Cours PG : « Patrimoine culturel et naturel. Histoire et théories ». Dr Youcef
Cours PG : « Patrimoine culturel et naturel. Histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. Cours de Base : «Patrimoine culturel et naturel : Histoire et théories ». Chargé de Programme : Dr Youcef CHENNAOUI Maître de conférences, classe A- Chercheur à l’ENSA (ex EPAU) d’Alger. • Séance N° 9 La valorisation du patrimoine culturel et le développement local. (Recueil de textes. Version provisoire). Contenu du Cours : 1. Le patrimoine, élément moteur de développement durable. 2. La globalité de la démarche d’intégration. 3. La situation française et le cas de Bibracte. (Étude de cas). 1. Le patrimoine, élément moteur de développement durable. QUE FAIT-ON DANS LE CADRE DES POLITIQUES LOCALES DE DÉVELOPPEMENT ? De multiples actions peuvent être menées dans le cadre d’une politique de développement local : l’agriculture, le tourisme, les équipements publics, les communications… sont autant de facteurs de développement. Le souci de contrôler l’utilisation des ressources du sol et de l’environnement a d’abord conduit à inscrire la protection du patrimoine naturel comme une priorité des initiatives de développement durable. Ainsi, en France, la création des Parcs naturels régionaux, dès la fin des années 1960, procède de cette préoccupation. La prise en compte du patrimoine culturel relève, il y a quelques années, un renversement de perspective : non seulement les projets de développement durable prennent mieux en compte le patrimoine, mais on commence à élaborer des projets de valorisation du patrimoine qui intègrent d’autres facteurs qui participent au développement durable. UNE NOUVELLE CONCEPTION DU PATRIMOINE CULTUREL. Jusqu’à ces toutes dernières années, la définition du patrimoine culturel était restrictive : • Sites, édifices et objets prestigieux, • Patrimoine vernaculaire disséminé dans les campagnes considéré plutôt comme une partie intégrante d’un paysage. Aujourd’hui, nous en avons une acception plus large dans la mesure où sont également pris en compte les éléments matériels ou immatériels qui témoignent des relations particulières qu’une communauté humaine a instaurées au cours de l’Histoire avec son territoire : • Des paysages marqués par l’empreinte des activités humaines, • Des techniques et des savoir-faire qui ont par exemple donné une touche particulière aux paysages • Des parlers locaux, des musiques, une littérature orale issus de traditions non écrites, • Certaines coutumes, traditions particulières (processions religieuses par exemple). 1 Cours PG : « Patrimoine culturel et naturel. Histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. DE MULTIPLES RAISONS DE VALORISER LE PATRIMOINE. Valoriser un patrimoine c’est – et on le pense en premier lieu – en attendre des retombées économiques par le biais du tourisme et de ses dérivés (structures d’accueil, commerces, etc…) mais c’est aussi ancrer une population dans son histoire et lui donner une fierté par la reconnaissance de ses racines et de son identité. Ce peut encore, en dernier lieu, en faire un appui pédagogique pour la transmission des savoirs. LE PATRIMOINE PEUT S’INTÉGRER DANS UNE DÉMARCHE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE SOUS CERTAINES CONDITIONS. Même reconnue comme richesse, la diversité des domaines concernés par le patrimoine ne suffit pas à en faire ipso-facto un support de développement. La ressource n’est que potentielle. Pour qu’elle s’intègre à une démarche de développement durable, trois conditions s’avèrent nécessaires : • La première, évidente, est que ce patrimoine ne disparaisse pas (nécessité de la conservation), • La seconde est qu’un usage approprié lui soit trouvé pour le faire vivre, pour qu’il devienne facteur de développement (quelle valeur veut-on lui donner ?), • La troisième est que sa valorisation s’intègre dans un processus global et qu’il devienne ainsi moteur de développement. 2. La globalité de la démarche d’intégration. LES DIFFÉRENTS PÔLES DU DÉVELOPPEMENT. Pour satisfaire ces trois conditions, la démarche nécessite une approche sous des angles multiples : économique, environnemental, sociétal, culturel. L’importance donnée à chacun de ces pôles de développement – la pondération des objectifs évoquée précédemment – est un préalable à toute élaboration de projet. Des domaines de compétence dévolus à une grande variété d’acteurs du développement sont ainsi amenés à se recouper et non plus à être disjoints comme les expériences passées le démontraient trop souvent. Elus, représentants d’administrations, membres d’associations, techniciens, professionnels bâtissent alors une synergie d’actions dans la mise en oeuvre de projets. Un projet de valorisation du patrimoine qui n’aurait qu’une finalité économique à travers son attrait touristique risquerait, à plus ou moins long terme, d’apparaître étranger sur son propre territoire car il occulterait la dimension essentielle de l’ancrage au territoire à travers l’utilisation des ressources locales, la préservation de l’environnement, la reconnaissance des habitants, le développement de l’emploi. Le développement du tourisme culturel, en particulier, doit se soucier des différents pôles du développement durable. Ceux-ci sont désormais explicitement pris en compte