Français Philosophie 1TSI 2 heures I. Résumé de texte : Résumez ce texte en 100

Français Philosophie 1TSI 2 heures I. Résumé de texte : Résumez ce texte en 100 mots, plus ou moins 10%. Mettez une barre oblique tous les 20 mots. Chez les poètes et les philosophes, l’enfance est vue comme la figure fondamentale d’un univers surhumain et transcendantal, dont il est un signe. Elle constitue le modèle d’un monde unitaire inaccessible à l’homme, tout en étant témoignage de l’archéologie individuelle, objet particulier de l’histoire, à la fois personnelle et inaccessible, de chacun d’entre nous : si nous nous tournons vers notre premier âge, c’est pour retrouver quelque chose de cette époque fondatrice, fabuleuse et perdue, de notre propre existence. [L]es enfants sont représentés comme des « âmes candides, qui, comme le bois de rose, exhalent des parfums pendant qu’on les taille », et dont le monde « renferme tout le monde à venir, monde sur lequel, comme Moïse à l’entrée de la Terre promise, nous ne pouvons que jeter un regard, sans y pénétrer ». Il les compare au « bras le plus court du levier de l’humanité », qui sert à mettre en mouvement l’autre bras, et voit en eux comme des messagers du paradis, chassés de la terre pécheresse, ceux qui seuls « peuvent entrevoir l’avenir à travers le cristal magique ». Attesté par l’imaginaire, le rêve et la fièvre, le monde enfantin doit rester actif et joyeux, et c’est ce qui se passe dans le jeu (dont Richter avance une phénoménologie minutieuse et originale), dans la danse la plus libre, dans la musique. Comprise, en termes mystiques, comme une figure de l’humanité originelle qui fait retour chez les mortels, l’enfance doit être préservée du mal par le moyen d’une pédagogie idoine, laquelle doit s’exercer avant tout à la maison. Et surtout, ce sont les enfants eux-mêmes, avec leur perfection et leur beauté, qui sont les éducateurs par excellence : « La vie suscite la vie, et, mieux que tous les éducateurs, les enfants éduquent les éducateurs. » La prose théoricienne ne réussit pas à rendre pleinement compte de la réalité enfantine, c’est difficile à exprimer, elle est bien trop réductrice face à la plénitude de ce monde : Jean-Paul préfère souvent confier le portrait de la vie enfantine à des biographies imaginées, aux souvenirs des héros de ses romans. Tous les soirs au crépuscule, Wutz, le jovial maître d’école d’Auenthal, consacre une heure à se remémorer son enfance, et, proche de mourir, il se fait apporter tous ses vieux jouets (un petit fouet, un petit casque, une boîte pleine de livres minuscules, une pendule), sorte de petit musée conservé avec le plus grand soin. […] Ces idées originales sur l’enfance, celles de Fourier, d’Owen, des romantiques allemands, seront reprises et déclinées tout au long du siècle et même au-delà […]. Mais, dans la seconde moitié du siècle, les progrès de la science, les nouvelles hypothèses théoriques sur la nature du monde et son histoire, la généralisation des systèmes éducatifs, efficaces et sans gaspillage, l’attention des familles pour le petit enfant, la baisse de la mortalité infantile, tout converge pour donner à l’enfant une place nouvelle : celle d’un être qu’il faut observer, définir, expliquer dans un cadre qui ne soit pas exclusivement celui de l’humain. C’est surtout dans la grande Weltanschauung1 de l’évolutionnisme que l’enfant est installé au centre non seulement des conceptions, si exploitées par la psychologie et pédagogie, où l’évolution de l’individu répète celle de l’espèce, mais aussi des textes qui offrent une vision neuve du monde, de l’homme et des savoirs le prenant pour objet. Dans cette philosophie qui se veut science et dans cette science qui tend à une explication totale du réel, si l’enfant est un temps fort de ma vision génétique du monde, parler de l’enfant est à nouveau une tâche difficile et si l’on se refuse à adopter la manière des philosophes poètes du début de siècle, il n’y a pas d’autre voie que de l’observer et de le décrire avec le plus grand soin. C’est bien ce que fait Darwin, exemplairement, d’abord dans son autobiographie, consacrée à sa propre enfance, et surtout dans un court texte, Le profil d’un enfant. Egle Becchi et Dominique Julia, Histoire de l’enfance en Occident, t. 2 Du XVIII e siècle à nos jours , éd. du Seuil, 1998. II. Sujet de réflexion : « Chez les poètes et les philosophes, l’enfance est vue comme la figure fondamentale d’un univers surhumain et transcendantal, dont il est un signe. » Rédiger une introduction. 1 Mot allemand qui signifie « conception du monde ». Il est constitué de Welt « monde » et Anschaung « vision, opinion, représentation ». Un concept majeur de l’histoire de l’Allemagne au XIX e siècle. uploads/Histoire/ becchi-1tsi.pdf

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  • Publié le Jan 13, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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