Cours optionnel : « Stratégies de préservation et de mise en valeur du patrimoi
Cours optionnel : « Stratégies de préservation et de mise en valeur du patrimoine architectural ». Chargé de Programme : Dr Youcef CHENNAOUI Maître de conférences, classe A- Chercheur à l’ENSA d’Alger. • Séance N° 2. La problématique des stratifications historiques du bâti dans le projet de protection et de mise en valeur. Contenu du Cours : (Texte dans sa version provisoire). 1. La stratification historique: définitions terminologiques générales. 2. L’histoire du lieu et le processus de sa transformation. 3. Typologie des stratifications historiques: A. Les stratifications du bâti. B. Les stratifications constructives. C. Les stratifications archéologiques. 4. Méthodologie et outils d’évaluation des stratifications du patrimoine architectural. 5. Conclusion. 6. Bibliographie. 1. Définition de base : Sur la notion d’objet d’art appliqué au domaine du patrimoine historique, nous avons deux définitions différentes et opposées : 1. La définition de Winckelmann : Son jugement de valeur relève d’une position idéologique qui sépare l’objet d’art de la société, car selon lui l’art est l’expression d’une idée qui n’a aucune relation avec les préoccupations de la société, d’où la confirmation : « L’Art pour l’Art ». A cet effet, la législation réglementaire au départ au 19e siècle, ne s’est intéressée qu’à l’image et au pittoresque. 2. définition de Vitruve : Selon lui, les trois paramètres qui déterminent la signification d’une architecture sont les suivants : Firmitas - Utilitas - Venustas. Solidité - Commodité - Beauté. D’où la notion de « Decus », qu’est la caractéristique majeur d’un monument et son expression de sa perrinité par rapport à des paramètres de sacralité, de pouvoir ou d’autres, lui conférant : - Une signification, une symbolique et représentation selon une volonté politique ou religieuse. L’emprunt de la notion de stratification du domaine des disciplines géographiques, géologiques, etc., est judicieux ici car les conditions de formation et de transformation du plan de la ville et de son architecture demeure déterminé par la présence contemporaine et l’interaction de plusieurs autres structures préexistantes qui ensembles ou en conflit entre elles collaborent à la formation de la ville d’aujourd’hui. Dés lors, la stratification résume l’ensemble des permanences historiques qui constituent les valeurs morphologiques, architecturales, symboliques et de mémoire du texte urbain et architectural construit. La conformation de ces permanences historiques se formalise à travers des propriétés formelles et constructives physiques sédimentées. Ils constituent ainsi les ossatures structurelles de toute l’architecture de la ville et du bâtiment. 2. L’histoire du lieu et le processus de sa transformation. L’architecture du centre historique qui résulte d’un long processus de stratification, présente un contraste entre volonté de composition et hasard du vécu, qui s’est reproduit sur plusieurs phases historiques, de l’ordre au désordre ou inversement. D’ailleurs, l’histoire est décrite ici, suivant un rythme de « croissance » et « décroissance », et est saisie aussi à travers ses changements de cours et ses impératifs, entraînant des transformations sur les structures urbaines et architecturales. (Voir les diapositives). 3. Typologie des stratifications historiques: A. Les stratifications du bâti. La continuité spatiale ici, demeure linéaire et évolutive à travers les époques successives. Celle-ci se manifeste par une reprise des structures survécues des constructions antérieures, en intégrant une échelle soit précaire et mineure sur le substrat d’origine, soit monumentale afin de l’aligner au style et au programme mutant de l’époque en cours. La continuité se cristallise en termes bâtis par le remploi des structures et l’addition souvent casuelle ou volontaire de nouvelles parties. Le produit architectural, qui nous parvient aujourd’hui demeure hétérogène par rapport aux éléments et rajouts successifs qui le composent, mais homogène dans sa logique architecturale d’usage. Un bâti où l’ensemble des cultures architecturales sont venues enregistrer leurs traits et laisser ainsi leurs empreintes. Ils sont chronologiquement et typologiquement différentiés. B. Les stratifications constructives. Celles-ci se réalisent à travers des travaux de construction reconstruction, ou simplement d’adaptation se succédant d’une époque à une autre. La continuité des matériaux et appareillages constructifs, demeure une manifestation du récit architectural du monument. Ils illustrent l’évolution technique et stylistique qui ont sanctionné l’histoire d’un monument. L’échelle d’investigation ici est plus fine pour l’appréciation et l’évaluation de ces stratifications historiques. C. Les stratifications archéologiques. Le parti archéologique demeure ici un substrat de fondations de structures, de matériaux et de voirie, valable et béneficiable aux époques historiques ultérieures, selon leur degré de préservation et de permanence sur le site. La reprise du parti archéologique dans le mouvement urbanistique de la ville et de son architecture, se réalise au travers d’un processus physique de superposition d’une strate sur l’autre mais aussi au travers d’un autre processus chimique de dissolution et d’interpénétration d’une strate dans l’autre. 