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% SaU "^ m VQy Qd^^^^4^^^ / HISTOIRE MUSULMANS D'ESPAGNE HISTOIRE MUSULMANS D'ESPAGÎtE jusqu'à la coNauÊTE i)E l'andalousie PAU LES ALMORAVIDES (711—1110) R. D Z Y Gommaudeur de l'ordre de Cliarlcs III d'Espaguc, membre toirespondaiU de l'acadamie d'histoire de Madrid , associé étranger de la Soc. asiat. du Paris , professeur d'histoire h l'iinivcrsilc de Lcyde , etc. TOME QUATRIEME LEYDE E. J. BllILL Imprimeur d i^ l'Universit> 1861 LIVRE IV LES PETITS SOUVERAINS Depuis plusieurs années, les provinces de l'Espagne musulmane se trouvaient abandonnées à elles-mêmes sans qu'elles l'eussent voulu. Le peuple en général s'en affligeait; il ne songeait qu'avec effroi à l'avenir et regrettait le passé. Les capitaines étrangers fu- rent les seuls qui profitèrent de la décomposition totale de la Péninsule. Les généraux berbers se par- tagèrent le Midi ; les Slaves régnèrent dans l'Est; le reste échut en partage, soit à des parvenus, soit au petit nombre de familles nobles qui , par un hasard quelconque, avaient résisté aux coups qu'Abdérame III et Almanzor avaient portés à l'aristocratie. Enfin, les deux villes les plus considérables, Cordoue et Sé- ville, se constituèrent en républiques. Les Hammoudites étaient , mais seulement de nom , les chefs du parti berber. Ils prétendaient avoir des droits sur toute la partie arabe de la Péninsule; en T. IV. 1 réalité ils n'y possédaient que la ville de Malaga et son territoire. Les plus puissants parmi leurs vassaux étaient les princes de Grenade, Zâwî , qui éleva Gre- nade au rang de capitale ^ , et son neveu llabbous qui lui succéda. II y avait en outre des princes berbers à Carmona , à Moron, à Honda. Les Aflasides , qui régnaient à Badajoz , appartenaient à la même nation; mais entièrement arabisés , ils se donnaient une ori- gine arabe, et occupaient une position assez isolée. Dans le parti opposé, les hommes les plus marquants étaient Khairân , le prince d'Almérie , Zohair , qui lui succéda en 1028, et Modjébid, le prince des Baléares et de Dénia. Ce dernier , le plus grand pirate de son temps, se rendit fameux par les expéditions qu'il fit en Sardaigne et sur la côte de l'Italie, et aussi par la protection qu'il accorda aux hommes de lettres. D'autres Slaves régnèrent d'abord à Valence ; mais dans l'année 1021, Abdalazîz , un petit-fils du célè- bre Almanzor ^ , y fut proclamé roi. A Saragosse une noble famille arabe , celle des Beni-Houd , obtint le pouvoir après la mort de Mondhir, arrivée en 1039. Enfin , sans compter un assez grand nombre de petits Etats, il y avait encore le royaume de Tolède. Un certain Yaîch y régna jusqu'à l'année 1056; de- 1) Jusque-là Elvira avait été la capitale de cette province, mais cette ville ayant eu fort à souffrir de la guerre civile , ses habitants émigrèrent vers l'année 1010 , et se transportèrent h, Grenade. 2) Son père était Tinfortuné Abdérarae-Sanchol. puis lors les Bcni-Dhî-'n-iioun en prirent possession. C'était une ancienne famille berbère qui avait pris part à la conquête de l'Espagne au buitième siècle. Quant à Cordoue , après que le califat y eut été aboli, les principaux habitants se réunirent et résolu- rent de con.fier le pouvoir exécutif à Ibn-Djahwar , dont la capacité était universellement reconnue. Il refusa d'abord d'accepter la dignité qu'on lui offrait , et quand il céda enfin aux instances de l'assemblée , il ne le lit qu'à condition qu'on lui donnerait pour collègues deux membres du sénat qui appartenaient à sa famille , à savoir Mohammed ibn-Abbâs et Abdal- azîz ibn-Ilasan. L'assemblée y consentit, mais en stipulant que ces deux personnes auraient seulement voix consultative. Le premier consul gouverna la république d'une manière équitable et sage. Grâce à lui, les Cordouans n'eurent plus à se plaindre de la brutalité des Ber- bers. Son premier soin avait été de les congédier ; il avait seulement retenu les Beni-Iforen, sur l'obéis- sance desquels il pouvait compter, et il avait rempla- cé les autres par une garde nationale. En appai-en- ce , il laissa subsister les institutions républicaines. Quand on lui demandait une faveur: «Ce n'est pas à moi de l'accorder, répondait-il; cela regarde le sé- nat , et je ne suis que l'exécuteur de ses ordres. » Quand^ il recevait une lettre officielle qui était adres- sée à lui seul, il refusait d'en prendre connaissance en disant qu'elle devait être adressée aux vizirs. Avant de prendre une décision , il consultait toujours le sé- nat. Jamais il ne prenait des