Jean Darrouzès Ekthésis néa, Manuel des pittakia du XIVe s In: Revue des études
Jean Darrouzès Ekthésis néa, Manuel des pittakia du XIVe s In: Revue des études byzantines, tome 27, 1969. pp. 5-127. Citer ce document / Cite this document : Darrouzès Jean. Ekthésis néa, Manuel des pittakia du XIVe s. In: Revue des études byzantines, tome 27, 1969. pp. 5-127. doi : 10.3406/rebyz.1969.1416 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1969_num_27_1_1416 EKTHESIS ΝΕΑ MANUEL DES PITTAKIA DU XIV* SIÈCLE. L'Ekthésis attribuée sans fondement sérieux au patriarche Nil (1379-1388) est le seul document byzantin qui peut être considéré comme un manuel de chancellerie. Ce manuel est loin d'être complet, puisqu'il ne concerne qu'une catégorie d'actes patriarcaux, les pittakia, ainsi dénommés probablement d'après le langage courant, sans que le terme lui-même soit employé dans la nomenclature officielle et à l'intérieur de l'acte qu'il désigne. Le fait n'est pas propre au pittakion, car d'autres termes comme sémeiôma et boulla désignent également de l'extérieur des formes et des genres d'actes et ne paraissent pas dans la teneur ni dans les formules de validation et de tradition. Malgré son objet limité et sa date relativement tardive, ce manuel garde son intérêt pour la diplomatique byzantine, non seulement parce qu'il est unique, mais parce qu'il s'accorde avec les exemples d'actes du xive siècle connus principalement grâce au registre de l'époque 1. Mais les éditions de ce texte 2, partielles et confuses, ne reposent pas sur une étude suffisante de la tradition : avec les quelque vingt-cinq manuscrits inventoriés et collationnés, nous sommes en mesure de fournir une édition critique valable, condition première de l'étude diplomatique du pittakion. Dans la première partie, après avoir donné la liste des manuscrits, 1. Ces registres sont, en manuscrit, les Vindobonenses hist. gr. 47 et 48 ; en édition (non diplomatique) : Miklosich et Müller, Acta et diplomata... t. 1-2, Vindobonae 1862, toujours cité par la suite par MM et le numéro de l'acte (numération continue sur deux volumes). 2. Quatre éditions, dans l'ordre chronologique : Isaac Habert, Archieraticon, 1643; appendice placé en tète, après la préface, sans pagination; l'éditeur utilise sans le citer Parisin. 1362. J. Goar : PG 107, 398-418 = édition de Georgius monachus, 1648, 410-419 : cite Habert et des Parisini (Regii) indéterminés. Rhallès-Potlès, Σύνταγμα, 5, 497-512 : cite l'édition de Goar (1648) et le manusc rit Γ (= Atheniensis 1372). Jean Franel, In manuel de chancellerie du XIVe siècle, La Chaux-de-Fonds. 1912 (cf. BZ, 22, 1913, p. 232-233); ms cités : Parisini 1362, 1388, 2671; Suppl. gr. 1090. 6 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES j'étudie les problèmes historiques et critiques de la tradition du texte. La seconde partie contient l'édition du texte avec apparat et notes. La troisième partie comprendra l'étude diplomatique du pittakion d'après les données du manuel et des actes connus, principalement ceux du xvie siècle conservés dans le registre. I. — TRADITION DU TEXTE En vue d'éviter les redites, je citerai immédiatement les manusc rits dans l'ordre de classement, qui sera justifié ensuite par l'histoire et la critique du texte. Je néglige délibérément ici la description extérieure des manuscrits qui contiennent ce texte, en supposant connues les données des catalogues. A. LISTE DES MANUSCRITS. La tradition comprend essentiellement deux familles de manuscrits, par rapport auxquelles les autres témoins représentent soit une mutil ation, soit une révision méthodique, dont l'effet se ressent jusqu'au manuel juridique de Malaxos (2e moitié du xvie siècle). Famille A. 1. Hierosolymitanus, Metochion S. Sepulcri, 46 (= F), ff. 226-231v : connu d'après le catalogue et étudié sur microfilm partiel, où man quent les rectos 229-231. Papadopoulos-Kerameus indique qu'il s'agit d'une partie de manuscrit détachée d'un autre; il la date du xive siècle, mais sans doute uniquement à cause de la date initiale contenue dans le titre de VEkthésis. Le texte est suivi des actes concer nant les évêques, puis, cas unique, du Pseudo-Kodinos 3. On remarque que ce fragment est reclassé dans un manuel de Blastarès et que ce manuscrit principal contient le dialogue de Palamas avec les Chiones, comme Y Atheniensis 1379, modèle de l'édition de ce texte 4. 3. Les mss de la tradition de Darmarios (ci-dessous, n° 6) dépendent probable ment d'un exemplaire de ce genre qui n'est pas identifié. Le Hierosol. a été utilisé d'après le microfilm de notre Institut par J. Verpeatix, Pseudo-Kodinos, Traité des Offices, Paris, 1966, 108-109. UEkthésis a eu des contacts avec le Traité, comme le montre l'insertion du § 50, qui est une citation du Pseudo-Kodinos; mais l'ensemble des manuscrits ne confirme pas le rapprochement habituel des deux œuvres. 