Bibliothèque de l'école des chartes Clermont-Ferrand au Ve siècle : Recherches
Bibliothèque de l'école des chartes Clermont-Ferrand au Ve siècle : Recherches sur la topographie de la ville. Pierre.-François Fournier Résumé P. -F. Fournier, Clermont-Ferrand au VIe siècle. Recherches sur la topographie de la ville. — Bibliothèque de l'École des chartes, t. GXXVIII (1970), p. 273-344. A Clermont, au VIe siècle, l'enceinte fortifiée du Bas-Empire délimitait une aire étroite au sommet de la butte, qui a été le centre historique de la ville. C'est sur les églises que nous sommes le mieux informés, grâce aux récits de Grégoire de Tours. Cette étude, entreprise avant l'ouverture de la controverse sur les emplacements des premiers sanctuaires chrétiens dans les cités de la Gaule et sans relation avec elle, s'y est trouvée mêlée, en fin de compte, du fait de la date de sa publication. La communauté chrétienne de Clermont ne paraît pas s'être organisée avant le premier quart du IVe siècle. Le groupe episcopal fut installé d'abord au quartier périphérique de Saint-Alyre, qui ne devait pas encore avoir été rejeté hors de la ville par l'édification de l'enceinte fortifiée. Plus tard, l'église épiscopale et la maison de l'évêque furent transférées à l'intérieur de cette enceinte. Mais le baptistère resta à Saint-Alyre. Dans ce même « quartier chrétien » il y avait un groupe très dense de sanctuaires. Non loin de là il y avait aussi un « quartier juif » avec une synagogue. Citer ce document / Cite this document : Fournier Pierre.-François. Clermont-Ferrand au Ve siècle : Recherches sur la topographie de la ville.. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1970, tome 128, livraison 2. pp. 273-344. doi : 10.3406/bec.1970.449866 http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1970_num_128_2_449866 Document généré le 14/10/2015 CLERMONT-FERRAND AU VIe SIÈCLE RECHERCHES SUR LA TOPOGRAPHIE DE LA VILLE par P.-F. FOURNIER Le présent essai, dans son dessein primitif, formait le terme final d'une étude sur les origines de Clermont, qui vient de paraître1. Des nécessités d'ordre financier ont imposé de l'en distraire. La première rédaction remonte à l'hiver 1967-1968. Une des bases de départ en était alors l'idée générale que les chrétiens, en Gaule, ont établi, au moins dans un grand nombre de cas, leurs premiers lieux de culte hors des cités, dans les banlieues, maintes fois auprès d'anciens cimetières, avant que les églises épiscopales aient été transférées à l'intérieur des enceintes fortifiées. Or, dans le numéro du Journal des savants de janvier-mars 1968 (dépôt légal du quatrième trimestre 1968), Dom Jacques Dubois a contredit cette théorie : il n'a pas nié que le phénomène ait pu se produire dans quelques cas particuliers, mais il a contesté qu'il eût été une règle. En particulier il en a nié l'existence à Clermont2. La conséquence a été que mon essai ne pou vait plus paraître sous sa forme première. La rédaction de 1967-1968 n'a pas été refaite entièrement. Mais elle a été remaniée. Après examen des sources et de certains points de chrono- 1. Nouvelles recherches sur les origines de Clermont-Ferrand, par Emile Desforges, Gabriel et Pierre-Fr. Fournier, Jean- Jacques Hatt, Franck Imberdis [Publications de l'Institut d'études du Massif Central, 5), Clermont-Ferrand, 1970, in-8°. — Cité NROC. 2. Dom Jacques Dubois, L'emplacement des premiers sanctuaires de Paris, dans le Journal des Savants, 1968, p. 5-44, plans (cité EPSP) et Bull, delà Soc. nat. des Antiquaires, 1968, 115-117. BIBL. ÉC. CHARTES. 1970. 2 18 274 P. -F. FOURNIER logie, les éléments connus ou conjecturés de la topographie de Glermont au vie siècle seront analysés chacun à son tour, en m'abstenant, par principe, de me référer à la théorie susvisée. C'est seulement à, la. fin de cette série de monog raphies que sera abordée la question de savoir si le phéno mène de l'établissement primitif des chrétiens dans la ban lieue de la ville s'est produit à Glermont, ou non1. 1. Sources. — ■ La comparaison du vie siècle avec les siècles qui le précèdent fait apparaître un changement notable. L'histoire de Glermont dans les premiers siècles de notre ère repose presque exclusivement sur des données ar chéologiques. Après l'époque romaine, les documents de ■ 1 . Les titres des ouvrages le plus souvent cités seront abrégés : Acta sanc torum, cités d'après la réimpression Carnandet, Paris, 1863 et sq. (AASS). — Audigier, Histoire de Clermont, Bibl. nat., mss. fr. 11485-11486, cité d'après la copie des Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 4 F 229-230.. — R.