airs de prince , et au lieu d'aller habiter le palais califal, il resta dans la modeste demeure qu'il avait toujours occupée. En réalité , toutefois , son pouvoir était illimité , car en aucune circonstance le sénat ne s'avisait de le contre- dire. Sa probité était rigide et scrupuleuse ; il ne voulait pas que le trésor public se trouvât dans sa maison ; il en confia la garde aux hommes les plus respectables de la ville. Il aimait l'argent, il est vrai, mais jamais l'intérêt ne lui faisait rien faire de malhonnête. Econome et même parcimonieux, pour ne pas dire avare, il doubla sa fortune, de sorte qu'il devint l'homme le plus riche de Cordoue, Mais en même temps il faisait de louables efforts pour rétablir la prospérité publique. Il s'efforçait d'entretenir des relations amicales avec tous les Etats voisins , et il y réussit si bien , que le commerce et l'industrie joui- rent en peu de temps de la sécurité dont ils avaient tant besoin. Aussi le prix des denrées baissa, et Cordoue reçut dans son sein une foule de nouveaux liabitants qui rebâtirent quelques-uns des quartiers que les Berbers avaient démolis ou brûlés lors du sac de la ville K Mais quoi qu'il fît , l'ancienne capitale du 1) Ibn-Hahàn, apud Ibn-Bassàm, t, I, fol. 157 r. et v.; Abd-al- wâhid , p. 42 , 43. califat ne recouvra pas sa prépondérance politique. Le premier rôle appartenait dorénavant à Séville, et c'est de l'histoire de cette cité que nous aurons à nous oc- cuper principalement. Le sort de Séville avait été longtemps lié à celui de Cordoue. De même que la capitale , elle avait obéi successivement à des souverains de la famille d'Oraaiya ou de celle de Hammoud; mais la révolution de Cor- doue en 1025 eut son contre-coup à Séville. Les Cordouans s'étant insurgés contre Câsim le Hammou- dite et l'ayant chassé de leur territoire, ce prince ré- solut d'aller chercher un refuge à Séville, où se trou- vaient ses deux fils avec une garnison berbère, com- mandée par Mohammed ibn-Zîrî, de la tribu d'Iforen. En conséquence, il envoya aux Sévillans l'ordre d'éva- cuer^ mille maisons qui seraient occupées par ses trou- pes. Cet ordre causa un mécontentement très-vif, d'autant plus que les soldats de Câsim, les plus pau- vres de leur race, avaient la triste réputation d'êlre de grands pillards. Cordoue venait de montrer aux Sévillans la possibilité de s'affranchir du joug , et ils étaient tentés de suivre l'exemple que leur avait don- né la capitale. La crainte de la garnison berbère les retenait encore; mais le cadi de la ville, Abou-'l- Câsim Mohammed , de la famille des Beni-Abbâd , ré- ussit à gagner le chef de cette garnison. Il lui dit qu'il lui serait facile de devenir seigneur de Séville , et dès lors Mohammed ibn-Zîrî se déclara prêt à le 8 seconder. Le cadi conclut ensuite une alliance avec le commandant berber de Carmona , et alors les Sé- villans, secondés par la garnison, prirent les armes contre les fils de Câsim , dont ils cernèrent le palais. Arrivé devant les portes de Séville, qu'il trouva fermées, Câsim essaya de gagner les habitants par des promesses; mais il n'y réussit pas, et comme ses fils étaient exposés à un grand péril, il s'engagea enfin à évacuer le territoire sévillan , pourvu qu'on lui rendît ses fils et ses biens. Les Sévillans y con- sentirent, et Câsim s'étant retiré , ils saisirent la pre- mière occasion qui s'offrit à eux pour chasser la gar- nison berbère *. La ville ayant ainsi recouvré sa liberté , les patri- ciens se réunirent pour se donner un gouvernement. Cependant ils n'étaient nullement tranquilles sur les conséquences de leur révolte ; ils craignaient de voir revenir bientôt les Hammoudites irrités, qui, dans ce cas, ne manqueraient pas de punir les coupables. Aussi nul n'osa prendre sur soi la responsabilité de ce qui s'était passé ; tous étaient d'accord pour la fai- re peser uniquement sur le cadi, auquel on enviait ses richesses ; on prévoyait déjà , avec un secret plai- sir, le moment ,où ces richesses seraient confisquées *. 1) Ibn-Haiyân , a/urf Ibn-Bassâm , 1. 1, fol. 129 r.; Abbad. , t. II, p. 32 , 208 etc. 2) Abbad., t. I, p. 22 L 9 On offrit donc au cadi l'autorité souveraine ; mars quelle que fût son ambition, il était trop sage pour l'accepter en uploads/Histoire/ dozy-reinhart-p-histoire-des-musulmans-d-x27-espagne-jusqu-x27-a-les-almoravides-iii-711-1110.pdf

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  • Publié le Oct 03, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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