Critique historique 1. Qu’est-ce qu’un événement historique ? Qu’est-ce qu’un h
Critique historique 1. Qu’est-ce qu’un événement historique ? Qu’est-ce qu’un héros de l’histoire ? - Les critères de choix des évènements : leur rapport avec le pouvoir, le degré de médiatisation du personnage, la proximité géographique, les accidents de parcours, des gens intéressants, identification affective ou l’exceptionnalité des faits. - Le héros est celui qui se distingue par des actions extraordinaires qui doivent profiter au bien-être commun et être non violentes. Des critères supplémentaires sont ajoutés en fonction des communautés dans lesquelles on vit. Il est souvent anonyme mais tous les groupes humains en ont besoin. - Le banditisme social est une forme de révolte paysanne. Le bandit social est un paysan hors-la-loi que le seigneur et non l’Etat considèrent comme un criminel mais qui demeure à l’intérieur de la société paysanne qui voit en lui un justicier qu’il convient d’admirer, d’aider. Leur nombre a toujours été modeste et il existe dans les régions reculées. Ils veulent venger les injustices et rétablir l’ordre des choses (prendre aux riches pour donner aux pauvres). Les bandits sont rarement des propriétaires, ils sont entre la puberté et le mariage, se sont des hommes libres et ruinés. Il n’est pas criminel au départ mais commence parce qu’il est victime d’une injustice. Il ne tue qu’en cas de légitime défense ou par vengeance. Il meurt uniquement par trahison. Il est invisible et invulnérable grâce à la magie. Une légende se crée rendant le héros immortel. Sa carrière est courte. Le bandit doit choisir entre le statut de criminel ou celui de révolutionnaire -> souvent des combats de libération nationale. - Les principes scientifiques ne sont pas applicables à l’histoire. L’histoire est une reconstruction du passé avec la signification actuelle. Les changements politiques sont souvent suivis de changements dans l’histoire car celle-ci est un moyen de faire de la politique. Il faut resituer les historiens dans leur contexte social, politique,…. Les experts ne sont que des salariés au service d’intérêts économiques. 2. Loués soient nos seigneurs L’histoire est déchirée entre exigence de la critique et nécessité d’inculquer une version du passé. Le mot histoire a le sens d’enquête mais celui-ci est né du pouvoir politique et économique et doit donc le servir. La plupart des civilisations ont besoin d’annales ou chroniques exaltant leur prestige. Il n’y a pas de critères objectifs pour classer les monstres et les héros. Le lien de l’histoire avec la politique entraîne la mise en place et l’inculcation de certains clichés historiques parfois sans rapport avec la réalité. L’histoire est celle des vainqueurs. Il existe de nombreux faux pour légitimer le pouvoir. Les pouvoirs publics utilisent les lieux de mémoires. 3. Le rôle du hasard Le hasard est défini comme un événement imprévu, imprévisible et qui n’obéit à aucune logique ; un accident qui frappe. Un fait minime peut avoir de lourdes conséquences. La préoccupation de l’historien est de voir comment les personnes qui ont rencontré le hasard ont réagit. Un grand homme est celui qui incarne les tendances générales de son pays ou milieu et les galvanise. Les décisions de ces grands hommes sont parfois le fruit du hasard. Le hasard peut agir sur les masses. La démographie a longtemps été tributaire des épidémies issues du hasard. Des évolutions fondamentales économiques ou sociales peuvent être commentées par des faits politiques avec tous leurs hasards. Les traces gardées du passé sont le fruit du hasard. Notre connaissance du passé est souvent due à la survie d’un seul manuscrit. L’historien doit échapper à la tentation de vouloir jugé le tout d’après la partie conservée. La transmission de la connaissance du passé a eu parfois une incidence directe sur le déroulement des évènements. 4. La manipulation du passé pour célébrer le pouvoir - Pour célébrer le pouvoir et diffuser ses valeurs, les historiens se sont fréquemment prêtés à des opérations historiographiques. L’histoire nationale est partout une histoire mythique chargée de former une conscience patriotique, civique et soumise. L’amour de la patrie se nourrit toujours de la haine de l’ennemi. Il existe une volonté de vouloir faire passer un événement récent comme remontant à l’antiquité et donc d’une évidence et banalité absurde. - Ernest Lavisse est l’auteur de manuel d’histoire manichéen, la France est personnalisée. Les actes répréhensibles sont imputés à la barbarie des temps éloignés ou à des personnages maléfiques. Cette histoire est donc totalitaire, du pouvoir, selon la logique du pouvoir. Les historiens de l’école méthodique de la fin du 19ème (Lavisse, Langlois, Seignobos) composent, sous couvert de la science, une histoire idéologique au service de la république officielle. L’école des Annales (Bloch, Febvre) prône une histoire globale qui est une synthèse des éléments politiques, économiques, sociaux, religieux, culturels et mentaux. L’histoire doit s’ouvrir et intégrer la géographie, la sociologie, la démographie, la statistique,…. La nouvelle histoire (Duby, Le Goff, Le Roy Ladurie) ont fait entrer dans l’histoire un débat avec elle-même et les autres sciences humaines. 