dans les démarches de gestion de la qualité en matière touristique. De façon générale, la recherche d’alternative au mode de production dominant se cristallise souvent autour de ce type de vision du développement. Ces démarches de développement initiées à un échelon territorial fin, misant sur la coopération, et la mise en valeur des ressources locales sont regroupées sur le vocable aujourd’hui populaire de « développement local ». Donc avant de définir cette approche du développement, on essayera dans ce travail de préciser d’abord ce que l’on peut entendre par développement notamment en zone 2 Cours PG : « Patrimoine culturel et naturel. Histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. rurale. Il s’agit donc de donner au début un aperçu sur le concept de développement pour aboutir après au fameux concept développement local. La question générale qui sous-tend ce travail est de comprendre dans quelle mesure l’organisation des acteurs locaux par valorisation du patrimoine peut effectivement contribuer au développement de l’activité économique des zones rurales en déclin. Elle se situe donc plutôt dans la conception « efficacité » du développement rural, mais élargie à d’autres ressources territoriales que le sol (ou la main d’oeuvre captive peu qualifiée), selon les principes du développement local. Un premier processus qualifié de « traditionnel » ou d'« artisanal » se différencie par une logique d'action et de mobilisation locales centrée sur l'émergence de multiples initiatives à dominante individuelle, dispersées et à faible densité. Le rattachement à un même héritage collectif territorial structure une offre patrimoniale de terroir dont la logique à dominante qualitative privilégie la reproduction des savoir-faire transmis. Un second processus qualifié d' « industriel » se caractérise, à l'opposé, par la valorisation intensive d'une seule production patrimoniale (essentiellement l’artisanat local à caractère commercial). Le troisième type de valorisation patrimoniale renvoie à une pluralité d'offres de qualités spécifiques et différenciées à vocation touristique. Composé d' « entreprises rurales » tournées vers le tourisme, ce système territorial de patrimonialisation s'avère représentatif d'une nouvelle logique d'adaptation agricole et de recomposition des sociétés rurales. Entre pratiques de conservation et d'adaptation, la valorisation patrimoniale ici observée démontre une logique de fructification ou de stimulation du patrimoine. Ce processus s'exprime dans un collectif structurant identifiant une nouvelle logique d'interaction entre acteurs fondée sur la prééminence d'actions résillaires. Ces différentes configurations de construction patrimoniale s'accompagnent de logiques contrastées d'intégration territoriale, spécifiquement touristique. Ainsi, les processus observés s'insèrent différemment dans les dynamiques touristiques locales, définissant des systèmes de développement territorialisés plus ou moins construits ou aboutis. Ces systèmes démontrent une capacité nouvelle des sociétés rurales à envisager leur développement à partir d'une approche conjuguée du tourisme et des ressources locales. Quelle méthode d’évaluation pour le patrimoine ? La méthode à utiliser se veut inductive puisqu’elle doit partir de l’observation des faits pour dégager des propositions qui rendent l’approche aussi générale que possible. La méthode se veut également normative dans la mesure où elle permettra de suggérer des améliorations de l’environnement statistique et économique ou d’énoncer des principes et des lignes d’action rendant la méthode plus efficace. La méthode se veut en fin effective dans la mesure où par son utilisation elle produira les effets attendus : l’amélioration de la gestion du patrimoine archéologique à évaluer. L’objectif est de déterminer de quelle façon la méthode doit aborder l’évaluation économique du patrimoine. D’ordinaire, le patrimoine monumental ne fait pas l’objet d’une évaluation économique pour raison de gestion, sa conservation, sa restauration et son entretien étant jugés nécessaires pour assurer la pérennité du bien en question. Pour des raisons de culture ou de qualité d’environnement, le maintien, coûte que coûte, des biens s’impose à la société. Donc connaître la dimension économique d’un tel bien, ou celle des opérations que l’on décide en vue de la sauvegarde est utile à une bonne gestion à long terme de ce bien. La méthode à appliquer doit permettre de connaître avec précision l’utilité économique de chaque dépense consacrée à la sauvegarde de ce patrimoine. Plus il y aura de sites protégés à conserver, plus s’imposera l’analyse de la dimension économique du patrimoine au travers les retombées de toute nature. 3 Cours PG : « Patrimoine culturel et naturel. Histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. La méthode doit permettre d’analyser la dimension économique de tout élément du patrimoine, c- a-d à prendre en considération le maximum d’effets dérivés ou induits du patrimoine. Les analyses économiques du patrimoine existant se limitent généralement uploads/Histoire/ cours-de-base-n-9.pdf
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- Publié le Mai 26, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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