Romania Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de to

Romania Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, composé d'après le dépouillement de tous les plus importants documents manuscrits ou imprimés qui se trouvent dans les grandes bibliothèques de la France et de l'Europe et ans les principales archives départementales, municipales, hospitalières ou privées ; publié sous les auspices du ministère de l'Instruction publique. 1880 Arsène Darmesteter Citer ce document / Cite this document : Darmesteter Arsène. Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, composé d'après le dépouillement de tous les plus importants documents manuscrits ou imprimés qui se trouvent dans les grandes bibliothèques de la France et de l'Europe et ans les principales archives départementales, municipales, hospitalières ou privées ; publié sous les auspices du ministère de l'Instruction publique. 1880. In: Romania, tome 10 n°39, 1881. pp. 420-439; https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1881_num_10_39_6172_t1_0420_0000_4 Fichier pdf généré le 04/04/2018 420 COMPTES-RENDUS des refrains de chansons de circonstance (§§ 85, 92, 93), des mentions variées de représentations de mystères, avec date et indication des circonstances où elles eurent lieu (voy. l'index au mot mystère ), des témoignages sur des prédica¬ teurs célèbres (855), sur ce jeune clerc espagnol, Fernand de Cordoue, qui étonna ses contemporains par son omniscience (§§ 860-65), etc* — L'édition de M. Tuetey est en grand progrès sur celle de La Barre, publiée pour la première fois en 1729 et réimprimée sans amélioration dans les collections de Buchón et de Michaud et Poujoulat. Le texte de La Barre reproduisait le ms. 10145 du fonds français de la Bibliothèque nationale. M. T. a collationné un ms. du Vatican, qui paraît être l'original de celui-ci ; il a aussi collationné le ms. 3480 du fonds français de la Bibl. nat., qui est indépendant du ms. de Rome et lui a permis de combler, à l'année 1438, une lacune de trois pages (§§ 732-50), et d'améliorer les textes en maint endroit * . — Le commentaire, pour lequel un grand nombre de documents inédits, notamment les registres du Parlement, ont été mis à contribution, fournit tous les éclaircissements désirables ; on appréciera tout particulièrement les nombreuses notices biographiques sur les personnages qui figurent dans la chronique. — La partie la plus importante de la préface est celle où M. T. recherche quel fut l'auteur du Journal. Cetauteur, M.Longnon2 avait cru le trouver dans un certain Jean Beaurigout, curé de Saint-Nicolas-des- Champs. M. T. démontre par une discussion très serrée, dans laquelle sont utilisées des données inconnues à M. Longnon, que cette hypothèse doit être rejetée ; il propose, sans arriver il est vrai à une démonstration complète que ne permettent pas les éléments dont on dispose jusqu'à ce jour, le chanoine Jean Chuffart, chancelier de Notre-Dame de Paris et conseiller au Parlement, à qui Valiet de Viriville a cru pouvoir attribuer I' « Advis à Isabelle de Bavière » 3. — La table est faite avec soin ; il eût été désirable qu'elle ren¬ voyât, non aux pages, mais aux paragraphes. P. M. Frédéric Godefroy. Dictionnaire de Vancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, composé d'après le dépouillement de tous les plus importants documents manuscrits ou imprimés aui se trouvent dans les grandes bibliothèques de la France et de l'Europe et ans les principales archives départementales, municipales, hospitalières ou privées; publié sous les auspices du ministère de l'Instruction publique. — Paris, Vieweg, 1880; 8 fascicules parus grand in-40 (lettre A entière et B-Besistre ) ; pages iv-632. Qui de nous n'a rêvé un dictionnaire général de la langue française qui, sui¬ vant l'usage de la langue, depuis les origines jusqu'à nos jours, à travers toutes les variétés dialectales, recueillerait non seulement tous les mots communs de la langue littéraire et parlée, mais encore les noms propres de personnes, les noms propres de lieux et leurs ethniques et tous les mots des patois actuels ; bref, i. Toutefois il subsiste encore quelques lacunes qui se retrouvent dans les deux mss., ce qui prouve qu'ils dérivent d'un même original. 2. Dans le t. II des Mémoires de la Société de l'histoire de Paris. 3. Bibliothèque de l'École des chartes, 6° série, II, 154-7. Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française 421 toutes les formes possibles sous lesquelles depuis huit ou dix siècles s'est mani¬ festée l'activité de la langue? L'heure n'est pas encore venue de composer un recueil de ce genre, qui dépasse les forces d'un homme. Mais si un pareil travail paraît trop vaste, en laissant de côté les mots patois et les noms propres de personnes et de lieux, n'y aurait-il pas à faire un dictionnaire historique de la langue commune, embrassant tous les mots de la vieille langue et de la langue actuelle, dont il suivrait l'histoire de siècle en siècle ? travail plus considérable que le dictionnaire de Littré ou celui de Grimm, qui donnent seulement le développement historique de l'élément vivant, et non point de ce qui est sorti de l'usage dans la langue. C'est ce dernier travail qu'avait jadis entrepris M. Godefroy. Il avait recueilli des matériaux pour une histoire générale de la langue commune et réuni des exemples de la langue écrite de tous les temps et de tous les lieux depuis les origines jusqu'à nos jours. Nous avons pu voir de près ce prodigieux amas de notes et d'exemples, classés par lettres dans plusieurs centaines de cartons. Mais quand il s'agit de publier le fruit de trente-cinq ans de recherches, M. Godefroy recula devant l'immensité du labeur matériel, ou plutôt il ne trouva pas d'éditeur qui voulût imprimer l'œuvre entière ; il fut ainsi contraint à morceler son travail et à n'en publier qu'une partie. On dut donc diviser cette vaste unité; mais comment? M. Godefroy crut qu'il fallait courir au plus pressé. Ce qui manque aux lecteurs de notre vieille littérature, c'est un dictionnaire qui les mette à même de comprendre sans peine les textes. L'auteur se résolut à extraire de son manuscrit le dictionnaire de ce qui n'est plus compris de nos jours, c'est-à-dire de la partie morte de la langue. De là deux dictionnaires : dictionnaire de ce qui est sorti de l'usage depuis la fin du moyen âge et le XVI* siècle ; et dictionnaire de ce qui dans la vieille langue \ survécu, est encore aujourd'hui en usage et constitue la langue moderne. Le premier dictionnaire contiendra tous les mots qui existaient dans la vieille langue jusqu'au XVIe siècle, et qui sont morts maintenant, ou toutes les formes et acceptions, aujourd'hui disparues, de mots encore aujour¬ d'hui en usage. Le second contiendra tous les mots ou emplois de mots nés dès les premiers temps de la langue, ou que l'activité incessante du français a produits dans des temps plus récents, et qui sont encore usités de nos jours. Ce second dictionnaire rappellera celui de M. Littré avec cette différence que tandis que, dans le dictionnaire de M. Littré, la langue moderne précède la langue ancienne, ici les articles commenceront par la partie historique et les exemples se suivront de siècle er. siècle depuis le IX« jusqu'au XIXe. Il sera pour le français, au moins comme plan général, ce que le dictionnaire inachevé de Grimm est pour l'alle¬ mand. A ces deux dictionnaires, M. Godefroy veut en ajouter un troisième, le dic¬ tionnaire de la langue savante qui s'est entée sur la langue commune. Cette langue, en bonne partie conventionnelle, individuelle et de fantaisie, ne pouvait être fondue dans un dictionnaire avec la langue commune sans en altérer le vrai caractère. Langue tout à part et artificielle, elle devait avoir son diction¬ naire spécial. 422 COMPTES-RENDUS Tels sont les trois dictionnaires que M. Godefroy a tirés de son vaste manus¬ crit. De ces trois dictionnaires, le premier s'imprime, et pour les deux autres la préparation marche de iront avec la publication du premier, de telle sorte que quand l'impression de ce dernier sera achevée, les deux autres seront prêts à être imprimés * . Voilà le nouveau plan que des exigences purement matérielles ont imposé à l'auteur. Devant la difficulté matérielle, il n'est pas de critique qui tienne. On peut regretter que M. Godefroy ait été obligé de morceler son œuvre, mais on ne saurait lui en faire un reproche. Le public doit subir avec lui une nécessité à laquelle il n'a pas pu échapper. Mais, en admettant que M. Godefroy ait dû ne livrer au public qu'un frag¬ ment de son dictionnaire, la solution qu'il a adoptée est-elle la plus satisfai¬ sante? N'y en avait-il pas de meilleure à faire prévaloir? Une seule était admis¬ sible : il fallait donner le dictionnaire complet de la vieille langue jusqu'à une époque déterminée, soit la fin du XIII* siècle, soit la fin du XVI8. Dans un dictionnaire historique qui suit le développement de la langue depuis les origines, on est toujours libre de s'arrêter à une époque quelconque, sans courir le risque de manquer aux exigences de la méthode scientifique. S'arrêter uploads/Histoire/ ancient-francais-dictionnaire-godefroy 1 .pdf

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  • Publié le Fev 08, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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