4. Méthodologie et outils d’évaluation des stratifications du patrimoine architectural. La capacité de contrôler par une normative les processus de transformation urbaine et les types bâtis du centre historique et vice versa, dérive d'un postulat méthodologique. Cependant, le facteur qui demeure décisif pour le choix de cette instrumentation, qui se veut rigoureuse pour la réintégration de ses valeurs, est celui du choix de l'échelle. Nous savons que les formes urbaines et du bâti dans leur formation chronologique sous- tendent des rapports non seulement d'entrecroisement mais d'évolution avec les différentes structures existantes du contexte spatial assez muté et compromis. La capacité de les contrôler, nous oblige à individualiser leurs appropriations d'après leur niveau de présence. Or, de ces niveaux, on distingue trois échelles : 1. L'échelle urbaine. 2. L'échelle du tissu et de ses agrégats. 3. L'échelle du bâti et de ses structures matérielles. A partir de ces considérations, l'objectif prioritaire qui se dégage des finalités d'une instrumentation de contrôle morphologique et architectural établie pour les niveaux requis est celui d'assurer la requalification du patrimoine historique par la prévision de trois thèmes essentiels aux projets : la réhabilitation - la valorisation et la promotion de la polarité culturelle à développer au niveau du centre historique. La définition des instruments de contrôle : Le fil conducteur dans la lecture des investigations pluridisciplinaires de la forme urbaine et bâtie dans ses différents périodes historiques - suivant une méthodologie d'analyse précise - nous conduit à restituer des matrices qui sont une série de cadres interprétatifs de la structure urbaine et bâtie. Elles sont considérées individuellement d'après le niveau de lecture requis et reconnues fondamentalement dans l'évolution historique de l'architecture et de l'urbanisme du centre historique. Cet itinéraire restitutif des matrices de contrôle de la forme urbaine et bâtie, a pour finalité l'élaboration de deux synthèses : 1. Un ordre de distinction des différences de significations entre les valeurs majeures des monuments historiques de la ville et les significations historiques physiques et symboliques inhérentes à la construction mineure. 2. Un ordre de compréhension de cette conformation de la structure des quartiers depuis plusieurs autres structures historiques, géo-morphologiques, etc. De ce fait, le projet - dans ces différentes options - doit se poser la question de ses propres conditions d'inscription dans le centre historique, du moment que ce dernier est la somme d'interactions de plusieurs autres structures ; ce qui justifie que le processus de la mise en valeur demeure un système qui ne peut être le résultat d'un simple statut juridique (patrimoine classé), ou d'une rudimentaire opération de nettoyage et d'entretien. A partir de ce moment, on pourra dire que le projet de mise en valeur qui sera développée sur la base du dit- contrôle aura deux champs d'actions distincts et ambivalents : A) Un plan de conservation / requalification des sites et monuments classés. Les éventuelles prévisions d'aménagement et de l'entretien programmé (restauration, consolidation, …) obéiront au corpus normatif défini à l'issu du contrôle. B) Un plan de réalisation des constructions nouvelles et d'aménagement urbain. Le projet de construction - conduit depuis le contrôle morphologique et architectural- qui déterminera l'éventail des possibilités permises par les normes, est cité de la typologie des implantations au sol, du gabarit au vocabulaire architectural. 5. Conclusion. Ayant vu, à travers les diverses considérations citées auparavant, que cette étude vise essentiellement la constitution de conditions - clés à la sauvegarde et mise en valeur des stratifications historiques d’un centre historique ou d’un monument, par le biais d'une élaboration d'une instrumentation le contrôle morphologique et architectural. Ce travail, qui demeure le premier jalon dans le cycle de la préservation et de mise en valeur des sites et monuments historiques. Ce furent là, les bonnes raisons qui nous amènent à affermir le contenu du plan normatif de sauvegarde par une habilité scientifique afin de mieux réévaluer et d'enrichir les significations historiques, artistiques et de témoignages, que l'objet a hérité au fil des âges. Le postulat méthodologique adopte comme critère l’utilisation des résultats des disciplines différentes dans le but d’aboutir à une considération globale des valeurs du patrimoine historique qui s’entrelacent dans la ville vivante. La perspective proposée vise à élargir la considération du monument pris singulièrement comme œuvre prestigieuse du passé sur l’ensemble du centre historique. L’ensemble de ces préoccupations pourrait être défini dans un système de relations très complexes de l’espace urbain de la ville et de son architecture, en retrouvant son expression évidente à partir de ces uploads/Histoire/ cours-optionnel-n-2 1 .pdf
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- Publié le Sep 19, 2022
- Catégorie History / Histoire
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