--Partie I. 2. Français – durée : 1 heure-- Les candidats doivent composer, pou

--Partie I. 2. Français – durée : 1 heure-- Les candidats doivent composer, pour cette partie I.2. « Français », sur une copie distincte. A. Texte littéraire 1 5 10 15 20 25 30 La pluie avait cessé mais un épais brouillard laiteux ajoutait une coloration fantomatique au noir de la nuit. Des silhouettes passaient devant eux, on ne les voyait qu'au dernier moment. Maurice et François rampaient dans une zone maintenant indéchiffrable de trous d'obus. Impossible de savoir où on était. Probablement en zone ennemie et parmi les obus qui tombaient à présent de tous côtés, il y avait sans doute des obus français. Maurice dit : - Merde, on est perdus, je ne sais plus par où sont les nôtres ! Un projectile siffla à leurs oreilles, un autre. Des mitrailleuses se mirent en branle, tout près. Ils se jetèrent dans un profond entonnoir, ils avaient de l’eau jusqu'aux épaules. Les tirs se raccourcissaient, l'attaque avait commencé et les fusées trouaient le brouillard. Soudain, ils entendirent un cliquetis d'armes. Des pas lourds passèrent à quelques mètres d'eux, ils virent briller une baïonnette. Ils se figèrent, les nerfs à vif. Quand le danger fut passé, Maurice dit : - Si quelqu'un vient dans notre trou, il n'y a pas à hésiter, c'est lui ou nous. Il faut dégainer les premiers. Si l'eau gêne, il faut faire ça au couteau. François était trop transi pour ajouter quoi que ce soit. Il se contenta de sortir son arme blanche. Ils attendirent encore une heure interminable sous la mitraille. Tout à coup, le vacarme s'intensifia. Tout près d'eux, une bousculade, un corps lourd qui dégringole dans leur trou, tombe sur François en gémissant, s'accroche à lui. François lâche : - Maurice, je ne peux pas, je ne peux pas! Maurice frappe plusieurs coups. L'homme desserre son étreinte, s'abat dans l'eau boueuse, immense, pesant. Maurice et François le font rouler sur la paroi de l'entonnoir pour le remonter sur le plat, il n'y a pas de place pour trois. Un petit jour blafard pointait derrière les nappes de brouillard. Les tirs s'éloignaient, la canonnade roulait maintenant de manière discontinue. Maurice tira François par la manche : - On y va ! Ils sortirent de leur trou. Sur le rebord, l'homme gisait dans une mare de boue sanglante, face contre terre. Maurice jura : - Merde ! C'est pas un boche ! Retourne-le, voir. François retourna le soldat mort. C'était son père. François s'enfuit la nuit même, laissant au camp son paquetage, sa musette, son fusil à baïonnette, son casque. Il fut rattrapé à la frontière belge, traduit le lendemain en conseil de guerre et fusillé comme déserteur. Quatre mois plus tard, c'était l’armistice. Paule du Bouchet (née en 1951), « Père et fils ", A la vie à la mort © Editions Gallimard Jeunesse, 1999. B. Image Marcel Gromaire, La Guerre (1,30 x 0,96 m), 1925 Musée d’Art moderne de la ville de Paris Questions 20 points Les réponses aux questions doivent être entièrement rédigées. ATTENTION ! Le jour du brevet, la présence de réponses non rédigées entraine des pénalisations pouvant aller jusqu'à moins 1 point. Sur le texte littéraire (document A) 1) a. Quelles sont les différentes étapes de l’anecdote racontée dans ce récit ? 2 On attend que les élèves repèrent différents mouvements au texte : Lignes 1-6 : le début où les deux personnages (Maurice et François) sont perdus, ne savent pas où ils sont, ils rampent, les obus tombent, ils cherchent un abri. Lignes 7-15 : les personnages sautent dans un trou pour se mettre à l’abri. Lignes 16-21 : dans le vacarme, un corps tombe dans leur trou et c’est Maurice qui tue cet homme, ils sortent le corps du trou. Lignes 22-29 : le matin, ils sortent de leur cachette et constatent que l’homme gisant est le père de François. Lignes 30-33 : le texte s’achève par une chute : François s’enfuit et est condamné à mort sous prétexte d’avoir déserté l’armée quelques jours avant l’armistice. 1 pt : l’élève a cerné les grandes étapes du récit 1 pt : l’élève explique sa délimitation en reformulant ce qui se passe dans le texte BONUS : + 1 pt si l’élève écrit qu’il y a une « chute » b. Quels sont les temps dominants de ce récit ? Expliquez le choix de ces temps en indiquant leur valeur. 