-S. Bour, Églises [de Metz] antérieures à l'an mil, dans l' Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine, 1929, t. XXXVIII, p. 510-639 [EMAM). — Jacques Branche, La vie des sainctz et des sainctes ď Auvergne et du Velay, le Puy, 1652, cité d'après la réédition Marmeisse, Clermont, 1858, 2 vol. (VSSA). — Michel Cohendy, Inventaire de toutes les chartes antérieures au XIIIe siècle, qui se trouvent dans les différents fonds d'archives du département du Puy-de-Dôme, dans les Annales scientifiques... de V Auvergne, 1854, XXVII, p. 353-459 (ITC). — Antoine Delarbre, Notice sur l'ancien royaume des Auver gnats et sur la cille de Clermont, Clermont, 1805 (NE A). — • Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, 1894-1900, 2 vol. {FEG). ■ — ■ Jean Du- fraisse, L'origine des églises de France prouvée par la succession de ses évêques, Paris, 1688 {OEF). — • Benoît Gonod, Chronologie des évêques de Clermont, Clermont-Ferrand, 1833 (CEC). ■ — Élie Griffe, La Gaule chrétienne à l'époque romaine, 1947-1957, 2 vol. (GCR). — Henri Leclercq, Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie [DAC]. — ■ Léon Levillain, Études sur l'abbaye de Saint- Denis à l'époque mérovingienne, dans la BEC, 1921, LXXXII (EASD), et Saint Trophime confesseur..., dans la Revue d'histoire de l'Église de France, 1927 [TCMA). — • Auguste Longnon, Géographie de la Gaule au VIe siècle, 1878 (GG). — • Mme de Maillé, Recherches sur les origines chrétiennes de Bor deaux, Paris, 1960 (ROCB). — S. -M. Mosnier, Les saints d'Auvergne, Paris; 1900, 2 vol. [S SAW). — • Raphanel, L'emplacement des églises de Clermont au Xe siècle, dans le Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, 1921, p. 107-116, 150-157, 172-186 (EEC). — Jean Savaron, Les origines de Clair- mont, Clermont, 1607, cité d'après la deuxième édition par Pierre Durand, Paris, 1662 (OC). ■ — ■ Ambroise Tardieu, Histoire de la ville de Clermont-Ferrand, Moulins, 1870-1871, 2 vol. in-fol. (HCF). — May Vieillard- Troïekourofî, La cathédrale de Clermont du Ve au XIIIe siècle, dans les Cahiers archéologiques, 1960, XI, 199-247, fig. (CC). — May Vieillard-Troïekourofï, Denise Fossard, Elisabeth Chatel, Colette Lamy-Lassalle, Les églises suburbaines de Paris du IVe au Xe siècle (extrait de Paris et Ile-de-France, Mémoires publiés par la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de- France, 1960, XI), 1961 (ESP). CLERMONT-FERRAND AU VIe SIÈCLE 275 cette nature se font plus rares ou sont trop mal connus.; Il en sera ainsi durant plusieurs siècles. Les monuments n'ont peut-être pas tous été détruits. Mais ils ont été si souvent réparés ou reconstruits que je ne pense pas qu'aucun; trait de leur état primitif soit perceptible dans l'état pré sent. La masse de la monnaie métallique en circulation était minime et les exemplaires en sont si rares qu'ils peuvent être considérés comme à peu près négligeables 1. Les tombes sont dépourvues de mobilier, donc difficiles à dater, si elles sont sans coffre. Les types de sarcophages, si l'évolution en paraît assez claire dans les grandes lignes, ne se prêtent pas à une classification chronologique précise2. Les objets mobiliers deviennent plus rares, même la vaisselle de terre, qui, en outre, est imparfaitement classée, peut-être malaisé ment classable. Pour compenser, nous disposons de textes, qui faisaient à peu près complètement défaut antérieure ment, et de quelques plans. Mais ces textes relatent au moins autant de légendes que de faits réels. Le résultat en est que l'histoire de la Gaule en ces temps-là, et particulièrement de l'Auvergne, est pleine d'incertitudes. L'évangélisation, sur laquelle nous ne manquons pas de textes, ne nous est connue que stylisée par des légendes hagiographiques3. En Auvergne la forme la plus ancienne sous laquelle elles nous sont parvenues date du vie siècle et se trouve dans les ouvrages de Grégoire de Tours. Ils sont à la fois précieux et décevants, mais constituent, en tout cas, la source principale de notre information : Glermont et Tours sont les deux villes de la Gaule sur le squelles il nous renseigne le plus abondamment. Né vers 540 1 . Seulement trois trientes « mérovingiens » trouvés à Clermont sont connus : NROC, 487. 2. D'après l'évolution des sarcophages de pierre communément admise, ceux dont la cuve est rectangulaire se placent en tête. Ensuite ils s'étrécissent vers les pieds. Des coussinets réservés à l'intérieur et formant une niche pour la tête apparaissent plus tard. Telle quelle, cette évolution paraît exacte dans ses grands traits. Mais il serait difficile d'attribuer à chaque type des dates à peu près sûres. L'évolution n'a pas nécessairement progressé de même en tous lieux et il y eut certainement des chevauchements. Compte tenu dé ces conditions et aussi sous la réserve de remplois toujours possibles, je consi dérerai les sarcophages étroits uploads/Histoire/ clermont-ferrand-au-v-siecle.pdf
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- Publié le Sep 23, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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