5. L’historien Les historiens se sont efforcés de replacer les évènements dans leur contexte géographique, de comprendre leur antécédents, de détacher les meilleures sources d’information. La vérification est d’autant plus difficile qu’on se trouve éloigné de l’endroit où l’événement s’est déroulé. - Hérodote : croit à l’immixtion des dieux dans les affaires humaines et méjuge les témoignages. - Thucydide : témoin des évènements qu’il raconte, les organise en une suite cohérente mais rejette toute explication irrationnelle. Il préfère la vérité historique au mythe. Il voit dans les batailles le triomphe de la tactique, de l’art de limiter le hasard, du raisonnement juste. - Xénophon : passe sous silence les évènements déplaisant pour les aristocrates, se montre partial et abonde en digressions édifiantes. - Polybe : s’appuie sur une documentation de première main, accorde plus d’importance au pourquoi et au comment qu’à la finalité de l’acte. La finalité de l’histoire est l’éducation politique et morale, en apprenant des souffrances des générations antérieures. - Strabon : laisse des informations sur la manière de ne pas écrire l’histoire à notre époque. - Plutarque : a tendance à s’identifier à ses personnages et tente de mettre en relief les faits caractéristiques de la vie de ses sujets. - Salluste : cherche à mêler l’impartialité et la rigueur du style. Parti pris pour les démocrates. Il voulait faire revivre les évènements importants de l’histoire du peuple romain. - Tite-Live : utilise les anciennes annales pour faire revivre le passé romain dans un style nouveau mais pas rigoureuse. Il idéalise des héros. Il a un but patriotique. - Tacite : dramatise l’histoire par son style expressif, dense et concis. Il veut comprendre les personnages car la psychologie est primordiale pour lui. - Suétone : historien critique, il s’abstient de juger les faits qu’il relate. Le christianisme amène Dieu dans l’histoire des êtres humains. (Eusèbe de Césarée) Au Moyen-âge, les historiens incluent le merveilleux. - Villehardouin : est partial mais les informations sur les mœurs sont issus des croisés. - Joinville : témoignage hagiographique, il édifie les faits sans les comparer. - Froissart : narre les grandes merveilles et faits d’arme pour inciter à les accomplir. Il loue ses protecteurs. - Commines : pèse les témoignages, cherche les causes, mais Dieu provoque certains faits. - Ibn Khaldun : reconnaît Dieu responsable de tout mais cherche les interactions, vérifier les faits en les comparant. Il intègre les individus à leur collectivité. Il existe un cycle (croissance, maturité, déclin) dans l’histoire. - Leonardo Bruni : exclut le légendaire, le miraculeux. Son histoire est militaire et politique. Les historiens de la Renaissance sont soucieux des sources et de l’analyse philologique des textes. - Machiavel : s’intéresse aux problèmes sociaux et économiques, à la psychologie, et concilie le rôle de Dieu et de l’homme dans l’histoire. - Guichardin : est au service des papes et des historiens italiens. A la Réforme, on critique les sources. - Bolland : rassemble toutes les sources hagiographiques. Une école de critique des sources sur la vie des saints du Moyen-âge. - Mabillon : élabore les bases de la critique historique et les critères d’authenticité. - Montesquieu : se préoccupe des facteurs économiques et sociaux. Des facteurs naturels déterminent les comportements humains. - Voltaire : l’histoire devient humaine. Il considère le sort de l’homme. Il vérifie l’authenticité des sources et met en avant l’aspect démographique et économique de la société. Il range les évènements. Il affirme la nécessité du doute. Au 19ème siècle, des écoles se créent et le romantisme remet à la mode les histoires emphatiques. On inaugure des séminaires d’histoire à la critique des sources. (Léopold Von Ranke-Allemagne, Godefroid Kurth et Henri Pirenne-Belgique) - Renan : étudie les langues sémitiques et l’histoire des religions. Il applique les principes de la critique historique mais cherche le rationnel dans les miracles. - Michelet : se laisse emporter par son imagination. Il a des idées libérales et anticléricales. - Karl Marx : apporte la lutte des classes dans l’histoire. L’économie représente l’infrastructure de base et le social, le politique, le culturel et le religieux forment la superstructure. - Les historiens des Annales et uploads/Histoire/ critique-historique-resume.pdf
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- Publié le Sep 18, 2021
- Catégorie History / Histoire
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