2 Les temps utilisés sont ceux du récit au passé : - imparfait = 0.5 actions de second plan / description = 0.5 - passé simple = 0.5 actions de premier plan = 0.5 BONUS : +1pt si l’élève identifie un plus-que-parfait à valeur d’antériorité 2) Lignes 19 à 21 : Quel temps est utilisé ? Quel effet est recherché par l’emploi de ce de temps ? 1,5 - présent (de l’indicatif) = 0.5 présent de narration =0.5 - l’élève explique que l’effet recherché est de donner de la mise en relief = 0.5 3) Des deux personnages, lequel est le meneur ? Justifiez votre réponse. 1,5 0.5 pt : L’élève répond que c’est Maurice qui est le meneur. 0.5 pt : L’élève cite un ou plusieurs éléments qui sont pertinents. 0.5 pt : L’élève explique en tentant de mettre relation une citation avec sa réponse. 4) Comment l’impression de confusion et de danger est-elle rendue dans la première moitié du texte ? 1,5 0.5 pt - les deux soldats ne savent pas où ils sont + citation/explication = 0.25 0.5 pt - les deux soldats sont au milieu des combats + citation/explication = 0.25 Tout autre élément est accepté à condition d’être justifié par une citation/explication.  Soit 0.75 par élément justifié. On attend 2 éléments justifiés au moins pour avoir 1.5. Les réponses qui font l'objet d'une remarque d'une remarque d’ordre stylistique (« champ lexical », « proposition », « ponctuation », etc.) seront valorisées. 5) Lignes 7 à 11 : Quel est le champ lexical employé ? Commentez ce choix. 2 0.5 pt : l’élève trouve le champ lexical des armes (ou de l’armement). L’élève a cité 1 ou 2 mots = 0 L’élève a cité 3 ou 4 mots = 0.25 L’élève a cité 5 mots et plus = 0.5 Jusqu’à 1pt selon la réponse de l’élève. Ce champ lexical sert à renforcer le sentiment de danger qu’éprouvent les personnages. Il apporte un caractère concret à ce danger et le rend imminent. 6) Quels sont les sentiments ressentis par les personnages au fil du texte. Justifiez et développez. 3 On attend des élèves l'identification d'au moins 3 sentiments (1 pt par sentiment identifié ET expliqué). Sentiment juste nommé mais pas expliqué = 0.5 par sentiment. 7) Quels éléments du texte permettent de s’attendre à une telle fin ? Expliquez. 2 On attend des élèves au moins 2 éléments (1 pt par élément identifié ET expliqué). Elément juste reconnu ou cité mais pas expliqué = 0.5 par élément. Sur l’image (document B) 8) Quelles sont les particularités de la représentation des soldats dans ce tableau ? Appuyez votre réponse sur l’étude des formes et des couleurs par le peintre. 1.5 -> Des remarques sur les formes : jusqu’à 0.75 -> Ces remarques sont reliées à une interprétation : 0.75 On attend des élèves qu’ils repèrent que les soldats ne pas sont représentés comme des hommes mais comme des machines de guerre : formes géométriques comme des abris à canons (ils peuvent ainsi citer les casques, le bras à angle droit comme une mitrailleuse). On accepte toute autre remarque pertinente dès lors qu'elles sont développées. Il n'a pas été tenu compte des remarques portant sur les couleurs car toutes les classes n'ont pas eu accès à la représentation en couleur du tableau. On aurait attendu des élèves qu’ils commentent l’utilisation des couleurs : le bleu peut rappeler la couleur de l’uniforme des poilus de la Première Guerre mondiale ; ainsi peints par touches ils évoquent la couleur métallique des armes (en lien avec la déshumanisation). Sur le texte littéraire et l’image (documents A et B) 9) Quelle image de la guerre est donnée dans ces œuvres ? 3 On attend un point de vue qui soit développé : -1pt : l’élève exprime une vision juste -1pt : l’élève justifie sa vision de la guerre par des éléments précis empruntés au texte -1pt : l’élève justifie sa vision de la guerre par des éléments précis empruntés au tableau Les élèves peuvent développer que la guerre déshumanise l’homme et le rend telle une bête féroce qui tue son prochain pour survivre (cf. le comportement de Maurice dans le texte). La guerre transforme les hommes en machine à tuer (cf. le tableau). Les élèves peuvent développer leur sentiment d’injustice suite à la condamnation pour désertion de François. La guerre ne laisse pas la place aux sentiments humains de la compassion, les hommes doivent obéir aux ordres seulement. La guerre est cruelle. --Partie II Français – durée : 2 heures-- Les candidats doivent composer, pour cette partie II « Français », uploads/Histoire/ corrige-du-sujet-1.pdf

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  • Publié le Mai 09, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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