4. Édition par A. I. Sakellion, revue Σωτήρ, 15 (1892), 240-246. J. Meyendorff consacre un petit article à cette œuvre dans Byzant. Forsch., 1 (1966), 211-217; il J. DARROUZÈS : MANUEL DES PITTAKIA DU XIVe SIECLE 7 2. Parisinus 2671, ff. 387V-391V (= Κ) : modèle de l'édition Franel avec les autres parisini. Le texte de YEkthésis est suivi d'additions propres à ce témoin et en rapport avec son genre didactique. Parmi des modèles de lettres banales on relève cependant celui de la lettre à l'hypopsèphios, puis la formule de pittakion au voïvode Stefan et à son épouse Maria (§§ 25, 63-64) qui appartiennent au même copiste : ce qui n'est pas le cas pour le § 68, d'une main postérieure. On ne peut guère se fier au ms, parce qu'il a utilisé un modèle tronqué qui le fait passer du début du § 14 au § 27; de plus, par la faute du modèle ou du copiste, je ne sais, un certain nombre de paragraphes sont 'copiés en marge. Au ch. 4, les §§ 40-41, écrits de première main dans le style de la famille B, caractéristique en cet endroit, sont rétablis par additions marginales dans le style de la famille A; mais dans le dernier chapitre, Κ retombe dans la tradition de la famille A en insérant le § 50 après § 76. A la différence de la plupart des autres manuscrits, Κ insère YEkthésis dans un ensemble d'oeuvres didac tiques, y compris des œuvres scolaires sur le genre épistolaire. Il date du xve siècle. 3. Paris. Suppl. grec 1090, ff. 298-312 (= L) : de composition hété rogène, selon la description du nouveau catalogue (Astruc-Concasty). UEkthésis est en désordre par suite du déplacement des folios et d'une copie à reprises, au moins au f. 298V, d'aspect bâclé; dans sa meilleure partie, la copie offre une ressemblance avec celle de Diony- siou 219 grâce à l'emploi des initiales et de larges espacements. Le texte proprement dit est interrompu au § 55, mais on trouve quand même à la suite l'appendice des actes épiscopaux. Le manuscrit est passé par Argos, où il fut manipulé au xvie siècle. 4. Taurinensis B IV 16 (Pasini : 178 = b II 31), ff. 91-98V (= Ν). Le contenu du ms ne ressemble à aucun autre de la série. L'Ekthésis est précédée du mémoire de Constantin Stilbès contre les Latins 5 et suivie de YEkthésis (notitia episcopatuum) d'Andronic II, à laquelle le copiste donne le qualificatif de neôtéra, par comparaison avec la nôtre qui est dite néa\ seule la notitia d'Andronic III est parfois qualifiée de nouvelle. Le texte comporte le titre long, les six chapitres, la finale du chapitre 6 et l'appendice des actes épiscopaux, caractéris- ne cite pas parmi les témoins le Hierosol. analysé par A. Papadopoi. los-Kera- meus, Ίεροσολυμιτική Βιβλιοθήκη, iv. p. 64; ce ms ne contient pas non plus la date finale du dialogue, propre à VAtheniensis, un témoin curieux, mais de valeur inégale et parfois douteuse, dont la date oscille entre le xve et le \vne siècle. 5. Texte édite dans cette revue, t. 21 (1%:S), p. 58 sv. 8 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES tiques extérieures de la famille A. La partie que j'ai vue est toute de la même main. J'admets la date donnée par Pasini : xvie siècle. 5. V indobonensis hist. gr. 24, ff. 1-7V (= P). La place de YEkthésis au début du manuscrit est exceptionnelle dans ce supplément de Blastarès, aussi développé que celui d' Athéniens is 1379, mais différent. Notre texte comprend l'appendice des actes épiscopaux, suivi de la notitia d'Andronic II. 6. Vaticanus 1175 et Scorialensis X I V 3 (= X). Copies de Darmarios sans variantes notables. Le modèle utilisé par le copiste est hors de notre portée 6; il n'y a aucune probabilité qu'il ait eu accès auHierosol. Met. 46 (F), le premier témoin qui associe YEkthésis avec le Pseudo- Kodinos. 7. Atheniensis B.N. 1379, ff. 347-354 (= A). La copie de Blastarès finit au f. 328 et toute la suite, une centaine de folios, forme son supplément; on trouve dans cette partie les pièces traditionnelles, plus quelques raretés 7, entre autres des actes d'Isidore de Thessalo- nique et de Théodore Skoutariôtès (de Gyzique), dont A est témoin unique à ma connaissance. La copie est dense et un peu confuse malgré des titres courants ajoutés en marge. L'Ekthésis est précédée de quelques textes, dont deux modèles de lettres d'absolution qui se trouvent aussi dans Dionysiou 219. Par le titre et la place de certains paragraphes (34-35), le témoin appartient à uploads/Histoire/ article-rebyz-0766-5598-1969-num-27-1-1416.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 09, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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