Banalité du mal Cet article a besoin d'un nouveau plan. (mai 2016) Les informat

Banalité du mal Cet article a besoin d'un nouveau plan. (mai 2016) Les informations dans cet article sont mal organisées, redondantes, ou il existe des sections bien trop longues. Améliorez-le ou soumettez des propositions en page de discussion. Adolf Eichmann, prenant des notes au cours de son procès à Jérusalem, en 1961. La « banalité du mal » est un concept philosophique développé par Hannah Arendt, en 1963, dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. Il a donné lieu à d'importantes polémiques en considérant que cette notion revient à déresponsabiliser les responsables nazis de leurs crimes, ce que n'a pas voulu dire Hannah Arendt. Elle s'est toujours opposée à cette interprétation1. Sommaire  1 Le concept  2 Voir la Guerre avec les yeux des soldats  3 Zygmunt Bauman  4 Erreurs d'interprétation répandues  5 Développements ultérieurs  6 Bibliographie  7 Filmographie  8 Références  9 Article connexe  10 Liens externes Le concept Hannah Arendt, philosophe juive d'origine allemande, réfugiée aux États-Unis et auteur d'un livre sur Les Origines du totalitarisme, offre au New Yorker d'agir comme envoyée spéciale pour couvrir le procès d'Adolf Eichmann, criminel de guerre nazi, auquel elle assiste à Jérusalem en 1961 et 1962. L'accusé n'est pas comme elle s'y attendait; c'est un homme « insignifiant ». Le procès fait une large place aux "isme", nazisme et antisémitisme mais, elle, veut comprendre le rapport entre l'homme et ses propres actes. Ainsi, dans une série d'articles elle soutient que Adolf Eichmann a abandonné son « pouvoir de penser » pour n'obéir qu'aux ordres, il a renié cette « qualité humaine caractéristique » qui consiste à distinguer le bien du mal, et, en n'ayant « aucun motif, aucune conviction (personnelle) », aucune « intention (morale) » il est, dit Arendt, devenu incapable de former des jugements moraux. D'un point de vue philosophique, ce qui est en cause dans les actes affreux qu'il a commis n'est donc pas tant sa méchanceté que sa « médiocrité » - d'où l'expression « banalité du mal »2. Selon elle, pour Eichmann, il a joué à plein à partir de la conférence de Wannsee, en 19421. Arendt rejette complètement l'accusation de ses détracteurs qui l'accusent de défendre Eichmann, car, dit-elle, "comprendre ne veut pas dire pardonner" et, d'ailleurs, il est à ses yeux impardonnable. En phase avec les remarques de Victor Klemperer sur le développement des stéréotypes en milieu nazi, Hannah Arendt montre que l'usage des clichés de langage diminuent la conscience des actes. Ces expressions toutes faites, utilisées mécaniquement, empêchent l'imagination, elles entrainent une incapacité à être affecté par ce que l'on fait et voit, la personne se drapant dans un aspect banal, et entretenant l'absence de pensée1. Ce concept pose des questions essentielles sur la nature humaine : l'inhumain se loge en chacun de nous. Dans un régime totalitaire, ceux qui choisissent d'accomplir les activités les plus monstrueuses ne sont pas si différents de ceux qui pensent en être incapables. Continuer à « penser » (c'est-à-dire s'interroger sur soi, sur ses actes, sur la norme) est la condition pour ne pas sombrer dans cette banalité du mal ou encore dans la « crise de la culture ». Dans un régime totalitaire, cela est rendu plus difficile par l'idéologie, la propagande et la répression. Aujourd'hui l'imprégnation idéologique des exécuteurs est considérée comme plus importante que ce qu'en pensait Hannah Arendt dans les années 1960. Les SS étaient persuadés que «le juif » était l'ennemi de l'Allemagne et que si on ne le détruisait pas, c'est l'Allemagne qui serait anéantie3. La thèse d'Arendt avait déjà été combattue par des chercheurs comme Max Weinreich dès le Procès de Nuremberg4. Cependant Hannah Arendt comprend l'absence de pensée comme étant, non pas une fatalité imposée de l'extérieur par quelque force insurmontable, mais le résultat d'un choix personnel, de l'ordre de la démission. Penser est une faculté humaine, son exercice relève de la responsabilité de chacun. Eichmann, selon elle, a forcément choisi d’arrêter de penser, voilà pourquoi il reste coupable, l'obéïssance mécanique n'étant, dans cette situation, pas une excuse1. La banalité : ce terme indique aussi que le mal est partout dans la société. Toute une société se met, de façon commune, à accepter une étiquette morale sans entretenir de réflexion dessus. Elle adhère à un système normatif, et cesse de comprendre son contenu. Puis, sous diverses pressions, ce contenu évolue, pouvant même devenir l'inverse de ce qu'il était : Tu tueras ton prochain pour le IIIe Reich, ou Tu porteras de faux témoignages contre ton prochain, pour la Russie de Staline. Cette évolution