – mais aussi des fulgurances. On retiendra l’humour grinçant de Blanche Gardin et l’hilarant numéro de Judith Chemla et Serge Bagdassarian offrant une version débridée et karaoké de « L’envie d’aimer » des « Dix Commandements ». Quatre statuettes pour Daguerre C’est ce qu’a dû penser Jean-Philippe Daguerre, le grand gagnant de la soirée avec son « Adieu Monsieur Haffmann », un triomphe actuellement au Petit- Montparnasse, récompensé quatre fois, du Molière du théâtre privé et de l’auteur pour ce tout premier texte « que personne n’a voulu lire pendant des mois ». L’histoire, sous l’Occupation, d’un patron juif se cachant dans le sous-sol de sa boutique qu’il laisse à son employé qui lui demande, en retour, de mettre enceinte son épouse. Une petite histoire dans la grande et un thriller à la tension grandissante pour lequel Franck Desmedt et Julie Cavanna repartent respectivement avec les statuettes du second rôle masculin et de la révélation féminine. Après « Edmond » et ses cinq prix l’an dernier, c’est encore un spectacle sans tête d’affiche qui l’emporte. Pommerat et Mnouchkine La presse À NOTER : Grégori Baquet, créateur du rôle de Pierre Vigneau, et cité éventuellement dans les critiques ci-dessous, est désormais remplacé par Charles Lelaure Sept pièces qui referont parler d'elles En 1942, au bord de la faillite, le bijoutier juif Joseph Haffmann propose à son employé de prendre la direction de sa boutique jusqu'à la fin de la guerre. Ce dernier, stérile, accepte seulement si le bijoutier essaie de faire un enfant à sa femme. Dès lors, ce huis clos à trois sur fond de Seconde Guerre mondiale se fait de plus en plus étouffant. Les interprétations de Grégori Baquet (l'employé du bijoutier), Molière 2014 de la révélation masculine, Julie Cavanna (qui joue sa femme dans la pièce) et Alexandre Bonstein, dans le rôle d'Haffman, sont sublimes. Une très belle création signée Jean-Philippe Daguerre. Le Point, 25 juillet 2016 http://www.lepoint.fr/culture/festival-d-avignon-sept-pieces-qui-referont-parler-d-elles-25-07-2016-2056823_3.php En 1942, Paris est occupé par les nazis. Joseph Haffman, bijoutier, a laissé sa famille fuir en Suisse. Il est resté à Paris mais est contraint de se cacher. Il propose à son employé, Pierre Vigneau, un étrange marché. D'un curieux échange de procédés, va naître une histoire sur l'engagement et le courage. Ce pacte secret signé entre Pierre, sa femme et Joseph, va remettre en cause certaines valeurs sacrées et révéler les personnes au cœur d'une période plus que trouble. Entre Résistance et collaboration, comment trancher ? Quelles limites ne pas franchir ? Quelles positions faut-il adopter ? C'est tout le sujet de cette belle pièce qui elle, a le mérite de ne pas trancher. Elle nous replonge dans les années noires de l'occupation, où la radio crachait des immondices, et où le marché noir faisait des ravages, où les Français avaient peur et les Juifs plus encore. L'écriture de la pièce n'est pas sans rappeler celle du Dernier Métro, jusque dans ses allusions à Sacha Guitry. Les cinq interprètes sont magnifiques et campent des personnages qui doutent mais agissent, sans mesurer parfois la conséquence de leurs actes. L’œuvre n'est pas manichéenne et on en remercie l'auteur. Assurément, Adieu Monsieur Haffmann est une des grandes réussites de ce festival. Notre avis : un coup de cœur. La Provence, 21 juillet 2016 Quand en mai 1942 le port de l'étoile juive est imposé par décret, la marche de l'Histoire a déjà basculé. Jean-Philippe Daguerre avec cette pièce donne à entendre et à voir ce que trop facilement on pourrait oublier. Avec bienveillance et tendresse, il inscrit l'Histoire dans l'histoire car "Adieu monsieur Haffmann" est avant tout une pièce qui parle d'amour avec un grand A. Monsieur Haffmann propose à son employé monsieur Vigneau de prendre la direction de la bijouterie, en échange celui-ci le cacherait à la cave. Seulement voilà, m. Vigneau ajoute une condition à ce marché, une condition particulière : "j'aimerais que vous ayez des rapports sexuels avec ma femme le temps qu'elle tombe enceinte." Une mise en scène fluide, une écriture intelligente et qui n'hésite pas à replacer sur le devant de la scène toutes les propagandes et les idées reçues d'une certaine France. Une scénographie esthétique et efficace, [appuyée sur les multiples retournements de situation de la pièce,] construite de manière cinématographique. Le tout très talentueusement interprété par Grégori Baquet, Alexandre Bonstein, Julie Cavanna, Franck Desmedt et Charlotte Mazneff ! Chapeau bas pour cette création ! Julie Lang-Willar, Vaucluse Matin, 27 juillet 2016 Adieu Monsieur Haffmann, un bijou La pièce de Jean-Philippe Daguerre est à la fois intéressante et percutante. Une de ces pièces à la narration précise et nette, aux personnages très dessinés et aux dialogues efficaces. Nous sommes sous l’Occupation allemande à Paris, ce temps des fenêtres occultées, des tickets de rationnement, des collabos et des juifs cachés. Les juifs justement… La rafle du Vel d’Hiv vient d’avoir lieu, et Monsieur Haffmann, bijoutier de son état, envisage de confier son commerce à son employé en échange d’un logement dissimulé à la cave. Celui-ci accepte… à condition que le reclus fasse un enfant à sa femme ! La scène est divisée en trois lieux, la cave où se cache Haffmann, la cuisine où se déroule la vie de famille, et un lieu de tous les possibles. Ce dispositif permet facilement de sauter d’une situation à une autre, de varier les éclairages pour changer de lieu… Jusqu’à la longue scène finale, clé de voûte de l’histoire. Grégori Baquet possède un jeu puissant, consistant, uploads/Histoire/ adieu-monsieur-haffmann-dossier-de-presse.pdf
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- Publié le Mai 05, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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