peut se produire très brutalement : En une nuit, dit Hannah Arendt, et il ne reste plus que l'habitude de tenir fermement à quelque chose. Hannah Arendt a montré pourquoi la pensée humaine était un rempart contre le totalitarisme1. Et la comparution devant un tribunal permet de mettre un terme à cette absence de pensée, à cette banalité du mal, car l'accusé n'y apparait plus et ne s'y pense plus comme un rouage d'un État tout puissant, mais comme un individu pensant qui doit répondre de ses propres actes. L’obéissance à des ordres n'est jamais mécanique, car en politique l’obéissance a le même sens que le mot soutien. Voilà pourquoi, chacun est personnellement redevable, possiblement coupable, de ses actes. Il peut y avoir une responsabilité collective, mais la culpabilité s'examine pour un individu précis1. Voir la Guerre avec les yeux des soldats La préfacière de Eichmann à Jérusalem Michelle-Irène Brudny-de-Launay clôturait sa préface par une question : « Une banalité du mal aporétique 5? » Elle citait également la réponse de Hannah Arendt elle-même, qui expliquait à Mary Mc Carty : « Ma 'notion de base' concernant la banalité d'Eichmann est beaucoup moins une notion qu'une description fidèle d'un phénomène ». Au demeurant, «il n'y a pas d''idées' dans ce reportage, seulement des faits et des conclusions...»6 ? Depuis la présentation de ce rapport de Hannah Arendt, près d'un demi siècle s'est passé et des sociologues apparaissent qui ont à leur disposition d'autres sources nouvelles différentes de celles du procès d'Eichmann. Certaines sources sont récentes. Ainsi, pendant toute la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands logés dans des baraquements, gravé sur des disques de cire les passages qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique et en ont, ensuite, réalisé des transcriptions. Les procès-verbaux n'en ont été rendus publics qu'en 1996. Les chercheurs ne se sont pas rendus compte immédiatement de la nature inédite des sources ainsi conservées. Ce n'est qu'en 2003 que Sönke Neitzel a publié les premiers extraits. Harald Welzer (directeur du Centre de recherche interdisciplinaire sur la mémoire à Essen) s'est joint à ces recherches tant la quantité de travail était grande. La transcription représente 48 000 pages7, pour ce qui est des Britanniques, mais les États-Unis ont procédé de même sur des prisonniers allemands et au National Archives and Records Administration de Washington se trouvent 100 000 pages supplémentaires8. Les conversations enregistrées des soldats étaient celles de sous-mariniers, des soldats de l'armée de l'air, mais encore de l'armée de terre allemande (accessoirement italienne). Il s'agissait d'homme de tous grades : officiers, sous- officiers, soldats. Les sujets abordés par les prisonniers étaient très nombreux : stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes, réactions individuelles à des situations extrêmes lors du coulage de navires de commerce, abattage d'avions en vol, viols, massacres de masses de civils, d'enfants. La masse des transcriptions permet de se faire une idée de l'écart existant entre ce que ces soldats considèrent comme des actions banales dans leur contexte à eux et ce que le lecteur ordinaire considère comme le paroxysme du mal et de l'inhumanité. Avant la découverte de ces archives les chercheurs devaient utiliser des sources très problématiques pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer : dossiers d'enquêtes (le dossier d'Eichman à Jérusalem en est un très vaste), lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires. Toutes ces sources sont entachées d'un problème identique et gigantesque : les propos, récits livrés, sont rédigés en toute conscience et ont un destinataire, un procureur, une épouse restée au foyer, un public auquel on veut communiquer un vécu. Alors que les récits de ces soldats enregistrés dans la cire, par contre, sont spontanés, sans intention particulière. Ils disent ce qu'ils pensent en passant parfois du coq à l'âne. Ils ne se savent pas entendus, ni enregistrés, et ce pendant de longues périodes de semi-isolement carcéral. Ils étaient enregistrés à une époque où les moyens d'enregistrement n'étaient pas aussi répandus que de nos jours et ils n'imaginaient donc pas une telle procédure d'écoute enregistrée. Par ailleurs, ils parlaient à une époque ou personne ne connaissait les évènements de la fin de la guerre et qui serait vaincu. Pour eux l'espace du futur était encore ouvert alors que pour les lecteurs actuels, l'espace est clos depuis plus uploads/Histoire/ banalite-du-mal-hannah-arendt.pdf

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  • Publié le Jan 22, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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